- 110e régiment d’infanterie
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110e régiment d'infanterie de ligne
le 110e Régiment d'Infanterie de Ligne a été créé en 1692 sous le nom de Régiment de Barrois. Il appartient à l'armée de terre Française. En 1772 il est "Régiment de Port-au-Prince" il est issu des Compagnie ordinaires de la mer (voir 107e R.I.) puis voir le Régiment de la Martinique.
Les devises des differentes compagnies et leurs surnoms eventuels
- 1re Cie: Faire Face - Les loups
- 2e Cie: La sueur épargne le sang - Les Diables
- 3e Cie: More Majorum - Les Lions
- 5e Cie: Partout on l'engage
- 6e Cie: Pas d'état d'ame
- Compagnie d'Eclairage et d'Appui (CEA) : Videre et Ferire (Voir et Faire Feu)
Création et différentes dénominations
- 1692 : création du Régiment de Barrois
- 18 août 1772 : devient un des quatre régiments destinés à servir aux colonies américaines ; renommé Régiment de Port-au-Prince (ordonnance de Compiègne)
- 1792 : devient le 110e Régiment d'Infanterie
- 1794 : transformé en 110e Demi-Brigade de Bataille, formé à partir des unités suivantes :
- 2e bataillon du 55e Régiment d'Infanterie
- 6e et 7e bataillons de volontaires de la Meurthe
- 1799 : 110e Demi-Brigade d'Infanterie de Ligne
- détachements des 34e et 50e Demi-brigades d'Infanterie de Ligne
- 1809 : dissolution [1]
- 1870 : recréation
- 1882 : renommé 110e Régiment d'Infanterie
- 1914 : à la mobilisation il donne naissance au 310e Régiment d'Infanterie
- 1940 : dissolution
- 26 décembre 1944 : recréation
- 1er juillet 1964 : intègre le Bataillon de Chasseurs à Pied, et devient le 110e Régiment d'Infanterie Motorisée
- 1984 : renommé 110e Régiment d'Infanterie
Chefs de corps
- 1692 - 1704 : Colonel de Lisle (Comte)
- 1704 - 1710 : Colonel de Lisle (Chevalier)
- 1710 - 1713 : Colonel de Boufflers
- 1713 - 1758 : Prince de Conti
- 1758 - 1761 : Prince de Nassau
- 1761 - 1762 : O'Gilvy
- 1772 - 1788 : de Laval
- 1788 - 1791 : de Mauduit
- 1791 - 1792 : Lientenant Colonel de Cournoyer
- 1792 - 1793 : Jean Joseph Lombard de Roquefort - Colonel
- 1793 : Pierre Pascal Dupuy - Colonel
- 1793 - 1794 : Valentin - Commandant
- 1794 - 1795 : Michel Joseph Raymond Moret - chef de brigade
- 1795 - 1798 : Balthazard Grandjean - chef de brigade
- 1798 - 1802 : Loilier - chef de brigade
- 1802 - : Louis Pierre Jean Cassan - chef de brigade
- 1870 - : Allart - Commandant
- 1870 - 1871 : Roblastre - Colonel
- 1871 - 1876 : de la Chaussée
- 1876 - 1882 : Lemoize
- 1882 - 1884 : Baum
- 1884 - 1888 : Duchesne
- 1888 - 1889 : la Tour D'Affaure
- 1889 - 1896 : Robin
- 1896 - 1901 : Maury
- 1901 - : Affert
- 1901 - 1906 : Brieu
- 1906 - : de la Pintière
- 1906 - 1910 : Fares
- 1910 - 1912 : Chere
- 1912 - 1914 : Lieutenant Colonel Levi
- 1914 - 1915 : Buffet
- 1915 - : Commandant Vergnes
- 1915 - 1916 : Colonel Lecheres
- 1916 - 1917 : Lieutenant Colonel Lehagre
- 1917 - : Rollez
- 1918 - 1920 : Paillot
- 1920 - : Lieutenant Colonel Grasse
- 1921 - : " Vesque
- 1921 - 1923 : Colonel Tysseyre
- 1923 : Oudry
- 1923 - 1927 : Leclerc
- 1927 - 1928 : Marchal
- 1928 - 1931 : D'Hers de Miquel
