- Grand Prix automobile du Pacifique 1995
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Grand Prix du Pacifique 1995
Ti AidaNombre de tours 83 Longueur du circuit 3,704 km Distance de course 307,349 km Vainqueur Michael Schumacher,
Benetton-Renault, 1 h 48 min 49 s 972
(vitesse moyenne : 169,443 km/h)Pole position David Coulthard,
Williams-Renault, 1 min 14 s 013
(vitesse moyenne : 180,114 km/h)Record du tour
en courseMichael Schumacher,
Benetton-Renault, 1 min 16 s 374
(vitesse moyenne : 174,546 km/h)modifier Le Grand Prix de Formule 1 du Pacifique 1995, officiellement le II Pacific Grand Prix, disputé sur le circuit international d'Okayama au Japon le 22 octobre 1995 est la seconde édition du Grand Prix, 579e course de Formule 1 courue depuis 1950 et la quinzième manche du championnat 1995. C'est la première course japonaise de la saison avant le Grand Prix du Japon disputé sur le circuit de Suzuka. Initialement prévu le 16 avril 1995 en tant que troisième épreuve du championnat, le Grand Prix du Pacifique n'a lieu que le 22 octobre en raison des dommages causés aux infrastructures par le séisme de Kōbe en janvier 1995[1].
La course, disputée sur 83 tours, est remportée par l'Allemand Michael Schumacher, parti depuis la troisième place. Les Britanniques David Coulthard et Damon Hill terminent aux deuxième et troisième places. Schumacher signe à Ti Aida sa huitième victoire de la saison et remporte par la même occasion son deuxième titre de champion du monde.
Coulthard commence la course en pole position aux côtés de Hill. Schumacher tente de dépasser le pilote Williams dès le premier virage à l'extérieur, mais Hill réussit à le contenir, ce qui n'est pas le cas de Jean Alesi, qui en profite pour passer de la quatrième à la deuxième place. En conséquence, Hill est troisième et le pilote allemand est cinquième juste derrière Gerhard Berger. Lors du premier arrêt aux stands, Schumacher prend la seconde place en dépassant Alesi et Hill. Grâce à ses pneus slicks, le pilote Benetton a pu se rapprocher de Coulthard qui était sur une stratégie à deux arrêts.
Le Grand Prix du Pacifique est un échec commercial car seulement 15 000 personnes assistent à la course du fait d'un accès au circuit difficile et que le Grand Prix du Japon se déroule une semaine après cette course.
Sommaire
Contexte avant le Grand Prix
Situation du championnat du monde
Le Grand Prix du Pacifique a lieu après une pause de trois semaines et marque la fin de la tournée européenne. C'est le premier Grand Prix d'une inédite « tournée japonaise », le Grand Prix du Japon ayant lieu une semaine après celui-ci. Initialement, le Grand Prix devait se tenir en début de saison, le 16 avril 1995, comme l'année précédente[2] en tant que troisième épreuve du championnat, mais il a été reporté en raison des dommages causés aux infrastructures par le séisme de Kōbe en janvier 1995[3].
À l'approche du Grand Prix du Pacifique, le pilote Benetton Michael Schumacher, vainqueur de sept des quatorze Grands Prix disputés jusqu'ici, mène le championnat du monde des pilotes avec 82 points. Son désormais unique rival pour le titre (il ne reste plus que 30 points à prendre) Damon Hill a inscrit 55 points, signé trois victoires et possède 27 points de retard sur l'Allemand[4].
Chez les constructeurs, à l'issue du Grand Prix d'Europe, Benetton occupe la première place avec 112 points, suivie par Williams avec 92 points[5]. Le titre mondial n'est pas encore joué et Ferrari, troisième du championnat, est toujours mathématiquement en lice. Il reste en effet 48 points à distribuer (trois Grands Prix avec 10 points pour le vainqueur et 6 pour le second) et Ferrari est à 44 points de Benetton[6].
Situation des pilotes
Au cours des deux semaines précédant la course, Damon Hill est victime de nombreuses critiques de la part de la presse spécialisée et personnalités de la Formule 1 qui estiment que le pilote britannique n'a pas été assez efficace lors de son duel contre Michael Schumacher au Grand Prix d'Europe[7],[8].
Dans un entretien précédant le Grand Prix, Martin Brundle, pilote chez Ligier, déclare à propos du pilote anglais : « Damon a deux choses à faire : premièrement, s'imposer comme premier pilote chez Williams pour l'année prochaine et ainsi son écurie lui accordera sa pleine confiance. Deuxièmement, il doit s'imposer en tant que pilote. Peut-être a-t-il besoin de perdre une roue ou deux avant de s'imposer à nouveau »[9].
Martin Brundle, pilote Ligier depuis le Grand Prix de Hongrie, est remplacé par Aguri Suzuki, les deux pilotes partageant leur baquet depuis le début de la saison[10]. Cette titularisation pose un cas de conscience pour son écurie car Tom Walkinshaw préfèrerait aligner Brundle qu'il juge plus compétitif. Suzuki est finalement choisi car il est japonais et que le Grand Prix se déroule dans son pays[11].
Jan Magnussen, pilote de réserve chez McLaren, remplace Mika Häkkinen, souffrant d'une crise d'appendicite[12] et dispute à Aïda son premier Grand Prix de Formule 1[13]. Il est le second Danois à accéder à la Formule 1[14] après Jac Nelleman en 1976. Magnussen, qui n'a que 22 ans, impressionne fortement le paddock par sa jeunesse, notamment Flavio Briatore[15].
