- Antoine-Louis Barye
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Antoine-Louis Barye (Paris, 24 septembre 1795, - Paris, 25 juin 1875), inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 49), est un sculpteur et un peintre français, renommé pour ses sculptures animalières. Il réalise également quelques croquis faits sur nature d'après les animaux du Jardin des Plantes à Paris, qui l'amenèrent petit à petit à pratiquer aussi la peinture. En essayant de situer ses animaux dans leur milieu naturel, Barye les encadra de paysages exotiques qu'il traita avec vigueur et un très grand sens de la vérité.
Sommaire
Biographie
Antoine-Louis Barye naît à Paris, le 2 Vendémiaire de l'An IV (24 septembre 1795) et y passe tout sa vie. Placé très tôt chez Fourier, un graveur sur acier qui fabrique des matrices destinées à exécuter les parties métalliques des uniformes de la Grande Armée, il s’initie à tous les métiers du traitement du métal et devient un ciseleur hors pair. Il entre à l’ École des beaux-arts de Paris en 1818, où il reçoit une formation classique dans l’atelier du sculpteur Bosio et du peintre Gros. C’est en 1831 qu’il se fait connaître du public en exposant au Salon le Tigre dévorant un gavial, œuvre tourmentée et expressive, qui le classe aussitôt comme premier sculpteur romantique, alter ego de Delacroix en peinture. Il ne cesse désormais de produire des chefs-d’œuvre, souvent de petites dimensions, qui vont enrichir les collections des cabinets d’amateurs, des deux côtés de l’Atlantique.
En complète rupture avec les tenants du Grand Art qui règnent alors sur l’Institut, Barye ouvre une fonderie et diffuse lui-même sa production, en employant les techniques modernes de son temps. Ses idées républicaines ne l’empêchent pas de se lier avec Ferdinand-Philippe d'Orléans, pour lequel il exécute un surtout de table, chef-d’œuvre des arts décoratifs de cette époque, et de devenir le sculpteur quasi officiel de Napoléon III, sous le règne duquel il réalisera des œuvres monumentales telles que La Paix, La Force, La Guerre et L’Ordre pour la décoration du nouveau Louvre, le Napoléon 1er d’Ajaccio, et une colossale statue équestre représentant Napoléon III, pour les guichets du Louvre.
Malgré son activité commerciale et sa pratique de l’art qui déroutent les membres de l’Institut, ceux-ci finissent par l’accueillir en leur sein, le 30 mars 1868, et l’artiste connaît durant les dix dernières années de sa vie, aisance et reconnaissance. Barye s’éteint le 25 juin 1875, à 21 heures, d’une maladie de cœur dont il souffrait depuis plusieurs années.
Son style
Son romantisme des années 1830 s'exprime par la mise en scène de combats violents tels Le Tigre et gavial et La Chasse au taureau sauvage. À l'instar des artistes romantiques de son temps, Barye apprécie l'exotisme et le Moyen Âge. Il préférera le bronze au marbre qu'il juge trop froid. L'esquisse en plâtre du tigre dévorant un gavial, exposée au Salon de 1831, provoque l'admiration de la critique.
Le roi lui commande, en 1833, un grand groupe pour le jardin des Tuileries. Barye réalise alors Le Lion au serpent, une allégorie de la Monarchie écrasant la sédition, trois ans après les émeutes de 1830.
Unanimement appréciée, cette œuvre inspire le commentaire suivant d'Alfred de Musset : « Le lion en bronze de M. Barye est effrayant comme la nature. Quelle vigueur et quelle vérité ! Ce lion rugit, ce serpent siffle…»
Le style de Barye s'assagit à partir de 1843. Il donne à ses figures humaines inspirées des modèles grecs, tel le groupe en bronze de Thésée et le Minotaure, une énergie et un mouvement propres à la vision romantique.
Quelques œuvres
À côté des innombrables éditions en bronze de sujets animaliers que Barye fondait et vendait lui-même, il réalisa aussi de la statuaire monumentale.
- Lion assis, bronze 1847 et réplique en 1867, ces deux lions ont donné leur nom à la Porte des Lions du pavillon de Flore du palais du Louvre.
- Le buste de Napoléon Ier encadré d'allégories dans un fronton de l'aile Sully du Palais du Louvre.
- Thésée et le Minotaure, bronze, musée du Louvre.
Hommage
- Un monument à Barye se trouve dans le square Barye à la pointe amont de l'Île Saint-Louis à Paris. Dans un style néo-classique, deux personnage à l'antique sont assis, entouré de deux enfants nus. Il s'agit d'une copie des deux groupes de Barye réalisés par Laurent Marqueste. On retrouve ces groupes en bronze à Baltimore au Maryland,(USA). Les originaux ornent le fronton de l'aile Richelieu du palais du Louvre. Le groupe en bronze de Barye Thésée combattant le centaure Biénor et le lion en bronze qui ornaient également ce monument ont été fondus durant l'occupation allemande. Le 6 mai 2011, après le ravalement du monument, une copie du groupe sommital a été réinstallée[1].
Sources
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Antoine-Louis Barye » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 (Wikisource)
- Michel Poletti et Alain Richarme, Barye - Catalogue raisonné des sculptures, Univers du Bronze, Paris, Edition Gallimard 2000
- Michel Poletti, Monsieur Barye, Univers du Bronze, Paris, Edition Acatos 2002
Notes et références
Liens externes
- (en) biographie complète
- ses œuvres
- Le tombeau de Barye au Père-Lachaise
- Reproductions de ces oeuvres
Catégories :- Sculpteur français du XIXe siècle
- Peintre français du XIXe siècle
- Fonderie d'art française
- Naissance en 1795
- Décès en 1875
- Personnalité enterrée au cimetière du Père-Lachaise (division 49)
- Sculpteur animalier
- Prix de Rome en sculpture
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