Funerailles de Joseph Staline

Funerailles de Joseph Staline

Funérailles de Joseph Staline

Masque mortuaire de Joseph Staline

Les funérailles de Joseph Staline ont lieu le 9 mars 1953. À Moscou et dans le monde entier, une immense foule rend hommage au « Père des peuples » mort le 5 mars 1953.

Sommaire

Les obsèques à Moscou

Ses obsèques, le 10 mars à Moscou, donnent lieu à des scènes d'hystérie collective qui entraînent la mort de plusieurs centaines de badauds, piétinés ou étouffés.

On estime à cinq millions le nombre de personnes, volontaires ou réquisitionnées, présentes dans l'assistance ce jour.

La succession

Gueorgui Malenkov, Beria et Molotov constituent une troïka informelle. Le premier devient président du Conseil des Ministres et du Présidium, ainsi que secrétaire général du parti ; le second, maître de la police, s'attribue la vice-présidence du Conseil des Ministres et surtout le ministère des Affaires intérieures et de la Sécurité d'État ; le dernier reprend les Affaires étrangères.

L'autorité réelle revient à Beria qui dès le 10 mars, au lendemain des funérailles, annonce une amnistie pour tous les condamnés à moins de cinq ans de prison, soit un million de personnes.

Les réactions en France

Le siège parisien du parti communiste est entièrement drapé de noir.

L'admiration pour le dictateur n'est pas cantonnée aux fidèles communistes. Elle s'étend à la une grande partie de l'opinion publique.

À la Chambre des députés, à Paris, le président Édouard Herriot réclame une minute de silence en mémoire du vainqueur de Hitler et du modernisateur de l'Union soviétique. Seuls deux députés refusent de se lever.

Partout en France sont organisées de larges réunions publiques d’hommage à Staline, des arrêts de travail. Ce fut le cas particulièrement dans le département de Seine-Maritime : certains mouvements, comme ceux des travailleurs des ports de Rouen, du Havre et de Dieppe, des cheminots de Sotteville-lès-Rouen, des traminots du Havre, de plusieurs écoles et lycées, furent largement suivis.

Quelques jours plus tard, à Sotteville, une bataille de rues opposa à la police une partie de la population rassemblée autour des dirigeants communistes, du maire Lucien Bonnafé, et du conseil municipal pour tenter de donner le nom de Joseph Staline à une avenue de la ville.

Le titre de l’édition spéciale de L'Humanité qui annonce la mort de Staline : « Deuil pour tous les peuples qui expriment dans le plus grand recueillement leur amour pour le grand Staline ». Le journal communiste consacre plusieurs pages à l’évènement produisant des articles de Jacques Duclos, Maurice Thorez, des textes de Staline, Malenkov, l’éditorial de la Pravda, et une page entière sous le titre « Staline, notre maître en socialisme ».

Le 12 mars, Les Lettres françaises publient en première page un portrait de Staline par Picasso[1]. Ce portrait de Staline jeune provoque les foudres de Louis Aragon et du PCF qui reprochent à Picasso de n'avoir pas traité le portrait de Staline avec assez de réalisme : « on peut inventer des fleurs, des chèvres, des taureaux, et même des hommes, des femmes - mais notre Staline, on ne peut pas l’inventer. Parce que, pour Staline, l’invention – même si Picasso est l’inventeur – est forcément inférieure à la réalité. Incomplète et par conséquent infidèle. » (Aragon). Cette polémique très vive à propos du réalisme soviétique porte le nom d'affaire du portrait.

Le Monde titre « Le maréchal Staline est mort » sur cinq colonnes et consacre quatre pages à l’événement. Dans un éditorial intitulé « L’homme et son héritage » on peut lire : « Staline restera sans doute l’homme qui a réconcilié la Russie et la révolution au point des les rendre inséparables . Elle a aussi permis à l’homme de remporter sur la nature quelques-unes de ses plus magnifiques victoires. »

Le journal Combat évoque « l’humble fils de paysan devenu (…) le chef incontesté et vénéré de 200 millions d’hommes » et note que « l’immense Russie est devenue une grande puissance militaire dont l’influence a gagné des continents entiers ».

Réactions en Allemagne

Le 9 mars 1953, le Mur de Berlin n'existe pas encore (il surgira 8 ans plus tard), mais dans un quotidien allemand, l'écrivain Günter Kunert évoque les voiles en crèpe noir mis aux fenêtres de Berlin Est et les odes à la gloire du « tsar rouge », écrites dans ces années là par tous les écrivains officiels.

Anecdote

Klement Gottwald, le dirigeant communiste tchécoslovaque, venu rendre un dernier hommage à son compagnon de lutte, prend froid lors de ces funérailles et décède neuf jours plus tard.

Lien externe

Liens internes

Notes et références

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