- Faux (art)
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Un faux en art est une copie d'une œuvre d'art originale, qui n'est pas présentée comme une copie, ou une œuvre originale dont on essaie d'attribuer la paternité à un artiste qui n'en est pas l'auteur, et qui est généralement plus célèbre.
Sommaire
Histoire
Les faux en art existent depuis au moins 2 000 ans. Dans l'Antiquité, les Romains produisaient déjà des copies des statues grecques, même s'il n'est pas attesté qu'il y avait tromperie sur l'origine.
Pendant la Renaissance, de nombreux peintres engageaient dans leur atelier des apprentis qui se formaient en copiant leurs œuvres et leur technique ou en finissant certains de leurs tableaux. Pour se rémunérer, le maitre vendait les tableaux, sans qu'ils soient forcément des faux. Cependant certaines œuvres ont été a posteriori attribuées par erreur au maitre et non à son école.
La diffusion de la richesse qui suivit la Renaissance entraîna un attrait plus grand pour les œuvres d'art et les objets antiques. Cet attrait s'étendit aux œuvres contemporaines et, de plus en plus, la valeur de ces œuvres fut attachée à la signature de celui qui les avait produites. Pour les identifier, les peintres commencèrent à marquer leurs œuvres, d'abord de signes puis de signatures. Avec la demande plus forte, les premiers faux commencèrent à apparaître.
Pendant le XVIe siècle certains suiveurs d'Albrecht Dürer ajoutèrent sa signature à leurs œuvres pour en augmenter la valeur, provoquant la colère de Dürer : il ajouta à une gravure de la Vierge une mention « que soient maudits les pilleurs et les imitateurs du travail et du talent des autres »[1]. Même Michel-Ange fit un faux d'un cupidon en marbre pour son mécène Laurent de Médicis.
En 1799, Wolfgang Küffner put emprunter un autoportrait d'Albrecht Dürer qui décorait l'hôtel de ville de Nuremberg depuis le XVIe siècle. En lieu et place de l'original, il restitua une copie, supercherie qui ne fut découverte que six ans plus tard, en 1805, quand le tableau fut vendu et expertisé.
Les faux se multiplièrent au XXe siècle, en particulier sur les œuvres d'artistes contemporains comme Salvador Dalí, Pablo Picasso, Paul Klee ou Matisse.
Des faux en vestiges étrusques apparurent également au XXe siècle, suite au développement de l'intérêt renouvelé pour cette civilisation. Les faux « Guerriers en terracotta » furent même expertisés et reconnus comme authentiques entre 1915 et 1961 par leur acheteur, le Metropolitan Museum of Art de New-York. Les aveux du faussaire, le sculpteur italien Alfredo Fioravanti, au consulat américain de Rome, les fit revenir immédiatement sur leurs certitudes[2].
Exemples célèbres
- Gravure sur bois de Flammarion
- Fernand Legros, receleur de faux
- Han van Meegeren, artiste hollandais qui peignit de nombreux Vermeer
- Émile Schuffenecker, probable auteur de faux Van Gogh
- Elmyr de Hory, faussaire hongrois
- Yves Chaudron, faussaire français qui imita la Joconde en 1911 quand elle fut volée
- Les faux étrusques (orfèvrerie, bronze, statues colossales en terracota)
- Guy Hain, faussaire français qui écoula de faux bronzes
- Lothar Maskat, fausses fresques pré-gothiques dans la Marienkirche de Lübeck
- Affaire des faux tableaux censés provenir de la galerie Alfred Flechtheim (de)
Fiction
Littérature
- La Ratte (Die Rättin) de Günther Grass, inspiré par l'histoire de Lothar Maskat
Cinéma
- Vérités et mensonges d'Orson Welles, où apparait notamment Fernand Legros
- Comment voler un million de dollars, qui met en scène une famille de faussaires
Bibliographie
- Otto Kurtz, Faux et Faussaires, traduit de l'anglais par Jacques Chavy, Flammarion, Paris, 1948, rééd. 1983
Liens
Liens internes
- Contrefaçon
- Copie
- Forgerie
- Faux étrusque
- Une liste des principaux faussaires
- Museo d’Arte e Scienza (Milan), musée milanais pour la certification de l’authenticité dans l’art
Liens externes
- Article sur le débat philosophique autour de la contrefaçon en art
- Objets anciens : copies et faux, Museo d’Arte e Scienza de Milan
Notes et références
- (en)Forgeries, a Long History, Adrian Darmon
- Jean-Paul Thuillier, Les Étrusques, la fin d'un mystère, p. 148-149
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