Etats généraux de l'enseignement supérieur de 1987

Etats généraux de l'enseignement supérieur de 1987

États généraux de l'enseignement supérieur de 1987

La réunion des États généraux du mouvement étudiant a été décidé par la dernière réunion de la coordination nationale étudiante, tenue peu après la victoire du mouvement contre le projet de loi Devaquet le 11 décembre 1986. Ces États généraux devaient permettre délaborer des revendications communes, de maintenir la pression sur le ministère et de conserver une liaison entre les étudiants mobilisés, syndiqués ou non.

Sommaire

Une préparation difficile

Matière grise sur l'université de demain

Une association, Matière grise sur l'université de demain, regroupant lUNEF-ID, lUNEF-SE, le PSA, les JEC et des étudiants non syndiqués est chargée de coordonner le travail des différentes commissions locales issues du mouvement. Cest donc tout naturellement à elle que revient la préparation des états généraux. Une première réunion nationale se tient les 16 et 17 janvier à la Sorbonne. Les organisateurs qui attendaient un millier détudiants doivent finalement se contenter dà peine deux cents participants. Leurs inquiétudes sont renforcées par les propos de Daniel Cohn-Bendit, lun des invités, qui fort de son expérience affirme que «lorsque le mouvement retombe, les groupes politiques s'engouffrent dans l'espace politique que le mouvement vient d'ouvrir.»[1].

Si les discussions sur les sujets pédagogiques, les structures de l'université et son financement ont été riches, en revanche, lorganisation des États généraux a fortement divisée les participants. Il a notamment fallut se prononcer sur un appel lancé le 15 janvier (la veille de louverture de la réunion) par les étudiants de Paris-VIII (Saint-Denis), Strasbourg et Nancy II qui ont invité toutes les universités à tenir, le 31 janvier à Saint-Denis, des assises préparatoires aux états généraux. La question du lieu notamment pose problème. Aux dire même de Jean-François Kervan, un vice-président non-syndiqué de lassociation, Saint-Denis nest pas «neutre»[1]. En effet, ce campus est lun des bastions de lextrême gauche universitaire et de lUNEF-SE. En conséquence, la direction de lUNEF-ID et de nombreux non syndiqués rejettent ce choix. La réunion se termine donc, sur ce sujet, par une crise ouverte.

Saint-Denis quand même

En labsence de véritable réponse lors de la réunion précédente, lappel des étudiants de Saint-Denis, Strasbourg et Nancy II a tenu lieu de facto de convocation. Cest donc à Saint-Denis, le 31 janvier, que les étudiants se retrouvent. Mais les rangs sont clair semés. En outre, les délégués ont souvent été nommés par des assemblées générales peu importante. La direction de lUNEF-ID qui entend profiter de son rôle dans la mobilisation de novembre décembre, sest peu impliquée.

La réunion porte sur lorganisation des états généraux mais rapidement le débat senlise. Vingt heures de réunion, pour choisir une date, un lieu et le mode de désignation des délégués. Le choix de la ville organisatrice a été un vrai casse tête. Plusieurs campus sont candidats. Ils disposent parfois dun dossier fort bien préparé, comme Strasbourg. Mais ce nest pas sur cela que se joue le choix. Linfluence des syndicats dans la ville candidate compte beaucoup plus, d la difficulté du choix. Nanterre apparaît comme la candidate de lUNEF-ID, Orsay celle de lUNEF-SE, Toulouse et Strasbourg celles des indépendants. Finalement face au blocage de la discussion, les étudiants de Saint-Denis menacent de quitter la réunion et obtiennent, dans la foulé, que leur ville soit retenue. Le calendrier a posé moins de problème. Les états généraux ont été repoussés le plus tard possible c'est-à-dire les 27, 28 et 29 mars et des assises locales ont été prévues les 12 et 13 mars.

