Isonomie

Isonomie

L'isonomie (en grec ancien ἰσονομία qui signifie littéralement égalité devant la loi avec l'idée de partage) est considérée comme fondamentale à l'apparition de la future démocratie athénienne[1].

Elle est lœuvre essentielle de Clisthène, qui la met en place par ses réformes de 508 et 507 av. J.-C. Ces réformes forment une charnière entre lépoque archaïque et lépoque classique. Clisthène est considéré comme le dernier législateur archaïque dans la tradition de Solon et de Dracon et comme le premier législateur de lépoque classique. Ses réformes sont préparées par Solon ainsi que par la tyrannie qui a pour conséquence une diminution du prestige des Eupatrides.

Sommaire

De nouvelles idées

L'impossible retour à l'oligarchie

En 510, c'est la fin de la tyrannie. Hippias, le dernier tyran dAthènes, est chassé par un groupe daristocrates en exil mené par les Alcméonides, avec laide des Spartiates. Parmi ces aristocrates, on retrouve Clisthène. On essaye dabord le retour à loligarchie qui résulte en des luttes pour le pouvoir. On voit alors la formation de factions. Dune part, il y a Isagoras, un aristocrate plutôt réactionnaire et dautre part il y a Clisthène, progressiste.

Clisthène est le petit-fils dun tyran, Clisthène (v.600-570) qui a conduit une réforme assez obscure des tribus. Clisthène est athénien, son père appartient à la famille des Alcméonides. Avant Clisthène, plusieurs membres de ce clan ont joué un rôle politique. Dans un premier temps, Isagoras lemporte sur le plan politique en devenant archonte pour 508507, mais il narrive pas à simposer. Isagoras réveille alors un vieux démon dAthènes, le procès des Alcméonides. En 636/632 Cylon a tenté dinstaurer une tyrannie. Les révoltés se réfugient sur lAcropole mais ils sont assiégés par les archontes. Quand ils descendent de lAcropole, ils sont assassinés et le principal responsable est Mégaclès, le grand-père de Clisthène. Mais cela ne suffit pas. Isagoras fait alors appel aux Spartiates et 700 familles sont chassées dAthènes. Il essaye ensuite de dissoudre le Conseil mais celui-ci résiste. Cléomène et ses partisans prennent alors lAcropole et les 700 familles et Clisthène sont rappelés. À ce moment, Clisthène nest pas encore un magistrat, il est un nomothète (les nomothètes ne formeront une magistrature quau IVe siècle).

La souveraineté populaire

On assiste à un progrès de la souveraineté populaire qui sest développée grâce à la tyrannie légalité et la participation étaient impossibles. Hérodote nous parle dun nouveau pouvoir, lisêgoria (ἰσηγορία), légalité du droit de parole (aristocrates ou non, riches ou pauvres) à lEkklêsia. La politeia (πολιτεία) a été remise entre les mains du peuple par Clisthène. Clisthène restructure le corps civique par cette souveraineté quil veut faire durer à long terme. Il part de lidée dinstaurer un régime plus égalitaire, lisonomie, légalité de droits (de ἴσος isos « égal » et νομοσ nomos « droit »). Mais ceci nest pas encore la démocratie. Il faut cependant neutraliser le pouvoir aristocratique qui se manifeste surtout dans lAréopage et qui présente un obstacle à la participation de tous.

La nécessité d'un conseil représentatif

LAréopage est constitué danciens archontes à vie, cest un fief aristocratique. Il prépare les décisions soumises à lassemblée et assure la permanence de lÉtat. Le Conseil des 400 établi par Solon narrive pas à contrebalancer le pouvoir de lAréopage. Un transfert des pouvoirs de lAréopage à lekklesia est également impossible et dailleurs non voulu : lassemblée ne peut pas se réunir en quasi permanence. Il faut une chambre de réflexion restreinte faisant preuve de recul, et un autre conseil avec une composition incontestable, une légitimité populaire totale. Il faut pour cela sappuyer sur des subdivisions, les tribus sur base ethnique. À Athènes, il y a quatre tribus anciennes le pouvoir aristocratique est considérable. Clisthène crée alors de nouvelles tribus sur base territoriale car les emprises aristocratiques sont très fortes par le biais des cultes locaux. Clisthène redistribue tout en essayant de faire éclater les noyaux aristocratiques.

