Fort de Vaux

Fort de Vaux
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Fort de Vaux
Vue extérieure du fort de Vaux
Description
Type d'ouvrage Fort
Dates de construction
Ceinture fortifiée Verdun
Utilisation
Utilisation actuelle
Propriété actuelle
Garnison
Armement de rempart
Armement de flanquement
Organe cuirassé
Modernisation béton spécial
Programme 1900
Dates de restructuration
Tourelles
Casemate de Bourges
Observatoire
Garnison
Programme complémentaire 1908
Coordonnées 49° 12′ 00″ N 5° 28′ 12″ E / 49.1999, 5.4699749° 12′ 00″ Nord
       5° 28′ 12″ Est
/ 49.1999, 5.46997
  

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Fort de Vaux

Situé à Vaux-devant-Damloup, près de Verdun, dans la Meuse, le fort de Vaux fut construit de 1881 à 1884 dans le cadre du Système Séré de Rivières et renforcé en 1888. Le fort est désarmé en 1915 par un décret qui dégarnit aussi le fort de Douaumont.

Vaux est le symbole du poilu poussant son sens du devoir jusqu'à l'ultime sacrifice. Il est défendu par une petite garnison dirigée par le commandant Raynal. C'est un ouvrage sans armement dont la tourelle de 75 mm avait explosé dès février 1916 suite au minage des forts (un obus allemand tombant près de la tourelle mit le feu aux mèches des charges de démolitions). Du 2 au 7 juin 1916, grâce à l'héroïsme du commandant Raynal, le fort résiste à la 50e division allemande. Après de très durs combats, il est débordé au Nord-Ouest et les Allemands coiffent les superstructures.

Le 6 mars 1916, les Allemands attaquent le fort ; le village tombe le 2 avril, mais le fort résiste.

Sommaire

L’attaque du fort de Vaux

L'infirmerie du fort

Dispositions de l’armée allemande

Fin mai 1916, les Allemands contiennent et écrasent la contre-attaque française sur la rive droite de la Meuse, tandis que sur la rive gauche leur propre offensive progresse : ils sont enfin parvenus à prendre le contrôle de la cote 304 et du Mort-Homme.

L'opération suivante doit leur permettre d'atteindre les positions d'où ils pourront lancer l'assaut final sur la ville de Verdun elle-même : les objectifs sont la ferme de Thiaumont, Fleury et les forts de Souville et de Vaux.

Cinq divisions provenant du 1er corps bavarois et des 10e corps de réserve et 15e corps de réserve sont désignées pour mener l'offensive, qui débute le 1er juin. L'attaque de Vaux a été planifiée pour le quatrième jour de l'offensive, mais le 15e corps de réserve ayant atteint tous ses objectifs dès le 1er juin, l'assaut sur le front démarre dès le lendemain, 2 juin.

Le fort de Vaux au début de la bataille

Le fort de Vaux est plus petit que celui de Douaumont. Il a été construit entre 1881 et 1884 et son toit a été renforcé par une carapace de béton de 2,5 m d'épaisseur en 1888. Entre 1904 et 1906, le fort a été modernisé et une tourelle armée de canons de 75 mm a été installée. Lorsque le 24 février, l'ordre a été donné de se préparer à l'évacuation de la rive droite de la Meuse, des charges de démolition ont été armées (car placées depuis 1915) afin de pouvoir faire sauter l'ouvrage à tout moment. Mais deux jours plus tard, un obus de 420 mm a pénétré dans le fort et détruit la pièce où étaient entreposés les détonateurs. Un autre obus a frappé la tourelle de 75 mm, toujours garnie de ses charges de démolition, provoquant une énorme explosion qui prive Vaux des ses derniers canons ; ses quatre autres canons de 75 mm, répartis dans deux casemates de Bourges, ont été retirés en 1915 ; la garnison les a remplacés par des mitrailleuses.

La chambre du commandant Raynal

Le fort de Vaux est commandé par le commandant Raynal, de 49 ans, qui a commencé la guerre à la tête du 7e régiment de tirailleurs algériens. Il a été blessé à l'épaule par une balle de mitrailleuse en septembre 1914, puis grièvement blessé en décembre lorsque son poste de commandement a été touché de plein fouet par un obus. Après dix mois d'hospitalisation, Raynal est revenu sur le front le 1er octobre 1915, pour être à nouveau blessé à la jambe par un shrapnel quelques jours plus tard, ce qui lui valut d'être promu officier de la Légion d'honneur. Encore convalescent au début de 1916, il ne marche qu'avec difficulté et la guerre semble terminée pour lui. C'est alors que le ministre de la Guerre annonce que les officiers qui ne peuvent pas servir en première ligne du fait de leurs blessures peuvent être nommés au commandement de forteresses. S'étant porté volontaire, Raynal demande à servir à Verdun, où les Allemands viennent de lancer leur offensive.

Raynal prend son poste le 24 mai 1916 ; à ce moment, les fantassins français s'accrochent à une ligne de tranchées situées devant le fort de Vaux, mais uniquement pour éviter un assaut surprise de nuit, car de jour la position est intenable. Le fort lui-même est tenu par la 6e compagnie du génie, soit 250 hommes. À cette garnison s'ajoutent cependant un certain nombre de soldats des 101e et 142e régiment qui se sont réfugiés dans le fort lorsque l'offensive allemande les a chassés de leurs positions. C'est également le cas de la 53e compagnie de mitrailleuses, que Raynal conserve dans le fort, avec l'accord de son commandant.