Reste le délicat problème de lorganisation de la réunion. LUNEF-ID étant largement sous représenté, lUNEF-SE tente de profiter de la situation. Elle propose de désigner un bureau de seize délégués chargés de préparer les États généraux. Un tel comité, sil était élu, serait sans doute marqué par la présence de nombreux militant de lUNEF-SE. LUNEF-ID et les non-syndiqués sy opposent donc. Finalement, encore une fois, cest le statu quo qui lemporte. Le «comité de liaison» est confié à ceux qui sont à lorigine de la rencontre, c'est-à-dire les étudiants de Saint-Denis, Strasbourg et Nancy II.

Mais le principal point dachoppement porte sur la désignation des délégués aux états généraux. Du choix qui va être fait, dépendra le poids des différents syndicats et des indépendants. Deux idées fortes dominent. Soit le nombre de délégués est le même pour chaque université soit il est proportionnel au nombre détudiants. LUNEF-SE défend la première proposition, elle propose le chiffre de vingt-cinq élus par campus. Cette solution a lavantage de mieux représenter les petites universités ce syndicat est bien implanté. Au contraire lUNEF-ID penche pour la méthode de la proportionnelle. Dans ce cas les gros campus, souvent des bastions de lUNEF-ID, auraient une place prédominante. Le débat dure,divers formules de désignations sont proposées des plus simples aux plus ubuesques. Finalement, le nombre de délégués sera proportionnel à la racine carrée du nombre d'étudiants. La démographie est donc respectée, sans trop défavoriser les petites universités.

Le comité de liaison

Le comité de liaison remplit son office, il prépare activement les états généraux (réservation des lieux de discussion, hébergement, repas…). Il décide de convoqué une réunion de lemble des université les 7 et 8 mars pour faire le point.

Tous semble bien aller jusquà lévocation de la situation financière. Une grande souscription nationale devait permettre de réunir 300 000 F mais au jour de la rencontre, seul 20 000F sont dans les caisses. En suite, on fait le point de la situation sur le terrain. Globalement, les assises locales se passent bien. Une grève à Nice remobilise les participants, déjà remonté par les propos de Robert Pandraud sur la mort de Malik Oussekine.

Mais le débat dérape lors quun délégué de Nanterre, encarté à lUNEF-ID, propose que les États généraux fassent connaître leur soutiens aux étudiants «en butte à des États ou à des pratiques anti-démocratiques, à l'Est comme à l'Ouest»[2]. Les étudiants communistes y voient une provocation. Finalement lamendement est repoussé à une courte majorité. Mais les délégués ne sont pas au bout de leurs efforts. La délicate question du bureau du comité de liaison est à lorigine de la plus grave crise de la rencontre, beaucoup souhaitent lélargir ou le réélire. Les jeux dappareils font donc leurs retours. Après plusieurs heures de discussion sans résultat et, pour éviter un échec, cest finalement le statut quo qui lemporte, le bureau reste inchangé.

Les États généraux

Ils souvrent le 27 mars 1987, à Saint-Denis sur le campus de lUniversité de Paris VIII. Ils doivent permettre de maintenir lunité daction du mouvement étudiant comme lors des mobilisations contre le projet de loi Devaquet. Ils doivent aussi être loccasion de démontrer la maturité du mouvement étudiant, capable de faire des propositions pour lenseignement supérieur et pas seulement de sopposer à tel ou tel projet ministériel

Organisation

Les États généraux ont vocation à représenter lensemble des étudiants de lenseignement supérieur et non simplement les universités. En outre, en marge des États généraux, cest tenu un Forum international regroupant des étudiants qui avaient des contacts avec la coordination et/ou qui se sont mobilisés dans les mois précédant la réunion des États généraux.

Lorganisation des États généraux fut un vrai casse tête pour le comité de liaison. La première difficulté est celle du financement. Mais limplantation géographique de lévénement va permettre de trouver des solutions pour combler ce manque. Paris VIII Vincennes, réputée « de gauche», participe à lorganisation. Outre sa subvention de 30 000F, elle a prêté ses locaux pour faire des salles de réunion ou des dortoirs. Qui plus est, la Ville de Saint-Denis, dirigée par les communistes met à la disposition des étudiants, un chapiteau de 45 m sur 60 m et, offre divers service comme louverture des douches dun stade.