Gabriele Tarquini, qui remplaçait, au Grand Prix d'Europe, Ukyo Katayama blessé lors du Grand Prix du Portugal, rend son volant au pilote japonais et retrouve son poste de pilote de réserve chez Tyrrell[16],[17].
Gianni Morbidelli, qui avait disputé les sept premiers Grands Prix de la saison chez Arrows avant de céder son baquet à Massimiliano Papis, faute de budget[18], retrouve son volant au sein de l'écurie britannique jusqu'à la fin de la saison. Papis, à court de budget, après sept épreuves[19], ne reviendra plus en Formule 1[20].
Jean-Denis Deletraz, pilote chez Pacific Grand Prix lors des Grand Prix du Portugal et Grand Prix d'Europe[21] est limogé par Pacific Racing, faute de résultats et d'apport de compléments financiers pour l'équipe[22],[23]. Deletraz doit initialement être remplacé par le pilote local Katsumi Yamamoto mais ce dernier n'obtient pas sa super licence[24]. Pacific n'a d'autre choix que de rappeler, et ce pour les trois dernières épreuves de la saison, son ancien pilote Bertrand Gachot, qui a disputé les huit premiers Grands Prix de la saison avant d'être remplacé par Giovanni Lavaggi puis Deletraz[25].
Un autre pilote local, Hideki Noda, qui a disputé trois Grands Prix chez Larrousse en 1994[26], est approché par la modeste écurie Forti Corse en quête d'un complément de budget. Le jeudi 19 octobre à 16 heures, la FIA refuse d'accorder une super licence à Noda. Forti doit en catastrophe rappeler son pilote Roberto Moreno qui ne devait pas participer à la tournée japonaise mais seulement disputer le Grand Prix de clôture en Australie. Moreno, qui était à Monaco, est finalement présent le vendredi en fin de matinée pour disputer les essais libres sans avoir dormi depuis son départ d'Europe. Le Brésilien est confirmé pour le Grand Prix du Japon, la semaine suivante[27].
Jean Alesi dispute à Aïda le centième Grand Prix de sa carrière[28]. Il est souffrant à son arrivée au Japon et ne sera remis qu'à partir du samedi[29]. Il dispute l'ensemble du week-end de course avec un casque « collector » qui, en plus de son nom, est décoré en japonais du nom de sa fiancée Kumiko Goto. Ce casque est destiné, après la course, à être vendu aux enchères au profit des victimes du Séisme de Kōbe[30].
Dernières évolutions des monoplaces
Benetton teste à Aïda une nouvelle suspension pour sa B195 qui donne entière satisfaction à Michael Schumacher. De nouveaux points d'ancrage et un nouveau tirant garantissent une meilleure motricité. Les Benetton adoptent également un nouvel aileron avant qui travaille en interaction avec la nouvelle suspension[31].
Les Ferrari adoptent un nouveau carénage des roues arrière et un double flap intégré sur l'aileron principal. Berger utilise de nouveaux étriers de freins Brembo à huit pistons[32].
Les McLaren MP4-10 sont en configuration B/C, une nouvelle évolution : les châssis sont des évolutions C mais conservent les suspensions, la boîte de vitesses et les éléments aérodynamiques de la version B. Comme le circuit d'Aïda est un « tourniquet »[33], les MP4-10 disposent d'un petit aileron central pour augmenter l'appui aérodynamique[34].
Les Arrows FA16 disposent d'une nouvelle suspension avant, d'une nouvelle aérodynamique arrière, de triangles et porte-moyeux redessinés, d'une nouvelle disposition des étriers de freins. Toutes ces modifications sont testées par Gianni Morbidelli et seront utilisées en course[35].
Les Ligier JS41 testent un nouveau soubassement à Aïda. Dans la zone réglementaire des 50 cm de part et d'autre du tunnel central, les dérives inférieures sont rallongées, de même pour les dérives dans la zone des 30 cm[36].
Les Jordan 195, à l'instar des McLaren MP4-10, disposent d'un mini-aileron central pour augmenter l'appui aérodynamique. Cet appendice a déjà été utilisé lors du Grand Prix automobile d'Allemagne[37].
Les Sauber C14, les Minardi M195, les Pacific PR02, les Forti FG01-95, les Tyrrell 023 et les Williams FW17B ne présentent aucune évolution majeure pour ce Grand Prix[38].
Journée du vendredi
Séance d'essais libres
Temps réalisés par les six premiers de la première séance d'essais libres Pos. Pilote Voiture Chrono Écart 1 Michael Schumacher Benetton-Renault 1 min 16 s 057 2 Damon Hill Williams-Renault 1 min 16 s 417 + 0 s 360 3 David Coulthard Williams-Renault 1 min 16 s 480 + 0 s 423 4 Gerhard Berger Ferrari 1 min 17 s 126 + 0 s 709 5 Jean Alesi Ferrari 1 min 17 s 303 + 1 s 246 6 Mark Blundell McLaren-Mercedes 1 min 17 s 995 + 1 s 938 La première séance d'essais libres du week-end de Grand Prix, d'une durée de 1 h 45, se déroule le vendredi 20 octobre de 9 h 30 à 11 h 15. Bien que la séance se déroule sous un grand beau temps sec, Heinz-Harald Frentzen entre le premier en piste chaussé de pneus « pluie », vraisemblablement dans le but d'économiser ses trains de pneus pour le sec. Les monoplaces Williams restent longtemps bâchées afin de masquer leurs ailerons avant. Michael Schumacher prend la piste et teste les limites de sa monoplace dans tous les secteurs du circuit. Il est à l'attaque partout comme en témoignent ses perpétuels blocages de roue au freinage. Jan Magnussen, qui débute en Formule 1, est au contraire très prudent. Bertrand Gachot, qui n'a pas couru depuis le Grand Prix de Grande-Bretagne, est à court d'entraînement et sort de la piste, sans endommager sa monoplace[39].
