- Gratuite (economie)
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Gratuité (économie)
« Gratuit » redirige ici. Pour les autres significations, voir Gratuit (homonymie). Un bien ou un service est gratuit lorsqu'il peut être obtenu sans qu'aucune contrepartie, en particulier pécuniaire, n'ait à être fournie.
Sommaire
Un concept ambigu
Le terme est souvent galvaudé puisque dans la réalité rien n'est tout à fait gratuit : dans la plupart des cas il est bien nécessaire que quelqu'un assume le coût, et même quand ce n'est pas le cas, il existe au moins un coût d'opportunité (différence entre la valeur du bien obtenu et celle du bien le plus intéressant auquel on renonce par le simple fait d'accepter le bien grauit).
Plusieurs concepts aux modes de financement très différents sont souvent confondus.
- article promotionnel ou gratuité temporaire : un article est donné afin de rendre le consommateur intéressé à ou dépendant du produit, à faire la promotion d'un produit. Dans ce cas l'article gratuit est financé par les achats - payants ceux-là - des autres actuels ou futurs consommateurs, la gratuité est assurée pour une période limitée dans le temps.
- compris dans le prix, l'article est vendu avec un autre bien ou service, de manière indissociable. Par exemple, une voiture est vendue avec la climatisation comprise ou "pour un euro de plus" ; autre exemple, une salle de mariage est gratuitement fournie à condition de payer le traiteur. En réalité, le prix indiqué pour le premier article couvre les frais de l'ensemble. A noter que la vente liée d'un bien et d'un service (Par ex : étude technique et son chantier ; un ordinateur et des logiciels) est interdite en France et en Belgique.
- Une forme du compris dans le prix est la vente par lot et tous les système de remboursement partiel sous condition. Par exemple pour avoir les "20 % gratuits", il faut acheter les 80 % payants ; pour que l'antivirus soit gratuit, il faut souscrire un abonnement aux indispensables mises à jour de la base de données virales ; pour que le terminal téléphonique soit gratuit, il faut payé l'abonnement pendant au moins plusieurs mois ; pour obtenir le remboursement, il faut fournir des renseignement exploitable par le service marketing (liste de courses via les carte fidélité, adresse, ...)
- payé par l'impôt, certains services publics apparaissent gratuits, leur coût étant pris en charge par la collectivité : l'enseignement[1], l'intervention des pompiers, certains services de santé, les transports publics dans certaines localités... Dans le transport, l'usage de la voirie publique est gratuit sauf les rares cas de voies à péage ;
- payé par une contrainte ou une nuisance : le bien est gratuit mais c'est le payeur qui en défini la nature, les conditions, etc., différentes voire opposées à ce que souhaiterait le bénéficiaire, et au bénéfice du fournisseur ; ainsi un gouvernement ou un groupe missionnaire peut-il définir le contenu de l'enseignement "gratuit" et influencer les jeunes, et plus tard obtenir d'eux ce qu'il souhaite, notamment sur le plan de l'adhésion à des objectifs religieux, politiques ou militaires. Au bien gratuit fourni est associé un élément au bénéfice du fournisseur, éventuellement désagréable pour le bénéficiaire (mais pas assez désagréable pour qu'il renonce au bien). La forme la plus évidente est le financement par la publicité : une chaine de télé ou de radio fournit gratuitement un programme aux auditeurs, mais insère des temps de publicité qu'elle vend à des annonceurs.
- payé par un don, la gratuité du produit ou service rendu peut aussi participer d’une volonté plus ou moins « altruiste », « philanthrope », « solidaire » ou « charitable », sans recherche de profit. Ce type de gratuité peut être le fait de particuliers bien sûr, d’associations privées à but non lucratif. Si ses auteurs parviennent à ne pas faire payer leurs biens et services aux bénéficiaires , c’est grâce au bénévolat, aux dons mais aussi aux subventions de la part des pouvoirs publics, ou l’octroi par la collectivité publique donatrice de remises fiscales, souvent proportionnées au montant du don et plafonnées, grâce à un justificatif fiscal remis par l’organisation bénéficiaire, et à la récupération, le partage ou le recyclage de biens non indispensables à leur propriétaire. Par exemple :
- l’aide humanitaire dont aussi :
- l’aide médicale d’urgence et l’aide médico-psychologique ;
- le secours aux victimes de violences ou de catastrophes ;
- les magasins gratuits pour les plus démunis ;
- l’aide au développement dont aussi :
- le soutien éducatif et scolaire et l’aide sociale ;
- l’aide économique, le codéveloppement et le microfinancement de projets personnels ou coopératifs ;
- l’aide environnementale (souvent combinée, pour raison d’efficacité à court et long terme, avec l’aide humanitaire et l’aide au développement) comme la dépollution et la préservation des espèces et des milieux naturels ;
- les dons personnels comme :
- le don d’organes, y compris de sang et de plaquettes ex vivo, ou le don post mortem de son corps à la science ;
- le don à l'étalage pour les productions tangibles, et le bénévolat pour les services gratuits.
- l’aide humanitaire dont aussi :
L'économie s'intéresse au sort des biens communs dont certains sont gratuits par nature tel, par exemple, l’air que nous respirons. En transport maritime, l’usage de la mer est gratuit.
La gratuité est au cœur d’une théorie économique : l’économie de don.
TANSTAAFL
Fichier:Tanstaafl - dos utt - 1949.jpgRobert Heinlein a popularisé dans son roman Révolte sur la Lune (1966) l'adage There Ain't No Such Thing As A Free Lunch, réduit à l'acronyme TANSTAAFL signifiant très littéralement : il n'y a pas de chose telle qu'un repas gratuit, c'est à dire Un repas gratuit, ça n'existe pas ou On n'a rien sans rien. L'expression elle-même est attestée dès 1938[2], et le sens général était admis bien avant.
Reprise par Milton Friedman, elle apparait maintenant dans les manuels d'économie.
Notes et références
- ↑ selon la déclaration universelle des droits de l'homme, l'enseignement élémentaire et fondamental doit être gratuit
- ↑ Quotes Uncovered: The Punchline, Please, 16 July 2009
Voir aussi
Articles connexes
- Franchise postale, la gratuité dans les systèmes postaux
- Le PCV, appel téléphonique gratuit pour l'appelant (payé par l'appelé)
- Gratuiciel
- Portail de l’économie
Catégorie : Théorie économique
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