- Fulminate de mercure
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Fulminate de mercure Général Nom IUPAC Fulminate de mercure No CAS No EINECS Apparence solide cristallin gris Propriétés chimiques Formule brute Hg(CNO)2 Masse molaire[1] 284,62 ± 0,02 g·mol-1
C 8,44 %, Hg 70,48 %, N 9,84 %, O 11,24 %,Propriétés physiques Masse volumique 4,43 g·cm-3 T° d'auto-inflammation 150 °C Précautions Directive 67/548/EEC
T
E
NPhrases R : 3, 23/24/25, 33, 50/53, Phrases S : 1/2, 3, 35, 45, 60, 61, [2] SGH[3],[4] H200, H301, H311, H331, H373, H410,
Danger
H201, H301, H311, H331, H373, H410,
DangerUnités du SI & CNTP, sauf indication contraire. Le fulminate de mercure (ou di-fulminate de mercure), de formule générale Hg(CNO)2, est un explosif employé dans les amorces et les détonateurs. Il est très sensible aux chocs et frottements, donc dangereux à manipuler. C'est en outre un produit très toxique et écotoxique en raison du mercure qu'il contient sous forme de nitrate de mercure, également très toxique.
Sommaire
Description
Il se présente sous la forme d'une poudre gris-blanchâtre insoluble dans l'eau.
Son anion a un isomère : le cyanate de mercure(II) qui, bien que de formule chimique identique, a un arrangement atomique et des propriétés différents.
La structure cristalline de ce composé n'a été déterminée qu'en 2007[5].
Histoire
D'abord inventé par Berthollet en 1788, le procédé est mis au point par Edward Charles Howard en 1800, il s'obtient en reprenant par l'éthanol (C2H5OH) une solution de nitrate mercurique [2(NO3)-,Hg²+] obtenue elle-même par l'action de l'acide nitrique sur le mercure[6].
D'abord testé et utilisé comme composant explosif, il a rapidement été utilisé comme explosif primaire de munitions, dans des capsules de cuivre ou de laiton dites « amorces », vers la fin des années 1830. Il a ainsi rapidement remplacé le silex comme un moyen de déclencher l'ignition de la poudre noire utilisée dans les cartouches d'armes à feu à chargement par la bouche.
70 ans plus tard, à la fin du XIXe siècle et dans la plupart des cas au XXe siècle, le fulminate de mercure a remplacé le chlorate de potassium dans les amorces des munitions pour fusil, pistolet et obus. Il présente un avantage important sur le chlorate de potassium : il est non-corrosif, mais tend à s'affaiblir ou à devenir instable avec le temps.
Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, pratiquement toutes les amorces de cartouches et de balles de fusils, de carabines et des revolvers et d'autres munitions à percussion (dont obus) étaient à base de fulminate de mercure.
En raison de sa dangerosité[7],[8], et de la dépendance au mercure de sa fabrication, il est peu à peu remplacé par des composés également toxiques, mais moindrement et plus faciles à fabriquer en temps de guerre :
- l'azoture de plomb, PbN6 ;
- styphnate de plomb (trinitroresorcinate) C6HN3O8Pb ;
- dérivés de tétrazène, dont tétrazène 1(5-tetrazolyl)-4-guanyl tetrazène hydrate.
Toxicologie, écotoxicologie
Comme tous les composés mercuriels, le fulminate de mercure est toxique, par inhalation et ingestion.
Suite à un contact avec la peau, le fulminate de mercure peut aussi induire[8]
- une dermite avec éventuel érythème,
- un prurit,
- des réactions pustuleuses
- un ulcère de la peau
Après ignition ou explosion, il libère de la vapeur de mercure, également toxique, qui franchit facilement la barrière pulmonaire si cette vapeur est inhalée.
Notes et références
- Atomic weights of the elements 2007 sur www.chem.qmul.ac.uk. Masse molaire calculée d’après
- « difulminate de mercure » sur ESIS, consulté le 20 février 2009
- règlement CE N° 1272/2008 (16 décembre 2008) Numéro index dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du
- règlement CE N° 1272/2008 (16 décembre 2008) Numéro index dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du
- Zeitschrift für anorganische und allgemeine Chemie Vol 633 ; pages1417 à 1422 ; Doi:10.1002/zaac.200700176 W. Beck, J. Evers, M. Göbel, G. Oehlinger et TM Klapötke ; The Crystal and Molecular Structure du fulminate de mercure (Knallquecksilber) ; 2007 : journal :
- (en) Edward Charles Howard, « On a New Fulminating Mercury », dans Philosophical Transactions of the Royal Society, Londres, vol. 90, 1800, p. 204-238 [lien DOI]
- Fiche toxicologique 55 de l'INRS : mercure et ses composés minéraux, INRS, 1997
- Toxicologie du mercure ; Fiche formation, Médecine du travail-54 (Word, 18 pages) <
Voir aussi
Articles connexes
- Explosif primaire
- Explosif
- Mercure
- Fulminates
- Toxicité des munitions
- Toxicologie
- Écotoxicologie
- mercure fulminant
- acétylure de mercure (carbure de mercure)
Liens externes
- Mercury and compounds Fact Sheet sur le site du National Pollutant Inventory
- (en) « 300 years after discovery, structure of mercury fulminate finally determined », dans physorg.com, 24 août 2007 [texte intégral]
Catégories :- Composé du mercure
- Produit chimique toxique
- Produit chimique explosif
- Produit chimique dangereux pour l'environnement
- Composé organo-mercuriel
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