Pléiades (satellite)

Pléiades (satellite)
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Pléiades est un couple de deux satellites optiques d'observation de la Terre.

En matière d’observation de la Terre, l’évolution des enjeux civils et militaires européens plaide aujourd’hui en faveur de l’accès à plusieurs niveaux de résolution d’image. Actuellement, les images obtenues par le système optique Spot 5 présentent l’avantage de balayer un champ géographique relativement large, avec une résolution inférieure à 3 m. L'objectif du programme Pléiades quant à lui, est de fournir une nouvelle génération d'images [1]. À partir de 2011, une fois mis en orbite (fusées Soyouz-Fregat tirées depuis Kourou en Guyane française) les satellites Pléiades fourniront des produits de résolution 50 cm sur des superficies allant d’une cinquantaine à plusieurs centaines de km².

Ainsi, la complémentarité des systèmes SPOT et Pléiades permettra aux utilisateurs civils (cartographes, vulcanologues, géophysiciens, hydrologues, urbanistes etc.) et militaires d’accéder à une gamme d’images plus riche, et mieux adaptée à la variété de leurs besoins.

D’autre part, au travers d’une coopération franco-italienne, le système optique Pléiades a été développé sous l’égide du CNES en parallèle du système radar Cosmo-Skymed, sous la responsabilité de l’agence spatiale italienne. Les utilisateurs accéderont ainsi à un choix encore plus riche d’images : optique et radar, haute et moyenne résolution, couverture géographique plus ou moins vaste etc.

Sommaire

Système Pléiades

  • Initiateur : CNES (maître d'œuvre de l'ensemble du système Pléiades)
  • Origine : Programme ORFEO (Optical and Radar Federated Earth Observation) de coopération spatiale franco-italienne, régi par le traité du Turin
  • Statut : En cours de développement
  • Opérateur civil : Spot Image / Astrium GEO-Information Services
  • Participants : Agences spatiales française, suédoise, belge, espagnole et autrichienne, les ministères des défenses française, espagnole et italienne
  • Objectifs : Couvrir l’ensemble des besoins européens civils et militaires dans la catégorie de la résolution submétrique.
  • D’une masse d’une tonne, ils évolueront en orbite héliosynchrone à 694 km d’altitude. Ils auront une capacité d’acquisition utile pouvant atteindre 600 images par jour. Ces satellites, construits autour d’un télescope central, seront dotés de capacités de manœuvre exceptionnelles du fait de la position de leur centre de gravité.
  • Lancements : Pléiades 1 : fin 2011 à bord de Soyouz (depuis le Centre spatial guyanais), Pléiades 2 : 2012[2].

Réalisation des satellites

Le contrat final fut signé en octobre 2003 pour un montant de 314 M€[3]. Le programme étant civil et militaire, le financement a été en partie assuré par le ministère de la Défense qui le finance à auteur de 165 M€, transféré au Cnes via le Budget civil de recherche et de développement. Il s'agit alors de deux satellites de 1 tonne, capables d'une résolution de 70 cm (GSD) en mode panchromatique et 2,8 m en mode multispectral. Ils fourniront des produits rééchantillonnés à 50 cm (noir et blanc) et 2 m (bandes couleurs).

Ce programme prévoit d'exploiter conjointement les satellites Pléiades (optique) et Cosmo/Skymed (radar), dont les quatre satellites ont été lancés entre 2007 et 2010. Chaque pays a droit, pour des utilisateurs civils et militaire à un accès au système de son partenaire.

Maîtrise d'œuvre du segment spatial

C'est EADS Astrium Satellites qui assure la maîtrise d'œuvre dans son usine de Labège, dans la région toulousaine.

Le satellite, qui pèse finalement 900 kg, est d'une très grande agilité. Grâce à trois senseurs stellaires de Sodern, quatre gyroscopes à fibre optique (FOG) d'IXSEA et Astrium et un récepteur Doris du Cnes, les images seront localisées à mieux que quelques mètres et la capacité de basculement sera de 60° en moins de 25 secondes. Ces actionneurs gyroscopiques sont une première en Europe. Les gyroscopes à fibre optique de Pléaides sont également une première en Europe et se trouvent également sur les satellites Aeolus et Coms.

