- Thomas Germain
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Thomas Germain, né à Paris le 15 août 1673 et mort le 14 août 1748, est un orfèvre et architecte français.
Sommaire
Biographie
Thomas Germain ayant perdu son père, le célèbre orfèvre, Pierre Germain, fut envoyé, à l’âge de 11 ans, par le ministre Louvois, en Italie.
Après la mort de son protecteur en 1691, Germain fut obligé par la nécessité de se mettre en apprentissage chez un habile orfèvre de Rome. II exigea et obtint de son maître qu’on lui laisserait chaque jour quelques heures de temps pour dessiner ; son empressement à profiter de ces précieux moments le mit bientôt en état de donner de brillantes preuves des progrès qu’il avait faits dans cet art.
Quelques dessins présentés par Germain dans un concours qui se faisait à Rome pour la chapelle des Jésuites, furent trouvés si finis et si achevés et d’une si noble composition, qu’ils furent préférés à un grand nombre d’autres dessins dus aux plus habiles artistes.
Un saint Ignace en argent, plus grand que nature, divers morceaux d’orfèvrerie et de sculpture réalisés par Germain pour les Jésuites, l’occupèrent pendant six années. La capacité de Germain se signala encore dans plusieurs grands bassins ornés de bas-reliefs, de médaillons et de trophées destinés à représenter une partie de l’histoire de la vie du grand-duc de Toscane Cosme III. Considérés comme des chefs-d’œuvre de l’art, ces divers morceaux furent exposés dans le palais de Florence.
Germain travaillait depuis déjà près de treize ans à Rome, avec la réputation d’un des plus habiles artistes de son siècle, lorsque invité par les pressantes instances de sa mère qui le rappelait auprès d’elle, il se détermina enfin à revenir en France ; mais retenu dans plusieurs villes, où le bruit de sa réputation l’avait précédé, son retour à Paris fut encore différé de trois ans.
À Livourne, une église fut bâtie sur ses dessins et sous sa conduite. Après avoir réalisé à Marseille, à Lyon et dans plusieurs autres grandes villes quelques ouvrages, il revint enfin à Paris, en 1706. Les travaux qu’il fit pour Louis XIV et pour le Régent augmentèrent sa réputation, et il n’y eut aucune cour de l’Europe qui ne recherche avec empressement les ouvrages de cet artiste. À partir de là jusqu’à la fin de sa vie, Germain employa son temps à reconstituer l’argenterie de Louis XV et de la famille royale française.
Les inventaires montrent que, chaque mois, Germain a fourni, des assiettes et des plats en or, des chandeliers en argent, etc. À la naissance de chaque prince ou princesse, il exécutait le hochet de l’enfant. Mais Germain ne travaillait exclusivement pour Louis XV. Il exécuta également plusieurs toilettes et services : en 1723, il produisit celle du roi de Portugal ; en 1725 il fit celle de la Reine ; en 1727, celle de la princesse du Brésil ; en 1728, celle de la reine d’Espagne ; en 1732, celle du roi des Deux-Siciles ; en 1733, celle de la reine avec un nécessaire accompagné de deux cadenas et de deux couverts d’or.
Comme architecte, il donna un projet pour la reconstruction de l'église Saint-Louis-du-Louvre à Paris, qui s'était écroulée le 15 octobre 1739. Ce projet fut exécuté entre 1740 et 1745 par les entrepreneurs Bonneau et Convers. Selon Fiske Kimball, l'édifice « offrait une seule nef d'un rythme spatial subtil, avec une façade convexe et des ailes concaves rappelant de loin Sainte-Croix-de-Jérusalem à Rome. »[1] Pour le remercier des « peines qu'il avait prises pour dessiner les plans, profils, élévations et ornements de leur église, reconstruite sous sa direction et dont il a été le seul architecte »[2], les chanoines concédèrent à Thomas Germain une chapelle, un caveau et une tribune dans l'église aussi longtemps qu'un Germain serait logé au Louvre.
En 1742, le gouvernement le chargea de travailler aux magnifiques présents se composant d’une table d’argent, de douze soucoupes, d’une cuvette et de divers vases que S. M. T. C. envoya au Grand Seigneur. En 1744 et 1745, la cour de Portugal lui fit faire différents ouvrages dont les plus considérables étaient six couronnes d’or, sept grands chandeliers de vermeil, une grande croix de vermeil pesant 1 200 marcs.
À l’annonce de sa mort à Lisbonne, le roi du Portugal ordonna, témoignage de l’estime que ce roi faisait de la capacité de Germain, qu’on lui fasse un service solennel auquel il voulut que tous les artistes de la ville assistent. Le roi de France, quant à lui, ordonna un requiem.
D’Anne-Denise Gauchelet, qu’il avait épousée le 20 janvier 1720, Germain eut plusieurs enfants, dont un fils, François-Thomas Germain, qui reprit la profession de son père et fut également un dès plus fameux orfèvres de son temps.
Une terrine exécutée par Thomas Germain en 1733 déteint le record mondial pour une pièce d'orfèvrerie, en atteignant le prix de 10.287.500 $ (hors frais) [3]
Notes et références
- Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle : Dictionnaire biographique et critique, Paris, Éditions Mengès, 1995, 494 p. (ISBN 2-8562-0370-1), p. 235. Cet auteur observe que ces deux églises baroques sont exactement contemporaines mais que Germain avait dans sa bibliothèque Les Églises de Rome de Falda. cité par
- cité par Michel Gallet, op. cit., p. 235
- Vente Sotheby's New York, 13 novembre 1996
Sources
- Louis Étienne Dussieux, Les Artistes français à l’étranger, Paris, Baudry, 1856, p. 278-9.
- Eugène-Oscar Lami, Dictionnaire encyclopédique et biographique de l’industrie et des arts, t. 5, Paris, Librairie des dictionnaires, 1885, p. 465-7.
Voir aussi
Bibliographie
- Germain Bapst, Études sur l’orfèvrerie française au XVIIIe siècle ; les Germain, orfèvres-sculpteurs du roy, Paris, J. Rouam et cie, 1887 ; 1889.
Lien externe
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