- 1931 - 1934 : Pourailly
- 1934 - 1937 : Hanaut
- 1937 - 1939 : Parent
- 1939 - 1940 : Derache
- 1945 - : Lieutenant Colonel Reymond
- 1945 - : Colonel Lorillot
- 1945 - : Lieutenant Colonel Dancourt
- 1945 - 1947 : Colonel Le Hingrat
- 1947 - : Chef de Bataillon Deruelle
- 1947 - 1948 : de Beaugrenier
- 1948 - : Joyeux
- 1949 - : Lieutenant Colonel Cucherat
- 1949 - 1950 : Colonel Pelissier
- 1950 - 1952 : Cazalaa
- 1952 - 1953 : Briand
- 1953 - 1955 : Rousson
- 1955 - 1957 : Homo
- 1957 - 1959 : Costa de Beauregard
- 1959 - 1960 : Puech
- 1960 - 1962 : Person
- 1962 - 1964 : Badie
- 1964 - : Dufour
- 1964 - 1965 : Barthelemy
- 1965 - 1967 : Fuhr
- 1967 - 1969 : Prost
- 1969 - 1971 : Toulouse
- 1971 - 1973 : Colonel Louis PITEL[2]
- 1973 - 1975 : Colonel Marcel PAROLDI
- 1975 - 1977 : Colonel Arthur SCHWARTZ
- 1977 - 1979 : Colonel COT
- 1979 - 1981 : Colonel Claude DOUSSINEAU
- 1981 - 1983 : Colonel Lucien MOST
- 1983 - 1985 : Colonel Armand PERZO
- 1985 - 1987 : Colonel Pierre MIGNOT
- 1987 - 1990 : Colonel BRAUN
- 1990 - 1992 : Colonel BAUER
- 1992 - 1994 : Colonel FALZONE
- 1994 - 1996 : Colonel Jacques PELLABOEUF
- 1996 - 1998 : Colonel Yves BERAUD
- 1998 - 2000 : Colonel Marc RUDKIEWICZ
- 2000 - 2002 : Colonel Dominique LAUGEL (actuellement commandant adjoint de la BFA)
- 2002 - 2004 : Colonel Marc CHRISTY
- 2004 - 2006 : Colonel Wallerand de MADRE
- 2006 - 2008 : Colonel Thierry GAUCI
- 2008 - 2010 : Lieutenant-Colonel Leroux
(* ) Ces officiers sont devenus par la suite généraux de brigade.
Historique des garnisons, combats et batailles du 110e RI
Ancien Régime
- 1772 : Garnison à Port-au-Prince
Révolution et Empire
Retour en métropole en 1791, et garnison sur l'île de Ré
- 1793-1794 : guerre de Vendée
- 1794 : Charleroi, Fleurus, et Aldenhoven
- 1795 : Hundsruck
- 1799 : Sion, Breig, Bois, Finges, Lenk, Simplon, Margozzo, et bataille de Zurich
- 1800 : Letshut, Hohenlinden, et bataille de Lambech
- 1802-1809 : Saint-Domingue. Perte de 87 % des effectifs.
Traditions et uniformes
Uniformes d'Ancien Régime
Uniformes sous la Révolution et le Premier Empire
IIIe République
- guerre franco-allemande de 1870 :
- Siège de Paris : lutte contre la Commune de Paris
1873 : garnison à Dunkerque (jusqu'en 1940)
Première Guerre mondiale
- Campagne de Belgique
- Bataille de Verdun
- Bataille de la Somme
- Bataille de la Marne (1918)
Seconde Guerre mondiale
- Campagne de Belgique; Poche de Lille intégré dans le Groupement Molinié; Bataille de Dunkerque
- Réorganisation en Normandie puis dissolution
- Recréation en décembre 1944, mais l'instruction dure jusqu'en avril 1945, et il ne participe pas aux combats
Depuis 1945
- 1947 : Nouvelle garnison à Belfort
- 1953/1955: quartier JEAN BART à FREIBURG ( forêt noire )
- 1964 : installé à Donaueschingen au sein de la 3e Division Blindée
- 1989 : intégré à la Brigade franco-allemande
- 1993 : son unité jumelle de l'armée allemande, le 292e Jägerbataillon, s'installe dans les mêmes quartiers
Engagements récents en Operations Extérieures (OPEX) et en Missions de Courte Durée (MCD)
- 1996: Bosnie (Mandat IFOR).
