George Duhamel

George Duhamel

Georges Duhamel

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Duhamel.
Georges Duhamel
Activité(s) Médecin, écrivain, poète
Naissance 30 juin 1884
Paris
Décès 13 avril 1966
Valmondois
Langue d'écriture français
Genre(s) roman, poésie, théâtre
Distinctions Prix Goncourt (1918)
Membre de l'Académie nationale de médecine
Membre de l'Académie française
Membre de l'Académie des sciences morales et politiques
Œuvres principales
Civilisation
Vie et aventures de Salavin
Chronique des Pasquier

Georges Duhamel, né à Paris le 30 juin 1884 et mort à Valmondois (Seine-et-Oise, actuellement Val-d'Oise) le 12 avril 1966[1], est un médecin, écrivain et poète français. Rendu célèbre par l’écriture de la Chronique des Pasquier, il fut élu en 1935 membre de l’Académie française dont il fut secrétaire perpétuel de 1944 à 1946[1]. Il devint ensuite un président très actif pour le renouveau de l’Alliance française après-guerre. Georges Duhamel est aussi le père du compositeur Antoine Duhamel.

Sommaire

Biographie

Georges Duhamel naît dans le 13e arrondissement de Paris, troisième d’une famille de quatre enfants d’origine normande qui vit chichement des activités d’un père fantasque et instable[2]. Pharmacien, le père de Duhamel décide d'entreprendre sur le tard des études de médecine[1]. Durant une enfance perturbée par les nombreux déménagements de sa famille, il fait ses études au lycée Buffon à Paris, puis au lycée de Nevers, et enfin à l'Institution Roger-Momenheim[1]. Duhamel obtient son baccalauréat en 1902 et décide alors de devenir médecin tout en s’adonnant aux lettres.

Entre 1906 et 1908, il crée avec Charles Vildrac, qui deviendra son beau frère, « l’abbaye de Créteil » ou groupe de l'Abbaye, phalanstère d’artistes regroupant poètes, écrivains, musiciens et peintres, expérience qu’il a relatée de façon romancée, bien qu’il s’en soit défendu, dans le cinquième volume de la série de la Chronique des Pasquier, le Désert de Bièvres. À l'occasion de représentations théâtrales à l'Abbaye de Créteil, il rencontre et s'éprend de l'actrice Blanche Albane avec laquelle il entretint une importante correspondance. Il l'épouse en 1909 et aura un fils en 1925, Antoine Duhamel.

Georges Duhamel, par ses amitiés littéraires et artistiques - Jean-Jacques Corriol, Charles Schuller qui le convertira au culte de Richard Wagner, et Albert Doyen - s'adonnera, sur le tard et avec passion, à la musique en autodidacte éclairé[3]. Il dirigera, pour son plaisir et entre amis, des concerts hebdomadaires à son domicile et à partir de 1939 écrira des critiques musicales, notamment dans Le Figaro[3]. Lui-même non initié dans sa jeunesse à la musique, il fera bénéficier son fils, dès le plus jeune âge, d'une solide formation musicale conditionnant certainement la future carrière de compositeur d'Antoine Duhamel[3].

Durant la Première Guerre mondiale, il décide de s'engager dans le service actif alors qu'il avait auparavant bénéficié d'une réforme médicale. Il veut faire don de lui-même et partager les épreuves des hommes de sa génération[4]. À partir de 1914, Georges Duhamel occupe les fonctions de chirurgien pendant quatre ans, dans des situations souvent très exposées. Alors qu'il exerce près du front de Champagne en 1915, il décide de raconter les épreuves que les blessés subissent[4]. Deux romans naitront de cette expérience, d'une part Vie des martyrs paru en 1917 est un recueil de récits qui connaitra un certain succès[5]. La presse compare ce livre au roman d'Henri Barbusse, Le Feu, prix Goncourt en 1916. D'autre part, Duhamel entreprend la rédaction de Civilisation, livre témoignage sur les ravages de la guerre. Le livre sort en avril 1918 sous le pseudonyme de Denis Thévenin car Duhamel ne veut pas être accusé de profiter de la guerre pour faire de la littérature[5]. Le 11 décembre 1918, le livre reçoit le prix Goncourt. Rendu à la vie civile, il se consacre désormais entièrement aux lettres et à la défense d’une civilisation à visage humain. En 1919, il découvre en Seine-et-Oise la vallée du Sausseron et Valmondois, où il passera tous ses étés[2].