De nouvelles tribus

Dèmes, trittyes, phylai

On pourrait traduire dèmes par cantons, trittyes par districts et phylai par tribu. Clisthène donne un rôle politique et militaire à dix nouvelles tribus bien que les quatre anciennes restent en place. LAttique est divisé en trois grandes zones : astu (la ville) ; paralia (la côte) ; mésogeia, (lintérieur). On assiste alors à un brassage de la population avec un nombre plus ou moins équivalent dans les trois zones. On constitue des tribus avec un tiers de chaque zone, les trittyes, ce qui fait trente districts au total, dix dans chaque zone. Pour composer ces trittyes, on sappuie quand même sur des réalités, les dèmes qui existaient déjà (quartiers des villes). Au total, il y a une centaine de dèmes (139 au IVe siècle avJ.‑C.). Dans chaque trittye, le nombre de dèmes est variable. Notre source principale pour cette répartition est la Constitution d'Athènes. On assiste donc au deuxième synœcisme athénien qui cette fois a des dimensions politiques.

L'importance du dème

Les dèmes sont en quelque sorte les « briques » de la construction clisthénienne. On développe la vie locale pour saffranchir mieux des emprises aristocratiques. Clisthène encourage un sentiment dimplication au niveau du dème par une initiation aux institutions. Le dème est une cité en miniature et peut servir décole de citoyens.

On y trouve une assemblée locale (agora), un chef du dème, le démarque (demarchos). Chaque dème a ses cultes propres. Clisthène crée un contenu cultuel assez artificiel : chaque tribu a son héros éponyme ce qui est assez artificiel car les tribus sont discontinues. Ce culte est rendu sur lagora. Néanmoins il ny a pas de profondeur cultuelle. Dans la perspective clisthénienne, le culte est un moyen pour donner une réalité particulière à ces dèmes.

Au niveau des dèmes, on procède à une préélection des membres du nouveau Conseil, cinquante membres de chaque tribu. Dabord on élit des candidats, puis on procède à un tirage au sort au niveau du dème ce qui est radicalement nouveau. Cependant il faut souligner que les changements se font quand même en douceur.

Le maintien des anciens cadres

Clisthène a une habileté exceptionnelle. Il laisse en place les structures anciennes telles que les phratries, mais leur enlève tout poids politique. Les quatre tribus anciennes deviennent les cadres culturels et les phratries nont quun rôle sociopolitique restreint. En ce qui concerne les clans aristocratiques, il faut que les membres sadaptent individuellement aux nouvelles institutions. Le culte des nouvelles tribus est une vitrine de la réalité politique.

Un nouvel État

La Boulè des Cinq-Cents et les prytanies bouleutiques

La décision de la création de ce conseil est prise en 508/507 mais elle nest pas appliquée tout de suite. Chaque tribu fournit 50 membres pour la Boulè. Pour être membre, il faut avoir plus de trente ans. En ce qui concerne la procédure, il y a dabord une élection au niveau des dèmes et puis on procède à un tirage au sort. Les Bouleutes siègent sur lagora, au Bouleutérion mais on ne peut pas réunir la Boulè en continuité. On installe alors un bureau permanent, cest le système des prytanies bouleutiques. Chaque contingent des cinquante membres exerce la permanence pendant 1/10 de lannée. Chaque année on tire au sort lordre de la permanence. À la tête des prytanies se trouve un épistate qui change toutes les 24 heures. Les prérogatives de ces prytanies sont multiples :

  • préparation des réunions de la Boulè ;
  • préparation des réunions de lassemblée (fonction dite probouleumatique) ;
  • gestion des affaires courantes ;
  • aide et surveillance des magistrats.