En théorie, tout était prévu. Tout, sauf le chauffage du chapiteau, or ce mois de mars 1987, est particulièrement gris et froid. La nuit, même sous le chapiteau, lhumidité et le froid (2°C) sont saisissants. Les participants senroulent dans leurs sacs de couchage. En plus de ses difficultés climatiques, les délégués doivent affronter des assemblées plénière qui durent jusquau bout de la nuit, le rapport dactivité affirme que les étudiants ont passés «presque 3 jours sans dormir»[3]. Malgré ces sessions sans fin, lassemblée plénière na pas pu discuter de tous les points à lordre du jour. Les travaux de cinq commissions sur vingt et un nont pas pu être débattu en assemblée plénière.

Toutefois, les organisateurs ont des raisons de se réjouir. Dabord, les États généraux ont été un succès en termes de participation étudiants, plus dun millier de délégués. La quasi-totalité des universités françaises ont envoyé des représentants, sauf les DOM-TOM et les universités de Corse, de Chambéry et la toute jeune Université du Havre. Aux universitaires, se sont joints des écoles de Beaux-arts, lINALCO, huit écoles darchitectes, plusieurs classes préparatoires et des grandes écoles dont notamment, ENS et Sciences Po.

Pour faciliter les discussions sur les divers aspects de lenseignement supérieur, les organisateurs ont prévu vingt-et-une commissions, allant de laccès à lenseignement supérieur (commission 1) à la question de lemploi (commission 15) en passant par la pédagogie (commission 4), le financement (commission 8), laide sociale (commission 12). Mais loin de se limiter aux différents aspects de lorganisation de lenseignement supérieur, les délégués ont aussi planché sur lunité daction dans le mouvement étudiant (commission 13), la cause des femmes (commission 17), lanti-racisme (commission 18) et même les langues minoritaires (commission 21). Bref, tout ce qui touche de prêt ou de loin aux études a été abordé.

Travaux des États généraux

Les États généraux se sont donnés pour but dorganiser durablement le mouvement étudiant. Ils doivent aussi faire la démonstration que le syndicalisme étudiant ne se contente pas de réagir aux décisions du gouvernement mais, quil peut aussi faire des propositions.

Unité du mouvement étudiant

Lunité du mouvement étudiant est lune des causes de la réunion des États généraux, reste à savoir le sens que lon donne à ce désir dunité. Philippe Darriulat, président de l'UNEF-ID, propose de son coté, aux délégués de reconstruire la « grande UNEF » sur le modèle du syndicat étudiant unique des années 60. Mais le mouvement contre le projet de loi Devaquet, a essentiellement profité, en termes dimage, à lUNEF-ID. Aussi les autres syndicats PSA, UNEF-SE et les indépendants se méfient de lUNEF-ID qui serait tentée selon eux de vouloir lunité à son seul profit. Aussi la réplique ne se fait pas attendre, pour lUNEF-SE «Poser la question de la réunification comme préalable, c'est la poser en termes d'appareil» [4]. Et Yann Cochin, lun des représentants de Paris VIII, un indépendant très impliqué dans lorganisation des États généraux, de renchérir : «Nous ne sommes pas venus ici pour assister à des jeux d'appareil et pour que les uns et les autres se comptent sur notre dos. L'unité ne se décrète pas, elle se réalise patiemment et concrètement dans le quotidien» [4]. Officiellement, lunité est donc repoussé sine die, dans le quotidien, pour épargner aux États généraux les luttes dappareil. Toutefois, lidée de lunité du mouvement étudiant, autour de lUNEF-ID à défaut dautres participants, fait son chemin. Les étudiants du CERES militants de lUNEF-SE, ont déjà fait connaître leur intention de rejoindre lUNEF-ID lors du prochain congrès de celle-ci. En outre, en pleine réunion de la commission 13 (celle consacrée à lAnalyse et perspectives du mouvement) un délégué membre du Mouvement Action Critique (MAC), une association syndicale de Sceaux, annonce que le MAC est favorable à la « grande UNEF » et va donc rejoindre lUNEF-ID.

