- Georges Pomiès
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Georges Félix André Pomiès, né le 27 juillet 1902 à Paris 14e (déclaré le 29, acte 6271) et mort le 3 octobre 1933 à Dreux, est un danseur, chanteur et acteur de cinéma français.
Sommaire
Biographie
Georges Pomiès est né en 1902, au 4 rue de la Gaîté à Paris 14e, de Charles Pomiès, employé de commerce, ancien élève de l'école municipale des Beaux-Arts du Havre et d'Adèle Guignard. Ses aïeux paternels étaient des artistes lyriques, son grand-père Joseph-Félix Pomiès (1837 Bruges, Belgique), était un musicien et son épouse Marie Incarnation Lucile dite Lucie Garcia Lopez (1840 Madrid, Espagne) était une danseuse et comédienne.
Georges Pomiès fit ses études secondaire au collège et lycée Lavoisier puis il entra à l'école odontechnique de la rue Garancière. Une de ses sœurs, Hélène[1], était une lettrée qui pratiquait et traduisait l'espagnol avec Jean Cassou (1897-1986). Elle est l'auteur d'un recueil de souvenirs Du sang sur la montagne paru en 1947, consacré à la Résistance dans les Alpes et en Espagne (par ailleurs Lucile Pomiès alias Lucie Pomiès était pianiste et accompagnait des récitals de mélodies classiques). Une autre de ses sœurs Carmen Pomiès (1900-1982) fut une sportive accomplie (championne de France de javelot en 1920, puis footballeuse et entraîneuse) et pendant la guerre membre de la résistance intérieure (FFI) à Paris et du CNR.
Pomiès commença sa carrière de chanteur aux Revues des Écoles Dentaires en avril 1924, puis à un concours de la Cigale, à partir d'avril 1925 à l'Olympia, au Palace, à l'Empire et dans plusieurs théâtres de province, de Belgique, de Hollande et de Suisse. Il fera une tournée à Varsovie en novembre 1929.
Il devient danseur sur les conseils de Paul Franck de l'Olympia. Il fait des parodies d'Al Sherman, Earl Leslie, Harry Pilcer, Harry Reso, Maurice Chevalier sur la musique de Cecil Mack et J. Johnson. Il crée Clement's Charleston, Georgian Blues de Jean Wiener, Gambades de Lucien Pipon. Il travaille avec Claude Nicole. Il danse Copacabana des Saudades de Darius Milhaud.
Georges Pomiès est un artiste complet de music-hall dans ses rôles de mime, chanteur, danseur, acteur et par ailleurs partenaire et amant de la danseuse Lisa Duncan (1898-1976), fille adoptive d'Isadora Duncan, qu'il ravit à Jouvet. En duo avec elle il danse La dernière nymphe sur une musique de Gluck en 1932 (dans laquelle il semblait se moquer du style d'Isadora Duncan).
Il incarna même le bonhomme Michelin ! Il travailla avec Charles Dullin, Jean Renoir, Jacques Prévert (qui écrira en février 1928 sa première chanson pour lui "Les animaux ont des ennuis" mise en musique par Christiane Verger et rédige aussi des scénarios à danser ou à mimer), Marie Dubas, Max Jacob qui l'accompagne au piano, Gaston Baty (il incarna pour lui le Polichinelle des intermèdes du Malade imaginaire). Il tourna Tire-au-flanc, Ciboulette réalisé par Claude Autant-Lara en 1933, Chotard et Cie.
Membre de l'AEAR (Association des écrivains et artistes révolutionnaires), il donnera des spectacles avec le Groupe Octobre. Sylvia Bataille et Agnès Capri qu'il appelait ses "petites filles" devinrent ses élèves.
Il est inhumé à Diors, village de l'Indre, pays d'origine de sa mère.
Ouvrages de référence
- Danser c'est vivre. Témoignages et documents, Édouard Caen, Pierre Abraham, P.O. Ferroud, Gaston Baty, Charles Dullin, Paul Franck, Jean Wiéner, Marie Dubas, Lisa Duncan, Legrand-Chabrier, Maurice Brillant, Fernand Divoire, Hélène Pomiès, éditions Pierre Tisné, 1939.
- Anne Décoret-Ahuha, Les danses exotiques en France : 1880-1940, 2004, 317 pages.
- Agnès Capri, Sept épées de mélancolie : Est-ce qu'on sait ce qu'on a dans la tête ?, 1975.
Citations
- « Créer un état bienfaisant, disait Georges Pomiès; amener peu à peu l'élève à percevoir au moyen de la danse la seule route qui crée le total bonheur de vivre » (Les Cahiers du Sud, 1936).
- « La Danse ne crée que l'individu, elle est la plus efficace méthode de l'évolution humaine » (Propos sur la danse, 1930).
- « Le chanteur entend sa voix. Le peintre voit son tableau. Le poète lit ses vers. Le musicien écoute. Le danseur ne crée rien en dehors de lui. Rien qu’il puisse se mettre sous les sens pour se satisfaire ou tout au moins se calmer. Le danseur ne crée que lui-même. La sage danse. Mais la danse est la plus efficace manière de créer le sage ».
- « Il avait pour devise : “il faut se perdre pour se trouver” » (Lisa Duncan).
- « Mais à vingt-deux ans j'avais déjà rencontré Georges Pomiès qui littéralement me foudroya par son regard bleu et sa personnalité étincelante. Ses sœurs l'appelaient Ariel » (Agnès Capri).
- « Georges Pomiès would perhaps have been the greatest French dancer of his generation and the one who brought French dance into an international sphere, had he not died at the age of thirty-one, after a career of barely more than six years » (Jacqueline Robinson, Modern dance in France : an adventure, 1920-1970, 1997).
- « Georges Pomiès aurait peut-être été le plus grand danseur français de sa génération, celui qui aurait placé la danse française sur une orbite internationale. Ses premières danses sont encore proches du music-hall : « parodies », comme il les appelle, d'artistes en vogue. Puis il compose sur des musiques de Jean Wiener, Cléments Charleston, et Georgian Blues, qui, quoique dérivant de la danse mondaine, sont d'une expression et d'une facture très personnelles. Il expérimente aussi avec la danse en silence. Son premier récital a lieu en 1928 à la Comédie des Champs-Élysées et frappe d'emblée le public par sa nouveauté et sa qualité. En 1929, Charles Dullin l'accueille au théâtre de l'Atelier où il enseigne et chorégraphie les danses pour la troupe. En 1931 et 1932, il s'associe à Lisa Duncan et ils donnent notamment des récitals salle Pleyel et au théâtre des Champs-Élysées » (Jacqueline Robinson).
Notes
- Hélène Marie Lucile Pomiès, née le 24 janvier 1897 à Paris 14e et morte le 25 mai 1963 à Versailles.
Catégories :- Naissance dans le 14e arrondissement de Paris
- Naissance en 1902
- Décès en 1933
- Danseur français
- Chanteur français
- Acteur français
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