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Adrien Arcand
Adrien Arcand (3 octobre 1899 – 2 août 1967) était un journaliste et homme politique québécois de tendance nazie et antisémite, mais aussi fédéraliste centralisateur et anglophile[1]. Il a dirigé une série de mouvements politiques d'extrême droite à partir de 1929 jusqu'à sa mort en 1967.
Sommaire
Biographie
Né à Sainte-Marie-de-Beauce, Adrien Arcand a fait ses études à l'Université McGill avant de devenir journaliste. Il a notamment travaillé à La Presse, avant de publier une série de publications sympathiques au nazisme à Montréal dans les années 1930 dans des hebdomadaires comme Le Goglu, Le Miroir et Le Chameau et dans des mensuels tels que "Le Combat National" et "Le Fasciste Canadien". Il collabora et dirigea également le quotidien L'Illustration Nouvelle — qui deviendra plus tard le Montréal-Matin —, jusqu'au début de 1940[2].
Parallèlement à sa carrière journalistique, Arcand est impliqué dans plusieurs mouvements d'inspiration fasciste et hostiles au nationalisme québécois, favorables à un nationalisme canadien centralisateur et loyaliste. Il fonda le Parti national social chrétien en 1934, puis devint chef du Parti de l'Unité nationale, en 1938. Ce parti résultait de la fusion du PNSC, du Nationalist Party dirigé par Joseph Farr en Ontario et d'un groupe d'extrême-droite dans les Prairies mené par William Whittaker. Ces mouvements politiques avaient en commun un programme anticommuniste et antisémite, qui prônait aussi une centralisation politique du Canada et un renforcement des liens de l'Empire britannique. Il correspondait avec l'Imperial Fascist League d'Arnold Spencer Leese, la British Union of Fascists de Sir Oswald Mosley, les Britons d'Henry Hamilton Beamish et avec la plupart des chefs fascistes de l'Empire britannique. En fait, Adrien Arcand est durant la Grande Dépression l'un des militants politiques les plus importants de l'extrême-droite dans le monde et correspond avec la plupart des chefs de l'Internationale fasciste. Les groupuscules et feuilles d'extrême-droite d'Arcand ont obtenu une aide financière occulte du Parti conservateur canadien de R. B. Bennett mais aussi de membres fascistes du Parti conservateur britannique tels que lord Sydenham of Combe.
Le 30 mai 1940, il est arrêté à Montréal pour « avoir comploté le renversement du gouvernement » et interné dans un camp. Pendant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale, lui et et son parti ont été bannis. Selon Charlie Murray, un leader syndical interné au même camp que lui, Arcand était considéré comme un héros par ses partisans internés. Il discutait ouvertement de ses plans pour le Canada après une éventuelle victoire d'Hitler, sur un « trône » de fortune, construit par les prisonniers[3].
Arcand a été deux fois candidat aux élections fédérales, se présentant sous une bannière "nationaliste", en 1949 et en 1953 : à chaque fois il est arrivé deuxième.
Arcand n'a jamais douté de la justesse des vues d'Hitler. Dans les années 1960, il a servi de mentor à Ernst Zündel, qui est devenu un porte-étendard des négationnistes canadiens vers la fin du XXe siècle. Dans un discours de 1965, il a tenté de s'associer avec Trudeau et Drew qui l'auraient défendu en 1940 : ceux-ci nièrent tout lien avec ce personnage outre le fait d'avoir défendu la liberté d'expression.
Juste avant qu'il ne succombe à un cancer en 1967, Adrien Arcand choisit comme successeur l'un de ses militants les plus fidèles, Gérard Lanctôt, pour lui succéder à la tête du Parti de l'Unité nationale du Canada. Lanctôt sera en effet le dirigeant du PUNC à partir de 1967 jusqu'à sa mort en 2003.
Publications
Brochures, pamphlets, tracts
ARCAND, Adrien. À bas la haine, Montréal, La Vérité, 1965, 141 p.
ARCAND, Adrien. Chrétien ou Juif? (Les Juifs forment-ils une "minorité" et doivent-ils être traités comme tels dans la province de Québec?), Montréal, A. Ménard, 1930, 41 p.
ARCAND, Adrien. Corporatisme canadien, Montréal, Parti de l'Unité nationale du Canada, Comité d'éducation nationaliste, 1938, 11 p.
ARCAND, Adrien. Du communisme au mondialisme: le monde à la croisée des chemins, Saint-Lambert, Éditions Héritage, 1995, 157 p.