Michael Schumacher s'empare du meilleur temps de la séance en 1 min 16 s 057, trois dixièmes plus rapide que Damon Hill et David Coulthard, respectivement deuxième et troisième. Les pilotes Ferrari, Gerhard Berger et Jean Alesi, obtiennent les quatrième et cinquième temps et Mark Blundell complète le top six[40],[41].
Séance de qualifications
Temps réalisés par les six premiers de la première séance de qualification Pos. Pilote Voiture Chrono Écart 1 David Coulthard Williams-Renault 1 min 14 s 182 2 Damon Hill Williams-Renault 1 min 14 s 289 + 0 s 107 3 Michael Schumacher Benetton-Renault 1 min 14 s 524 + 0 s 342 4 Jean Alesi Ferrari 1 min 14 s 919 + 0 s 737 5 Gerhard Berger Ferrari 1 min 14 s 974 + 0 s 792 6 Johnny Herbert Benetton-Renault 1 min 15 s 561 + 1 s 379 La première séance de qualifications du week-end de Grand Prix se déroule le vendredi 20 octobre de 13 h à 14 h. Il faut attendre douze minutes avant que le premier pilote en lice pour le titre mondial prenne la piste. Michael Schumacher réalise un temps en 1 min 14 s 6, temps qui paraît inaccessible puisque ni Berger, ni Coulthard, ni Alesi, ni Hill ne parviennent à s'en approcher. Les deux pilotes Williams tournent toutefois avec les pneumatiques utilisés le matin lors des essais libres.
Tandis que Taki Inoue, le régional de l'étape, part à deux reprises en tête-à-queue, les pilotes Williams, à moins de cinq minutes de la fin de la séance, chaussent enfin des pneus neufs. Les résultats sont immédiats puisque David Coulthard réalise la pole position provisoire en 1 min 14 s 182 devant son coéquipier Damon Hill à un dixième, Schumacher étant relégué à trois dixièmes. Suivent les deux pilotes Ferrari, toujours dans la même seconde que Coulthard, puis le coéquipier de Schumacher, Johnny Herbert, à 1 seconde et trois dixièmes[42],[43].
Journée du samedi
Séance d'essais libres
Temps réalisés par les six premiers de la seconde séance d'essais libres Pos. Pilote Voiture Chrono Écart 1 David Coulthard Williams-Renault 1 min 15 s 730 2 Damon Hill Williams-Renault 1 min 16 s 086 + 0 s 356 3 Jean Alesi Ferrari 1 min 16 s 408 + 0 s 678 4 Eddie Irvine Jordan-Peugeot 1 min 16 s 468 + 0 s 738 5 Gerhard Berger Ferrari 1 min 16 s 488 + 0 s 758 6 Michael Schumacher Benetton-Renault 1 min 16 s 681 + 0 s 951 La seconde séance d'essais libres du week-end de Grand Prix, d'une durée de 1 h 45, se déroule le samedi 21 octobre de 9 h 30 à 11 h 15. Comme la veille, le temps est sec durant toute la session. Si les deux Williams se comportent particulièrement bien, la Benetton B195 de Schumacher lui donne des difficultés. L'Allemand est en proie à un survirage excessif qui l'envoie même en tête-à-queue. Pedro Diniz est victime du même mal et part également à la faute. Olivier Panis doit stopper en cours de séance à la suite d'une panne de moteur mais est satisfait du nouveau différentiel monté sur sa monoplace, différentiel qui équipait déjà la monoplace d'Aguri Suzuki la veille[44].
David Coulthard décroche le meilleur temps en 1 h 15 min 730 s, suivi par son coéquipier Damon Hill. Le pilote Jordan Eddie Irvine signe le quatrième chrono à sept dixièmes de Coulthard et s'intercale entre les pilotes Ferrari, derrière Alesi et devant Berger. Les pilotes Benetton, Michael Schumacher et Johnny Herbert, sont respectivement sixième et septième. Heinz-Harald Frentzen, Jean-Christophe Boullion et Rubens Barrichello complètent le top 10[40],[45].
Séance de qualifications
Temps réalisés par les six premiers de la seconde séance de qualification Pos. Pilote Voiture Chrono Écart 1 David Coulthard Williams-Renault 1 min 14 s 013 2 Damon Hill Williams-Renault 1 min 14 s 213 + 0 s 200 3 Michael Schumacher Benetton-Renault 1 min 14 s 284 + 0 s 271 4 Gerhard Berger Ferrari 1 min 15 s 125 + 1 s 112 5 Jean Alesi Ferrari 1 min 15 s 131 + 1 s 118 6 Eddie Irvine Jordan-Peugeot 1 min 15 s 354 + 1 s 341 La seconde séance de qualifications du week-end de Grand Prix se déroule le samedi 21 octobre de 13 h à 14 h. Le premier fait marquant de la session est le tête-à-queue de Jean-Christophe Boullion qui ruine tous ses espoirs : il ne partira que de la quinzième place sur la grille d'Aïda. Le Français a été mis en difficulté par les performances de son nouveau moteur Ford qui a modifié le comportement de sa Sauber. Schumacher, après quelques boucles, comprend qu'il ne parviendra pas à améliorer les temps des Williams et préfère peaufiner ses réglages pour la course en chaussant des pneumatiques déjà usés. Damon Hill se montre très assidu durant toute la séance et progresse régulièrement, sans toutefois réussir à égaler les temps de son coéquipier Coulthard. Gerhard Berger, en tentant d'améliorer son temps, sort de la piste en fin de session.
