- Guillaume de Villaret
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Guillaume de Villaret Naissance
Allenc, en Gévaudan (France)Décès 1305
Limassol (Chypre)Origine Français Allégeance Saint-Jean de Jérusalem Grade Grand prieur de Saint-Gilles en Languedoc Commandement 24e grand maître des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem Autres fonctions Recteur du Comtat Venaissin
1274 à 1284 ou 1287.Famille Villaret modifier Guillaume de Villaret (Occitan: Guilhem del Vilaret), décédé en 1305[1], fut le premier recteur du Comtat Venaissin de 1274 à 1287 et le vingt-quatrième grand maître[2] des chevaliers des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de 1296 à sa mort.
Sommaire
Biographie
Jeunesse et entrée dans l'ordre des Hospitaliers
Membre de la famille de Villaret, Guillaume de Villaret naquit dans le château familial de la seigneurie d'Allenc, en Gévaudan, vers l'année 1235. Cette seigneurie d'Allenc, sur les abords du mont Lozère, est accolée à la baronnie du Tournel. Cette baronnie a, par l'intermédiaire du baron Odilon Guérin I en 1166, offert une grande partie de ses terres sur le mont Lozère aux hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem[3]. Les chevaliers s'installent alors dans leur commanderie de Gap-Francès. La famille de Villaret est donc en contact permanent avec les hospitaliers. L'oncle de Guillaume, Foulques de Villaret est ainsi devenu prieur de la commanderie de Millau de 1239 à 1260[4],[5].
Au sein de l'ordre des Hospitaliers, Guillaume de Villaret se distingue d'abord en étant grand drapier à partir d'octobre 1266 et ce jusqu'en juin 1270[6]. En cette qualité de drapier, il doit veiller à l'équipement vestimentaire des chevaliers.
En 1269, il est lieutenant du prieuré hospitalier de Saint-Gilles situé dans la province du Languedoc. Il devient, deux ans après, le grand prieur de ce prieuré, ce qui fait de lui l'un des plus haut dignitaire de l'Ordre. Saint-Gilles est alors idéalement placé, proche d'Aigues-Mortes sur la route des croisades, mais également à la porte de la Provence ou encore du Comtat Venaissin, possession pontificale.
Le premier recteur du Comtat Venaissin
Le pape Grégoire X le nomma recteur du Comtat Venaissin le 27 avril 1274 pour affirmer ses droits sur le Comtat, face aux revendications de Philippe le Hardi, roi de France[7]. Il est donc le premier recteur du Comtat, puisque cette terre pontificale a été cédée par le roi de France le 19 février 1274[8].
Immédiatement, l’hospitalier se rendit sur place et fit contrôler par ses gens d’armes toutes les places du Venaissin, installa deux chevaliers dans chaque castrum. Quant à lui, il prit ses quartiers soit à Pernes-les-Fontaines, soit à Beaumes-de-Venise.
Pierre Rostaing, évêque de Carpentras, fut le premier à rendre hommage au représentant du pape dans le Comitatus Venaissini. Cet allégeance fait partie des actes du cartulaire de l’évêché de Carpentras[9].
Dans sa rédaction, pour la première fois, était utilisé le titre de comté pour cet état pontifical jusqu’alors dénommé Venaissinum ou terra Venaissini.
En 1275, le recteur convoqua les trois évêques du Comtat, et les nobles du Venaissin à une assemblée afin d’adopter des nouveaux statuts. En 1277, alors qu'il porte toujours la charge de recteur, il devient conseiller de Charles Ier d'Anjou, qui, entre autres titres, est Roi de Sicile et comte de Provence[10]. Il sera, de même, conseiller de son fils et héritier Charles II d'Anjou. Le nouveau roi de Naples confie plusieurs missions de négociation au recteur du Comtat. En retour, des bénéfices reviennent à l'entourage de Guillaume de Villaret. Ainsi, son neveu, Guigue, se retrouve familier et valet de Charles II[10].
On ne connaît pas exactement la date de la fin de son mandat de recteur. Ce fut entre le 29 mars 1284 et le 19 octobre 1287. En parallèle, il occupe alors toujours le poste de grand prieur de Saint-Gilles
L'élection du nouveau grand maître
Odon de Pins, grand maître des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, meurt le 26 mars 1296, le chapitre général de l'ordre se réunit quelques jours après à Limassol[6] et élit comme nouveau grand maître le prieur de Saint-Gilles, Guillaume de Villaret. Ce dernier était en Provence au moment de l'élection, et en fut informé au courant du mois d'avril. Alors qu'il aurait dû se rendre rapidement pour Chypre, le siège de l'Ordre, Guillaume de Villaret ne hâte pas son départ, visitant les différents prieurés d'Auvergne et de Provence[11]. Il profite de ces visites pour créer notamment le prieuré de Fieux (Issendolus) dans le Quercy, la première prieure étant Jourdaine de Villaret, sœur de Guillaume[12]. C'est, par ailleurs, sa présence qui a fait dire à des historiens que la famille de Villaret était originaire du Quercy.
Finalement, le chapitre de l'Ordre fut informé au printemps 1299 qu'il était convoqué pour le 1er juin 1300, non pas à Chypre mais à Avignon. La volonté ainsi affiché par le nouveau grand maître, s'explique du fait qu'il voulait être au plus proche des princes et rois d'Occident. Quelque peu résigné, le chapitre envoie alors une ambassade, composée de Guillaume de Chaus et Jean de Laodicée, pour tenter de convaincre de Villaret de bien vouloir se rendre à Chypre. Finalement, les arguments juridiques exposés par les ambassadeurs eurent raison de l'obstination de Guillaume de Villaret qui se rendit à Limassol. Le chapitre, de Villaret y compris, se réunit donc finalement le 3 novembre 1300, date à laquelle de Villaret devint sans doute officiellement intronisé grand maître de l'Ordre[13].