Le programme est mené en coopération avec la Suède (3 %), la Belgique (4 %), l'Espagne (3 %) et l'Autriche (0,4 %).

La Suède fournit le calculateur de bord (Saab Ericsson), l'Autriche apporte la carte d'interface du calculateur, la Belgique fournit la structure du bus (Sonaca) et le boîtier de distribution (Etca) quant à l'Espagne , elle est présente au travers d'EADS Casa, de Thales Alenia Space-Espagne, de Rymsa (antenne bande S) et de Sener (mécanisme d'obturateur). En outre, les piles Li-lon proviennent de chez ABSL (Royaume-Uni), le magnétomètre et le magnéto-coupleur d'IAI (Israël), etc.

Le satellite aura une durée de vie de cinq ans et une puissance à bord de 1,5 kW. La mémoire embarquée a été portée à 600 Gbits et la retransmission au sol à 450 Mbps.

Instrument

C'est Alcatel Space (devenu maintenant Thales Alenia Space) qui réalise les instruments de Pléiades, dans le Centre spatial de Cannes Mandelieu :

  • Le premier modèle est livré en juillet 2008 à EADS Astrium pour son intégration sur la plate-forme, l'ensemble devant être livré à Kourou quinze mois plus tard[3].
  • L'instrument de Pléiades-2 est livré en novembre 2009 chez Astrium pour un lancement devant intervenir quelques mois après celui de Pléiades-1[4].

L'instrument, pesant 200 kg, comprend de nombreuses innovations :

  • la structure est en carbone-carbone,
  • les miroirs de Seso en Zerodur[5],
  • le plan focal de Sodern,
  • l'électronique vidéo hautement intégrée, les barrettes CCD d'e2v (Royaume-Uni) comprend cinq barrettes de 6 000 points chacune, soit 30 000 points par ligne. De plus, ces CCD sont du type TDI (Time Delay Intégration) amincis.
  • un dispositif original de refocalisation thermique.

Segment sol

Le segment sol comprend :

  • le centre de contrôle et de commande réalisé par CS ;
  • les centres utilisateurs pour Spot Image, opérateur civil avec une délégation de service public, la défense française, les partenaires institutionnels (IGN, scientifiques, etc.);
  • les équipements de sécurité assurant la protection des communications avec le satellite ainsi que celle des images que celui-ci fournit sont réalisés par Thales Communications.

Spot Image utilise les stations de Kiruna et de Toulouse, la défense française celle de Creil, l'Italie dispose de la station de Pratica di Mare et l'Espagne a celle de Torrejón de Ardoz près de Madrid (distincte de celle de l'Union européenne).

Lancements

Le premier satellite Pléiade sera lancé du Centre spatial guyanais, par un lanceur Soyouz, le 16 décembre 2011[6].

Notes et références

  1. « Une nouvelle génération d'images optiques terrestres pour mieux répondre aux enjeux civils et militaires européens » Pléiades sur le site du CNES
  2. « Les principales étapes du projet Pléiades » CNES [1]
  3. a et b Christian Lardier, « Le satellite Pléiades-1 sort de ses difficulté », dans Air et Cosmos, no 2133, 11 juillet 2008, p. 60-61 (ISSN 1240-3113) 
  4. Jean-Pierre Largillet, « Thales Alenia Space livre "l'œil de lynx" du satellite d'observation Pléiade », dans WebTimesMedia, 19 novembre 2009, en ligne www.webtimemedias.com
  5. « Thales Alenia Space va livrer à Astrium l’instrument optique à très haute résolution pour Pléiades », 9 juillet 2008, communiqué de presse online www.thalesgroup.com
  6. Christian Lardier, « Pléiades : trois lanceurs », dans Air et Cosmos, N° 2285, 28 octobre 2011

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Pléiades (satellite) de Wikipédia en français (auteurs)

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