Coulthard réalise le meilleur temps de la séance de qualification en améliorant sa performance de la veille. Il devance son coéquipier de deux dixièmes et Michael Schumacher. Ces deux pilotes ont également amélioré leur temps de la veille. Berger réalise le quatrième temps devant Alesi et Irvine[46],[47].
Résultats des deux séances de qualifications
Bilan des qualifications
La grille de départ est établie à partir des temps réalisés lors des deux séances de qualifications du vendredi après-midi et du samedi après-midi. Le meilleur temps des deux séances est pris en compte.
David Coulthard décroche la cinquième pole position de sa carrière, sa quatrième consécutive[48], en 1 min 14 s 013, suivi par son coéquipier Damon Hill à deux dixièmes. Schumacher s'empare de la troisième place, ses performances se rapprochant de celles des Williams grâce à la réduction des appuis de sa Benetton. Coulthard, quittant les stands à la fin de la deuxième séance de qualifications pour dépasser le temps de Schumacher, a utilisé un ensemble supplémentaire de pneus slicks : sur les sept trains de pneus accordés par la FIA, il ne lui en reste que deux neufs pour la course tandis que Schumacher en a encore trois à sa disposition. Hill, qui prendra le départ du côté sale de la piste, dispose à l'instar de son coéquipier de deux jeux neufs de pneus slicks pour la course[8].
Le poleman, à l'issue de la deuxième séance, déclare : « Pour moi, il s'agissait seulement de sortir pour mon dernier tour et d'essayer d'améliorer mon temps, juste au cas où Michael améliorerait. Nous étions si proches de la fin de séance que je devais absolument être en piste ; je n'avais pas le temps de voir si Michael améliorait ma performance, puis sortir et essayer de faire un temps s'il lui-même le faisait[8]. »
Gerhard Berger, victime d'une sortie de piste à la fin de la deuxième séance, part de la quatrième position, Jean Alesi et Eddie Irvine complètent le top 6, ce dernier signant sa meilleure performance en qualifications de la saison[49]. Le novice Jan Magnussen s'empare du douzième temps, deux places derrière Mark Blundell, sans commettre d'erreur de pilotage lors des deux séances.
Grille de départ
Grille de départ Pos. no Pilote Écurie Temps Q1 Temps Q2 Écart 1 6 David Coulthard Williams-Renault 1 min 14 s 182 1 min 14 s 013 — 2 5 Damon Hill Williams-Renault 1 min 14 s 289 1 min 14 s 213 +0 s 200 3 1 Michael Schumacher Benetton-Renault 1 min 14 s 524 1 min 14 s 284 +0 s 271 4 27 Jean Alesi Ferrari 1 min 14 s 919 1 min 15 s 131 +0 s 906 5 28 Gerhard Berger Ferrari 1 min 14 s 974 1 min 15 s 125 +0 s 961 6 15 Eddie Irvine Jordan-Peugeot 1 min 15 s 696 1 min 15 s 354 +1 s 341 7 2 Johnny Herbert Benetton-Renault 1 min 15 s 561 1 min 15 s 556 +1 s 543 8 30 Heinz-Harald Frentzen Sauber-Ford 1 min 15 s 942 1 min 15 s 561 +1 s 548 9 26 Olivier Panis Ligier-Mugen-Honda 1 min 17 s 071 1 min 15 s 621 +1 s 608 10 7 Mark Blundell McLaren-Mercedes 1 min 15 s 652 1 min 16 s 166 +1 s 639 11 14 Rubens Barrichello Jordan-Peugeot 1 min 16 s 263 1 min 15 s 774 +1 s 761 12 8 Jan Magnussen McLaren-Mercedes 1 min 16 s 339 1 min 16 s 368 +2 s 326 13 25 Aguri Suzuki Ligier-Mugen-Honda 1 min 17 s 019 1 min 16 s 519 +2 s 506 14 23 Pedro Lamy Minardi-Ford 1 min 17 s 224 1 min 16 s 596 +2 s 583 15 29 Jean-Christophe Boullion Sauber-Ford 1 min 16 s 646 1 min 23 s 791 +2 s 633 16 24 Luca Badoer Minardi-Ford 1 min 17 s 612 1 min 16 s 887 +2 s 874 17 3 Ukyo Katayama Tyrrell-Yamaha 1 min 17 s 265 1 min 17 s 014 +3 s 001 18 4 Mika Salo Tyrrell-Yamaha 1 min 17 s 213 1 min 17 s 235 +3 s 200 19 9 Gianni Morbidelli Arrows-Hart 1 min 18 s 288 1 min 18 s 114 +4 s 101 20 10 Taki Inoue Arrows-Hart 1 min 19 s 471 1 min 18 s 212 +4 s 199 21 21 Pedro Diniz Forti-Ford 1 min 20 s 555 1 min 19 s 579 +5 s 566 22 22 Roberto Moreno Forti-Ford 1 min 19 s 745 1 min 19 s 779 +5 s 732 23 17 Andrea Montermini Pacific-Ford 1 min 22 s 096 1 min 20 s 093 +6 s 080 24 16 Bertrand Gachot Pacific-Ford 1 min 22 s 710 1 min 21 s 405 +7 s 392 Warm-up
Temps réalisés par les six premiers du Warm-up Pos. Pilote Voiture Temps Écart 1 David Coulthard Williams-Renault 1 min 16 s 831 2 Jean-Christophe Boullion Sauber-Ford 1 min 17 s 531 + 0 s 700 3 Damon Hill Williams-Renault 1 min 17 s 534 + 0 s 703 4 Olivier Panis Ligier-Mugen-Honda 1 min 17 s 613 + 0 s 782 5 Heinz-Harald Frentzen Sauber-Ford 1 min 17 s 662 + 0 s 831 6 Eddie Irvine Jordan-Peugeot 1 min 17 s 970 + 1 s 139 La session d'échauffement, d'une durée de 30 minutes, débute à 9 h 30 locale sous un temps sec. La température de l'air est de 21 °C[40]. Malgré cela, Coulthard effectue son premier tour de vérification avec des pneus pluie, toujours dans le but d'économiser ses gommes pour la course. Michael Schumacher, Damon Hill et Jean Alesi prennent la piste avec leur voiture de réserve avant de poursuivre la séance avec leur monoplace de course. Olivier Panis, lui aussi au volant de son « mulet », enchaîne les tours en prenant l'intérieur de la ligne droite des stands pour nettoyer la piste : il est en effet du côté sale de la piste sur la grille de départ[8].