- 1997: Bosnie (2e et 3e Mandat SFOR).
- 1998: Guyane.
- 1999: Guyane.
- 2000: Bosnie (GTFR 12).
- 2002: Guyane , Côte d'Ivoire, Nouvelle-Calédonie.
- 2003: Bosnie (GTFR 19), Macédoine (EUFOR CONCORDIA), Côte d'Ivoire(LICORNE 3).
- 2004: Tchad (EPERVIER), Afghanistan (PAMIR 9).
- 2005: Sénégal, Côte d'Ivoire (LICORNE 10).
- 2006: Côte d'Ivoire (LICORNE 11).
- 2007: Guyane, Sénégal, Kosovo (BATFRA 16).
- 2008: Côte d'Ivoire (LICORNE 17), RCA (BOALI 19), RCA (EUFOR TCHAD/RCA 3).
- 2009: Kosovo (BATFRA 20).
Distinctions
Sur la cravate du drapeau sont épinglées la croix de guerre 1914-1918 avec cinq palmes et la Fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille militaire décernée le 3 septembre 1918
.
Fait d'armes portés au drapeau du régiment
Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes [3],[4]:
La devise
"Qui s'y frotte s’y pique"
Citations
217 citations sont décernées aux soldats du régiment durant la Première Guerre mondiale.
Brigade Franco Allemande
Les deux régiments d’infanterie de la BFA, le 110e RI et le JgBtl 292 stationnés dans le même quartier à Donaueschingen, sont jumelés avec des municipalités allemandes du Bade-Würtemberg. La Compagnie d'Eclairage et d'Appui (CEA)du 110e RI est elle, stationné a Villingen avec l'ERIAC du 3e Régiment de Hussards de Immendingen
Historique du régiment
110ème REGIMENT D’INFANTERIE, REGIMENT DU PORT-AU-PRINCE
Implanté en Forêt Noire depuis 1964, en plein coeur de l’Europe, le 110e Régiment d'Infanterie (ou 110e RI) est réputé au sein de l’armée de terre pour son appartenance à la Brigade Franco-Allemande depuis sa création en 1989. Or, ce qui est en passe de devenir un atout majeur dans le cadre de la politique de défense européenne grâce au volontarisme politique de la France et de l’Allemagne, a longtemps pu être considéré comme un handicap à l’heure des projections outre-mer et des missions extérieures. Aujourd’hui entièrement professionnalisé au même titre que les autres unités d’infanterie, le 110 participe activement depuis une dizaine d’années aux missions extérieures tout en menant de front une spécialisation dans le combat interallié au sein du Corps Européen. En ces temps d’incertitude pour de nombreux régiments, le 110 peut s’enorgueillir d’avoir un avenir à la hauteur de ses ambitions, mis en relief par des traditions très anciennes et prestigieuses. Ces dernières reflètent les grandes évolutions de l’infanterie française avec les changements d’appellations et les profondes réorganisations mais soulignent avant tout la grande capacité d’adaptation du régiment.
Origines
En effet, « Port-au-Prince » est l’un des plus anciens régiments de France. Créé officiellement, le 18 août 1772 par une ordonnance de Louis XV pour le service de la colonie de Saint-Domingue, il tire son nom de sa ville de garnison d’origine. Mais ses origines sont plus anciennes si l’on prend logiquement en compte la filiation des quatre régiments d’Anciens Régime ayant eu le rang 110 dans l’infanterie :
- Régiment de BARROIS (1692-1713) (dont les effectifs proviennent principalement du glorieux régiment de Champagne, l’un des « quatre Vieux ») - Régiment CONTI (1713-1758) (du nom de son Colonel – propriétaire) - Régiment de NASSAU (1758-1761) (du nom de la province allemande de Rhénanie) - Régiment O’ GILVY (1761-1762) (du nom de son Colonel - propriétaire écossais)
De ces filiations, le régiment a d’ailleurs gardé quelques symboles sur son insigne : la couronne des Stuart prétendants au trône d’Angleterre, le Chardon d’Ecosse, ainsi que la devise « Qui s’y frotte, s’y pique ! » (Auxquels viennent s’ajouter les armoiries de la ville de Dunkerque et le chiffre 110).
