- Fusée Véronique
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Véronique (fusée)
Pour les articles homonymes, voir Véronique.La fusée Véronique (« VERnon électrONIQUE ») est née d'un projet de fusée-sonde Véronique en 1948 développée à Vernon. Les premiers tests seront effectués en France avec les versions Véronique R et P, à Suippes, à Vernon et enfin à Le Cardonnet entre 1950 et 1952.
Dès 1952, la version N (pour Normale) est lancée du Centre Interarmées d'Essais d'Engins Spéciaux à Hammaguir et à Reggane au cœur du Sahara algérien. En mai 1952, la première d'entre elles s'éleva jusqu'à 70 km. Destinées à emporter des instruments de mesures scientifiques hors de l'atmosphère, plusieurs versions sont apparues, de plus en plus puissantes.
D'une masse allant de 1 000 à 1 500 kg selon les versions, elle mesuraient environ 6 mètres de long et emportaient une charge utile de 60 kg.
Elle représente le premier lanceur développé par la France et lui permettra d'être le 3e pays au monde possédant cette technologie. Et on utilisa cette fusée pour faire des expérience de vol habité par des animaux.
La fusée Véronique sera la première fusée à décoller du centre spatial guyanais de Kourou en Guyane le 9 avril 1968, suite à la fermeture de Hammaguir en juillet 1967.
Sommaire
Expériences médico-biologiques
Le CERMA (Centre d'Etudes et de Recherches de Médecine Aérospatiale) a effectué, de 1963 à 1967 différentes expériences de lancement d'êtres vivants. Il y eut 7 vols habités lancés depuis Hammaguir. Les animaux furent lancés dans une capsule étanche et redescendirent sur terre grâce à un parachute et à une balise radio.[1] Le but de ces lancements était d'enregistrer le comportement de l'animal face à la microgravité.
Il eut d'abord la série des rats lancés avec les fusées Véronique AGI. Le "Rat Hector" fut le premier être vivant lancé le 22 février 1961, ce vol fut un succès. Puis le "Rat Castor" le 15 octobre 1962 où la récupération de l'ogive fut tardive. Enfin le "Rat Pollux" le 18 octobre 1962 qui ne fut pas récupéré. En 1963, le centre expérimente le lancement de chats avec les fusées Véronique AGI. Le premier fut un succès avec l'envol du "Chat Felicette" et le deuxième n'arriva pas à l'orbite voulue.
Deux des cinq vols des fusées Vesta ont envoyé avec succès deux singes ("le Singe Martine" et "le Singe Pierrette") à plus de 240 km d'altitude.
Les différents lanceurs
Véronique R
Véronique Réduit a été un lanceur d'essai avec un temps de combustion de limité à 6,5 secondes au lieu de 32 secondes pour la fusée normale. Véronique R 8 est lancé, la première le 2 août 1950 et la dernière le 30 janvier 1952. Cette fusée a été testée en France à Suippes entre 1950 et 1951, puis à Le Cardonnet au début de l'année 1952. IL y a eu en tout huit lancés dont un échec.
- Altitude maximale : 2 km
- Poussée de démarrage : 40 kN
- Masse : 1000 kg
- Diamètre : 0,55 m
- Longueur : 6,00 m
- Carburant : acide nitrique / kérosène
Véronique P2
C'est une version qui a été créée pour tester le système guidé par des câbles alimenté par deux roquettes à poudre. Il y a eu un seul tir d'essai le 1er avril 1954.
- Altitude maximale : 2 km
- Poussée de démarrage : 20 kN
- Longueur : 6,00 m
- Carburant : carburant solide
Véronique P6
C'est une version qui a été créée pour tester le système guidé par des câbles alimenté par six roquettes à poudre. Il y a eu deux tirs d'essai le 25 janvier et le 28 janvier 1952.
- Altitude maximale : 2 km
- Poussée de démarrage : 20 kN
- Longueur : 6,00 m
- Carburant : carburant solide
Véronique N
Véronique Normal a été la version exploitation du lanceur.
- Altitude maximale : 65 km
- Poussée de démarrage : 40 kN
- Masse : 1100 kg
- Diamètre : 0,55 m
- Longueur : 6,50 m
- Carburant : acide nitrique / kérosène
Véronique NA
Il s'agissait d'une version allongée de Véronique N, lui permettant d'atteindre une plus grande hauteur et d'obtenir des objectifs plus intéressant scientifiquement. L'amélioration a été apportée sur l'injecteur de carburant pour accroître la stabilité de la combustion.
- Altitude maximale : 135 km
- Poussée de démarrage : 40 kN
- Masse : 1435 kg
- Diamètre : 0,55 m
- Longueur : 7,30 m
- Carburant : acide nitrique / kérosène
Véronique AGI
La version Véronique AGI a été la fusée initialement prévue pour l'Année géophysique internationale. C'était une version améliorée du lanceur Véronique NA, avec une masse à vide réduite, et un moteur simplifié qui utilisait de l'essence de térébenthine au lieu du kérosène comme combustible. Cette amélioration a permis à cette version d'atteindre 210 km d'altitude. La première fusée Véronique AGI a été lancée le 22 octobre 1965, et la dernière le 20 février 1969. Ce fut la première fusée française à envoyer des êtres vivants.
- Altitude maximale : 210 km
- Capacité : 60 kg
- Poussée de démarrage : 40 kN.
- Masse : 1342 kg
- Diamètre : 0,55 m
- Longueur : 7,10 m
- Carburant : acide nitrique / essence de térébenthine
Véronique 61
C'est une version améliorée du lanceur, avec 50 % de poussée en plus. Elle a été mise au point en 1961. Sur les six lancements, quatre ont échoué. La première fusée a été lancée le 8 juin 1964 et la dernière le 24 février 1967.
- Charge utile : 60 kg
- Altitude maximale : 300 km
- Poussée de démarrage : 60 kN
- Masse totale : 1932 kg
- Diamètre : 0,55 m
- Longueur : 9,5 m
- Carburant : acide nitrique et essence de térébenthine pour le vol et alcool furfurylique pour le démarrage du moteur.
Véronique 61M
C'est une version allongée de Véronique 61, capable de transporter une plus grande charge utile. Elle a été lancée 15 fois et eut 13 échecs. La première a été lancée le 24 mars 1966, et la dernière le 31 mai 1975.
- Charge utile : 100 kg
- Altitude maximale : 325 km
- Poussée de démarrage : 60 kN
- Masse totale : 2050 kg
- Diamètre : 0,55 m
- Longueur : 11,7 m
- Carburant : acide nitrique et essence de térébenthine et alcool furfurylique pour le démarrage du moteur.
Vesta
Article détaillé : Vesta (fusée).Étudié de la fin des années 1950 afin de construire un "super Véronique" capable d'atteindre 600 km d'altitude. Les essais ont commencé entre 1964 et 1969. Il a été lancé 5 Vesta.
- Charge utile : 500 kg
- Altitude maximale : 400 km
- Poussée de démarrage : 140 kN
- Masse totale : 5700 kg
- Diamètre : 1 m
- Longueur : 10,2 m
- Carburant : acide nitrique et essence de térébenthine.
Notes et références
Bibliographie
- Olivier Huwart, Du V2 à Véronique : la naissance des fusées françaises, Marines, Rennes, 2004, 189 p. (ISBN 2-915379-19-X) [présentation en ligne]
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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