Michael Schumacher est en difficulté avec sa monoplace et sort de la piste. Il rentre au stand au ralenti après avoir endommagé un déflecteur aérodynamique et ne décroche que le huitième temps de la session[50]. Les deux pilotes Williams confirment leurs performances depuis le début du week-end : David Coulthard signe le meilleur temps en 1 min 16 s 831 et Damon Hill s'empare du troisième chrono. Jean-Christophe Boullion et Olivier Panis créent la surprise en s'emparant des deuxième et quatrième temps. Les deux Français tournent toutefois avec un réservoir quasiment vide dans le but de préparer une stratégie de course à trois arrêts. Taki Inoue part en tête-à-queue, sans endommager sa monoplace[51],[52].
Course
Déroulement de l'épreuve
La course débute à 13h00, heure locale. David Coulthard, parti de la pole position, prend un bon départ et conserve sa position à la sortie du premier virage. Michael Schumacher, parti troisième, tente de dépasser Damon Hill, qui partait de la première ligne aux côtés de son coéquipier, à l'extérieur mais le pilote Williams résiste : les deux rivaux sortent de la piste, ce qui permet à Jean Alesi de gagner deux places et de récupérer la seconde position[53]. À la fin du premier tour, Coulthard a deux secondes et huit dixièmes d'avance sur le pilote Ferrari qui a trois dixièmes d'avance sur Hill. Berger est quatrième et Schumacher rétrograde à la cinquième place[54]. Olivier Panis perd de nombreuses places au départ, en effet, le Français a été bloqué par Johnny Herbert qui a fait cirer ses pneus et manqué son envol. Treizième à l'issue du premier tour alors qu'il était neuvième sur la grille, le Français perd d'entrée toute chance de faire un bon résultat à Aïda[55].
Bertrand Gachot, sur Pacific Racing, est le premier pilote à abandonner à cause d'un problème hydraulique de sa boîte de vitesses survenu au deuxième tour[56],[57]. Au cinquième tour, Michael Schumacher dépasse Gerhard Berger pour le gain de la quatrième place. Il part ensuite à la chasse de la troisième place de Damon Hill, à quelques dixièmes d'Alesi. Schumacher tente un dépassement au onzième tour dans l'épingle à cheveux mais Hill réussit une nouvelle fois à le contenir[58],[40].
Le Français Jean-Christophe Boullion, toujours perturbé par le comportement de sa monoplace, abandonne au huitième tour en tentant de prendre l'avantage sur Pedro Lamy. Il bloque les roues au freinage et quitte la piste. Boullion rend Lamy responsable de son abandon en l'accusant d'avoir zigzagué devant lui pour défendre sa position[58],[59]. Aguri Suzuki, victime d'un sous-virage excessif de sa monoplace part en tête-à-queue et abandonne peu de temps après[40],[60].
Comme Schumacher et Hill sont ralentis par la monoplace d'Alesi, David Coulthard creuse un écart d'une seconde par tour pendant les huit premiers tours. Le second pilote Pacific Racing, Andrea Montermini, rentre au stand au quatorzième tour pour ravitailler mais ne parvient pas à repartir en raison d'une casse de transmission[61]. Au dix-huitième tour, l'écart entre le leader Coulthard et son premier poursuivant est de quatorze secondes[62].
Alesi, Schumacher et Hill effectuent tous trois leur premier arrêt au stand au dix-huitième tour de l'épreuve. Schumacher effectue un bref ravitaillement qui lui permet de prendre de l'avance sur ses rivaux[8]. L'arrêt de Hill dure deux fois plus longtemps que celui de l'Allemand à cause d'un grippage de la soupape de ravitaillement[58]. Schumacher reprend la piste à la quatrième place, derrière Coulthard, Berger et Johnny Herbert. Alesi, septième et Hill dixième[40] sont ralentis par les concurrents ayant des stratégies à deux arrêts tandis que Schumacher gagne du terrain sur Coulthard.
Mark Blundell effectue son premier arrêt au tour suivant et Damon Hill dépasse Heinz-Harald Frentzen au vingt-deuxième tour. Au tour suivant, Alesi dépasse Eddie Irvine à l'épingle à cheveux. Hill essaie de suivre la cadence du Français mais endommage son aileron avant en heurtant l'arrière de la Jordan d'Irvine. Les deux monoplaces ne souffrent pas trop de cet accrochage et les pilotes poursuivent leur course. Irvine s'arrête au stand à la fin du vingt-cinquième tour, ce qui permet à Hill de reprendre sa bataille contre le pilote Ferrari[40].