Lorsque Vaux est finalement encerclé, le 2 juin, Raynal a avec lui plus de 500 hommes, quatre pigeons voyageurs, et un cocker répondant au nom de "Quiqui", qui appartient à un des sapeurs. Il n'y a pas beaucoup de vivres, mais l'approvisionnement en eau est en principe assuré grâce à une citerne de 5 000 litres.

L’attaque allemande

Reddition

Le 7 juin 1916 à 6 heures du matin, Raynal remet la reddition du fort de Vaux.

Attaqués depuis des jours aux lance-flammes, épuisés, blessés, assoiffés, ce sont de véritables fantômes à qui les Allemands rendent les honneurs. Raynal et ses hommes partent en captivité. Le commandant est conduit au QG du Kronprinz, où on le complimente pour sa vaillante résistance. Le Kronprinz, n'ayant pu faire retrouver le sabre du commandant Raynal, (qu'il ne pouvait avoir rendu lors de sa reddition: étant blessé, il l'avait simplement laissé chez lui, pour ne pas être gêné avec sa canne), lui remettra alors un poignard de pionnier allemand en signe de respect, et ensuite il lui remet un sabre[1].

Le lendemain, le général Nivelle dilapide en pure perte la vie de ses hommes du 2e Zouaves et du Régiment d'Infanterie Colonial du Maroc dans une vaine tentative pour reprendre le fort alors que même son état-major, n'est cette fois pas d'accord. À peine les troupes ont-elles gagné leur position de départ, sous une pluie battante qui remplit d'eau les trous d'obus, qu'elles se retrouvent sous le feu roulant des obusiers de 210 mm, c'est le barrage préliminaire à l'attaque que la 50e division allemande s'apprête à lancer de son côté. Une poignée de soldats parvient à atteindre le fossé du fort et à jeter quelques grenades avant d'êtres fauchés par les mitrailleuses qui tirent depuis les superstructures du fort. Après dix jours de combats terribles, le 2e Zouaves est relevé le 17 juin après avoir perdu plus de 850 hommes dans cette attaque[2].

Le fort est repris le 2 novembre par les Français sans aucun combat. Une patrouille française en s'approchant du fort, constatera que celui-ci a été abandonné par les Allemands, la position étant intenable.

souvenir du commandant Raynal dans le fort de Vaux
galerie du fort de Vaux

Liste des tués et blessés du fort de Vaux

  • Yves Coquebert de Neuville, Capitaine , tué au fort de Vaux en 1916
  • Albert Charles Besson, aspirant à la 2e compagnie du 119e régiment d'Infanterie (matricule 6222 (active)), grièvement blessé le 26 décembre 1916 à Bezonvaux ;
  • Albert Besson, canonnier au tué à l'ennemi le 17 mars 1916 lors du combat de Verdun
  • Hébert Fernand Ernest Guibal, sous-Lieutenant au 158e Régiment d'Infanterie, tué à l'ennemi le 2 avril 1916 à Vaux
  • Albert Calixte Besson, 2e classe au 114e Bataillon de Chasseurs, tué à l'ennemi le 23 juin 1916 à Froide Terre devant Verdun
  • Pierre Marie Lepipec Soldat au Régiment dInfanterie Coloniale du Maroc tué le 8 juin au fort de Vaux
  • André Curan, caporal à la 11e compagnie du 53e Régiment d'Infanterie, tué à l'ennemi le 4 juin 1916 au fort de Vaux
  • Georges Gallion, né le 2 mai 1897 à Koné, Nouvelle Calédonie, soldat (matricule 7314) au 1er Régiment d'Infanterie Coloniale (du Maroc), tué au combat le 8 juin 1916, au Bois Constant, à l'âge de 19 ans, aucune sépulture n'a pu être retrouvée. Citation à la médaille Militaire (croix de guerre étoile de bronze, Médaille de Verdun) (à rapprocher de Pierre Marie Lepipec, ci-dessus)
  • Eugène Jean Arrachart, né le 22 décembre 1894 à Albert (Somme), Soldat au 305 ° régiment d'Infanterie, matricule 12544, classe 1914, tué à l'ennemi le 31 octobre 1916 au Fort de Vaux (Mémoire des hommes)
  • Marcel de Peindray d'Ambelle, né le 22 mai 1893 à La Plaine des Palmistes (Réunion) sergent au Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc, tué le 8 juin 1916 au fort de Vaux
  • Leu de Peindray d'Ambelle, né le 1er septembre 1891 à St Louis (Réunion) 2 ° classe au 41 ° Régiment d'Infanterie Coloniale, tué à l'ennemi le 1er août 1916 au bois de Chesnois, près du Fort de Vaux. Son corps n'a jamais été retrouvé.
  • Antonin Auguste Petit : né le 21 mars 1896 à Oris-en-Rattier (Isère), soldat au 2e Régiment de Marche de Zouaves, classe 1916, tué à l'ennemi le 12 juin 1916 au Fort de Vaux. Médaille Militaire, Croix de guerre avec étoile d'argent, Médaille de Verdun.

Source : Secrétariat Général pour l'Administration - Ministère de la Défense, fichier des morts pour la France de la guerre 1914-1918

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Notes et références

Le fort de Vaux http://www.fortiff.be/iff/index.php?page=v17

  1. Alphonse Louis François Raynal, Eugène Étienne - Journal du commandant Raynal: Le fort de Vaux edité en 1919 editeur albin michel
  2. JMO du 2e Zouaves du 6 au 17 juin 1916

La bataille des forts editions Heimdal par Bestetti philippe


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