- Grèce archaïque
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Époque archaïque
Histoire de la Grèce
Grèce préhellénique Préhistoire de la Grèce -3200 Civilisation cycladique -2700 Civilisation minoenne -1550 Civilisation mycénienne Grèce antique -1200 Siècles obscurs -800 Époque archaïque -510 Époque classique -323 Époque hellénistique -146 Grèce romaine Grèce médiévale (C) 330 Empire byzantin 1202 Quatrième croisade 1453 Grèce ottomane Grèce contemporaine 1799 République des Sept-Îles 1822 Guerre d'indépendance 1832 Royaume de Grèce 1936 Régime du 4 août 1941 Occupation 1946 Guerre civile 1967 Dictature des colonels 1974 République hellénique On désigne époque archaïque une des cinq époques de l'histoire grecque, définie sur la base des styles de poterie.
Elle commence vers 620 av. J-C et se termine en 480 av. J-C. L'expression est parfois utilisée dans un sens plus large pour la période qui s'étale entre 750 et 480 av. J-C.
Sommaire
Les sources
L'époque classique émerge des cadres politiques et sociaux de l'époque archaïque, que l'on ne connaît que partiellement à travers les différentes sources. On trouve tout d'abord les poètes, avec Homère et l'Iliade et l'Odyssée, qui constitue notre seule source sur le IIe millénaire. On trouve aussi Hésiode, qui est plus récent qu'Homère, et qui passe pour avoir mis en ordre les mythes et les personnalités divines avec ses poèmes dont Les travaux et les jours.
Nous avons ensuite les écrivains de l'époque classique, des historiens comme Hérodote et Thucydide. Hérodote est l'homme de l'anecdote. Il a une volonté de présenter tout son savoir. L'objet principal de son œuvre est le récit des guerres médiques, des guerres qui opposent des cités grecques coalisées contre l'Empire perse. Pour expliquer ce conflit, il remonte à l'époque archaïque. Thucydide, quant à lui, écrit en réaction à l'histoire d'Hérodote. Il veut présenter une histoire dont les faits sont vérifiés. L'objet central de son œuvre est la guerre du Péloponnèse.
Hérodote et Thucydide n'ont pas les mêmes origines. Hérodote est né en Carie, au début du Ve siècle , et a beaucoup voyagé. Il passe la majeure partie de sa vie à Athènes. Thucydide, lui, est un aristocrate athénien. C'est un homme qui a une conception particulière, très intellectuelle, de l'humanité. Pour lui, l'humanité se résume à une suite de calculs. Il lui arrive de se référer à l'époque archaïque, notamment dans le premier livre. La Constitution d'Athènes, que l'on attribue à Aristote, écrite dans les années 330, commence par une histoire politique d'Athènes.
Nous avons enfin les sources archéologiques, qui insistent plus sur les ruptures que sur les continuités. Elles s'intéressent aux sites riches, tels que les sanctuaires urbains et les nécropoles, plus qu'aux sites pauvres, tels que les sanctuaires ruraux.
C'est à partir de ces sources que l'ont peut dresser un bilan de l'époque archaïque.
Le développement du monde grec
La naissance de la cité grecque
Tous les Grecs ne vivaient pas en cité. Les Grecs vivant au nord n'ont pas intégré immédiatement la notion de cité. Sur la question de la date de l'apparition de la notion de cité, on a deux tendances. Tout d'abord, il y a ceux qui pensent que cela apparaît à l'époque archaïque et ensuite, ceux qui penchent pour une apparition dans le courant du deuxième millénaire, à l'époque mycénienne, avec une idée de continuité avec la suite.
On a peu de sources sur la naissance de la cité. Le plus ancien témoignage que l'on ait est une loi datant du VIIIe siècle , trouvée en Crète indiquant : « Voilà ce qu'a décidé la cité (polis) ». Dans l'Iliade, on ne parle pas de cité, mais d'un monde structuré par les oikos, dont le chef est un aristocrate. Dans l'Odyssée, on parle de quelque chose qui ressemble à une cité. Le mot même de cité apparaît pour désigner la population et les bâtiments (l'agglomération). On parle également d'un lieu de rassemblement : l'Agora. L'Odyssée est contemporaine de la naissance des cités, en datant du VIIIe siècle.
