Aspis

Aspis
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L’aspis (en grec ancien ἀσπίς / aspís, « bouclier ») est une arme défensive utilisée dans cette région durant l'Antiquité par l'infanterie et la cavalerie. Il connaît de nombreuses évolutions de matériau, de forme et de moyen de préhension, s'adaptant aux nouvelles armes offensives ayant un meilleur pouvoir de pénétration, aux techniques de fabrication et aux divers types de formations de combat pratiquées par les combattants.

Sommaire

Époque minoenne (IIe millénaire av. J.‑C.)

Représentation d'un aspis en forme de 8 sur une fresque à Mycènes
L'aspis en forme de 8.

Bouclier réalisé en matériaux périssables, formé d'une armature en bois bombée en deux lobes superposés lui conférant vaguement une forme de 8 sur laquelle sont cousues des peaux de bœufs. Le cuir tendu et séché a en effet la propriété d'être très résistant à la pénétration des flèches, voire des lances. Il est suspendu à l'épaule par le télamon, une lanière de cuir, qui laisse les deux mains du combattant libres. Placé devant lui durant l'affrontement, le bouclier est rejeté sur l'épaule lors des déplacements de la troupe ou en cas de fuite.

Époque mycénienne (Deuxième moitié du IIe millénaire av. J.‑C.)

L'aspis en forme de tour

Outre l'aspis en forme de 8, toujours utilisé, un autre type de bouclier fait son apparition basé sur les mêmes matériaux. Cet aspis-tour est une arme de grande dimension, sensiblement de la hauteur d'un homme, de forme rectangulaire, arrondi sur sa partie supérieure et bombé suivant une ligne verticale. Il est lui aussi réalisé en peaux de bœuf (jusqu'à sept épaisseurs) cousues à une armature de bois, parfois additionné d'une plaque de bronze et soutenu grâce au télamon.

Vers 1200 avant J.-C.

A cette époque apparaît un bouclier arrondi sur sa partie supérieure et échancré au bas, plus petit que les modèles en 8 ou tour.

IXe - VIIIe av. J.-C.

Le bouclier échancré

C'est le modèle le plus répandu durant cette période. Toujours suspendu à l'épaule et fait de bois recouvert de peaux, il est de grande taille, arrondi dans ses parties supérieures et inférieures et présente deux échancrures de part et d'autre à mi-hauteur.

VIIe - IVe av. J.-C.

L'aspis koilè de l'hoplite (communément appelé hoplon)

Reconstitution
d'un aspis koilè
Remarque: les parties métalliques sont en cuivre au-lieu de bronze

Le terme d'hoplon (arme au sens générique) est utilisé improprement par la littérature contemporaine pour désigner ce type de bouclier alors que les Anciens n'ont jamais donné cette signification à ce mot. Cette erreur vient du fait que c'est principalement ce bouclier qui a permis l'apparition de l' hoplite et de la phalange et qu'il est l'arme par excellence de ce guerrier.

Apparaissant au VIIe siècle av. J.-C., l'aspis koilè (bouclier creux) est un bouclier rond de 90 centimètres à un mètre de diamètre, bombé et dont le système de préhension est révolutionnaire pour l'époque. Soutenu par l'ensemble de l'avant-bras, il permet un maintien ferme et un maniement aisé lors des combats. Il se compose d'une armature de bois recouverte par une plaque de bronze décorée d'un emblème (l'épisème) identifiant le combattant et la cité pour laquelle il lutte. Ces peintures peuvent représenter des animaux (serpent, oiseau, lion, …), des figures mythologiques (gorgone, centaure, pégase, …) ou une lettre (comme le « V » inversé représentant le « λ » (lambda) majuscule de Lacédémone (Sparte)) entre autres. Cette face avant a aussi une fonction spirituelle, puisqu'elle est censée rejeter le mauvais sort sur l'ennemi. Au centre de la face interne du bouclier recouverte de cuir vient se fixer un brassard (porpax) façonné anatomiquement et parfois ouvragé dans lequel se glisse l'avant-bras. La poignée (antilabè) fixée près du bord est faite de cuir ou de corde. L'ensemble est complété par une cordelette qui court près du bord intérieur au travers d'œillets chevillés et qui sert à pendre le bouclier au repos. On trouve aussi parfois fixée sur sa partie inférieure une pièce de cuir à franges, elle aussi décorée, destinée à offrir une meilleure protection des cuisses.

D'un poids d'environ 8 kilogrammes, c'est une arme réservée à l'infanterie lourde qui est formée par les hoplites. Au moment de l'assaut de la phalange, l'aspis koilè, maintenu bras gauche replié devant le corps, protège son porteur du menton jusqu'au haut des jambes. Grâce à son système de préhension original, il permet lors du choc d'appliquer une poussée pour tenter d'enfoncer les lignes adverses et dans la suite du combat une grande liberté de mouvement.

Variante de l'aspis koilè
Détail d'amphore à figures noires du VIe siècle av. J.-C.

On rencontre plusieurs représentations (peintures sur vases, figurines) datant de cette époque d'un modèle modifié de l'aspis koilè aux bords latéraux échancrés mais dont on n'a pas encore retrouvé d'exemplaire, car peut-être réalisé en matériaux périssables.

Bien que cette supposition soit contredite par la représentation de l'amphore du peintre de Prométhée datant du milieu du VIe siècle av. J.‑C. (voir ci-contre), ces échancrures devaient pouvoir faciliter le passage de la lance entre les boucliers et dont la hampe était coincée entre le corps et le coude droit collé contre celui-ci lors de l'assaut, tout en permettant de garder les rangs de combattants serrés. Ce mode de combat, lors du choc de deux phalanges, serait bien différent de celui visible sur l'olpé Chigi datant d'environ 650 avant J.-C. sur lequel les hoplites ont la lance levée et pourrait représenter une évolution, préfigurant en cela le type de formation de la phalange macédonienne.

VIe - IVe av. J.-C.

Le peltè

Bouclier léger porté par le peltaste thrace, combattant d'infanterie légère. Il a une forme de croissant (côté concave vers le haut) et est réalisé d'une armature de bois, souvent de l'osier, recouverte de peau de chèvre ou de mouton. Comme l'aspis koilè, sa face externe porte un emblème, souvent un dessin géométrique mais qui peut aussi être plus représentatif (serpent, œil, croissant…).

Bibliographie

Voir aussi

Lien externe


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