Ce contexte créé donc, de fortes tentions entre syndicats étudiants. Aussi on décide tout simplement de dissoudre le Comité de liaison qui a remplis son œuvre en organisant les États généraux. Et lon décide de se retrouver courant mai pour faire tirer un bilan des luttes étudiantes et de lavancement des revendications des États généraux.

Le financement de lenseignement supérieur

Avant daller plus loin dans leurs réflexions en matière universitaire et sociale, les délégués ont tenu à dénoncer le manque dinvestissement de lÉtat dans lenseignement supérieur (Université et CROUS). Ils estiment quau minimum, la République devrait investir léquivalent de 1% du PIB dans lenseignement supérieur. Cela leur paraît indispensable autant pour la qualité des formations, que pour la qualité des services annexes, comme les bibliothèques. Ils soutiennent dailleurs le personnel qui dénonce une diminution des effectifs de fonctionnaire et une augmentation des personnels précaires : vacataires, TUCEn résumé, ils estiment que lenseignement supérieur à besoin dun « financement public, [d’]un personnel fonctionnaire et des diplômes nationaux »[3]. Ce financement doit permettre le développement dune université plus juste.

Propositions pour une université plus juste

Les délégués reprennent les revendications classiques des syndicats étudiants en faveur dune université plus juste. Cela passe dabord par les examens. Ils demandent des conditions dexamen plus juste pour les étudiants : anonymat des copies, double correctionIls souhaitent également que les enseignants aient une formation pédagogique et que les enseignements (et non les enseignants) soient évalués.

Le contenu des formations est aussi passé sur le crible par les États généraux. Ils rappellent dabord un principe de base : «les études consistent à fournir à l'étudiant(e) un outil de réflexion sur la société et à lui permettre aussi d'avoir une influence active sur le mouvement de celle-ci»[3]. Ceci étant dit, ils font aussi des propositions précises devant permettre daméliorer le taux de réussite au DEUG. Ils demandent donc plus de pluridisciplinarité et une meilleure orientation. En outre, pour favoriser louverture desprit des étudiants et la connaissance des langues ils demandent plus de liens avec les pays étrangers. Du point de vue pédagogique, ils réaffirment leur attachement à des formations de qualité tournées vers la connaissance et non vers la seule recherche de débouchés professionnels.

Il y a tout de même une ou deux formations qui, en raison de leurs spécificités, retiennent lattention des délégués. En médecine ils proposent la mise en place dun DEUG et dune maîtrise Santé avant la sélection vers des études professionnalisées en médecine ou pharmacie. En ce qui concerne les écoles darchitecture, les délégués réclament « un diplôme (DPLG) à caractère unique et national, à équivalence européenne, et conservant sa valeur de Licence d'Exercice »[3].

La recherche occupe également une part importante de la réflexion des États généraux. La commission 14 lui est entièrement consacrée. Les États généraux, sélèvent notamment contre le service national qui ne peut pas être repoussé au-delà dun certain âge par les étudiants chercheurs. Les États généraux demandent également que les diplômes de troisième cycle soient mieux harmonisés nationalement.

Propositions pour créer une université en rupture avec le système en place

Mais au-delà de ces revendications classiques, certains délégués veulent aller plus loin. A plusieurs reprises, se dessine une Université létudiant serait acteur de sa formation. il serait un membre de la communauté universitaire à égalité avec les autres (enseignants chercheurs et IATOS). Pour cela, les délégués souhaitent la mise en place dAssemblées générales (AG) à plusieurs reprises dans une année universitaire regroupant tous les acteurs du système. Cela devrait notamment avoir lui en début de première année une AG clôturerait une session de trois semaines consacrée à lorientation. En outre, la pédagogie et lorganisation de létablissement détude seraient débattues dans des AG en début et en fin dannée.

Les étudiants sont appelés à devenir les acteurs de leurs parcours. Dans ce cas, lautoévaluation ferait son entrée à luniversité ainsi que la possibilité de négocier avec les enseignants et ladministration un parcours personnalisé.