Comment expliquer cette naissance ? Après les « siècles obscurs », on voit apparaître une nouvelle organisation de l'espace avec une plus grande place faite aux dieux dans l'espace de la ville ou autour de la ville. Au VIIIe siècle av. J.-C., il y a un changement dans le mode de sépulture avec des jarres qui servent de tombe. Un certain nombre de facteurs ont joué dans la naissance des cités. Il y a tout d'abord le facteur démographique. Au VIIIe siècle av. J.-C., la population relative aurait été multipliée par sept, mais rien ne le prouve. C'est surtout le VIIe siècle qui est marqué par une explosion démographique. De cela, découle le phénomène de la colonisation.
Viennent ensuite les facteurs religieux. Les cultes jouent un rôle important à l'époque archaïque. Ils servent à marquer l'existence d'une communauté. On a l'exemple du sanctuaire de l'Héraion, le plus important de la cité d'Argos, qui ne se trouve pas dans l'agglomération mais aux confins du territoire, à proximité de cités voisines et concurrentes, telle que Sparte dont elle est une grande rivale. Il se trouve à huit kilomètres de la cité d'Argos.
L'autre grand thème qui apparaît à l'époque archaïque, c'est celui du héros fondateur. Les cités décident de se choisir une divinité propre, mineure pour le reste du monde grec, mais qu'elles considèrent comme leur « père ». On a l'exemple de la cité de Mégare, située entre l'Attique et le Péloponnèse, qui s'est choisie Alcathoos comme héros fondateur. Ce dernier a rendu des services à la cité en tuant une bête sauvage qui terrorisait la cité. De plus, il a délimité et pacifié l'espace de la cité. En réalité, ce n'est pas un héros fondateur mais un bienfaiteur.
On trouve enfin le facteur militaire. La naissance de la cité grecque se fait en même temps que l'évolution des techniques militaires. On trouve chez Homère, dans l'Iliade, la forme traditionnelle du combat qui consiste en un « duel aristocratique ». À l'époque archaïque, on voit apparaître une nouvelle manière de combattre qui vise à opposer deux régiments d'infanterie lourde l'un contre l'autre, ce qui est assez sommaire sur le plan tactique. Ces régiments sont les phalanges hoplitiques. Cette phalange a joué un rôle dans l'émergence de la cité. Elle a changé les rapports sociaux. Dans cette configuration, le nombre compte beaucoup. Plus on est nombreux et plus on a de chance de gagner. Il faut compter avec les autres et accepter de renoncer au glorieux combat aristocratique pour se fondre dans la masse. Le but de l'hoplite, est de rester dans sa ligne et d'avancer avec les autres. Il y a une nouvelle discipline et une nouvelle éthique. Il est nécessaire que chacun joue le jeu. Le bouclier, l'aspis koilè, joue un rôle essentiel. Chaque hoplite est pourvu de son bouclier qui est supporté par l'avant-bras gauche. Ainsi, il se protège, mais protège également le côté droit de son voisin. La moindre défaillance peut entraîner la chute de la phalange.
Cette nouvelle formation interdit les comportements individuels et exige qu'un plus grand nombre d'hommes participent au combat. Elle les soumet à une même loi, celle d'Isonomie. Cela pousse à la formation d'une communauté.
Le phénomène de cité s'est progressivement mis en place.
La localisation initiale des cités grecques
À l'origine, il s'agit du monde égéen, qui allie la mer et la montagne. La mer est toujours toute proche. En effet, aucun point n'est à plus de cent kilomètres de la mer. Les grecs restent fondamentalement un peuple de marins (voyages et commerces). La moyenne montagne est importante et il y a peu de haute montagne. L'altitude moyenne est de 1500 mètres. Un certain nombre de cités s'y sont installées.
Les plaines sont rares dans le bassin égéen. La moyenne montagne permet la culture en terrasse et la chasse. Des hommes peuvent y vivre et y prospérer. Les cités ne sont pas de taille importante à l'époque classique. On en trouve en Grèce continentale. D'abord en Béotie, avec Thèbes, qui constitue une Ligue béotienne autour d'elle. En Eubée, avec les cités de Chalcis et d'Érétrie, et dans le Péloponnèse, avec Sparte, Argos et Corinthe, cette dernière ayant été une grande cité commerçante à l'époque archaïque.