Il est parmi de nombreux régiments de la Monarchie qui avaient pour mission de servir sur les bateaux et dans les colonies. Tous ces régiments ont été dotés en 1791 d'un numéro dans l'ordre de bataille de l'infanterie de ligne... alors qu'ils peuvent historiquement être considérés comme les "ancêtres" des régiments d'Infanterie de marine. (voir Régiment de la Martinique)
Faits d'armes
Participant à la défense des Antilles françaises face aux vues anglaises et espagnoles, le régiment détache quantités de troupes sur l’île et à bord des vaisseaux royaux. Il participe à l’intervention française déterminante pour l’indépendance des Etats-Unis de 1779 à 1781, notamment lors d’assauts infructueux durant le siège de SAVANNAH, et lors de la bataille navale victorieuse de la baie de CHESAPEAKE qui permet d’obtenir la reddition des troupes anglaises à YORKTOWN. En 1792, après une période révolutionnaire tumultueuse, et après être devenu 110ème Régiment d’Infanterie, il est rappelé en métropole pour participer à la guerre de Vendée dans la région de Sables d’Olonne. S’ensuit une période de luttes aux frontières à laquelle participe farouchement le 110 contre les armées des monarchies européennes, notamment durant la campagne de Sambre-et-Meuse à FLEURUS (1794), première inscription au Drapeau. Puis, c’est la campagne d’Helvétie et celle d’Italie, avec une deuxième inscription au Drapeau : « ZURICH (1799) ». Enfin, la campagne de l’été 1800 en Allemagne du sud permet aux troupes françaises d’obtenir un retentissant succès politique contre les Autrichiens à la bataille d’HOHENLINDEN, troisième inscription au Drapeau de la 110ème Demi- Brigade de Ligne. Mais la situation dans les colonies s’est dégradée depuis le départ du régiment en 1791. La révolte de Toussaint- Louverture a ensanglanté l’actuelle Haïti et une expédition de 30000 hommes est montée en 1801 par Napoléon pour en reprendre possession. Le régiment est renvoyé en renfort en 1802. En 1809, toutes les troupes ont progressivement été englouties par les combats et les maladies. La 110ème Demi- Brigade disparaît ainsi faute de renforts, loin de la métropole et des gloires impériales.
Le 110ème Régiment d’Infanterie de Ligne ne renaît qu’au cours du siège de Paris en 1870 à partir de l’effectif du 10ème Régiment d’Infanterie de Marche. Il participe aux combats de l’Hay et de Buzenval. Puis c’est la répression de la Commune au sein de l’armée de Versailles. Durant cette période difficile, la conduite irréprochable du régiment lui vaut de conserver son numéro et sa constitution durant la réorganisation de l’armée.
Septembre 1873 marque le renouveau du régiment dans sa nouvelle garnison de DUNKERQUE. En 1880, une quatrième inscription « SAINT DOMINGUE 1802» est ajoutée au Drapeau en souvenir des luttes passées du 110. La présence du régiment permet de maintenir le calme durant les périodes de grèves de 1880. Un bataillon participe à la campagne de Tunisie de 1881 à 1883, mais la principale activité réside dans la préparation de la revanche grâce à d’incessantes manœuvres. Cette période stable permet au régiment de s’enraciner profondément dans sa belle garnison du Nord ; la répartition géographique de ses bataillons se fait à Dunkerque même, dans la Caserne Jean Bart, mais aussi à Gravelines et à Bergues.
