Francois-Thomas Germain

Francois-Thomas Germain

François-Thomas Germain

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Germain (homonymie).

François-Thomas Germain, en 1726 et mort en 1791, est un orfèvre français spécialisé dans le travail de largent.

Si François-Thomas Germain est presque aussi célèbre que son père, Thomas Germain, lartiste « à la main divine »[1], il doit sa notoriété moins à ses œuvres quà la plus formidable des faillites qui étonnèrent le XVIIIe siècle.

La fortune avait cependant paru lui sourire à son entrée dans la vie. Fils de lorfèvre ordinaire du roi, François-Thomas fut baptisé le 18 avril 1726 et, dès son enfance, il put voir les grands travaux qui sexécutaient dans latelier du Louvre. Voulant, avant que de lui mettre les outils à la main, le jeune François-Thomas apprenne à dessiner, son père lenvoya à lAcadémie royale de peinture : un document administratif publié par les Archives de lArt français (I. 256), révèle que le résultat ne fut pas a la hauteur de cette louable intention. Le jeune Germain ne fut pas un très brillant écolier : il naurait pas « gagné une seule petite médaille pendant plusieurs années quil a suivi les leçons de lAcadémie. »

Ces débuts assez médiocres ne paraissent pas avoir nui à lavenir de François-Thomas Germain, qui fut désigné comme sculpteur orfèvre du roi dans le brevet du 1er mars 1748 qui lui attribue un logement au Louvre. Quelques mois après, la mort de son père le mit en possession dun capital que son ambition considérait comme mesquin mais également dun trésor dont il ne pouvait méconnaître la grande valeur, à savoir la collection des dessins et des modèles de Thomas Germain.

Pendant toute sa vie, François-Thomas utilisa le fonds inépuisable de modèles que lui avait laissé son père, ce qui explique pourquoi on rencontre de lui des œuvres qui, exécutées à la fin du règne de Jeanne de Pompadour, sont encore dans le style de 1730. François-Thomas adopta aussi le poinçon de son père, la toison quon voit figurer sur sa marque individuelle avec les lettres F. T. G.

François-Thomas soccupa dabord de terminer les pièces que son père Thomas, avait laissées inachevées. Le duc de Luynes rapporte dans ses Memoires quau mois doctobre 1751, Germain fit voir au roi à Fontainebleau un calice dor quil venait « de finir pour lélecteur de Cologne. Il avait été commencé par feu son père. Cest un ouvrage fort cher, qui fait honneur à lun et à lautre. »

François-Thomas Germain sembla dabord vouloir rester digne du grand nom quil portait. A la même époque, associé à Jacques Roettiers, il fut reçut, en qualité dorfèvre ordinaire du roi, le 3 mars 1751, la mission de fondre un certain nombre de pièces dargenterie et de vaisselle hors dusage, parmi lesquelles des groupes et des statuettes, véritables œuvres dart. En se débarrassant de ce legs du passé, Louis XV suivait lexemple que lui avaient donné ses prédécesseurs en mettant sa maison à la mode.

Le premier travail important de François-Thomas Germain parait être le service de table quil exécuta en 1752 pour le nabab de Golconde. En même temps, le roi de Portugal, se souvenant de ladmiration quil avait professée pour le vieux Thomas Germain, commanda à son fils de grands travaux. Le duc de Luynes, toujours bien informé des menus événements de la cour, a raconté que le 17 mai 1752, François-Thomas Germain montra au roi et à la reine un coquemar et une cuvette dargent quil venait de faire pour lapothicairerie du roi de Portugal ; il ajoute que le coquemar était décoré dune figure dEsculape : un coq et une cigogne ornaient les bords du bassin.

Un travail de François-Thomas Germain est resté. En 1884, une paire de flambeaux, à la fois élégants et sérieux, portant avec sa marque le sigle correspondant à 1758 fut mise en vente. Le haut du panache est orné dondes et de guirlandes avec, au pied, de belles agrafes. Ces deux pièces, la fonte et la ciselure sont incontestablement dues à François-Thomas et à ses collaborateurs, mais, lincertitude est de mise en ce qui concerne la composition. Dans un mémoire justificatif quil a laissé et dont les Archives de lArt français ont publié un fragment, lartiste, défendant sa cause, assure quil est constamment à la tête de son atelier et que rien ne sexécute chez lui que daprès ses dessins. Néanmoins, il sest beaucoup servi des modèles quil avait trouvés dans la succession de son père et, lorsque vers la fin du règne de la Pompadour, le goût commença à changer, François-Thomas, désireux de suivre le courant nouveau, demanda des types à des artistes de la jeune école. Au Salon de 1761, Falconet exposa deux groupes de femmes en plâtre, selon le catalogue, des « chandeliers pour être exécutés en argent. » Diderot, moins discret, écrit dans ses Salons que ces modèles étaient destinés à François-Thomas Germain. Il existe, en outre, dans le livre consacré aux Caffieri, par Jules Guiffrey, le contrat passé le 8 juillet 1765 au sujet de la fameuse toilette de la princesse des Asturies. Germain est loin de jouer dans lopération un rôle capital : il sassocie pour lexécution à Chancelier, orfèvre privilégié du roi, mais la direction de lentreprise reste confiée à Philippe Caffieri « qui a inventé les dessins. » François-Thomas parait donc souvent avoir eu besoin de limagination des autres.

