Enseignement Agricole En France

Enseignement Agricole En France

Histoire de l'enseignement agricole en France

Pendant longtemps, l'apprentissage de l'agriculture en France s'est borné à la reproduction du modèle existant. Cependant les crises agricoles qui se succèdent au XVIIe et au XVIIIe siècles amènent les physiocrates à réfléchir sur les moyens d'améliorer l'agriculture et ses rendements. Leurs réflexions débouchent sur la nécessité d'une amélioration de la connaissance, et la divulgation des nouvelles techniques.

Sommaire

Sous l'Ancien Régime

Arrêt de 1764 concernant l'école vétérinaire de Lyon.

Sous l'Ancien Régime, les premières initiatives sont prises sous l'influences des agronomes physiocrates à la fin du XVIIIe siècle. En 1762, Goyon de la Plombanie propose de créer des écoles agricoles pour retenir les fils de paysans sur leur terroir. Des idées mais peu de réalisations. À cette époque, François-Thomas Moreau de la Rochette fonde un institut horticole destiné aux orphelins parisiens, mais l'établissement ferme définitivement ses portes en 1780. D'autres expériences, comme celles de Panelier, à Compiègne, visant à instruire de jeunes laboureurs, ne durent que quelques années.

Claude Bourgelat, soutenu par le contrôleur général des finances Bertin, crée l'École vétérinaire de Lyon en 1761. Afin de pérenniser cette initiative, et inquiet d'éventuelles difficultés financières, il obtient du roi le statut d'École royale en 1764. En 1765, il crée un établissement similaire à Alfort. L'École vétérinaire de Lyon est la plus ancienne au monde ; rapidement, le mouvement s'étend à l'Europe.

Sous la Révolution

Sous la Révolution deux tendances se manifestent :

D'abord, intégrer un enseignement de l'agriculture dans l'enseignement général. C'est l'idée que défend Condorcet dans le plan qu'il soumet à l'Assemblée législative en avril 1792. Au sein de l'École normale (décret du 9 brumaire an III), il est prévu un cours d'agriculture, mais ils ne seront pas mis en place.

La deuxième idée est de créer un véritable enseignement agricole. L'abbé Rozier, tente avec l'appui de François de Neufchâteau, de faire créer une école nationale d'agriculture à Chambord Page d'aide sur l'homonymie.

Suite à une demande du département de l'Isère, Grégoire propose à la Convention le 4 octobre 1793 d'instituer dans chaque département « une maison d'économie rurale qui sera consacrée aux expériences propres à accélérer les progrès de l'agriculture ».

Ces projets n'aboutissent pas. Par contre, les écoles vétérinaires sont maintenues et réformées par le décret du 29 germinal an III.

Sous le Premier Empire

François de Neufchâteau reprend, le 11 brumaire an X (2 novembre 1801), un projet présenté par l'abbé Rozier quelques années auparavant. Il échoue à nouveau.

André Thouin réalise, au sein du Muséum national d'histoire naturelle, entre 1800 et 1806, une école d'arboriculture, une école d'horticulture et une école d'agriculture pratique qui connaissent un succès substantiel.

André Thouin préconise le développement d'un enseignement agricole de masse, avec un système basé sur trois niveaux :

  • un enseignement pratique dès l'enfance pour les enfants d'ouvriers agricoles et de petits cultivateurs ;
  • un enseignement théorique basé sur des livres de pratique pour les propriétaires et fermiers de domaines moyens ;
  • une étude des livres théoriques ayant pour sujets la physiologie végétale, la chimie et la physique pour les grands propriétaires.

L'idée d'un enseignement ayant trois niveaux sera reprise dans le décret du 3 octobre 1848.

1815-1848 : un nouvel élan

En 1822 en Lorraine, Mathieu de Dombasle crée une ferme-école à Roville-devant-Bayon. Son projet remonte à 1818. Le but est de diffuser les bonnes pratiques. Le matin l'enseignement est consacré à la pratique, et l'après midi à la théorie (botanique, agriculture, minéralogie, art vétérinaire, comptabilité). Il adjoint à son école une fabrique d'instruments agricoles.

Le public présent est essentiellement composé de fils de grands propriétaires, ou de jeune gens qui vont diriger de grands domaines. Cette école est financée par des fonds privés.