C’est la Grande Guerre qui donne enfin au 110 la reconnaissance de ses sacrifices passés. Sa valeur au feu de 1914 à 1918 le place parmi les régiments d’élite car il est de toutes les grandes batailles comme à Verdun, en février 1916, où il relève le glorieux 95ème à Douaumont et absorbe au prix d’effroyables pertes le raz-de-marée ennemi au plus fort de l’offensive allemande. L’année 1916 est terrible car l’offensive sur la Somme vient engloutir durant les combats pour Combles les magnifiques combattants rescapés de Verdun. Puis c’est le front de Champagne, avec l’offensive sur Craonne le 16 avril 1917 où les trois bataillons du régiment sont décimés en plein assaut par les mitrailleuses embusquées. Après des permissions bien méritées, c’est le front des Flandres qui attend nos Ch’tis, où ils s’illustrent en s’emparant de tous leurs objectifs le 9 octobre 1917. Ils participent à l’arrêt de l’ultime offensive allemande généralisée en défendant âprement les bords de l’Ourcq au sein de la 6ème armée du Général Degoutte, puis en contre-attaquant avec succès dans la profondeur du dispositif ennemi. Enfin à partir d’août 1918, le 110 participe victorieusement aux violents combats pour franchir l’Ailette au sein de la 10ème Armée du Général Mangin. A la fin de la guerre le régiment stationne à Mayence, et c’est à Wiesbaden que lui est remis solennellement par le Maréchal Pétain, la fourragère de la médaille militaire en récompense des 5 citations à l’ordre de l’Armée obtenus durant le conflit. C’est l’hommage rendu aux 108 officiers, aux 250 sous-officiers et aux 2369 caporaux et grenadiers tombés au Champ d’Honneur. Quatre inscriptions nouvelles ornent désormais le Drapeau : « Belgique 1914 », « VERDUN 1916 », « LA SOMME 1916 », « LA MARNE 1918 ». Dès 1919 le régiment retrouve sa garnison tout en participant à l’occupation en Allemagne. En 1928, le régiment établit son 2ème bataillon à Calais et le 3ème à Boulogne S/Mer, le 1er restant avec le PC à Dunkerque. En 1933, il devient 110ème Régiment d’Infanterie Motorisé et fait partie des meilleurs éléments de l’armée française.
L’offensive allemande du 10 mai 1940 surprend l’armée belge qui ne parvient pas à se rétablir. La 1ère DIM doit s’avancer au contact de l’ennemi en toute urgence pour stopper son avance sur la « position Dyle ». A partir du 11 mai, le 110 va livrer durant quatre jours entiers un combat retardateur aux côtés des 1er et 43ème RI face à l’une des meilleures divisions allemandes (3. Pzr Div.) autour des villages de PERBAIS et de CHASTRES. Malgré l’absence de soutien aérien et de renforts en blindés, les positions défensives du 110 n’ont pu être enfoncées durant les combats de GEMBLOUX grâce à une excellente défense anti-char. Malgré d’importantes pertes le régiment s’est maintenu jusqu’à l’ordre de repli au moment même où la 9ème Armée est enfoncée au sud. Une série de combats de retardement sont livrés en direction de Lille. Les éléments à pied du régiment, pris au piège, défendront LOOS-LES-LILLE jusqu’à épuisement des munitions le 31 mai. Les honneurs militaires sont rendus au détachement des survivants qui conservent leur armement. Seul le PC et les éléments motorisés arrivent à DUNKERQUE et parviennent à s’embarquer pour l’Angleterre le 1er juin et sont débarqués le 5 juin à BREST en vue de poursuivre le combat. Les restes du régiment sont faits prisonniers après l’armistice. Le drapeau échappe à la capture en étant confié à un couple d’instituteurs.
Durant l’occupation, dès 1942, des groupes FFI se rassemblent sous l’impulsion d’anciens combattants du régiment et porte un brassard avec le N° 110. Le 15 octobre 1944, le 110ème Régiment d’Infanterie renaît provisoirement en plein siège de DUNKERQUE et participe aux combats jusqu’à la réduction des troupes allemandes dans le Nord.
La reconstitution effective du 110 ne s’effectue que le 1er janvier 1945 en vue de la poursuite des combats en Allemagne. Le 8 avril, le régiment réorganisé sur le modèle américain est présenté à son ancien drapeau sauvé en 1940. Début mai, le 110 franchit le Rhin au sein de la 1ère DIM de la Première Armée du Général de Lattre de Tassigny et vient participer à l’occupation de l’Allemagne en pays de Bade.
Filiation après guerre
Une période de réorganisations incessantes en fonction des besoins s’ensuit et voit les effectifs du 110ème RI donner naissance :
- au 1er Bataillon de Marche du 110ème RI (formé du 1er Bataillon renforcé d’une compagnie, commandée par le CNE DESSERTEAUX, provenant de 4 Bataillons de Chasseurs Alpins stationnés en Autriche) qui part pour l’Indochine le 11 janvier 1947, débarque à Tourane et intervient à HUE. Après une campagne éprouvante, durant laquelle il obtient une Croix de Guerre des TOE, le bataillon est dissous au profit d’autres unités (5ème BMEO, 35ème RI, 23ème RIC et 2ème RTM). Une compagnie de volontaires du 1er BM/110ème RI continuera à servir en tant que commando 110 au sein du 2ème Bataillon /21ème RIC sous les ordres du CNE LAVAL.