Aide sociale

Les États généraux estiment que le système daide sociale en place nest pas satisfaisant. Les bourses sont, selon eux, trop faibles. Ils demandent donc une revalorisation de cette aide (de 1 400 F maximum à 2 700F). Mais les délégués constatant lautonomie, par rapport à leurs parents, de certains étudiants proposent une allocation spécifique. Ils proposent même une allocation pour tous les étudiants quils qualifient de «présalaire» [3] (à ce sujet voir aussi la Charte de Grenoble). Pour les étudiants chercheurs, ils réclament une aide sociale adaptée pour tous (bourse de recherche ou allocation détude). Enfin, ils demandent que les étudiants étrangers ne soient pas exclus du système daide sils en ont besoin.

En matière de logement et de restauration, les États généraux demandent au gouvernement de rétablir la parité État/étudiant dans les tickets de Restaurant universitaire. Ils réclament aussi la construction de nouvelles Cité universitaire notamment en région parisienne.

Mais les réflexions des États généraux ne sarrêtent pas aux CROUS, elles passent aussi par la vie quotidienne. Les délégués demandent donc des tarifs spéciaux dans les transports, un accès plus facile à la culture et aux activités sportives, et une meilleure prise en compte de la santé des étudiants. Dans ce domaine, ils insistent sur le rôle de la MNEF. Ils dénoncent les dérives mercantiles de la mutuelle et «exige[ent] la transparence budgétaire de la MNEF, la participation de tou(te)s les cotisant(e)s pour une représentativité réelle et paritaire avec pouvoir décisionnel effectif au Conseil d'Administration»[3].

Lutte contre la discrimination

Lors du mouvement contre le projet de loi Devaquet, les étudiants mobilisés ont fait connaître leur opposition à la sélection. Cette idée a bien sur été reprise par les États généraux. Les délégués constatent que si la sélection officielle est bien abandonnée, il reste tout de même un phénomène complexe de sélection sociale.

Une meilleure orientation des catégories sociales défavorisée et un renforcement des aides sociales doivent permettre de lutter contre ce phénomène. Ils veulent aussi que lUniversité soit ouverte à tous tout au long de la vie. Ils demandent donc des aménagements pour les étudiants salariés.

Mais la discrimination, selon les délégués, frappe plus durement les étudiants étrangers et les femmes. Sur ce premier point, les États généraux dénoncent une politique gouvernementale de plus en plus dure à légard des étrangers (réforme du code de la nationalité...). De manière générale, ils demandent quune inscription donne systématiquement droit à une carte de séjour. En ce qui concerne les femmes, leur lutte a fait lobjet, dune réflexion particulièrement riche, la commission 17 lui était dailleurs consacré. Cette dernière na pas épargné le mouvement étudiant, ni les États généraux. «Il ne suffit pas d'arborer un badge "macho non merci", destiné à un dédouanement personnel et collectif, qui dispense ou évite d'interroger ce que l'imaginaire singulier reproduit des pratiques sexistes et n'en veut rien savoir» [3]. Concrètement, les États généraux adoptent lidée de développer les commissions femmes dans le mouvement étudiant et de promouvoir quelques revendications spécifiques. Dans ce sens, cest surtout le problème des étudiants parents qui retient lattention. Les délégués demandent des horaires aménagés pour eux, mais surtout des crèches universitaires et une allocation spécifique.

Le Forum international

En marge des États généraux, cest tenu un Forum international, loccasion pour des étudiants en lutte venus dune dizaine de pays de ce retrouver et déchanger leurs points de vu. Cette rencontre a permis de mettre en lumière, la diminution dans la plupart des pays du financement de lÉtat dans lenseignement supérieur et donc, laugmentation des frais dinscription et, la part toujours plus importante du privé à lUniversité. Ils ont aussi mis en avant la nécessité dharmoniser les formations, notamment dans le cadre européen.