Après une visite à Roville Polonceau et Bella décident de créer, en 1827, une école de même type, l'Institution royale agronomique de Grignon, près de Paris. En 1830, près de Nantes est créé l'école de Grand-Jouan (Loire-Inférieure), dont la direction est confiée à Jules Rieffel, disciple de Mathieu de Dombasle.

Parallèlement à ces initiatives privées, l'État lance une École des haras en 1823, L'École royale des eaux et forêts de Nancy en 1824, et l'École vétérinaire de Toulouse en 1825.

Si l'École des haras ne vit que peu de temps, l'École royale des eaux et forêts, s'appuyant sur une administration remontant à Colbert, se met en place et se développe rapidement.

À partir de 1830, le Conseil supérieur de l'Agriculture est le lieu privilégié d'une politique d'enseignement agricole. On y préconise la création d'un ministère de l'agriculture, la création de fermes-écoles dans chaque département, d'une école normale d'agriculture... Si ces projets ne sont pas acceptés par le ministère de tutelle de l'époque (ministère du Commerce et des Travaux publics) qui préfère soutenir le développement des comices des sociétés locales d'agriculture, ces travaux seront à la bases des réalisations de l'enseignement agricole au cours du siècle.

Ce conseil développe aussi une politique de subvention, d'encouragements, auprès des particuliers et des départements. Les instituts agricoles de Roville, Grignon, Grand-Jouan et la Saulsaie (Montluel, crée en 1840) sont subventionnés. Des postes de professeurs d'agriculture sont crées dans certaines villes et départements. La première est à Bordeaux en 1837. En 1845, le ministère, devenu ministère du Commerce, de l'Agriculture et des Travaux publics, subventionne des chaires à Lyon, Rodez, Toulouse, Nantes, Quimper et Rouen. Le ministère subventionne également la création de ferme-écoles, dont l'enseignement est plus tourné vers la pratique que dans les instituts. En 1845, il en existe dix en France, dans l'Aube, les Bouches-du-Rhône, la Dordogne, l'Ille-et-Vilaine, la Meurthe, la Saône-et-Loire, le Morbihan, la Loire, la Charente et la Mayenne. Ce sont des institutions privées, dont le sort est lié au financement de l'État.

Les projets de 1845-46

Institut de La Saulsaie à Montluel.

Une commission du Conseil général d'agriculture, présidée par Tourret, est chargée d'étudier une organisation générale de l'enseignement agricole, et un plan d'enseignement. Après avoir fait un état de la situation, cette commission propose la création d'un établissement à caractère scientifique en région parisienne.

Pour l'enseignement, elle recommande deux types d'établissements :

  • Cinq instituts agricoles, en s'appuyant sur les trois existants (Grignon, Grand-Jouan, La Saulsaie) et en en créant un dans le Midi, destinés aux cultures méditerranéennes, et un dans le centre spécialisé dans l'élevage. Ces établissements auraient à formé les propriétaires, les fermiers importants et les enseignants des fermes-écoles.
  • Des fermes-écoles dont le but serait de former des techniciens, « des bras intelligents ».

Ce rapport propose également d'enseigner des notions d'agriculture dans les écoles normales. Un autre rapport, en 1846, préconise la création de trois niveaux d'enseignement : un institut national agronomique, équivalent d'une faculté, une vingtaine d'écoles régionales, et une ferme-école dans chaque département.

Une part de ces propositions entre en application avec la circulaire du 23 juillet 1847. On y parle de la création de fermes-écoles, dont l'enseignement est gratuit et dont le corps professoral est payé par l'État. Elle entraîne l'ouverture de dix-huit fermes-écoles.

Le ministre de l'Instruction publique, tente sans succès, notamment dans une lettre du 1er novembre 1847, d'en avoir la tutelle, ou au moins un droit de regard sur l'enseignement, arguant qu'une part de l'enseignement (mathématiques, géométrie, chimie) relève de son département.

1848-1870

Depuis 1845, la crise agricole est sévère, entrainant une très forte hausse des cours. Une des solutions pour limiter le risque de ces crises est la modernisation de l'agriculture française, l'évolution vers une culture scientifique, d'où la nécessité d'agriculteurs formés aux techniques les plus modernes.

Le décret du 3 octobre 1848

En 1848, vingt-sept fermes-écoles accueillent environ 360 élèves et les instituts en activité 80.

