- Albertine Elisabeth de Champcenetz
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Albertine Elisabeth de Champcenetz Portrait par Greuze, v. 1770.Naissance 30 octobre 1742
Pays-BasDécès 1805 (à 63 ans)
FontainebleauNationalité Pays-Bas Albertine Elisabeth de Nyvenheim, dite la baronne de Nieukerque, née le 30 octobre 1742 aux Pays-Bas, morte en exil forcé à Fontainebleau en 1805, fut une femme en vue à la cour de Louis XV et de Louis XVI, soutint les patriotes hollandais, entra dans l’activisme contre-révolutionnaire et fut plusieurs fois arrêtée pour des motifs politiques.
Une presque favorite
Issue d’une famille noble mais désargentée, Mlle de Nyvenheim, de confession protestante, épousa un riche négociant et propriétaire colonial, M. Pater. Venue avec lui à Paris, elle s’y fit remarquer par sa beauté et son charme. Greuze fit d’elle un portrait demeuré célèbre. Retournée aux Pays-Bas, elle fit prononcer son divorce et revint à Paris sous le nom de baronne de Nieukerque. Remarquée par Louis XV, une intrigue fut montée dans le but de lui faire prendre la place de la comtesse du Barry, la favorite en titre.
En 1779, elle épousait le marquis de Champcenetz, gouverneur du château des Tuileries. Il était le père du chevalier de Champcenetz qui ne s’entendit pas avec sa belle-mère. Dans le courant des années 1780, Mme de Champcenetz se lia d’amitié avec les membres de la famille de Polignac et avec le comte de Vaudreuil. On dit qu’elle fut la maîtresse du prince de Ligne. Riche propriétaire, elle avait un appartement somptueux dans le château royal de Meudon, un hôtel particulier ouvrant (avant 1784) sur les jardins du Palais-Royal, et des domaines à Neuilly et Soisy. Sa fortune considérable consistait essentiellement en revenus de plantations et mines de diamants au Surinam. Elle mit à profit cette fortune pour soutenir l’insurrection des patriotes hollandais. Des documents inexploités la concernant sont conservés aux archives diplomatiques des Pays-Bas.
Une contre-révolutionnaire
En 1789, Mme de Champcenetz émigra avec les Polignac et revint en France où, comme étrangère, elle pensait n’avoir rien à craindre. Dans la correspondance du comte d’Artois avec le comte de Vaudreuil, il est souvent question d’elle et de son dévouement à la cause royaliste. Arrêtée sous le prétexte de manœuvres contre-révolutionnaires et correspondances avec l’émigration, elle fut détenue plusieurs mois à la prison des Anglaises. Réchappée de la guillotine, elle ne cessa pas de correspondre avec l’émigration tandis que sa sœur, la duchesse de Brancas, l’amie intime du baron de Breteuil émigré, faisait les honneurs du salon de Barras. Sous le Consulat, Mme de Champcenetz fut une des plus actives opposante au nouveau régime, et après le consulat à vie elle servit d’intermédiaire aux émigrés et favorisa les menées anglo-royalistes, en concertation avec le comte de Vaudreuil.
Agente à Paris du comte d’Artois, Mme de Champcenetz était partie prenante dans le complot de Pichegru et elle fut arrêtée après la rupture de la paix d'Amiens et la révélation des conspirations anglaises. Condamnée à l’exil, elle obtint de vivre retirée à Fontainebleau où elle mourut en 1805.
Félicité de Genlis a dit d’elle que « Sa beauté commençait à passer, mais elle était encore charmante. On pouvait dire d’elle ce que madame de Sévigné dit de madame Dufresnoy, maîtresse de M. de Louvois, qu’elle était toute recueillie dans sa beauté. Le soin de montrer le plus petit pied, ses jolies mains, et de varier ses attitudes, l’occupaient trop visiblement. »
Bibliographie
- Olivier Blanc, L’amour à Paris au temps de Louis XVI, Paris, Perrin, 2003, p. 191-9.
Catégories :- Personnalité néerlandaise du XVIIIe siècle
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