François-Joseph Gamon

François-Joseph Gamon

François-Joseph Gamon, né à Antraigues-sur-Volane le 6 avril 1767 et mort dans la même ville le 1er novembre 1832, était un homme politique français.

Sommaire

Biographie

Jeunesse et formation

Issu d'une famille protestante originaire de Savoie, François-Joseph Gamon est le fils de Joseph Gamon et d'Anne Bosc. Il fait ses études de droit à Toulouse, puis devient avocat dans cette même ville. Il y acquiert une certaine notoriété grâce à de flamboyants plaidoyers.

Carrière politique

Engagé en faveur des idées révolutionnaires, Gamon est élu en 1791 à la Législative suppléant du député élu Valadier, pour le département de l'Ardèche. Après la démission de Valadier, non acceptant, Gamon le remplace à l'Assemblée à partir du 3 janvier 1792. Son action y est très discrète, et il semble se ranger du côté des députés du centre modéré.

Malgré cette inertie, il est réélu le 5 septembre 1792 à la Convention nationale avec 319 voix sur 392 votants. Gamon se range cette fois-ci clairement du côté des Girondins. Au procès de Louis XVI, il demande que l'accusé soit entendu avant la promulgation du décret d'accusation à son égard, et vote pour la mort avec sursis.

Il est l'un des députés les plus hostiles aux Montagnards et aux extrémistes de la Commune de Paris. Le 10 mars 1793, il monte à la tribune de la Convention pour dénoncer les complots organisés contre la Gironde et reproche aux Montagnards de faire remplir les tribunes de l'Assemblée par leurs partisans. Il s'attire ainsi la haine de Marat.

Épargné dans un premier temps par les journées du 31 mai et du 2 juin 1793, il combat avec véhémence ce coup de force de la Montagne en signant une pétition de protestation avec 75 députés girondins. Il est bientôt décrété d'accusation par la Convention. Toutefois, il échappe à la proscription qui frappe ses collègues pétitionnaires d'une manière rocambolesque. À l'instant où le décret d'arrestation le frappant va être voté, il quitte la séance de la Convention prétextant un "besoin naturel" à satisfaire et s'enfuit ainsi de Paris pour gagner la Suisse. Il reste dix-huit mois en pays helvétique, et en profite pour se marier.

Après le 9 thermidor, Gamon est rappelé à la Convention. Il se rallie alors à la politique de réaction de la majorité. Il demande ainsi la restitution des biens des condamnés et réclame un châtiment sévère pour les responsables de l'insurrection de prairial an III. Il entre peu après au comité de salut public, le 5 juin 1795, comme chargé des fournitures en armes et en poudres. Il y est aussi un des représentants du courant le plus conservateur. Il est même suspecté de royalisme après que son nom a été découvert dans les papiers d'un agent du comte de Provence nommé Lemaître. Il parvient à se justifier, mais il semble bien avoir été à la solde de Provence dès cette époque.

Sous le Directoire, Gamon est réélu au Conseil des Cinq-Cents, où il siège jusqu'en l'an VI aux côtés des modérés malgré des accointances avec les royalistes. D'après Georges Lefebvre, Gamon aurait à cette époque touché de l'argent du gouvernement britannique et aurait été en contact avec l'agent royaliste le comte d'Antraigues[1].

Fonctions sous Napoléon

Gamon occupe ensuite les fonctions de membre du tribunal de cassation, puis de juge à la cour d'appel de Nîmes après le 18 brumaire.

En 1804, il reçoit la Légion d'honneur et devient président de la cour criminelle de l'Ardèche. Deux ans plus tard, il conduit une délégation de son département pour féliciter Napoléon Ier. Ce dernier le nomme conseiller général de l'Ardèche en 1808, puis président à la Cour de Nîmes en 1813.

Renvoyé par la Première Restauration, il retrouve ses fonctions avec les Cent-Jours. Le 11 mai 1815, l'arrondissement de Privas l'élit à la Chambre des représentants par 32 voix sur 44 votants. Au cours de la session de cette Assemblée, il ne prend la parole qu'à une reprise, après la bataille de Waterloo. Il propose de rétablir la Constitution de 1791, sans préciser toutefois qui prendrait alors la Couronne de France. Dans son esprit, il s'agit des Bourbons. Ce discours fait une assez grande impression sur les députés, mais n'aura aucune incidence sur la suite des évènements.

Fin de vie

De nouveau démis de ses fonctions avec le retour sur le trône des Bourbons, qu'il a pourtant servi à de nombreuses reprises depuis la Convention, Gamon se retire d'abord dans sa ville natale avant d'être frappé par la loi de 1816 bannissant les régicides du royaume. Il se réfugie en Suisse, mais parvient à rentrer en France dès 1819 grâce à la protection de son ami Boissy d'Anglas.

Il meurt totalement oublié en 1832, à 65 ans.

Sources

  • Georges Lefebvre, La France sous le Directoire (1795-1799), Paris, Editions sociales, 1977

Notes et références

  1. Lefebvre p.258

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