Portée des États généraux

Si les États généraux nont pas apporté beaucoup de nouveauté dans les revendications étudiantes ils ont surtout été loccasion de faire le point sur la situation de lenseignement supérieur et les changements espérés par la communauté étudiante. Les délégués ont rappelé leur attachement au cadre national de lenseignement. Les États généraux se sont élevés contre les discriminations notamment sociales qui frappent enseignement supérieur. Ils ont donc demandé que laide sociale soit mieux adaptée à la réalité du terrain. Mais les étudiants ont aussi montré, quils voyaient plus loin que lUniversité et le CROUS, en se penchant sur la cause des femmes, la culture, le racisme... Les idées compilées par les États généraux, vont se retrouver en grande partie dans les revendications des syndicats étudiants pour les années à venir et encore largement dans celles des syndicats actuels.

Mais les États généraux ont échoué dans leur entreprise dunification du mouvement étudiant. Chaque syndicat est reparti avec ses bataillons de militants et les indépendants sont restés éparpillés. Lunité devait se faire au quotidien. De fait, hormis lors de quelques mobilisations, elle ne se fera pas. La première tentative sérieuse dunification syndicale naura pas lieu avant 2001 et la réunification de lUNEF.

Notes et références

  1. a et b Cité par Le Monde dans son édition du mardi 20 janvier 1987, page 13, Le colloque de Matière grise à la Sorbonne Laborieuses retrouvailles un article de Gérard Courtois
  2. Cité par Le Monde dans son édition du mardi 10 mars 1987, page 11, La préparation des états généraux étudiants Trente heures pour un " statu quo ", un article de Gérard Courtois
  3. a, b, c, d, e, f et g Texte des États généraux de lenseignement supérieur, rapporté par les étudiants de Paris VIII, membres du Secrétariat du Comité de liaison national et du Bureau de séance des États généraux
  4. a et b Cité par Le Monde dans son édition du mardi 31 mars 1987, page 38, Les états généraux étudiants « L'unité ne se décrète pas... », un article de Gérard Courtois
  • Portail du syndicalisme Portail du syndicalisme
  • Portail de l’éducation Portail de léducation
Ce document provient de « %C3%89tats g%C3%A9n%C3%A9raux de l%27enseignement sup%C3%A9rieur de 1987 ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Etats généraux de l'enseignement supérieur de 1987 de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Etats generaux de l'enseignement superieur de 1987 — États généraux de l enseignement supérieur de 1987 La réunion des États généraux du mouvement étudiant a été décidé par la dernière réunion de la coordination nationale étudiante, tenue peu après la victoire du mouvement contre le projet de loi… …   Wikipédia en Français

  • États généraux de l'enseignement supérieur de 1987 — La réunion des États généraux du mouvement étudiant a été décidé par la dernière réunion de la coordination nationale étudiante, tenue peu après la victoire du mouvement contre le projet de loi Devaquet le 11 décembre 1986. Ces États généraux… …   Wikipédia en Français

  • Etats generaux (homonymie) — États généraux (homonymie) Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Sommaire 1 France 2 Pays Bas 2.1 …   Wikipédia en Français

  • Etats généraux — États généraux (homonymie) Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Sommaire 1 France 2 Pays Bas 2.1 …   Wikipédia en Français

  • États Généraux des Pays-Bas — États généraux (homonymie) Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Sommaire 1 France 2 Pays Bas 2.1 …   Wikipédia en Français

  • États généraux (Pays-Bas) — États généraux (homonymie) Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Sommaire 1 France 2 Pays Bas 2.1 …   Wikipédia en Français

  • États généraux (homonymie) — Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Sommaire 1 France 2 Pays Bas 2.1 …   Wikipédia en Français

  • États généraux — Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Sommaire 1 France 2 Pays Bas 2.1 Dix …   Wikipédia en Français

  • Enseignement supérieur au Tchad — Sommaire 1 Université de Ndjamena 2 Autres établissements d enseignement supérieur public à Ndjamena 2.1 ENAM École Nationale d Administration et de Magistrature …   Wikipédia en Français

  • Association des états généraux des étudiants de l'Europe — logo [1] Siège Bruxelles, Belgique fondation 1986 langues officielles français, anglais président …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/598163 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”