On trouve d'autres cités également dans les archipels égéens, par exemple la cité de Délos, sur l'île éponyme de 14 kilomètres carrés, célèbre pour son sanctuaire d'Apollon, les cités de Crête, île que l'époque classique a tendance à mettre en marge du monde grec.
On trouve enfin toutes les cités qui se sont installées sur la longue côte de l'Asie Mineure. Ainsi, il y a les cités d'Ionie, avec Milet qui fut regardée comme une grande cité grecque. Elle attire la convoitise des Lydiens et des Perses. Enfin, il y a les cités de Carie, une région qui joue un grand rôle au IVe siècle av. J.-C.
La colonisation et le commerce
La colonisation n'est le fait que des VIIIe et VIIe siècles. On appelle par là le fait que la forme de la cité se diffuse dans l'ensemble du bassin oriental et occidental de la Méditerranée (Massalia, l'actuelle Marseille ; Nikaia, l'actuelle Nice). Ce phénomène s'arrête à la fin du VIIe siècle.
D'abord, ces cités apparaissent en Méditerranée orientale sur la côte de la Libye actuelle, avec Cyrène et deux comptoirs en Égypte, celui de Naucratis étant le plus important. Au VIIe siècle, beaucoup de fondations ont lieu dans la mer Égée ou la mer Noire, comme Byzance, fondée en 660. À l'Occident, les cités grecques se retrouvent surtout en Sicile, particulièrement hellénisée, en Italie du Sud ou vers l’extrême Occident (Massalia).
La géographie a eu son rôle et certaines cités ont été plus colonisées que d'autres. La Sicile a été peuplée par des colons de Chalcis et de Corinthe. Les côtes de la mer Noire ont été colonisées par la cité de Milet qui y a fondé près des 75 cités, dont celle de Théra. On sait par le poète Archiloque que cette colonisation ne s’est pas faite pacifiquement, mais avec des combats : les Thasiens, les habitants de Thasos, ont dû combattre les indigènes pour s’imposer. Le choix d'un site se fait en fonction du commerce et ces cités sont souvent établies pour le commerce.
Pour fonder une colonie, le procédé est toujours le même. Dans une cité qui n’arrive plus à nourrir sa population, on monte une expédition. On demande son avis à l’oracle de Delphes et on part sur la route conseillée, sous le commandement de celui qui a demandé l'oracle. Ainsi, la colonie de Cyrène a été fondée par celle de Théra. Hérodote a recueilli les deux versions, qu’il faut compléter avec une inscription, « Le serment des fondateurs ». Ce fut une fondation très difficile qui n’a réussi qu’après plusieurs tentatives pour trouver le chemin de l’Afrique. Sous la direction de l’oïkiste Battos, les gens de Théra sont partis « entre hommes », et ont trouvé les femmes sur place. Les Serment des fondateurs montre que les choses se sont faites dans la douleur. On tire au sort pour le départ un colon ainsi qu'un fils dans toute famille ayant plus de deux héritiers mâles, avec l'interdiction formelle de revenir sous peine de lapidation. La cité de Cyrène est devenue très riche grâce aux céréales, aux chevaux, la laine et les bœufs.
Ces fondations ont plusieurs conséquences. Tout d'abord, cela entraîne la prospérité grâce au commerce. Par exemple, la cité d'Égine, qui n'a pas fondé de colonie, devient très puissante en commerçant avec les colonies d'occident et de la mer Noire.
Les Grecs ont pris l'habitude de fonder des cités. Ils estiment avoir toute la place disponible et utilisent la géographie pour la cadastration (on en a retrouvé des traces en Sicile). Ces fondations se font dans un cadre hostile. Cela entraîne une nécessaire solidarité et les citoyens ont du faire preuve de cohésion les uns avec les autres. Les effets dérivés de la colonisation, sont la mise en contact des colons avec des populations dites barbares qui peuvent être plus avancées qu'eux sur certains points.
Une autre conséquence de la colonisation, c'est l'acquisition de l'alphabet. Dans le paragraphe 58 du livre V, Hérodote rapporte que l'alphabet vient des Phéniciens et que les Grecs l'ont adopté. L'inscription la plus ancienne date de 750–700 et se trouve sur une coupe à boire, à Ischia, dans la baie de Naples. Cette écriture a été d'emblée utilisée dans un cadre séculier et pas exclusivement sacré.
