Ahmed Sukarno

Ahmed Sukarno

Soekarno

Soekarno
Soekarno.jpg

Naissance 6 juin 1901
Surabaya, indonésie
Décès 21 juin 1970 (à 69 ans)
Jakarta, indonésie
Nationalité Indonésienne
Profession(s) Homme politique
Autres activités Président de la République d'Indonésie

Sukarno , né Koesno Sosrodihardjo[1] (6 juin 1901 – 21 juin 1970), est le premier président (1945-67) de la République d'Indonésie dont il a proclamé l'indépendance le 17 août 1945 avec Hatta, le premier vice-président.

Son père, Raden[2] Soekemi Sosrodihardjo, était maître d'école à Surabaya (Java oriental). Sa mère, Ida Ayu[3] Nyoman Rai, était originaire de Buleleng (nord de Bali).

Sukarno, dont le nom est orthographié Soekarno[4] en Indonésie, est appelé familièrement et affectueusement « Bung Karno » - frère, camarade Karno[5]- par les Indonésiens.

Soekarno est enterré non loin de la ville de Blitar dans la province de Java Est à 113 km au sud-ouest de Surabaya, la capitale de la province.



Sommaire

Biographie

Soekarno à son procès en 1930

Son enfance et sa formation

Fils d'un instituteur issu de la petite noblesse javanaise et d'une mère de l'aristocratie balinaise, la position sociale de ses parents lui permet d'entrer à l'école primaire – Europeesche Lagere School – et au lycée – Hoogere Burgerschool – pour Européens. Il entre à l'école d'ingénieur de Bandung dont il sort diplômé en 1926.

À Surabaya, Soekarno fait la connaissance de dirigeants politiques indigènes, dont H. O. S. Tjokroaminoto, dirigeant de l'organisation Sarekat Islam et aussi de Henk Sneevliet, un Hollandais qui fondera le Parti Social-Démocrate des Indes, futur Parti communiste indonésien – PKI. Avec d'autres étudiants ingénieurs, il fonde le Partai Nasional Indonesia, « Parti National Indonésien » – PNI.

Il est arrêté en 1929 puis libéré en 1931. Il est de nouveau arrêté en 1933 puis exilé à Bengkulu dans le sud de Sumatra.

Occupation japonaise

Maison où Sukarno fut kidnappé

Le 10 janvier 1942, les Japonais débarquent aux Indes néerlandaises.

Les troupes néerlandaises se rendent le 8 mars 1942.

Libéré par les Japonais, Soekarno décide de faire le jeu du nouvel occupant, persuadé de pouvoir en tirer parti. Il participe ainsi à la création du « Centre du Pouvoir Populaire » – Pusat Tenaga Rakyat – dont l'acronyme PUTERA signifie « fils, enfant » en 1943.

En mars 1945 alors que les Américains reprennent progressivement contrôle du Pacifique, les Japonais encouragent la création d'un « comité d'enquête pour le travail préparatoire à l'indépendance de l'Indonésie ». Au sein de ce comité, Soekarno insiste sur la nécessité d'un État religieusement neutre.

En juin, il prononce un discours dans lequel il expose sa doctrine sur les bases d'une Indonésie indépendante : « les cinq piliers » – Pancasila.

Le Japon signe la capitulation le 15 août.

La nuit suivante, des jeunes nationalistes enlèvent Soekarno et Hatta, un autre dirigeant nationaliste.

L'indépendance

Le 17 août 1945 au matin, Soekarno lit la proclamation de l'indépendance de l'Indonésie, dont il est nommé le premier président.

Suit une période de 4 années de conflit armé et diplomatique contre les néerlandais que les Indonésiens appellent Revolusi – « révolution indonésienne ».

Elle prendra fin avec le transfert formel de la souveraineté sur le territoire des Indes néerlandaises du Royaume des Pays-Bas à la République d'Indonésie le 27 décembre 1949.

En 1955, Soekarno accueille en Indonésie la conférence de Bandung qui fait de lui un des leaders du Tiers-Monde.

Politique Étrangère

Avec les Pays-Bas

Après l'indépendance (1949), les tensions arrivent très vite avec l'ancienne puissance coloniale après la proclamation d'une République des Moluques du Sud (1950) qui est rapidement écrasée (des milliers de Moluquois se réfugient au Pays-Bas).

En 1962, L'armée indonésienne envahit la Papouasie néerlandaise (seul territoire que les hollandais avaient pu maintenir des Indes néerlandaises).

Arrivée de Soeharto

Investiture de Soeharto

Le 1er octobre 1965 au matin un officier alors inconnu, le lieutenant-colonel Untung, commandant d’un bataillon de la garde présidentielle, annonce à la radio être à la tête d'un « conseil révolutionnaire », dénommé Mouvement du 30 Septembre - Gerakan September Tigapuluh ou G30S, qui a déjoué un complot contre le président Soekarno et arrêté six généraux. Un autre général, Soeharto, prend la tête de la répression et arrête les rebelles en moins de quarante-huit heures.

En mars 1966, alors qu'il est encore officiellement président, Soeharto le contraint à signer la Supersemar (acronyme de Surat Perintah Sebelas Maret, « ordonnance du 11 mars »), par laquelle il transfère formellement le pouvoir à Soeharto. Soeharto est ensuite élu président de la République le 21 mars 1966 par le Majelis Permusyawaratan Rakyat Sementara – MPRS – « Assemblée Délibérative Temporaire du Peuple ».