Comme son coéquipier, Coulthard, qui avait initialement prévu une stratégie à trois arrêts, décide finalement de n'en faire que deux. Il effectue son premier ravitaillement au vingt-quatrième tour et prend plus de carburant que prévu initialement[8]. Ce changement inopiné de stratégie profite à Schumacher : sa monoplace étant moins chargée en carburant, ses temps au tour sont systématiquement plus courts que ceux du pilote écossais.
Au trente-huitième tour, Taki Inoue, pilote Arrows, sur une stratégie à un seul arrêt et qui faisait une course d'arrière-garde, est victime d'une casse moteur et abandonne[63]. Dans le même temps, Michael Schumacher effectue son deuxième ravitaillement et reprend la piste à la quatrième place, juste derrière Alesi mais à vingt secondes de Coulthard. Damon Hill s'empare de la troisième place, profitant de l'arrêt au stand d'Alesi au trente-neuvième tour. Schumacher effectue le meilleur tour en course au quarantième tour et repart à l'assaut du pilote Williams[40].
Coulthard effectue son second arrêt au quarante-neuvième tour pour chausser de nouveaux pneus et reprend la piste quatorze secondes derrière Schumacher qui continue à creuser l'écart. Coulthard est incapable de tirer profit des performances de ses nouveaux pneumatiques à cause des pilotes retardataires présents sur son chemin[64]. Au cinquante-troisième tour, l'autre pilote Arrows, Gianni Morbidelli, abandonne suite à un problème moteur, à l'instar de son coéquipier. L'Italien est toutefois satisfait de sa prestation car sa monoplace était parfaitement réglée et aisée à conduire[65]. Schumacher effectue son troisième et dernier arrêt au stand au soixantième tour avec vingt et une secondes d'avance sur Coulthard et reprend la course en tête[66].
Michael Schumacher remporte la course en 1 h 48 min 49 s 972 et obtient ainsi son huitième succès de la saison. Il devient également champion du monde des pilotes, son principal rival pour le titre, Damon Hill, ne pouvant plus combler son retard lors des deux prochaines courses[67]. David Coulthard termine deuxième et Hill complète le podium. Les pilotes de la Scuderia Ferrari, Gerhard Berger, victime d'un dysfonctionnement d'un capteur d'allumage occasionnant des coupures du moteur[68] et Jean Alesi, se classent quatrième et cinquième et Johnny Herbert s'empare du dernier point en jeu avec sa sixième place, devant Frentzen, Panis et Blundell.
Johnny Herbert déclare avoir roulé à la limite pour conserver sa sixième place et que s'il avait du hausser encore plus son rythme, il serait parti à la faute[69]. Heinz-Harald Frentzen confesse avoir vécu une course pénible à cause de la difficulté à dépasser les attardés. Bien que déçu de n'avoir pas réussi à ravir la sixième place à Herbert, il est ravi de la manière dont s'est déroulée leur lutte[70].
Mark Blundell, auteur d'une modeste neuvième place, a été victime d'un troisième train de pneus défaillant mais surtout de brûlures aux yeux. En effet, son système d'alimentation en boisson n'a pas fonctionné correctement et s'est déclenché soudainement dans son casque, projetant tout son contenu sur le visage du pilote[71].
Tout au long de la course, Rubens Barrichello et Jan Magnussen se sont battus pour la dixième place, jusqu'à ce que le Brésilien le dépasse dans l'épingle à cheveux au trente-septième tour. Cependant, il est contraint à l'abandon au soixante-septième tour à cause d'un problème électrique affectant son moteur[40],[72]. Le magazine Autocourse décrit la première course de Magnussen comme « très accomplie »[58]. Magnussen déclare être heureux d'avoir terminé le premier Grand Prix de sa carrière après avoir livré une belle bagarre avec Barrichello[73]. Après une belle prestation en qualifications, Eddie Irvine pointe longtemps à la huitième place mais une crevaison au soixante-douzième tour l'oblige à rentrer au stand et le fait chuter en douzième position[74].
Pour la troisième fois depuis le début de la saison, les deux Tyrrell rallient l'arrivée[75]. Mika Salo, malgré une foulure du poignet droit lors du warm-up, se classe douzième et Ukyo Katayama, pour son retour en compétition, termine quatorzième. Les deux pilotes sont satisfaits des performances de leurs monoplaces, particulièrement de leurs châssis bien équilibrés[76]. Pour la cinquième fois depuis le début de la saison, les deux Minardi rallient l'arrivée[77]. Pedro Lamy, treizième, déclare que son châssis perdait de l'adhérence au fil des tours tandis que Luca Badoer, quinzième, doit son modeste résultat à une erreur lors de son premier arrêt au stand : l'Italien, ayant raté son stand, a du repartir pour un tour supplémentaire. De plus, comme il a cassé ses deux rétroviseurs, il devait constamment guetter les drapeaux bleus pour ne pas gêner les autres concurrents[78]. Pour la quatrième fois depuis le début de la saison, les deux Forti rallient l'arrivée, en fond de classement toutefois[79]. Roberto Moreno devait initialement n'effectuer que deux arrêts mais ses pneumatiques étant détruits dès le vingtième tour, trois arrêts furent nécessaires. Pedro Diniz, dix-septième juste derrière son coéquipier, se plaint d'un mauvais équilibre de sa monoplace et de problèmes de boîte de vitesses[80].
