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Économie de don
Une économie de don (ou culture de don) est une organisation sociale dont les membres font des dons aux autres, sans formellement et explicitement rechercher de réciprocité immédiate ou future (comme on le fait dans un troc ou un marché). Néanmoins, l'obligation de réciprocité existe, maintenant un courant continu de dons et contre-dons (pas nécessairement directement à la même personne).
L'économie du don est la branche des sciences économiques qui étudie les dons et ce type de relations économiques.
Les économies de don peuvent co-exister, au sein de sous-groupes, avec des économies planifiées, des économies de marché et des économies de troc. Différentes explications à l'existence de telles organisations sont proposées : altruisme, investissement, assurance, acquisition de prestige, occasion et support pour les relations sociales, etc.
Certains courants politiques (anarcho-communisme) considèrent qu'une économie de don est la forme sociale idéale des échanges, apte notamment à éliminer la pauvreté .
Sommaire
Analyses de sociétés traditionnelles
Dans son essai L'Essai sur le don. Forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques, Marcel Mauss décrit une modalité de la circulation des richesses parmi d'autres, comme le marché que n'ignorent pas, selon lui, les sociétés archaïques. Ses études sont aujourd'hui prolongées par le MAUSS (Mouvement anti-utilitariste dans les science sociales) - et sa revue du MAUSS dirigé par Alain Caillé, à qui l'on prête parfois à tort la volonté de promouvoir une économie du don.
L'économie de don dans le monde moderne
Ce type d'économie subsiste au sein des familles ou entre amis : les échanges de nourriture, de services (logement, prêts...) ou autres ne sont pas comptabilisés. Les visites se font à tour de rôle (significativement l'anglais utilise le terme to pay a visit).
Certains biens restent en dehors du marché. Les banques de sang et autres organes fonctionnent sur le don, et les donateurs ne reçoivent aucune garantie de réciprocité. Les paiements sont rares, suspects, et même souvent interdits par la loi.
Le cas particulier de l'information
Le détenteur d'une information ne la perd pas quand il la partage avec autrui (bien non-rival), et le cout de la transmission est bas, voire négligeable. Cela rend ce type de biens particulièrement apte aux dons. De plus, la valeur d'une information est difficile à faire mesurer par autrui sans la lui donner, ce qui la rend peu apte au troc et aux échanges.
La recherche scientifique fonctionne comme une économie de don. Les scientifique publient leurs recherches sans attendre explicitement d'autres résultats scientifiques en échange. Néanmoins cela augmente leur réputation ; utiliser les résultats publiés par un autre chercheur sans le cité, ou pire encore se les attribuer soi-même, (le privant ainsi de son bénéficie en terme de réputation) sont des comportements désapprouvés.
La communauté du logiciel libre fonctionne sur un mode similaire.
Fonctionnent également de même les échanges, ou plutôt la mise à disposition, de programmes informatiques, de videos, ou de morceaux de musique via internet (partage de fichiers en pair à pair) ou directement d'appareil à appareil entre amis, soulevant au passage une polémique sur le mépris à l'égard de la propriété intellectuelle lorsque le matériel échangé n'est pas libre de droit.
L'économie de don dans la littérature
- La Trilogie de Mars par Kim Stanley Robinson suggère que ce genre d'économie s'installera dans les sociétés humaines qui se développeront dans l'avenir, loin de la Terre, à remarquer l'économie de Mars.
- Les Dépossédés par Ursula K. Le Guin parle, en partie d'une société qui fonctionne sous l'économie de don.
- Nouvelles de nulle part ou Une Ère de repos par William Morris est un roman d'une société-utopie qui fonctionne sous l'économie de don.
vrac à recycler
s'est particulièrement développé dans la majorité pauvre de l'Argentine, suite à la gestion catastrophique de l'État, liée à une suite de régimes oligarchiques.
Les populations des pays les plus riches ont développé des systèmes de dons, souvent citoyens, pour tenter de compenser la pauvreté provoquée par l'ingérence de leurs gouvernements, sur ceux-ci. Ces dons, sont en nourriture, en matériel ou en service.
une économie où les richesses seraient données plutôt qu'achetées et vendues sur un marché. C'est une solution souvent proposée par les anarcho-communistes contre la pauvreté qu'engendre le système capitaliste (sous toutes ses formes).Dans une économie de don, une personne ne consomme que ce dont elle a besoin et distribue le reste aux plus pauvres, de ce fait il n'y a ni accumulation des richesses ni pauvreté.
Dans l'anarcho-communisme, il n'y a ni argent, ni marché, seulement une économie de don. Les produits sont donnés et distribués librement.
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