Assez vite, cette prytanie va lemporter sur les magistrats et même sur les archontes, surtout à partir de 487/486 par la modification fondamentale de lélection des archontes. On procède alors à un tirage au sort : sur 500 citoyens désignés au niveau des dèmes et qui appartiennent aux deux premières classes censitaires, on tire dix personnes au sort, ce qui conduit à une perte considérable du prestige des archontes. Dès lors, lépistate des prytanes préside lassemblée.

Les bureaux sont un contingent de citoyens représentatifs au sommet de lÉtat. Par ce pouvoir collégial, on élimine tout risque dun pouvoir personnel. La permanence d1/10e de lannée fournit une garantie supplémentaire.

Le système décimal

Il y a dix tribus et les prytanes siègent pour 1/10e de lannée. Ce système est en effet malcommode car lannée a quand même douze mois. Les prytanies ne correspondent donc pas avec les mois. Pour Clisthène, cest un choix. Dabord il ne voulait pas douze tribus. En plus, il ne veut pas suivre le calendrier parce que cest un calendrier ancien, aristocratique, sous la haute main de larchonte-roi. Néanmoins on ne peut pas supprimer ce qui est vénérable car ce calendrier rythme la vie quotidienne (fêtes religieuses …). Clisthène simplement ajoute son nouveau calendrier. On a donc un calendrier rituel et un calendrier politique qui rythme les affaires politiques. Il y a ~ une réunion de lassemblée par prytanie. Ce nombre a tendance à augmenter : à lépoque dAristote, on a ~40 réunions par année. Clisthène crée donc un nouvel espace légal et un nouveau temps légal. Le choix du système décimal sexplique dune part par le rejet du système duodécimal aristocratique, même si on le laisse en place. Dautre part, on constate linfluence des Pythagoriciens pour lesquels 10 est un nombre parfait. Le système est généralisé dans la plupart des institutions. On passe de 9 à 10 archontes par lajout dun secrétaire appelé grammateus qui na pas le même rang que les autres, cest le secrétaire des thesmothètes. En ce qui concerne le domaine militaire, larmée est constituée sur base des 10 nouvelles tribus. Athènes dispose de 10 régiments (taxeis) avec à la tête un taxiarque, élu à la tribu correspondante. Larmée est commandée par 10 stratèges qui sont nommés pour la première fois en 501/500.

Mesures appliquées après 508/507

Les stratèges

Les premiers stratèges apparaissent sept ans après les réformes. La stratégie n'est pas un titre nouveau. Avant Clisthène, on comptait quatre stratèges, dont le mode de désignation est inconnu ; chaque stratège commandait le régiment de sa tribu. Le passage de 4 à 10 stratèges est attribué à Clisthène. Les stratèges sont maintenant désignés par une élection (un par tribu). Chaque stratège a autorité sur toute larmée dAthènes : les dix stratèges dirigent collégialement larmée. Pour accéder à cette fonction, existe une barrière : largent. Il faut être membre de la première classe censitaire pour être stratège : cette magistrature est nettement plus étroite que larchontat (1e et 2e classes censitaires). Le mandat est dun an mais un citoyen peut être plusieurs fois réélu (ainsi Périclès est-il stratège de 443 à 431). Lélection directe comme le renouvellement illimité feront de cette magistrature la plus importante de la cité, ce que les troubles extérieurs renforceront encore, d'autant que les archontes sont tirés au sort. Les stratèges furent soumis à larchonte polémarque jusquà la bataille de Marathon ; mais après 487/486, il ny eut plus de chef des stratèges.

Le serment bouleutique

En 501/500 on voit apparaître le serment bouleutique. Ce nest pas une disposition fondamentale mais la date à laquelle elle est prise est révélatrice. Cest donc le serment prêté par les bouleutes. On insiste sur la protection des intérêts du démos tout à fait en accord avec les idées de Clisthène. Le serment na pas pu apparaître plus tôt car le Conseil nexistait pas.

Ces deux innovations sont tout à fait dans la ligne des idées de Clisthène mais il a fallu du temps pour appliquer les réformes. On pense que les tribus sont constituées en 502/501 puisque la première réunion du nouveau Conseil date de 501/500.

L'ostracisme

Article détaillé : Ostracisme (Grèce antique).