La réorganisation de l'Ordre
L'une des premières tâches à laquelle se consacre Guillaume de Villaret consiste à réduire le pouvoir acquis pas le chapitre général. Mais il consent rapidement à rendre toute l'étendue de leurs pouvoirs aux membres. Par ailleurs, il cherche à revenir aux principes fondateurs de l'Ordre et de la vie des chevaliers. Ainsi, il produit des ordonnances visant à rétablir une rigueur vestimentaire, et surtout à faire respecter plus précisément le cadre de la vie conventuelle.
En 1301, c'est sous son magistère que s'instaure un découpage des possessions de l'Ordre en Occident, selon un décret capitulaire. Ce découpage repose sur la notion de « Langue », définie par l'Ordre suivant des zones linguistiques homogènes. Ainsi sont formées 7 langues : Auvergne (Bourganeuf), langue de Provence (Toulouse et Saint-Gilles), France, Aragon, Italie, Angleterre et Allemagne[14].
La lutte contre le sultan d'Egypte
En parallèle de la réorganisation de l'Ordre, de Villaret rejoint les templiers de Jacques de Molay, les rois d'Arménie et de Chypre ainsi que le khân mongol de Perse, Ghazan contre le sultan d'Égypte. Les Égyptiens cèdent et la coalition chrétienne parvient à rentrer dans Jérusalem. Mais deux à trois plus tard, les chrétiens sont définitivement chassés de la Terre Sainte par l'armée égyptienne.
Le regard porté sur Rhodes
Lorsque les hospitaliers se sont repliés sur Chypre, l'île était déjà occupé par le roi titulaire de Jérusalem, Henri de Lusignan. Celui-ci n'appréciait que modérément qu'une organisation aussi puissante que l'Ordre puisse être en concurrence avec lui sur la souveraineté d'une si petite île. Guillaume de Villaret chercha donc un asile pour conserver l'indépendance de l'Ordre. Ce fut lui qui mis l'Ordre sur la voie de la conquête de l'île de Rhodes.
La mort du grand maître et sa succession
Guillaume de Villaret meurt en 1305 à Limassol qu'il avait tant tardé à rejoindre. Lorsque le chapitre se réunit pour statuer de son successeur, le choix se porte sur Foulques de Villaret. Si certaines sources le place comme le frère de Guillaume, il semble plutôt qu'il s'agissait de son neveu[15]. C'est Foulques qui porta a bien les ambitions de son prédécesseur de conquérir l'île de Rhodes, où l'Ordre s'installe en 1310 après 4 ans de bataille.
Notes et références
- Les Hospitaliers en Terre Sainte et à Chypre (1100-1310), par Joseph Delaville Le Roulx Publié par Adamant Media Corporation, 1904 (ISBN 1421208431 et 9781421208435)
- B. Galimard Flavigny (2006) p. 317-319
- Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, p. 410
- (fr) [PDF] [www.levillaret.fr/IMG/pdf/livre_le-vallon-du-villaret.pdf Présentation du vallon du Villaret], p. 28
- Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France... : avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs, Antoine Bourg, chez L. Sistac et J. Boubée (Toulouse), 1883, p. 575
- Les Hospitaliers en Terre Sainte et Chypre. (1100-1310), Joseph Delaville Le Roulx, p.253
- Histoire générale de Languedoc, T. XXVII, Ch. XXVIII, Toulouse, 1840-1844. Les lettres bullées désignant le recteur du Comtat Venaissin sont datées de Lyon, le 5 des calendes de mai, la 3e année du pontificat de Grégoire X. Il reçut, dès lors, des appointements s’élevant à 15 sols tournois par jour. Cf. Dom Devic, dom Vaissète,
- Bulletin d'archéologie et de statistique de la Drôme, par Société d'archéologie et de statistique de la Drôme, Valence, 1910
- Le Cartulaire de l’évêché de Carpentras, déposé à la Bibliothèque Inguimbertine de cette ville, comprend trois volumes reliés en basane verte. Il renferme 498 actes sur parchemin rangés par ordre méthodique de 868 à 1690.
- L'Ordre du Temple dans la basse vallée du Rhône : 1124-1312 : ordres militaires, croisades et sociétés méridionales, Damien Caraz, Presses Universitaires de Lyon, 2005, pp. 449-450
- Les Hospitaliers en Terre Sainte et Chypre. (1100-1310), Joseph Delaville Le Roulx, p.254
- Les religieuses hospitalières de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem au diocèse de Cahors, Edmond Albe, 1941, p.189
- Les Hospitaliers en Terre Sainte et Chypre. (1100-1310), Joseph Delaville Le Roulx, p.258
- Bertrand Galimard Flavigny (2006) Histoire de l'ordre de Malte, Perrin, Paris, pp. 50-54
- Les Hospitaliers en Terre Sainte et Chypre. (1100-1310), Joseph Delaville Le Roulx, p.267
Bibliographie
- Charles Cottier, Notes historiques concernant les Recteurs du ci-devant Comté Venaissin, Carpentras, 1808.
- J. F. André, Histoire du gouvernement des Recteurs dans le Comtat, Carpentras, 1847.
- C.Faure, Études sur l’administration et l’histoire du Comtat Venaissin du XIIIe au XIVe siècle (1229 – 1417), Paris-Avignon, 1909.
- (fr) Bertrand Galimard Flavigny (2006) Histoire de l'ordre de Malte, Perrin, Paris
Voir aussi
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