ARCAND, Adrien. Exposé des principes et du programme du Parti national social chrétien, Montréal, "Le Patriote", 1934j, 55 p.
ARCAND, Adrien. La clé du mystère, Montréal, Ligue féminine anticommuniste de Montréal, 1938, 31 p.
ARCAND, Adrien. La République universelle, Montréal, Service canadien de librairie, [1950], 22 p.
ARCAND, Adrien. La révolte du matérialisme. Causerie prononcée à Montréal, Montréal, La Vérité, 1966, 20 p.
ARCAND, Adrien. "Le Christianisme a-t-il fait faillite?": "notre devoir devant les faits": deux causeries mai-juin 1954, Montréal, Service canadien de librairie, [1954], 74 p.
ARCAND, Adrien. Le problème du communisme: le monde à la croisée des chemins, Montréal, 1982, 60 p.
ARCAND, Adrien. L'Illustration Nouvelle, Montréal, Fédération des journalistes canadiens, 3 v.
ARCAND, Adrien. L'inévitabilité d'une reconstruction sociale, [Montréal], Parti de l'Unité nationale du Canada, 1982, 7 p.
ARCAND, Adrien. Mon livre d'heures, Montréal, Éditions Béluga, 2006, 210 p.
ARCAND, Adrien. Organisation et règlements du Parti national social chrétien, [S.L., s.n.], 1934.
ARCAND, Adrien. Parti de l'Unité Nationale du Canada. Lancement Officiel du programme révisé, 27 novembre 1966 - Le Canada aux Canadiens! Canada for Canadians!, Montréal, Parti de l'Unité Nationale du Canada, 1966.
ARCAND, Adrien. Qu'est-ce qu'un Canadien-français?, Montréal, Parti de l'Unité nationale du Canada, 1982, 4 p.
ARCAND, Adrien. The Jewish Question as exposed and explained by the Jews themselves, Métairie, Sons of Liberty, 1935, 32 p.
ARCAND, Adrien, BEAMISH, Henry Hamilton, EDMONDSON, Robert Edward. The greatest war in history now on! International Jewish system against national patriotism, New York, [s.n.], 1937, 23 p.
ARCAND, Adrien, MÉNARD, Joseph. Fascisme ou socialisme?: précédé d'une allocution de Joseph Ménard, Montréal, "Le Patriote", 1933, 67 p.
Périodiques dirigés ou co-dirigés
- Le Patriote, Montréal, mai 1933 à avril 1935 [?]
- Le Fasciste canadien. Bulletin officiel du Parti National Social Chrétien du Canada, Montréal, juin-novembre 1935.
- Le Combat national (nouveau nom du précédent), organe du Parti de l'unité nationale du Canada, Montréal, juillet 1938-1939 [?]; deviendra L'Unité nationale, 1953-1958.
Bibliographie
- Adrien Arcand devant le tribunal de l'histoire : scandale à la Société Radio-Canada, Montréal, Éd. Le Parti de l'unité nationale du Canada, 1983.
- Joseph Bourdon, Montréal-Matin, son histoire, ses histoires, Éditions La Presse, Montréal, 1978.
- Françoise Côté, "Fasciste d'un autre âge. Adrien Arcand : cet homme qui a vécu l'aventure fasciste des années 30 au Canada ne renie ni son passé ni ses idées sur la suprématie des blancs", dans Magazine Maclean, Montréal, vol. 1, no 3 (mai 1961), p. 21 et 47-48.
- Jean Côté, Adrien Arcand. Une grande figure de notre temps, Montréal Éditions Pan-Am, "Histoire et tradition", 1994.
- Pierre Trudel, "À l'extrême droite: Adrien Arcand", dans Incidences, Ottawa, no 1 (novembre 1962), p. 12.
- "Un interview avec Adrien Arcand", dans Photo-journal tout par l'image, Montréal, (janvier 1966 ; février 1966).
Lien externe
Notes et références
- ↑ Legault, Josée. C’est pas parce qu’on rit, que c’est drôle, dans Voir, le 2 août 2007.
- ↑ Joseph Bourdon, Montréal-Matin, son histoire, ses histoires, Éditions La Presse, Montréal, 1978, pp. 91-93 (ISBN 0777702045)
- ↑ William Repka et Kathleen Repka, Dangerous Patriots : Canada's Unknown Prisoners of War, New Star Books, Vancouver, 1982 (ISBN 0919573061)
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