Le décret du 3 octobre 1848 reprend les principaux éléments des projets de 1846-1847, auquel le ministre de l'Agriculture et du Commerce Tourret avait participé en tant que membre du Conseil général de l'agriculture. Il met en place :

  • Des fermes écoles départementales. Elles sont établies sur des terres privées dont les directeurs sont les propriétaires ou les fermiers. Les frais d'enseignement sont pris en charge par l'État qui nomme également les directeurs. Une commission est chargée de contrôler les admissions et les examens.
  • Des écoles régionales. L'enseignement y est payant, mais des bourses sont réservées aux meilleurs élèves des fermes-écoles.
    Ferme école de Paillerols, fondée en 1848.
  • L'Institut national agronomique, forme des ingénieurs et des professeurs. C'est aussi un établissement de recherche et d'expérimentation qui s'appuie sur une exploitation agricole abordant tous les sujets (forêt, horticulture, animaux, jardin…).

Quelques rares députés sont opposés au projet, car rien n'est fait pour l'instruction de masse des agriculteurs. Certains, comme Delois, préconisent l'organisation de cours du soir pour l'enfant travailler aux champs en journée et puis parce que selon lui l'agriculture s'apprend auprès du père;"L'enfant , messieurs, c'est dans les champs qu'il apprend l'agriculture, avec son père, en conduisant les chevaux". D'autres demandent que l'on initie les enfants des écoles primaires, que l'on organise aussi un enseignement agricole féminin. Tocqueville demande que l'on crée pour les collèges des cours théoriques et pratiques au chef lieu d'arrondissement.

Le décret est adopté par l'assemblée par 579 « oui » sur 679 votants.

À la fin de 1849, il existe soixante-huit fermes écoles, pour 855 élèves. Les instituts de Grand-Jouan, La Saulsaie et Grignon sont transformés en écoles régionales. Un quatrième (fermé en 1852) est créé dans le Cantal. L'Institut national agronomique ouvre quant à lui ses portes le 20 novembre 1850 à Versailles ; situé dans les écuries à proximité du Potager du Roi et bénéficiant également de pépinières, trois fermes constituent son domaine. L'enseignement y est théorique et expérimental. Les études y sont de deux ans, et les meilleurs élèves des écoles régionales bénéficient de bourses. Quarante-sept élèves ayant passé un examen d'admission y sont reçus, et 159 auditeurs libres viennent y assister aux cours.

Parallèlement à ces institutions, une dizaine de chaires de professeurs d'agricultures et des colonies (orphelinats) agricoles subsistent.

Sous le Second Empire

Sous le Second Empire, l'impulsion donnée est freinée. Pour des raisons économiques et politiques, le nouveau pouvoir privilégie l'enseignement de l'agriculture dans le cadre de l'enseignement général. L'idée était déjà présente en 1849. Une commission regroupant des représentants du ministère de l'Agriculture et du Commerce, et du ministère de l'Instruction publique avait préconisé le remplacement de certaines heures de cours par des travaux agricoles. Cette idée est soutenue par Louis-Napoléon et vingt instituteurs sont chargé de l'expérimenter. Le succès est très relatif comme le montre le bilan fait en 1853[réf. nécessaire]. En 1856, toutes les écoles normales (où l'on forme les instituteurs) ont un enseignement théorique de l'agriculture, huit seulement un enseignement pratique. Pour celà, elles ont souvent dû recruter des intervenants extérieurs comme le directeur du jardin botanique à Évreux.

Paul Cère, chargé d'une mission par le ministère de l'Instruction publique, propose plusieurs mesures :

  • enseignement agricole et horticole réparti durant les trois années de formation à l'école normale,
  • création d'une enseignement théorique agricole dans chaque école normale,
  • enseignement pratique par des visites d'exploitations,
  • annexion d'un jardin à l'école,
  • distribution importante de graines aux élèves sortant de l'école.

En 1867 une commission reprend ces conclusions et précise que l'enseignement agricole doit avoir deux branches :

  • un enseignement professionnel, dans des instituts, colonies ou pénitenciers agricoles,
  • un enseignement agricole classique, au sein de l'enseignement primaire et secondaire, dépendant du ministère de l'Instruction publique.