Cela a plusieurs conséquences. On voit apparaître la poésie écrite, des traités de réflexion et la possibilité de transcrire les lois. À Athènes, en 625, Dracon fait transcrire un code de loi, utilisé par la suite par les Athéniens. Enfin, les textes peuvent être transmis d'une génération à l'autre.
Enfin, la dernière conséquence de la colonisation est l'acquisition de la monnaie, qui n'est pas une invention grecque, mais une invention barbare du roi de Lydie Crésus, qui a été étroitement en contact avec les cités grecques au VIe siècle. Il est vaincu en 546 par le roi perse Cyrus. Chaque cité grecque s'est emparée de cette notion pour frapper sa propre monnaie, afin de marquer son existence. À l'époque archaïque, les cités grecques frappent monnaie de manière irrégulière selon leurs besoins, militaires par exemple, lorsqu'il faut payer des mercenaires. Chaque cité appose un signe particulier sur la monnaie qu'elle frappe, l'épicène, qui permet de la reconnaître. Pour Athènes, c'est une chouette. La notion de monnaie est intéressante. Elle est utilisée comme étalon de valeur. Adopter la monnaie, c'est proposer une solution à la crise des valeurs du VIIIe et du VIIe siècle. Cela explique la fortune de cette institution dans toute l’histoire grecque.
Ces cités sont traversées par des conflits. L'héritage de l'époque archaïque, c'est l'invention de la politique.
L'invention de la politique
C'est durant l'époque archaïque que sont nés des régimes dotés de constitutions. Auparavant le monde grec était sous régime monarchique.
Les problèmes sociaux des cités grecques
Ces cités sont traversées par de graves conflits internes. Ce monde est en crise pour une raison simple. Aux VIIIe et VIIe siècles, il y a trop de bouches à nourrir, il y a trop d'hommes. Ceci est un facteur de problèmes politiques et de guerre civile.
À cela s'ajoute une crise agraire. Les terres sont concentrées dans les mains de quelques grandes familles aristocratiques. Une partie de la population se trouve dans un état proche de la servitude, pour cause de dettes par exemple. Deux revendications naissent. On réclame l'abolition des dettes et le partage égalitaire des terres. Mais ces deux revendications sont inadmissibles pour les familles aristocratiques qui gouvernent les cités. Ceci nous est connu par la Constitution des Athéniens : « Avant les législations de Dracon et Solon dominaient les grandes familles aristocratiques ».
Cela rencontre la notion d'Isonomie, qui consiste en l'égalité politique.
Les législateurs
Athènes
Les législateurs athéniens sont biens connus. Il y a tout d'abord Dracon, qui propose un code juridique très dur, d'où le terme de draconien, qui joint à de grosses amendes l'usage massif de la peine de mort. Solon est un autre législateur essentiel. Il a été archonte en 594-593. Au IVe siècle av. J.-C., les orateurs athéniens citent Solon. Des sources tardives (comme Démosthène) transcrivent les œuvres poétiques qui lui sont attribuées. Son œuvre est considérable. Ces lois ont valeurs de constitution et elles ont pendant longtemps figuré sur des panneaux de bois disposés sur l'Agora. On les utilise encore à l'époque classique.
Ses lois abordent la question de la responsabilité de l'homme dans les problèmes de la cité. Pour Solon, l'homme contrôle son destin. Lorsque cela va mal, un homme est responsable. Il accuse les hommes riches et avides de pouvoir. Les réformes de Solon sont appelées Seisachteia, ce qui signifie « le rejet du fardeau ». Il n'y a pas eu de réforme agraire, ni de suppression des dettes car la monnaie n'existe pas, mais la possibilité a été donnée aux paysans de récupérer des terres aux aristocrates. Il voit tout cela sous l'angle de la politique. Pour lui, le citoyen est digne de participer au pouvoir. Ce pouvoir ne doit pas être lié à l'appartenance à une famille aristocratique.
