- Government Communications Headquarters
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Government Communications Headquarters (GCHQ) est le service de renseignements électronique du gouvernement britannique.
Il est placé sous la responsabilité du Secrétaire d’État britannique aux affaires étrangères et du Commonwealth. Son rôle est de fournir au gouvernement et aux forces armées britanniques des informations collectées grâce aux techniques de renseignement d'origine électromagnétique.
Membre de l'UKUSA, il est l’un des principaux contributeurs du réseau mondial d’interception électronique Echelon.
Les effectifs du GCHQ seraient voisins de 7000 hommes, plus de 5000 d'entre eux étant employés à son siège de Cheltenham. 350 personnes auraient été recrutées entre 2006 et 2007, tandis que 1250 autres agents devraient l'être dans les trois années à venir. Derrière la NSA américaine, le GCHQ constitue ainsi le plus grand service occidental d'interception des communications.
Sommaire
Histoire
Le GCHQ a été fondé en 1946 en remplacement du Government Code and Cipher School (GC&CS) qui était le service de cryptographie du gouvernement britannique depuis 1919.
D’abord basé à Londres, le GCHQ s'est installé en 1953 en périphérie de Cheltenham. Jusqu’en 1983, ce service n’existait pas officiellement; il avait été utilisé l'année précédente, pendant la guerre des Malouines[1].
De 1990 à 1998, le GCHQ a intercepté les communications terrestres (fax, emails, télex et communications informatiques) entrant et sortant de la République irlandaise via la tour de Capenhurst, située dans une centrale nucléaire et fonctionnant 24 heures sur 24[2]. Les communications internationales de l'Irlande transitaient alors via le câble de fibres optiques UK-Ireland I, avant d'être transmis à travers le réseau de tours de "relais-radio" hertzien de British Telecom, centralisé dans la tour de la BT à Londres, mais qui passait au-dessus de Capenhurst[2]. Outre des informations sur le terrorisme, la tour de Capenhurst servait à l'espionnage économique ainsi qu'à l'interception des communications diplomatiques de l'Irlande et des communications personnelles de résidents irlandais notables, à l'aide de listes ciblées de numéros de téléphone ou de systèmes de reconnaissance vocale[2]. La tour ferma en 1998, les liaisons radio ayant été remplacées par un nouveau câble de fibres optiques, qui collectent aujourd'hui les communications internationales transitant par le Royaume-Uni avant de les transmettre au GCHQ à Cheltenham[2].
La Cour européenne des droits de l'homme a donné gain de cause, le 1er juillet 2008, aux ONG Liberty Human Rights, le British Irish Rights Watch et le Irish Council for Civil Liberties, qui avaient porté plainte en 2000[3],[4]. Les ONG affirmaient que leur droit à la vie privée, garanti par l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, avait été violé, notamment du fait d'imprécisions dans la formulation de la loi de 1985 régulant les interceptions de communications (Interception of Communications Act 1985) [5].
Le GCHQ fut également au centre d'un long conflit entre syndicats et gouvernement. Le gouvernement Thatcher, dans les années 1980, avait interdit la syndicalisation des salariés civils au GCHQ, et avait licencié les syndiqués qui refusaient de renoncer à leurs droits syndicaux contre une compensation financière. Des grèves de solidarité dans bien de secteurs de l'économie s'ensuivirent, car les syndiqués virent cette tentative comme un premier pas vers une restriction du syndicalisme ailleurs dans les secteur public. Des centaines de milliers de journées de grève eurent lieu. Le conflit a continué jusqu'à l'élection de Tony Blair en 1997, quand les quelques grévistes restants furent réintégrés et le droit de se syndiquer fut réaffirmé.
Références
- 'Belgrano' ordered to attack British ships on day before sinking, secret report reveals, The Independent, 28 décembre 2003 Francis Elliott,
- Duncan Campbell, Surveillance électronique planétaire, Editions Allia, Paris, 2005, pp.45-48. Publication et traduction du Rapport IC 2000 (Interception Capabilities 2000) publié pour le Parlement européen par le Bureau d'Evaluation des Options Techniques et Scientifiques (STOA)
- Government tapping of phone calls between UK and Ireland challenged, The Guardian, 31 mai 2000 Richard Norton-Taylor,
- Security: UK phonetap laws breach privacy, The Guardian, 2 juillet 2008 Owen Bowcott et Richard Norton-Taylor,
- Jugement de la CEDH et Liberty wins a minor European Court of Human Rights judgment against the UK Government over telephone and electronic data interceptions, Spy blog, 1er juillet 2008
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
- (en) Site officiel
Catégories :- Service de renseignements britannique
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