Francois Perol

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François Pérol

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François Pérol, né le 6 novembre 1963 au Creusot, est un haut fonctionnaire et un banquier français.

Sommaire

Biographie

Origines et formation

Fils d'un pneumologue de l'Hôtel-Dieu du Creusot, François Pérol rompt la tradition familiale ne choisissant pas, au contraire du reste de sa fratrie, des études médicales[1].

Diplômé de HEC et de l'IEP Paris, il est ancien élève de l'École nationale d'administration (promotion Jean-Monnet) dont il sort major en 1990, ce qui lui a permis d'intégrer l'Inspection générale des finances[1].

Débuts de haut fonctionnaire

En 1994, il est nommé rapporteur puis secrétaire général adjoint du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri). Chef du bureau des marchés financiers à la direction du Trésor, de 1996 à 1999, puis secrétaire général du Club de Paris, il est promu, en 2001, sous-directeur du financement et du développement des entreprises au Trésor.

En 2002, il devient directeur adjoint du cabinet de Francis Mer, puis de Nicolas Sarkozy, au Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie. Il s’occupe en particulier des sauvetages d'Alcatel, de Bull, de France Telecom (jouant un rôle certain dans le refus à cette dernière, contre l'avis de la direction du Trésor, d'une augmentation du capital de la part de l'État et dans le départ de son PDG, Michel Bon) et de la recapitalisation d'Alstom, négociée avec la Commission européenne. Il suit également la naissance de Sanofi-Aventis, négocie pour le gouvernement français avec la justice américaine pour la conclusion de l'affaire Executive Life[2], et organise la cession d'Ixis par la Caisse des dépôts et consignations aux Caisses d'Epargne[3].

Marqué par sa collaboration avec Nicolas Sarkozy à Bercy, il s'inscrit à l'UMP en 2004[2].

De 2005 à 2007, il est associé-gérant de la banque Rothschild & Cie. À ce titre, il conseille Philippe Dupont, PDG des Banques populaires dans la création de Natixis. Filiale commune du groupe mutualiste et des Caisses d'épargne, cette banque d'investissement qui annonce la réunion à terme des deux groupes, entraînera dans la tourmente ses deux maisons mères en 2008[4].

Il a participé à la 56e édition du Groupe Bilderberg qui s’est déroulée du 5 au 8 juin 2008 dans un hôtel de luxe à Chantilly, dans l’État de Virginie.[5]

Secrétaire général adjoint de la présidence de la République

En mai 2007, il est nommé secrétaire général adjoint de la présidence de la République française, où il devient le « grand architecte du programme économique de Nicolas Sarkozy », accueillant dans son bureau les grands patrons français[1].

Spécialiste des montages financiers et industriels, il travaille à ce poste, à la simplification de l'organigramme d'EADS, dessine le processus de fusion de Suez et GDF, s'opposant à l'avis d'Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, qui préférait une fusion entre GDF et EDF[2]. Il soutient le rachat de 20% de Thales par Dassault Aviation. Il gère également le dossier Areva, avec le retrait de Siemens, et la potentielle entrée de Bouygues et Alstom[3].

Dans l'affaire Clearstream 2, il est accusé par l'informaticien Imad Lahoud de lui avoir organisé une rencontre avec Nicolas Sarkozy, ce qu'il dément[1].

Président de la Banque populaire et de la Caisse d'épargne

Il est également en charge de la finalisation de fusion orchestrée sur fond de crise financière par l'Élysée entre les Caisses d'Épargne et Banques Populaires[3],[6], alors que l'État devrait y injecter 4 à 5 milliards d’euros et prendre environ 20 % du capital du nouveau groupe[7].