C’est au début des années 1930 qu’il débute sa Chronique des Pasquier qui le rendra célèbre, selon le principe du roman-fleuve, et qui est parfois comparée aux Rougon-Macquart de Zola. La publication de la chronique au Mercure de France s'étend de 1933 à 1945. Elle peut être vue comme la transposition littéraire autobiographique de la vie de Georges Duhamel dans son héros principal Laurent Pasquier. En 1935, Georges Duhamel devient directeur du Mercure de France et la même année est élu à l’Académie française au fauteuil n° 30 suite au décès de G. Lenotre. En 1937, il est aussi élu (fait peu connu de sa vie) à l'Académie de médecine[6]. Entre 1930 et 1940, il accomplit de nombreux voyages en France et à l’étranger, défendant par de brillantes conférences la langue et la culture françaises ainsi que l’idée d’une civilisation construite sur le cœur de l’homme et non sur le progrès technique. Articles et conférences sont rassemblés sous divers titres.

Il est membre du jury du Prix Jeunesse, dont il prendra plus tard la présidence, en 1945.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Georges Duhamel, voit son œuvre interdite par les Allemands[1],[2]. Il tient tête à la pression de l’occupant et à la fraction pétainiste de l’Académie française[réf. nécessaire], position pour laquelle le général de Gaulle le remerciera publiquement plus tard[réf. nécessaire]. En octobre 1944, peu après la Libération de Paris, il est élu secrétaire perpétuel de l'Académie. Il démissionne de son poste dès 1946[1].

Après la guerre, il est nommé, en 1947, président de l’Alliance française et reprend ses voyages en faveur de la culture française. Il rétablit partout de nombreuses écoles de l’Alliance. À partir de 1960, sa santé décline, il réduit beaucoup ses activités, et il meurt à Valmondois le 13 avril 1966.

Œuvres

Récits, romans, voyages, essais
  • Remarques sur les mémoires imaginaires (1934)
  • Fables de mon jardin (1936)
  • Deux patrons (Erasme, Cervantes) (1937)
  • Esquisse pour un portait du chirurgien moderne (1938)
  • Au chevet de la civilisation (1938)
  • Mémorial de la guerre blanche (1939)
  • Finlande (1940)
  • Positions françaises (1940)
  • Lieu d’asile (1940)
  • Civilisation française (1944)
  • Chronique des saisons amères (1944)
  • La Musique consolatrice (1944)
  • Paroles de médecin (1944)
  • Images de notre délivrance (1944)
  • Lumières sur ma vie : (1944-1953)
    • I. Inventaire de l’abîme
    • II. Biographie de mes fantômes
    • III. Le Temps de la recherche
    • IV. La Pesée des âmes
    • V. Les Espoirs et les Épreuves
  • Souvenirs de la vie du Paradis (1946)
  • Visages (1946)
  • Homère au XXe siècle (1947)
  • Semailles au vent (1947)
  • Entretien au bord du fleuve (avec Henri Mondor) (1947)
  • Tribulations de l’espérance (1947)
  • Consultation aux pays d’Islam (1947)
  • Le Bestiaire et l'Herbier (1948)[7]
  • Hollande (1949)
  • Le Voyage de Patrice Périot (1950)
  • Cri des profondeurs (1951)
  • Chronique de Paris au temps des Pasquier (1951)
  • Manuel du protestataire (1952)
  • Vues sur Rimbaud (1952)
  • Le Japon entre la tradition et l’avenir (1953)
  • Les Voyageurs de l’Espérance (1953)
  • Refuges de la lecture (1954)
  • La Turquie, nouvelle puissance d’Occident (1954)
  • L’Archange de l’Aventure (1955)
  • Croisade contre le cancer (1955)
  • Les Compagnons de l’Apocalypse (1956)
  • Pages de mon journal intime (1956)
  • Israël, clef de l’Orient (1957)
  • Problèmes de l’heure (1957)
  • Le Complexe de Théophile (1958)
  • Travail, ô mon seul repos (1959)
  • Nouvelles du sombre empire (1960)
  • Problèmes de civilisation (1961)
  • Traité du départ (1961)
Poésie
  • Des légendes, des batailles (1907)
  • L’Homme en tête (1909)
  • Selon ma loi (1910)
  • Notes sur la technique poétique (avec Charles Vildrac) (1910)
  • Compagnons (1912)
  • Élégies (1920)
  • Anthologie de la poésie lyrique française (1924)
  • Voix du Vieux Monde, mis en musique par Albert Doyen (1925)
Critique
  • Propos critiques (1912)
  • Paul Claudel (1913)
  • Les Poètes et la poésie (1914)
  • Maurice de Vlaminck (1927)
  • Défense des Lettres (1937)
  • Les Confessions sans pénitence (1941)
Théâtre
  • La Lumière (1911)
  • Dans l’ombre des statues (1912)
  • Le Combat (1913)
  • Le Cafard (1916)
  • L’Œuvre des athlètes (1920)
  • Quand vous voudrez (1921)
  • La Journée des aveux (1923)