Il propose des classes censitaires. Il y a les Pentacosiomédimnes. Ce sont les plus riches, c'est-à-dire les Athéniens jouissant d'un revenu annuel supérieur à 500 mesures. Ensuite, il y a les Hippeis, dont le revenu annuel est compris entre 300 et 500 mesures. Puis on trouve les Zeugites, dont le revenu annuel est compris entre 200 et 300 mesures. Enfin, il y a les Thètes, dont le revenu foncier annuel est inférieur à 200 médimnes. Ce sont les plus méprisés. Cette classification est restée en vigueur tout au long de l'époque classique. Il est entendu que pour Solon et ses successeurs, seuls les plus riches peuvent accéder aux plus hautes charges. Ainsi, les neuf archontes sont au minimum Pentacosiomédimnes, de même que les trésoriers. L'élection des archontes a lieu par tirage au sort parmi les candidats. Une autre réforme importante est la création d'un conseil de 400 membres (100 par tribus).
Il y a également un certains nombre d'innovations judiciaires. Par exemple, n'importe qui peut intervenir en faveur d'une personne qu'elle estime lésée. De même, on peut faire appel de la décision d'un magistrat devant un tribunal et un magistrat populaire. On peut juger un magistrat aristocratique avec le peuple réuni en Assemblée. Solon a édicté un code de loi très précis. Cette législation a joué un rôle considérable, mais au départ, elle a été un échec complet. En effet, entre 590 et 588, ce fut une période d'anarchie durant laquelle on a été dans l'impossibilité de nommer les archontes. Plusieurs factions apparaissent, celle de la côte, celle de la plaine et celle de la montagne, cette dernière étant dirigée par Pisistrate.
Sparte
Voir Lycurgue
Les tyrans
Article détaillé : tyran.Le tyran s'empare du pouvoir de façon non constitutionnelle et l'occupe illégalement : il est hors-la-loi. Il s'appuie généralement sur le peuple, contre l'ancienne classe dirigeante dont il est cependant souvent issu. Son pouvoir est par essence éphémère. Il s'arrête dès que le tyran n'a plus la faveur du peuple et dès que ses intérêts et ceux de ses partisans ne concordent plus.
Après les réformes de Solon, les athéniens connaissent le régime de la tyrannie avec Pisistrate. Il a eu du mal à imposer son pouvoir. Il lui fallut trois tentatives. Une en 561, une en 558 et une dernière en 546. Pisistrate gouverne Athènes entre 546 et 528. Ses fils lui succèdent jusqu'en 510. L'histoire politique de cette période est mal connue, mais Pisistrate a joui d'une bonne réputation, grâce à une forme de gouvernement populaire composé de magistrats choisis par le tyran. Il prend un certain nombre de mesures. Ainsi, il institue des juges itinérants et une taxe sur les productions agricoles et sur l'alcool, afin de fournir des prêts aux petits paysans. Sur le plan religieux, il a contribué à créer les Panathénées. Il est le premier à s'intéresser au développement architectural de l'acropole et c'est le premier Athénien à essayer de mettre la main sur l'île de Délos et sanctuaire d'Apollon, un sanctuaire fréquenté par l'ensemble des Ioniens.
Cette tyrannie s'achève brutalement dans les années 510. Pisistrate avait réussi à maintenir un équilibre entre ses partisans et ses détracteurs (entre lui et les aristocrates). Mais ses deux fils, Hipparque et Hippias n'ont pas eu ses talents de négociateur. En 514, deux jeunes aristocrates fomentent un complot pour tuer le tyran. Mais au lieu de le tuer ils tuent son frère Hipparque. Malgré cet échec ils entrent dans la légende sous le nom de Tyrannoctones (« assassins de tyran »). En 510, les Athéniens, aidés par les Spartiates réussissent à chasser le tyran.
Les tyrannies sont fondamentalement une solution politique du VIe siècle. Mais à l'époque classique, la tyrannie change de sens. On en trouve dans les cités d'Ionie. Ces tyrans gouvernent contre l'assentiment de la population. Ils sont nommés par le souverain perse. La tyrannie ne s'est pas adaptée à l'évolution de la cité.[réf. nécessaire] Aristote dresse le portrait le plus noir d'un tyran dans le livre V de la Politique au paragraphe 1310b.
Voir aussi: Denys l'Ancien, Polycrate de Samos
Voir aussi
Articles connexes
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