Classement de la course
Classement de la course Pos. no Pilote Écurie Tours Temps/Abandon Grille Points 1 1 Michael Schumacher Benetton-Renault 83 1 h 48 min 49 s 972 (169,443 km/h) 3 10 2 6 David Coulthard Williams-Renault 83 + 14 s 920 1 6 3 5 Damon Hill Williams-Renault 83 + 48 s 333 2 4 4 28 Gerhard Berger Ferrari 82 +1 tour 5 3 5 27 Jean Alesi Ferrari 82 +1 tour 4 2 6 2 Johnny Herbert Benetton-Renault 82 +1 tour 7 1 7 30 Heinz-Harald Frentzen Sauber-Ford 82 +1 tour 8 8 26 Olivier Panis Ligier-Mugen Honda 81 +2 tours 9 9 7 Mark Blundell McLaren-Mercedes 81 +2 tours 10 10 8 Jan Magnussen McLaren-Mercedes 81 +2 tours 12 11 15 Eddie Irvine Jordan-Peugeot 81 +2 tours 6 12 4 Mika Salo Tyrrell-Yamaha 80 +3 tours 18 13 23 Pedro Lamy Minardi-Ford 80 +3 tours 14 14 3 Ukyo Katayama Tyrrell-Yamaha 80 +3 tours 17 15 24 Luca Badoer Minardi-Ford 80 +3 tours 16 16 22 Roberto Moreno Forti-Ford 78 +5 tours 22 17 21 Pedro Diniz Forti-Ford 77 +6 tours 21 Abd. 14 Rubens Barrichello Jordan-Peugeot 67 Électronique 11 Abd. 9 Gianni Morbidelli Arrows-Hart 63 Moteur 19 Abd. 10 Taki Inoue Arrows-Hart 38 Moteur 20 Abd. 17 Andrea Montermini Pacific-Ford 14 Boîte de vitesses 23 Abd. 25 Aguri Suzuki Ligier-Mugen Honda 10 Tête-à-queue 13 Abd. 29 Jean-Christophe Boullion Sauber-Ford 7 Tête-à-queue 15 Abd. 16 Bertrand Gachot Pacific-Ford 2 Boîte de vitesses 24 Statistiques et synthèse
Michael Schumacher signe lors de ce Grand Prix sa dix-huitième victoire pour le compte de Benetton[81]. Il obtient par la même occasion son deuxième titre de champion du monde des pilotes consécutif et devient le plus jeune double champion du monde de l'histoire de la Formule 1[82]. Il s'agit également de la vingt-cinquième victoire de Benetton en tant que constructeur et son motoriste, Renault, enregistre sa soixante-douzième victoire en tant que motoriste[83].
Après la course, il a été révélé que le pilote allemand a eu un problème de transmission lors de son dernier arrêt au stand et a eu de la chance d'avoir terminé son dernier tour sans que les feux d'avertissements ne se soient pas allumés sur son volant[84]. Il a également fait des éloges sur son équipe de ravitaillement, déclarant que son premier arrêt au stand qui lui a permis de dépasser Jean Alesi et Damon Hill était « parfait » et qu'il « n'a jamais vu quelque chose de semblable chez son équipe ». Il est aussi très satisfait des « capacités de l'équipe à trouver des stratégies » et insiste sur le fait que celle-ci « n'a fait aucune erreur cette saison »[58]. « Être champion du monde de cette façon est extrêmement agréable. Au début de la course, je ne pensais pas pouvoir gagner et j'essayais seulement d'assurer trois points. Une fois que j'ai pu rejoindre Coulthard, nous avons visé la victoire. Tout cela ne m'étonne pas : j'ai la meilleure équipe »[85].
Damon Hill, à l'issue de l'épreuve déclare sobrement « J'ai le plus grand respect pour le talent de Michael »[86].
En conférence de presse, Schumacher et Hill reviennent sur le litige survenu lors du Grand Prix de Belgique concernant le blocage du premier virage. Schumacher déclare être mécontent du pilotage de son rival durant cette course, notamment lors de ses tentatives de dépassement dans les premier et onzième tours. Il estime que Hill a « freiné sur lui »[87]. Hill réfute ces propos et déclare : « Michael n'est pas content de ce que j'ai fait plusieurs fois dans cette course et qu'il n'est pas satisfait de mon pilotage. Je trouve cela extraordinaire. Maintenant, la situation est que nous sommes complètement libres de conduire comme on veut tant que ce n'est pas délibérément dangereux. Donc j'ai conduit comme cela et il n'a pas apprécié. Il ne devrait pas se plaindre. D'une manière ou d'une autre, quand nous sommes arrivés dans la zone de freinage au bout de la ligne droite, il déclare que j'ai mal agi. Mais je ne vois pas ce que j'ai fait de mal. Je pense qu'il y a une règle pour lui et une règle autre pour les autres parfois. Je pense que soit vous êtes d'accord avec cela et vous ne devriez pas vous plaindre, soit il y a des règles et vous les respectez. Je pense que je suis meilleur et plus fort que l'année dernière et que vous pouvez compter sur moi l'année prochaine. Il est clair que Michael a un avantage sur tout le monde et si je veux gagner, alors je vais devoir le rattraper. »[58]
Malgré les commentaires de Damon Hill, les médias britanniques le blâment pour ses mauvaises performances et des rumeurs disent que Williams va le remplacer par Heinz-Harald Frentzen en 1996[88]. Le patron de Williams F1 Team, Frank Williams, déclare alors avoir une confiance « sans équivoque » envers Hill, avant le Grand Prix du Japon. Michael Schumacher, après avoir regardé la vidéo de la course du Grand Prix de Belgique, retire ses déclarations à propos de Damon Hill[89].
En interview, David Coulthard révèle qu'il a lui-même décidé de passer d'une stratégie de trois à deux arrêts et a demandé à son équipe de retarder son arrêt. Il déclare également qu'avec le recul, il serait resté sur sa stratégie initiale et a déclaré qu'il aimerait « blâmer quelqu'un pour avoir pris cette décision »[58]. Le pilote écossais se plaint également du trafic sur le circuit et que de nombreux attardés ne l'ont pas laissé passé facilement[90].