Les rumeurs qui précèdent son arrivée à la direction du nouveau groupe bancaire, engendrent fin février 2009 des suspicions de pantouflage du fait de son intervention dans cette fusion[8], élus de gauche et du centre, parmi lesquels Benoît Hamon, François Bayrou et Jean Arthuis, dénonçant le manque de déontologie et l'illégalité d'une telle décision, alors que d'autres, parmi lesquels les socialistes Jean-Louis Bianco et Michel Charasse la saluent[7]. Nicolas Sarkozy, président de la République, annonce que la commission de déontologie de la fonction publique a été consultée et qu'elle s'est prononcée favorablement alors qu'elle n'a pas été saisie, ce qui amplifie les réactions[8] et les doutes sur la légalité de la nomination[9]. La commission a alors « envisagé une démission collective »[10], mais seuls les deux membres représentants la Cour des comptes rendent leur mandat[11]. Suivent l'audition de François Pérol par les députés, et deux plaintes d'associations pour « prise illégale d'intérêts »[12],[13] qui aboutissent, le 1er septembre 2009, à un classement sans suite, le parquet estimant qu'« un conseiller de l'Élysée, fût-il secrétaire général adjoint, n'a pas de délégation de pouvoir distincte des fonctions présidentielles et donc n'a pas le contrôle de la signature ni de la surveillance d'opérations au sens de la prise illégale d'intérêt »[14]. Une procédure de justice est engagée, contre MediaPart, journal qui a révélé quelques faits sur le sujet[15].

Les 24 et 26 février 2009, la Caisse d'Épargne et la Banque Populaire « approuv[ent] les principes du rapprochement des deux organes centraux, devant conduire à la naissance du deuxième groupe bancaire français »[16], et entérinent le 26 février l'arrivée de François Pérol à leur tête, celui-ci quittant le jour même ses fonctions à l'Élysée[17].

Il prend ses fonctions le 2 mars[18], et devient président du conseil de surveillance de Natixis le 6 mars 2009. Sa rémunération totale à la tête des deux groupe sera de 550 000 Euros par an, sans bonus en 2009[19].

Il prend le 1er septembre 2009, la vice-présidence de la Fédération bancaire française.

Liens internes

Notes et références

  1. a , b , c  et d Gérard Davet, « François Pérol, aux manettes », Le Monde, 14 novembre 2008
  2. a , b  et c Odile Benyahia-Kouider, « Double : François Pérol, secrétaire général adjoint de l'Elysée », Challenges, 17 janvier 2008
  3. a , b  et c Thierry Philippon et Odile Benyahia-Kouider, « François Pérol, banquier et rétro-pantoufleur » dans le Nouvel Observateur no 2312, du 26 février 2009.
  4. « François Pérol, l'homme qui avait oeuvré à la création de Natixis », 20 minutes, 26 février 2009
  5. [1] Secrets bien gardés à Bilderberg par Eric Chol, dans l'express du 19/06/2008
  6. Bertille Bayart, « L'ultimatum de l'Élysée aux Caisses d'épargne et aux Banques populaires », Le Figaro, 14 février 2009
  7. a  et b Patrick Bonazza, « Le grand banquier du président », Le Point no 1902, 26 février 2009
  8. a  et b Grégoire Biseau, « Pantouflage de Pérol : le gros mensonge de Sarkozy », Libération, 24 février 2009
  9. « Natixis : Les fabuleux honoraires de François Pérol », MédiaPart, 15 mars 2000
  10. Pérol : la Commission de déontologie a envisagé de démissionner
  11. Commission de déontologie : deux membres ont démissionné fin avril
  12. « La police chargée d'enquêter sur la nomination de François Pérol », AFP, 1er avril 2009
  13. http://www.lepoint.fr/actualites-economie/2009-04-09/caisse-d-epargne-banque-populaire-francois-perol-auditionne-comme-temoin-par-la-brigade-financiere/916/0/333876
  14. « L'enquête judiciaire visant François Pérol classée sans suite », LeMonde.fr (avec AFP), 1er septembre 2009.
  15. http://www.mediapart.fr/journal/france/040509/mediapart-devant-le-tribunal-ou-la-liberte-d-informer-en-proces
  16. Communiqué de presse des deux groupes du 26/02/2009.
  17. Arrêté du 26 février 2009 portant cessation de fonctions à la présidence de la République
  18. Claire Gatinois et Anne Michel, « Malgré la polémique, François Pérol mènera la fusion Banques populaires-Ecureuil », Le Monde du 28 février 2009]
  19. http://www.lepoint.fr/actualites-economie/550-000-euros-bruts-annuels-pour-francois-perol-mais-pas-de-bonus/916/0 /328880
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