- Glacier du rhône
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Glacier du Rhône
Glacier du Rhône La partie inférieure et médiane du glacier. Au fond, le Tieralplistock.
Latitude
LongitudePays Suisse Région Canton du Valais Massif Alpes uranaises Vallée alimentée Vallée de Conches Cours d'eau Rhône Type Glacier de vallée Longueur maximale 10 km Superficie 17 km² Altitude du front glaciaire 2 250 m Géolocalisation sur la carte : Suisse modifier Le glacier du Rhône (Rhonegletscher ou Rottengletscher en allemand) se trouve à l'extrémité nord-est du canton du Valais en Suisse. Il donne naissance au Rhône qui s'écoule ensuite dans la vallée de Conches.
Le glacier s'étend sur 10 kilomètres et atteint une largeur d'un peu plus de 1000 mètres. Sa superficie est de 17 km2. Comme la plupart des glaciers alpins, il a passablement reculé depuis le milieu du XIXe siècle. Il est facilement accessible via la route du col de la Furka. Une galerie creusée dans la glace permet de visiter l'intérieur du glacier.
Sommaire
Situation
Le glacier du Rhône débute sur la face sud-ouest du massif du Dammastock à une altitude d'environ 3600 mètres. Les premiers 2500 mètres du glacier sont constitués d'un névé, l´Eggfirn, qui subit une dénivellation de 600 mètres. À l'altitude de 3081 mètres, le glacier est relié au Trifgletscher par un petit col, l´Undri Triftlimi. Cet autre glacier s'écoule vers le nord sur le territoire bernois en direction du col du Susten.
Le glacier du Rhône suit ensuite une pente plus douce avec une déclivité d'environ 14% en direction du sud. Il est bordé à l'est par le Galenstock (3586 m), et à l'ouest par le Tieralplistock (3383 m) et le Gärstenhörnern (3189 m). La langue glaciaire se termine à une altitude d'environ 2250 m[1] et donne naissance au Rhône.
Histoire
Lors des périodes de glaciation, le glacier du Rhône a recouvert une bonne partie du sud-ouest de la Suisse avec une épaisseur pouvant atteindre 2000 mètres. La masse de glace se séparait ensuite à la hauteur du Lac Léman en deux bras dont l'un d'eux atteignait la région à l'est de Lyon en France[2]. L'autre bras se dirigeait quant à lui au nord pour recouvrir les Préalpes suisses et le Plateau suisse avant d'aboutir près de Berne. Il y rejoignait l'actuel glacier de l'Unteraar qui avait lui aussi grandement avancé.
Dernières glaciations
Lors des deux dernières glaciations majeures, la glaciation de Riss et la glaciation de Würm, le glacier du Rhône atteignait une partie du Plateau suisse et les montagnes jurassiennes dans la région du Mont Tendre étaient en partie recouvertes. Lors de la glaciation de Würm, le glacier terminait sa course près de Wangen an der Aare, entre Olten et Soleure. Des vestiges géologiques sous la forme de granite ou de gneiss des Alpes valaisannes peuvent être trouvés dans l'ouest du Plateau suisse[3],[4].
Petit âge glaciaire
Durant le petit âge glaciaire et jusqu'au début du XXe siècle, le glacier descendait jusque dans la vallée de Conches à la hauteur du village de Gletsch à environ 1800 mètres d'altitude. Sa langue se trouvait alors non loin de l'hôtel du village. En 1856, le glacier atteint une avancée record qu'il est possible d'imaginer aujourd'hui grâce aux moraines et aux pierres déposées par la masse de glace.
Glaciologie et évolution
Le glacier du Rhône fait partie des glaciers les plus étudiés des Alpes. En 1546, Sebastian Münster en fit la description dans son ouvrage Cosmographia Universalis[5]. Les blocs erratiques du plateau suisse avec leur imposante masse ne pouvaient avoir été amenés par la seule force de l'eau et c'est ce constat qui poussa les scientifiques à s'intéresser de plus près aux glaciers alpins, établissant ainsi les bases de la glaciologie. Louis Agassiz fut l'un des principaux pionniers en la matière et étudia entre autres le glacier du Rhône.
Les premières mesures sur le glacier du Rhône remontent à 1874[6]. Depuis cette année, la longueur, l'épaisseur de la glace et d'autres observations sont soigneusement consignées. La vitesse d'écoulement du glacier et la direction empruntée par la masse glaciaire sont mesurées en plusieurs points. Le résultat de ces recherches fut publié pour la première fois en 1916 avec Vermessungen am Rhonegletscher 1874-1915 par Paul-Louis Mercanton. Depuis 1874, le glacier a reculé chaque année de 8,5 mètres en moyenne (-11,1 mètres en 2001/2002, -2 mètres en 2002/2003[7]). Son épaisseur diminue annuellement de 25 centimètres.
Tourisme
Depuis l'Hôtel Belvédère (2271 m) situé près de la route du col de la Furka, un sentier mène au bord du glacier où l'on peut visiter une galerie creusée directement dans la glace[8]. Le recul du glacier nécessite de creuser régulièrement une nouvelle galerie. Les entrées des anciennes grottes sont parfois encore visibles en contrebas. Le recul du glacier a toutefois eu un impact sur l'intérêt touristique du site. En contrepartie, diverses espèces animales et végétales ont colonisé l'ancien emplacement de la langue glaciaire plus bas dans la vallée, participant à la richesse biologique du Haut-Valais.
Littérature
Le glacier a été le sujet d'un poème de Victor Hugo, Dicté en présence du glacier du Rhône dans Les Feuilles d’automne.
Références
- ↑ état en 2007
- ↑ Mairie des Houches | L'empreinte des glaciers aux Chavants
- ↑ Les stations magdaléniennes de «Veyrier » à Etrembières \(Haute,Savoie\)
- ↑ Encyclopedie
- ↑ Glaciologie
- ↑ http://www.alpinesmuseum.ch/art//fokus/handzettel/info-f-nov06.pdf
- ↑ http://glaciology.ethz.ch/messnetz/downloadPubs/alpen01-02-03_f.pdf
- ↑ Homepage Belvédère
Liens externes
- (fr) Grotte de glace au glacier du Rhône
- (fr) Page consacrée au recul du glacier du Rhône
- (fr) Photos aériennes
- (fr) Histoire des mesures sur le glacier du Rhône
- (de) Carte du déplacement d'une rangée de pierres entre 1874 et 1883
- (de) Histoire et explication technique sur les moyens mis en oeuvre pour mesurer le glacier
- (de) Vidéo de présentation du glacier
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