Germain, protégé par la grande renommée de son père dont il paraissait être le continuateur, faisait toutefois des affaires avec toute lEurope. Il avait organisé ses ateliers comme une vaste usine, et dépensant follement largent quil gagnait, il inquiétait ses amis par le luxe de sa maison. On lui reprochait davoir, dans Paris, des amours coûteuses. De , une situation financière fort empêchée. Un jour vint François-Thomas saperçut quil devait près de 2 400 000 livres. Il ne put tenir les engagements quil avait souscrits et, en 1765, il était en faillite. Pour un artiste attaché au service du roi, la difficulté était grave. Le directeur des Bâtiments sen émut : le 14 août, Germain fut dépossédé du logement quil occupait au Louvre, et ce logement, qui avait été celui de son père et de son grand-père, fut concédé le 8 septembre au joaillier Jacqmin, lami de Boucher. Germain perdit en même temps, comme le prouve le bas du contrat passé pour lexécution de la toilette de la princesse des Asturies, le titre envié dorfèvre ordinaire du roi, pour rentrer dans la foule : lartiste disqualifié ne fut plus, dès lors, quun « marchand orphèvre. »

Dès ce jour, un certain silence se fit autour du nom de François-Thomas Germain : il a pu travailler encore, mais pour une clientèle médiocre et sans intéresser les journalistes. Après la mort de Louis XV, lorfèvre déchu rompit le silence. Profitant dun changement de règne et simaginant que tout était oublié, Germain, qui demeurait alors chez son confrère Dapché, rue de la Vannerie, demanda, en 1776, à être réintégré dans son logement du Louvre. Le ministre lui fit répondre que la maison du roi ne pouvait être « lasile dun banqueroutier », et lon ne parla plus de François-Thomas Germain, qui mourut dans lobscurité.

Notes

  1. Voltaire.

Bibliographie

  • Germain Bapst, Études sur lorfèvrerie française au XVIIIe siècle ; les Germain, orfèvres-sculpteurs du roy, Paris, J. Rouam et cie. 1887 ; 1889.

Source

  • Eugène-Oscar Lami, Dictionnaire encyclopédique et biographique de lindustrie et des artst5, Paris, Librairie des dictionnaires, 1885, p. 467-9.

Lien externe

  • Portail du XVIIIe siècle Portail du XVIIIe siècle
  • Portail de l’histoire de l’art Portail de lhistoire de lart
Ce document provient de « Fran%C3%A7ois-Thomas Germain ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Francois-Thomas Germain de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем написать реферат

Regardez d'autres dictionnaires:

  • François-Thomas Germain — (1726 1791), the son of Thomas Germain, was a French silversmith who was often commissioned by royalty. In 1765 Germain broke guild regulations by working with financiers to receive some debts owed to him, as he was only allowed to enter into… …   Wikipedia

  • François-Thomas Germain — Pour les articles homonymes, voir Germain (homonymie). François Thomas Germain, né en 1726 et mort en 1791, est un orfèvre français spécialisé dans le travail de l’argent. Si François Thomas Germain est presque aussi célèbre que son père, Thomas… …   Wikipédia en Français

  • Thomas Germain — (1673 14 August 1748) was the pre eminent Parisian silversmith of the Rococo.The son of a Paris silversmith Pierre Germain (none of whose work survives) he did not at first train in the family workshop, but began as a painter, spending the years… …   Wikipedia

  • Thomas Germain — Pour les articles homonymes, voir Germain (homonymie). Thomas Germain, né à Paris le 15 août 1673 et mort le 14 août 1748, est un orfèvre et architecte français. Sommaire 1 …   Wikipédia en Français

  • Germain, François-Thomas — ▪ French silversmith born 1726, Paris, France died Jan. 24, 1791, Paris  last of the distinguished Germain family of Parisian silversmiths. He took over the family workshop on the death of his father, Thomas Germain (Germain, Thomas) (q.v.), in… …   Universalium

  • GERMAIN (T.) — GERMAIN THOMAS (1673 1748) Fils d’un orfèvre du roi, Pierre Germain (1647 1684), Thomas doit aux leçons des peintres Boullongne et à la protection de Louvois une formation très complète. En 1688, il est en effet envoyé à Rome où il étudie… …   Encyclopédie Universelle

  • Germain (homonymie) — Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Pour les articles homonymes, voir Peuples germaniques et Saint Germain. Germain est un nom propre, un nom commun ou un adjectif qui peut désigner  …   Wikipédia en Français

  • Germain —   [ʒɛr mɛ̃],    1) Pierre II, genannt Le Romain [lərɔ mɛ̃], französischer Silberschmied, * 1720, ✝ 1783; verbrachte seine Jugend in Rom, ausgebildet bei 3), jedoch nicht mit diesem verwandt. Von großer Bedeutung war sein Vorlagenbuch für… …   Universal-Lexikon

  • Francois Ier de France — François Ier de France Pour les articles homonymes, voir François Ier (homonymie). François Ier …   Wikipédia en Français

  • François Ier De France — Pour les articles homonymes, voir François Ier (homonymie). François Ier …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/651711 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”