- Goryeo
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Royaume de Goryeo
고려 (ko)Le territoire de Goryeo en 1374
Informations générales Capitale Gaeseong Histoire et évènements 918 Fondation par Wang Kon 935 Unification de la péninsule 1126 Tentative de coup d'État de Li Jagyeom 1232 Reddition face aux Mongols 1270 Retour de la famille royale, en contrerpartie d'importantes concessions 1364 Victoire contre les Mongols 1392 Fondation de la dynastie Joseon par Yi Seonggye Rois (1er) 918-943 Wang Kon (Der) 1389-1392 Gongyang Entités précédentes :
- Silla (918)
- Empire mongol (1270)
Entités suivantes :
- Empire mongol (1232)
- Dynastie Joseon (1392)
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Goryeo
Période JoseonPériode contemporaine Empire coréen
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Corée du Nord ~ Corée du SudPages annexes Personnages voir · discuter · modifier Le royaume de Goryeo (고려), parfois orthographié Koryo, est l'État qui occupe la Corée du début du Xe siècle à la fin du XIVe siècle. Sa capitale, Gaeseong, est aujourd'hui située en Corée du Nord.
Sommaire
Histoire
La fin de Silla
Vers la fin du IXe siècle, le royaume de Silla déclina ; il dut faire face à une période de guerre civile et de soulèvements paysans, à des scissions en de petits États qui proclamèrent leur indépendance. Les principales rébellions furent conduites par Gung Ye (궁예弓裔, mort en 918), Gi Hwin (기휜), Yang Gil (양길) et Gyon Hwon (견훤).
En 918, Wanggeon ou Wang Kon, fils d'un riche marchand de Songak (actuelle Gaeseong) et ancien dignitaire de Silla, se proclama chef d'un État dit de Goryeo, ce qui marqua la fin de l'époque de la Corée unifiée dans le royaume de Silla, et le début d'une période intermédiaire, dite Période des Trois Royaumes postérieurs (voir cet article), qui dura jusqu'en 935. Deux autres royaumes furent fondés : Hu-Goguryeo (후고구려, soit Goguryeo postérieur, plus tard renommé Taebong (태봉)) par Gung Ye, et Hu-Baekje (후백제, soit Baekje postérieur). La période prit fin avec la défaite et l'annexion d'Hu-Baekje par Wang Kon, allié à Taebong, en 935.
Établissement de la dynastie
De 918 à 935, Goryeo prend le contrôle de la péninsule, et s'étend. La conquête vers le nord va jusqu'au fleuve Chongcheon, et s'arrête face aux Khitans. Par la suite, la frontière est fortifiée, à la manière du limes romain, sur le cours inférieur du Amnokgang, et du Amnokgang moyen à la mer de l'est.
Afin d'affermir son pouvoir, le quatrième roi Goryeo, Gwangjong, édicta une série de lois, dont l'affranchissement des esclaves en 958, et la création d'un concours de recrutement pour les fonctionnaires (voir Œuvre administrative). Il se proclama Empereur. Petit à petit, par cette œuvre administrative, les rois Goryeo réussirent à discipliner progressivement les seigneurs locaux, but atteint sous le onzième roi de la dynastie, Munjong (문종, 文宗). Munjong et ses successeurs affirmèrent l'autorité du civil sur le militaire.
Malgré l'œuvre administrative accomplie jusqu'en 1000 environ (concours, sinisation, assimilation des élites antérieures), le pouvoir de la dynastie ne put s'imposer tout à fait complètement. Les potentats locaux gardèrent une part de leur autonomie.
Affaiblissement de l'autorité centrale
Les épouses impériales, du onzième (Munjong) au dix-septième roi (Injong), sont issues de la maison Li d'Inju (인주이씨, 仁州李氏). À chaque mariage, les Li gagnèrent du pouvoir sur les rois, ce qui conduisit au coup d'État de Li Jagyeom en 1126. Malgré son échec, la puissance du monarque fut atteinte dans les esprits, et Koryŏ dut subir une guerre civile au sein de la noblesse.
En 1135, Myo Chung proposa de déplacer la capitale à Seogyeong (actuelle Pyongyang). Cette proposition divisa la noblesse :
- les uns soutenaient Myo Chung, croyant en ce déplacement et surtout dans sa signification, la poursuite de la conquête en Mandchourie ;
- les autres, suivant Kim Busik (auteur du Samguk sagi), préféraient le statu quo. Myo Chung ne sut pas convaincre le roi, et se révolta. Il échoua.
En 1170, les militaires menés par Jeong Jungbu (정중부, 鄭仲夫) et Li Uibang (이의방, 李義方) prirent le pouvoir. Le roi Injong partit en exil, et Myeongjong (명종,明宗) fut couronné à sa place. Les fonctionnaires civils furent mis à l'écart, au profit des militaires. Une longue période d'instabilité s'ensuivit, entre coups d'États militaires au sommet de l'État et révoltes paysannes à la base.
Invasion mongole
Dès les débuts de l'expansion mongole, le Goryeo eut à souffrir de ses raids. Tout d'abord ce furent les Khitans qui furent refoulés dans la péninsule. Les Jins (Empire de Chine) exigèrent ensuite un tribut.
Une alliance est cependant nouée avec les Mongols, ce qui permet de chasser les Khitans de Corée. Un tribut doit ensuite être versé aux Mongols.
Les Mongols envahissent le Goryeo en 1231, et le roi signe sa reddition en 1232 : un général représentant l'empereur mongol s'installe à Gaeseong. Le roi Choi Chungheon (최충헌, 崔忠獻) fuit sur l'île de Ganghwa la même année, exhortant tout le monde à la résistance armée. Une deuxième invasion est déclenchée par la mort du général mongol. En 1235, après une troisième invasion, des garnisons permanentes sont imposées. Les campagnes comme les villes sont mises à sac. Le roi résiste à Ganghwado, mais n'intervient pas.