Lostracisme est au départ une invention athénienne qui connaîtra des imitations postérieures dans les autres cités. Clisthène voulait probablement la mesure mais il navait pas besoin de lappliquer tout de suite. Lassemblée décide sil existe un risque dinstauration dun pouvoir personnel. Cette question est posée au début de la 6e prytanie (milieu de lannée athénienne, vers le mois de janvier). Si lassemblée est daccord, on vote lors de la 7e ou 8e ( ?) prytanie. Cest un vote très spécial appelé lostrakaphorie (d'ὄστρακον / ostrakon, « le tesson », et de la racine φόρ, de φέρω / pherô, « apporter »). On vote sur lagora et chacun des présents va déposer dans une urne son tesson avec un nom dune personne jugée dangereuse quil faut exclure de lactivité politique. Il faut un minimum de votants (quorum) de 6000 sinon le vote nest pas valable. On vote par majorité simple. La personne est alors exclue de la cité pour 10 ans, suspendue de ses droits civiques. Il ny a cependant pas de jugement et pas de condamnation. Lostracisme repose sur un système ancien, latimie, la privation dhonneur. Il ne concerne que les hommes, non la famille, et il ny a pas confiscation de biens. Lostracisé peut revenir au bout de 10 ans mais il peut aussi être rappelé plus tôt.

La première application de cette procédure date de 488/487. Cette mesure va très vite être récupérée par les aristocrates qui s'organisent en factions : on persuade sa clientèle de voter contre un ennemi. Le vote devient alors un règlement de comptes entre aristocrates. On peut noter laffaire dHyperbolos (418 ou 412: les deux hommes politiques les plus influents, Nicias et Alcibiade, sopposaient ; pour éviter la paralysie du pouvoir, Hyperbolos proposa d'ostraciser lun des deux. Mais les deux stratèges s'entendirent pour léviter et ce fut Hyperbolos qui se trouva ostracisé. À la fin du Ve siècle, la pratique de l'ostracisme fut complètement détournée.

Conclusion

Il y a des progrès réalisés mais également une certaine continuité. Lisonomie est la 1re base de la démocratie. Il ny a pas de révolution et les aristocrates restent au commandement de la cité. Ils saccommodent au système. Il ny a pas de pouvoir en termes de classe sociale mais à titre individuel. Cependant, par le renouvellement, le clientélisme des aristocrates est difficile à réaliser. La Boulè est lexercice de la souveraineté populaire. Cependant, on laisse les magistratures aux aristocrates. On maintient les 4 classes censitaires. En plus, la charge nest pas rémunérée, il faut donc disposer de ressources personnelles. Un atout pour les aristocrates est aussi leur culture de loisiveté, il sagit donc dune question de disponibilité. En plus, tout le monde na pas forcément envie dexercer une magistrature alors que les aristocrates, par leur éducation, sont conditionnés à cela. Cette culture de lagôn (affrontement) peut plus tard être acquise par les gens enrichis, grâce aux Sophistes. Les aristocrates ne sont en effet pas des adversaires de lisonomie. Cest un régime qui convient à tout le monde et qui est renforcé par les difficultés à lextérieur. En 506, Isagoras voulait se réinstaller à Athènes avec laide des Spartiates et ses alliés (Hérodote parle dune « conspiration oligarchique ») mais Sparte et ses alliés se disputent entre eux car les Corinthiens ne veulent pas attaquer Athènes. Athènes a donc de la chance et larmée péloponnésienne se retire. On attribue cette victoire à lexcellence du régime isonomique par rapport aux régimes oligarchiques qui sont les perdants.

Notes et références

  1. Dans un sens différent, ἰσονομία est un concept appartenant à la philosophie épicurienne et remontant peut-être à Démocrite ; il définit, dans la théorie atomistique, un caractère des processus atomiques. Cf. C. Mugler, « L'isonomie des atomistes », Revue de Philologie, 30 (1956), pp. 231-250.

Bibliographie

  • Martin Ostwald, Nomos and the beginnings of the Athenian Democracy, Oxford, Clarendon Press, 1969 (chap. « ἰσονομία and Athens », pp. 96-136).

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