- Faculté de Jussieu
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Campus de Jussieu
Le campus de Jussieu (CUJ), situé dans le cinquième arrondissement de Paris, accueille une partie des services et composantes de plusieurs institutions. Les locaux sont partagés entre :
- l'Université Pierre-et-Marie-Curie (Paris VI) ;
- l'Institut de physique du globe de Paris ;
- les enseignements de sciences expérimentales de l'Université Denis-Diderot (Paris VII).
Certains services jadis communs aux deux universités, notamment la Bibliothèque interuniversitaire scientifique et la Galerie des minéraux de l'Université Pierre-et-Marie-Curie, font maintenant partie de l'UPMC. De nombreuses équipes de recherche associent également des chercheurs des deux universités.
Le campus de Jussieu est tout autant célèbre pour accueillir l'université scientifique française la mieux reconnue sur le plan international (Paris VI)[1] que pour son état de « chantier permanent » du fait d'un fastidieux désamiantage désormais doublé d'une rénovation générale du site.
Ce site est desservi par la station de métro : Jussieu.
Sommaire
Histoire
Construit à l'emplacement des anciennes halles aux vins, le campus de Jussieu fut inauguré en 1959, mais reste à ce jour inachevé. En effet des bâtiments secondaires en préfabriqué ont dû remplacer les projets de construction plus durables. Le projet initial fut abandonné en 1972, faute de subventions d’où l’apparition de bâtiments préfabriqués pour pallier le manque de locaux. Seulement récemment, à cause des travaux de désamiantage qui permettent enfin à cette faculté de se renouveler, des nouveaux bâtiments durables intégrant le projet originaire ont été construits.
Le doyen Marc Zamansky la définit comme « la matérialisation de la pensée scientifique au cœur de Paris ».
Depuis la rentrée 2008, l'essentiel de l'Université Paris VII a déménagé vers le nouveau campus de Paris Rive Gauche (seul les enseignements de sciences expérimentales restent sur place), ceci permettant la mise en œuvre des travaux de désamiantage des locaux de Jussieu.
L'ancienne bibliothèque inter-universitaire scientifique de Jussieu est désormais gérée par l'Université Pierre-et-Marie-Curie, l'Université Denis Diderot se dote d'un service commun de documentation installé sur le nouveau campus.
En 2009, l'Institut de physique du globe de Paris, ainsi que et la Bibliothèque des Sciences de l’Univers (BSU) doivent déménager dans les 16 500 m² de nouveaux locaux construit sur l'« îlot Cuvier » tout proche.
Les travaux de désamiatage et de rénovation de la tour Jussieu sont maintenant terminés[2][3]. Les services administratifs de l'Université Pierre-et-Marie-Curie s'y sont réinstallé le 22 juin 2009.
Le chantier de réhabilitation doit se poursuivre jusqu'en 2016.
Architecture
Le campus est principalement formé d'un « gril » de barres réalisé par l'architecte Édouard Albert entre 1964 et 1971, surélevées par rapport à une dalle, elle-même surplombant les rues environnantes. Le gril comporte une tour en son centre, la Tour Zamansky, et est bordé sur deux côtés de bâtiments plus anciens de 65 000 m² qui comprend deux bâtiments édifiés par l'architecte Urbain Cassan entre 1958 et 1961, à l'aplomb du quai Saint-Bernard et de la rue Cuvier. Ces bâtiments sont appelés « barres de Cassan ».
Une légende urbaine prétend que le plan selon lequel est construit Jussieu était initialement destiné à une université brésilienne. En réalité, c'est en 1964 qu'André Malraux confie à Édouard Albert le soin de dessiner l'université qui devra accueillir la grande quantité de nouveaux étudiants issus du baby boom. C'est certainement le fait qu'Édouard Albert aura l'idée d'une construction modulaire entièrement métallique, dont les plans sont inspirés du palais de l'Escurial près de Madrid. Les bâtiments de cinq étages entourent des patios, servant de couverture à des locaux habités"[1], qui a donné naissance à la rumeur sur l'origine du plan de Jussieu.
Le « gril » de Jussieu est célèbre pour le scandale qui a éclaté en 1996 en lien avec la grande quantité d'amiante qu'il contient comme protection contre le feu. Depuis cette année, de grands travaux de désamiantage ont été poursuivis, mais sont, en 2009, encore loin d'être terminés. La difficulté principale de ces travaux est la nécessité de déplacer les occupants hors des locaux. Pour ce faire, l'établissement public (EPA Jussieu) administrant le campus a dû louer des locaux à l'extérieur afin d'y reloger les bureaux des enseignants-chercheurs et chercheurs et certains enseignements, mais le problème du déménagement des équipements scientifiques les plus lourds reste entier.
Claude Allègre s'est opposé au désamiantage et il a fait arrêter les travaux de désamiantage, initiés par son prédécesseur François Bayrou, lors de son arrivée au poste de ministre de l'Éducation nationale. Selon lui, l'amiante présent sur le site n'était pas dangereux pour les enseignants-chercheurs, et il aurait suffit d’enrober les fibres dans un enduit, c’est-à-dire de les plâtrer. Après lui, les travaux ont repris.
Tour Zamansky depuis les Arènes de Lutèce en aout 2009
Histoire sociale
Le campus de Jussieu a été pendant longtemps le théâtre d'affrontements entre les jeunes et la police. Le 13 mai 1980 Alain Bégrand est mort en tentant d'échapper à une charge de CRS. La dernière émeute de Jussieu s'est déroulée le 29 novembre 1995 à la fin d'une manifestation étudiante à laquelle s'étaient joints de nombreux jeunes des banlieues. Ce jour-là, une voiture a été incendiée, et la librairie et la sandwicherie ont été pillées.
Le campus a aussi été occupé à plusieurs reprises à l'occasion des différents mouvements étudiants (en 1976, 1980, 1986, 1990 et 1994), parfois par des « sans-facs » auxquels était refusée l'inscription administrative. En 2002, les étudiants sans-fac ont obtenu l'inscription de 200 des leurs après 3 heures d'occupations de la tour centrale (administration de Paris 6 à l'époque) et 8 jours d'occupation de la présidence de Paris 7. En octobre 2005, cela a provoqué l'intervention de la police, qui est venue expulser de la scolarité de Paris VII la trentaine d'étudiants qui demandaient leur inscription.
En février 2006, l'accès à Jussieu fut bloqué partiellement par des étudiants manifestant contre la loi sur le contrat première embauche (CPE). Le campus fut également occupé durant trois nuits.
Le campus a aussi servi de lieu de réunion à de nombreux collectifs, notamment :
- Le groupe maoïste Vaincre et Vivre (1974-1976)
- L'Assemblée parisienne des groupes autonomes (APGA, 1977-1978)
- La Coordination nationale étudiante (1995) et 4 mars 2006
- La Coordination nationale lycéenne (1995 et 2004)
- L'Assemblée générale des chômeurs (1998)
- et la plupart des collectifs nationaux de l'UNEF
Annexes
Notes et références
- ↑ Voir par exemple le classement de Shangaï
- ↑ Journal Libération du 23 juin 2009
- ↑ Frédéric Edelmann, « Le campus de Jussieu retrouve un phare dans la tempête de l'amiante », Le Monde, 28 août 2009
Articles connexes
Liens externes
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