En 1254, 200 000 Coréens meurent lors de la quatrième invasion mongole. Le Tripitaka est détruit. Le roi refuse quant à lui de revenir sur le continent tant que les Mongols sont présents, puis cède en 1258. Quelques dignitaires militaires refusent cette reddition, et forment la rébellion Sambyeolcho, qui lutte dans les îles du détroit de Corée, entre le sud de la péninsule et le Japon. La cour ne peut revenir à Gaegyong qu'en 1270, moyennant de dures conditions :
- le nord de la Corée est distribuée en colonies ;
- Jeju-do devient haras mongol ;
- le représentant mongol fait et défait la loi, selon les volontés de Pékin ;
- des humiliations protocolaires et vestimentaires sont imposées.
La Corée sert de base d'invasion du Japon (1274 et 1281), qui est sauvé par les kamikaze, les vents divins qui coulent la flotte mongole.
Expulsion des Mongols
La présence mongole provoque un recul important de la foi dans Bouddha, et le confucianisme occupe le terrain libéré. C'est avec le roi Gongmin (régnant de 1351 à 1374) que le début du recul mongol commence. La Corée subit cependant l'invasion des Turbans rouges (rebelles chinois) qui ravagent le pays en 1360. Le général Yi Seonggye vainc Mongols et Djourchet en 1364, mais la nouvelle dynastie Ming en Chine l'empêche de reprendre la Mandchourie.
Il s'attaque aux pirates japonais : ceux-ci menaient des raids sur les côtes depuis le XIIIe siècle, mais leurs pillages avaient pris une telle ampleur au XIVe siècle que les zones côtières étaient totalement abandonnées. Yi Seonggye organise la chasse aux pirates et éradique ce danger, ce qui lui vaut une grande popularité. Le roi, passé sous l'influence du moine Sin-Ton, est assassiné (1374) et la faction mongole prend le pouvoir. Elle paie tribut aux Ming à partir de 1384, qui décident d'établir une commanderie dans le Hamgyeong.
Ceci provoque la décision d'envahir le Yodong, en Chine, en 1388. Le général Yi Seonggye est chargé du commandement de l'armée (38 000 hommes). Mais celui-ci fait demi-tour à la frontière et prend le pouvoir en 1392. Il fonde la dynastie Joseon, et renforce son pouvoir par des réformes agraires.
Œuvre administrative
La dynastie Goryeo instaura en 958, sur le modèle chinois, un concours de recrutement de la fonction publique. Trois épreuves étaient organisées, dont une (myeonggyeong kwa) était consacrée à la lecture et l'interprétation des classiques. Ce fut un progrès considérable, qui permit de sélectionner les plus aptes à remplir les tâches administratives. C'est également ce concours qui poussa la classe aisée à l'étude du chinois classique, et donc à l'imprégnation des esprits par la philosophie confucéenne. Le concours ne fut aboli qu'en 1895.
Au Xe siècle également, un haut-fonctionnaire, Choe Seung-ro (927-989) rédige un long mémoire destiné au roi, traitant de tous les problèmes contemporains, et qui constitue un manuel de bon gouvernement confucéen, inspiré par le principe réglant la coexistence du bouddhisme et du confucianisme :
« Le bouddhisme sert à la culture de soi, le confucianisme à la gestion du pays ; la culture de soi, c'est en vue de la vie future, la gestion du pays, c'est la tâche du présent. »
La caste de fonctionnaires créée par ce concours se dévoua complètement à l'État, qui assura en contrepartie une forte ascension sociale à ces personnes d'origine modeste. Elle contribua également à diffuser la philosophie confucéenne.
Le cinquième roi, Gyeongjong (경종, 景宗), lança un programme de remembrement cadastral, le Jeonsigwa (전시과, 田柴科). Le sixième roi, Seongjong, (성종, 成宗) engagea des fonctionnaires pour la gestion locale, rôle précédemment tenu par des seigneurs.
Religion et arts
Sous la dynastie Goryeo, le bouddhisme connaît un apogée : religion d'État, fortement lié au pouvoir, il reçoit de nombreux dons de terres des rois successifs. Son clergé exerce également une grande influence. L'intégralité du canon bouddhique fut gravé sur 80 000 panneaux de bois, destinés à invoquer l'aide du Bouddha pour repousser les Mongols (Tripitaka Koreana) ; ces panneaux sont conservés au temple de Haeinsa (해인사).
Dans le domaine des arts, Goryeo excella notamment dans les céramiques. Les Coréens mirent au point le céladon, un vernis bleu-vert avec inscrustations, finement marqueté. Cette céramique s'exportait dans tout l'Orient, et est la forme d'art typiquement coréenne la plus connue.
Les Coréens inventèrent également les caractères mobiles en 1234, pour un ouvrage sur l'étiquette de la Cour. Un livre de sermons bouddhistes imprimé selon cette méthode en 1377 est conservé à la Bibliothèque nationale de France. C'est le plus vieux livre à caractères imprimés au monde, dont la Corée souhaite la restitution.
C'est également pendant cette période que les Gisaeng firent leur apparition.
L'historiographie officielle de cette période est présentée dans le Goryeo-sa, rédigé en 1451 par Chong In-ji.
Voir aussi
Articles connexes
Liens et documents externes
- Sur les campagnes mongoles : Laurent Quisefit. Les campagnes mongoles en Corée (XIIIe siècle). Cahiers du Centre d’études d’histoire de la défense, no 23, 2004. (ISBN 2-11-094729-2). En ligne [1]
Notes et références de l'article
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