Notes

À son ouverture en 1985, le régime de Soeharto a baptisé l'aéroport international de Jakarta, « Soekarno-Hatta », en l'honneur des deux « proclamateurs de l'indépendance » : Soekarno et Hatta.

Sukarnopura fut le nom donné un temps à l'ancienne Hollandia (dans l'île de Nouvelle-Guinée), ville appelée maintenant Jayapura.

Le « pic Sukarno » (Puncak Sukarno) fut le nom donné un temps à la pyramide Carstensz (dans l'île de Nouvelle-Guinée), appellation rappelant celles du pic Lénine et du pic Staline ; c'est aujourd'hui le pic de la Victoire (Puncak Jaya).

Références

  1. Dans la tradition javanaise, une personne peut changer de nom, en particulier à la suite d'un événement faste ou néfaste. Sosrodihardjo était vraisemblablement le nom personnel de son grand-père, puisque même son père, Soekemi, le porte, alors que le nom de famille n'existe pas chez les Javanais
  2. Titre indiquant l'appartenance à la noblesse de robe javanaise, les priyayi
  3. Titre indiquant l'appartenance à la wangsa des brahmana, la plus élevée dans la stratification sociale balinaise
  4. La graphie néerlandaise oe (à prononcer « ou » et à ne pas transformer en un « e dans l'o ») a été remplacée par « u » dans la réforme orthographique indonésienne de 1947 (orthographe Soewandi) : la ville de Bandoeng est ainsi devenue Bandung. Cette réforme ne s'impose évidemment pas pour les noms propres, dont la graphie appartient à leurs porteurs. Ainsi les Indonésiens, comme ailleurs dans le monde, continuent d'écrire leur nom avec l'orthographe initiale. En dehors de l'Indonésie on écrit généralement Sukarno — le Petit Mourre se singularisant avec... Soukarno.
  5. On lui attribue parfois le prénom Ahmad. Une explication est qu'un jour, comme un journaliste occidental lui demandait son prénom, Soekarno répondit avec humour Ahmad. En réalité, comme beaucoup de Javanais, Soekarno n'avait qu'un nom. L'usage javanais veut qu'on ne prononce pas le préfixe sanscrit su- (qui est l'équivalent du eu- du grec ancien dans euphémisme, euphorie, etc.) en appellatif, sauf dans un contexte officiel et lorsque le nom est précédé d'un titre.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Cayrac-Blanchard, Françoise, Indonésie, l'armée et le pouvoir, L'Harmattan, 1991
  • Vittachi, Tarzie, La Chute de Sukarno, Gallimard (238 pages), 1967
  • Sukarno, An Autobiography as told to Cindy Adams, 1966
  • Portail de l’Indonésie Portail de l’Indonésie
Ce document provient de « Soekarno ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Ahmed Sukarno de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем написать курсовую

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Sukarno — Sukarno, Ahmed Sukarno, monte * * * (6 jun. 1901, Surabaya, Java, Indias Orientales Holandesas–21 jun. 1970, Yakarta, Indonesia). Primer presidente de Indonesia (1949–67). Hijo de un profesor de escuela javanés, sobresalió en lenguas, llegando a… …   Enciclopedia Universal

  • Sukarno — (izg. sukȃrno), Ahmed (1901 1970) DEFINICIJA indonezijski državnik, vođa pokreta za neovisnost zemlje i prvi predsjednik Indonezije (1949 1966); u međunarodnoj politici jedan od osnivača i predvodnika pokreta nesvrstanih …   Hrvatski jezični portal

  • Sukarno, Ahmed — ► (1901 70) Ingeniero y político nacionalista indonesio. En 1927 unió en el Partido Nacional indonesio a todas las organizaciones que pretendían la independencia de su país. Al terminar la Segunda Guerra Mundial, proclamó la independencia de… …   Enciclopedia Universal

  • 1970 — Années : 1967 1968 1969  1970  1971 1972 1973 Décennies : 1940 1950 1960  1970  1980 1990 2000 Siècles : XIXe siècle  XXe …   Wikipédia en Français

  • Laurens van der Post — Infobox Person name = Laurens van der Post birth name = Laurens Jan van der Post image size = caption = birth date = birth date|1906|12|13 birth place = Philippolis, Orange River Colony death date = death date and age|1996|12|16|1906|12|13 death… …   Wikipedia

  • List of East Asian leaders in the Japanese sphere of influence (1931–1945) — This is a list of some Asian leaders and politicians, with a commitment to the Japanese cause, in the Yen Block or Greater Asian Co Prosperity Sphere Pan Asian economic associations previous to and during the Pacific War period, between 1931 1945 …   Wikipedia

  • 1956 en Suisse — Chronologie de la Suisse ◄◄ 1952 1953 1954 1955 1956 1957 1958 …   Wikipédia en Français

  • Janvier 1960 — Années : 1957 1958 1959  1960  1961 1962 1963 Décennies : 1930 1940 1950  1960  1970 1980 1990 Siècles : XIXe siècle  XXe siècle …   Wikipédia en Français

  • Pancasila — Saltar a navegación, búsqueda Escudo de Indonesia, símbolo del Pancasila Pancasila (en castellano se pronuncia Panchasila) es la ideología y filosofía en la que está basado el Estado indonesio. Pancasila es una palabra compuesta que provie …   Wikipedia Español

  • List of political families — This is a partial listing of prominent political families.Royal families are not included, unless certain later descendants have played political roles in a republican structure (e.g. Cakobau Family of Fiji). See also Family… …   Wikipedia

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”