- au 110ème BI du Groupement d’Infanterie N°11, de 1947 à 1949, (à partir du 2ème Bataillon). Celui-ci redevient 110ème RI le 16 janvier 1949 et occupe Constance, Lindau puis Langenargen.
Les effectifs du 110e RI donne lui-même à nouveau naissance à deux nouvelles unités en 1950 : - le 110e Régiment d’Infanterie Coloniale (1950-1955) qui devient 21e RIC. - Le 110e Bataillon d’Infanterie (1950-1955) qui devient 110e Régiment d’Infanterie Motorisé (1955-1963) durant le conflit algérien. D’août 1955 à septembre 1961, le 110 appartient au Corps d’Armées d’ORAN et participe activement à la sécurisation de sa zone d’action au sein de la 4ème DIM. Ses nombreuses activités de patrouilles et de nomadisations lui coûtent 113 morts, mais son professionnalisme est souligné par l’attribution de 780 citations individuelles et vaudra au régiment une ultime inscription au Drapeau « AFN 1954- 1962 ».
A son retour en France, de nouvelles réorganisation attendent le 110 qui , après un rapide séjour à BELFORT devient 110ème Régiment d’Infanterie Mécanisé puis 35ème RIM en 1964. Le 1er juillet 1964, est recréé le 110ème Régiment d’Infanterie Motorisé dans la garnison de DONAUESCHINGEN, grâce au fusionnement des 4ème RTM et 30ème Bataillon de Chasseurs à Pied. Dès 1968, le régiment est transformé en régiment motorisé de 2ème Corps d’Armées et le reste jusqu’en 1984, date à laquelle il bascule dans la 3ème DB et perd la moitié de ses compagnies. C’est une période intense de préparation opérationnelle en collaboration avec les armées allemandes, anglaises et américaines face aux soviétiques, pendant laquelle le régiment acquiert un excellent niveau, sert les matériels les plus modernes. L’effondrement du rideau de fer marque la fin de la guerre froide et une nouvelle époque s’ouvre avec la création de la Brigade Franco- Allemande le 1er octobre 1990.
Présent à DONAUESCHINGEN depuis le 1er juillet 1964, dans le pays de Bade, le 110 s’est adapté pleinement à sa magnifique garnison même s’il garde des attaches très fortes avec sa ville marraine : Dunkerque. Le 110 entretient plus que jamais des relations privilégiées avec son bataillon binôme allemand, le 292 JägerBatalion avec lequel il partage ses quartiers et de nombreuses activités. Sa structure même est adaptée au modèle allemand avec 3 compagnies de combat et une compagnie d’éclairage et d’appui soutenues par une compagnie d’administration et de soutien et une compagnie de commandement et de logistique. Chacune de ses compagnies est également jumelée avec une bourgade environnante. Les activités opérationnelles s’enchaînent pour le 110 au contact de leurs camarades allemands. Après la prise d’alerte NRF7, la préparation des GT 1500 Union Européenne s’accélère avec comme objectif affiché la projection à court terme d’un élément conjoint franco-allemand en mission extérieure dans le cadre des missions de Petersberg. Au fil d’une longue existence, « Port-au-Prince » a su évoluer sans états d’âmes pour toujours servir au premier rang. C’est donc tout à fait naturellement que le 110 se trouve aujourd’hui à la pointe de la défense européenne…
Personnages célèbres ayant servi au 110e RI
Articles connexes
Liens externes
- Le 110e sur le site du ministère de la Défense
- Site Armées
- [1] Le 110 RI pendant la 1re Guerre Mondiale
- [2] Le 110 RI en Allemagne
Sources et bibliographie
- ↑ Le 110e Régiment d'infanterie, sur le site Armées.com
- ↑ Jean-Luc MORDEFROID : Historique du 110° Régiment d'Infanterie 1692-1987 (préfacé par le Colonel Pierre MIGNOT), Bureau de Promotion Sociale et de Reclassement (BPSR) du 110° RI, Atelier d'Impression de l'Armée de Terre n° 3, Mai 1987
- ↑ Décision n°12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, n°27, 9 novembre 2007
- ↑ Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
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