Au niveau commercial, et bien que trois pilotes japonais soient engagés (Aguri Suzuki, Ukyo Katayama et Taki Inoue), le Grand Prix du Pacifique est un échec commercial car seulement 15 000 personnes assistent à la course[91]. Cette mévente, outre le fait d'un accès au circuit difficile, est principalement imputable à la modification du calendrier du championnat du monde à la suite du séisme de Kōbe en janvier 1995. En effet, le Grand Prix du Pacifique, initialement troisième épreuve du championnat disputée le 16 avril 1995, a été reporté au 22 octobre en raison des dommages causés aux infrastructures par le séisme[92]. La tenue de deux Grands Prix de Formule 1 à seulement une semaine d'intervalle dans le même pays[93] a conduit à une concurrence néfaste pour les deux épreuves puisque les organisateurs du Grand Prix du Japon à Suzuka annonceront des pertes financières pour la première fois de leur histoire tandis que le directeur du circuit d'Aida annonce qu'il n'organisera plus de Grand Prix de Formule 1, étant incapable d'assurer la rentabilité du site[94],[95].
Pole position et record du tour
David Coulthard obtient lors de ce Grand Prix la cinquième pole position de sa carrière, sa quatrième consécutive et sa cinquième de la saison[96]. Michael Schumacher réalise quant à lui son vingt-deuxième meilleur tour en course, son deuxième consécutif et son septième de la saison[97].
- Pole position : David Coulthard en 1 min 14 s 013 (vitesse moyenne : 180,114 km/h).
La pole position lors de l'édition précédente, établie par Ayrton Senna, était de 1 min 10 s 218[98].
- Meilleur tour en course : Michael Schumacher en 1 min 16 s 374 au 40e tour (vitesse moyenne : 174,546 km/h).
Le meilleur tour en course lors de l'édition précédente, établi par Michael Schumacher, était de 1 min 14 s 023 au dixième tour[99].
Tours en tête
Coulthard, parti depuis la pole position, conserve la tête de l'épreuve jusqu'à son second arrêt au stand au quarante-neuvième tour. Schumacher prend alors la première position et la conserve jusqu'au drapeau à damier.
- David Coulthard : 49 (1-49)
- Michael Schumacher : 34 (50-83)
Classements généraux à l'issue de la course
Pilotes Position Pilote Écurie Points Champion Michael Schumacher Benetton-Renault 92 2 Damon Hill Williams-Renault 59 3 David Coulthard Williams-Renault 49 4 Jean Alesi Ferrari 42 5 Johnny Herbert Benetton-Renault 41 6 Gerhard Berger Ferrari 31 7 Heinz-Harald Frentzen Sauber-Ford 15 8 Mika Häkkinen McLaren-Mercedes 11 9 Rubens Barrichello Jordan-Peugeot 11 10 Mark Blundell McLaren-Mercedes 10 11 Olivier Panis Ligier-Mugen-Honda 8 12 Martin Brundle Ligier-Mugen-Honda 7 13 Eddie Irvine Jordan-Peugeot 7 14 Jean-Christophe Boullion Sauber-Ford 3 15 Mika Salo Tyrrell-Yamaha 2 16 Aguri Suzuki Ligier-Mugen-Honda 1 17 Gianni Morbidelli Arrows-Hart 1 Constructeurs Position Écurie Points 1 Benetton-Renault 123 2 Williams-Renault 102 3 Ferrari 73 4 McLaren-Mercedes 21 5 Jordan-Peugeot 18 6 Sauber-Ford 18 7 Ligier-Mugen-Honda 16 8 Tyrrell-Yamaha 2 9 Arrows-Hart 1 - Note : Benetton et Williams ont été disqualifiés lors du Grand Prix inaugural du Brésil pour utilisation de carburant non conforme à la réglementation de la Formule 1[100]. L'échantillon d'essence prélevé à l'issue de la course ne correspondait pas aux spécifications de l'échantillon témoin fourni à la FIA[101]. Les écuries ont fait appel de cette décision, ce qui a conduit à une annulation de la sanction concernant les pilotes qui ont conservé leurs points, mais un maintien de la pénalité pour les écuries. Benetton a ainsi perdu les 10 points de la victoire de Michael Schumacher et Williams les 6 points de la seconde place de David Coulthard, d'où une différence des résultats de ces écuries et des totaux des résultats de leurs pilotes[102],[103].
Notes et références
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- 3,704 km et possède 11 virages, soit en moyenne 336 mètres de ligne droite entre chaque virage. Un circuit automobile est qualifié ironiquement de tourniquet lorsqu'il comporte un nombre élevé de virages pour un faible développement, ce qui rend les dépassements difficiles. Aida mesure
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- Williams et Benetton sont disqualifiés pour essence non conforme, dans Sport Auto n°400, mai 1995, encart pp.74-75
- Les pilotes Williams et Benetton conservent leurs points acquis au Grand Prix du Brésil 1995, sur statsf1.com, consulté le 1er novembre 2010
- Les pilotes Williams et Benetton conservent leurs points acquis au Grand Prix du Brésil 1995, dans Sport Auto n°400, mai 1995, encart pp.74-75
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « 1995 Pacific Grand Prix » (voir la liste des auteurs)
Bibliographie
- (en) Alan Henry, 1995 Grands Prix: Pacific Grand Prix, Hazleton Publishing, décembre 1995 (ISBN 1-8745-5736-5)
- (en) Luc Domenjoz, The 17 Grand Prix - Pacific Grand Prix, Chronosports, 1995 (ISBN 2-940125-06-6)
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