La critique

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Le critique Charles Du Bos (1882-1939) a dit au sujet de La Confession de minuit que le « récit vaut par une propreté familière analogue à celle de ces meubles rustiques que taillaient dans le bois ces artisans d’autrefois, et où l’ornement semble comme la signature d’une conscience en bon état. »

Distinctions

Notes et références

  1. a , b , c , d , e  et f Voir sur le site de l'Académie française
  2. a , b  et c Repères biographiques de Georges Duhamel dans Chronique des Pasquier aux éditions Omnibus, 1999, (ISBN 978-2-258-05143-0)
  3. a , b  et c [pdf]Deux maîtres germaniques de Georges Duhamel : Wagner et Beethoven par Urbain Blanchet, dans Études littéraires, vol. 15, n° 1, 1982, p. 33-52.
  4. a  et b Laurence Campa, Le Goncourt de la paix, L'Histoire n°337, décembre 2008, p.30
  5. a  et b Laurence Campa, p 31
  6. Fiche de Georges Duhamel sur le site de l'Académie nationale de médecine
  7. Illustrations Elisabeth Bardon


Précédé par
G. Lenotre
Fauteuil 30 de l’Académie française
1935-1966
Suivi par
Maurice Druon
  • Portail de la littérature Portail de la littérature
  • Portail de la France Portail de la France
  • Portail de la poésie Portail de la poésie
Ce document provient de « Georges Duhamel ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article George Duhamel de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • George Vedel — Georges Vedel Georges Vedel, né le 5 juillet 1910 à Auch (Gers) et décédé le 21 février 2002, était un professeur de droit public. Sommaire 1 Biographie 2 Scolarité 3 …   Wikipédia en Français

  • Olivier Duhamel — Pour les articles homonymes, voir Duhamel. Olivier Duhamel …   Wikipédia en Français

  • Melissa George — George in June 2009. Born Melissa Suzanne George 6 August 1976 (1976 08 06) (age 35) Perth, Western Australia …   Wikipedia

  • Claire Duhamel — est une actrice française née le 6 septembre 1925. Biographie Elle fait ses débuts en 1948 dans Le Droit de l enfant et était la partenaire de Pierre Fresnay dans Un grand patron d Yves Ciampi. Le cinéaste Alain Resnais l engage pour… …   Wikipédia en Français

  • Jacques Copeau — (February 4 1879 ndash; October 20 1949) was an influential French theatre director, producer, actor, and dramatist. Before he founded his famous Théâtre du Vieux Colombier in Paris, he wrote theater reviews for several Parisian journals, worked… …   Wikipedia

  • Voyage au bout de la nuit — Auteur Louis Ferdinand Céline Genre Roman Pays d origine France Éditeur Denoël et Steele Date de parution 1932 Nombre de pages 623 …   Wikipédia en Français

  • Pierre Delaire — Pierre Delaire, 1955 Pierre Delaire, né le 30 décembre 1919 à Orléans et mort dans la même ville le 22 juin 1985, fut un écrivain espérantiste. Vie Pierre Delaire apprit l Espéranto très jeune. A 17 ans, il publie sa méthode d apprentissage de l… …   Wikipédia en Français

  • Liste der Biografien/Du — Biografien: A B C D E F G H I J K L M N O P Q …   Deutsch Wikipedia

  • Georges Pitoëff — Pour les articles homonymes, voir Pitoëff. Georges Pitoëff (né le 4 septembre 1884 à Tbilissi, décédé le 17 septembre 1939 à Bellevue) est un traducteur, acteur, décorateur et metteur en scène de théâtre français d origine arménienne. Il est… …   Wikipédia en Français

  • François Mitterrand — Pour les articles homonymes, voir Mitterrand (homonymie). François Mitterrand François Mitterrand, en 1984 …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”