Conséquence, le ministre Duruy reprend les conclusions de ces rapports et instaure un poste de professeur d'agriculture dans chaque département. Ce professeur, payé par l'État, est chargé des cours en école normale, en collège, en école primaire, et de donner des conférences. Un enseignement supérieur est également mis en place au sein du ministère de l'Instruction publique, au Museum d'histoire naturelle. C'est un échec[réf. nécessaire].

Pendant ce temps l'enseignement professionnel périclite. Les financements sont réduits. En 1866, on ne compte plus que quarante-huit fermes-écoles, et les écoles régionales doivent restreindre le nombre de répétiteurs. À partir de 1870, ces écoles peuvent délivrer le diplôme d'ingénieur agricole. Cette même année on décide du transfert vers Montpellier de l'école de La Saulsaie.

Les débuts de la Troisième République ou l'expansion de l'enseignement agricole

La création du Ministère de l’agriculture par Gambetta

L’entre deux guerres - La loi de 1918 sur l’enseignement agricole

La loi de modernisation de l'enseignement agricole de 1960

La loi du 2 août 1960 sur l'enseignement et la formation professionnelle agricoles, présentée par le ministre Henri Rochereau, et surtout Michel Debré, transforme et développe rapidement ce secteur de l'enseignement.

Il s’agit de contribuer à la modernisation de l'agriculture en favorisant la diffusion des connaissances scientifiques et techniques et en améliorant les compétences des agriculteurs. Plusieurs principes sont affirmés :

  • la complexité croissante des processus de production et l’accélération du progrès technique exigent de la part de tous les travailleurs de plus en plus de connaissances et d’habileté ;
  • la réforme de l’enseignement doit prendre en considération les aspects sociaux et humains de la profession d’agriculteur ;
  • les différentes catégories socioprofessionnelles doivent avoir accès à une formation générale de même niveau et de même valeur ;
  • l’enseignement agricole devra s’adapter en permanence aux besoins de l’économie agricole.

L'enseignement agricole doit ainsi atteindre un double objectif :

  • préparer les futurs travailleurs des secteurs agricole et agro-industriels,
  • permettre à chaque jeune d’atteindre le plus haut niveau de formation possible, mais également faciliter à tous les niveaux le passage vers le reste du secteur éducatif.

Cela signifie assurer à la fois une formation générale et une formation professionnelle, et donc transformer profondément les programmes, ainsi que rendre les diplômes comparables à ceux de l'Education nationale. Les établissements changent de nom pour devenir lycées et collèges agricoles. Cependant les responsables de l'enseignement agricole affirment hautement sa spécificité, marquée notamment par sa liaison avec l'agriculture, confirmant la tutelle du ministère de l’Agriculture. Ils souhaitent également en faire un terrain d'innovations pédagogiques et éducatives. L'enseignement agricole se présente dès lors comme un système parallèle au système d'enseignement général et professionnel.

Deux orientations politiques importantes vont marquer la loi sur l’enseignement agricole et son application :

  • La prise en compte la réforme de 1959 de l’Éducation nationalequi a fait des classes de 6e et 5e un cycle d’observation et d’orientation, et la loi Debré du 31 décembre 1959 qui assure l’aide de l’Etat à l’enseignement privé par le système des contrats, dont le « contrat simple » qui respecte le « caractère propre » des établissements. Le Premier ministre estime que l’apport de l’enseignement privé est indispensable pour faire face à la forte demande de scolarisation. Les modalités d’aide à l’enseignement privé sont plus larges que dans le secteur relevant de l’Education nationale et ne prévoient pas de contrôle pédagogique.
  • Pour répondre aux besoins de modernisation de l’agriculture, les organisations professionnelles agricoles revendiquent un changement dans la nature de leurs relations avec l’Etat. Il s’agit d’établir des compromis entre l’Etat et la profession, celle-ci s’engageant au côté de l’Etat pour l’application de la politique définie en commun. Cette cogestion de la politique agricole est symbolisée à partir de 1961 par la rencontre de Michel Debatisse, secrétaire général du CNJA et du ministre de l’Agriculture, Edgard Pisani.

En résumé, la réforme engagée est caractérisée par trois éléments essentiels :

  • La parité avec l'Éducation nationale : l’enseignement agricole devient un élément du système éducatif national. Tout en approfondissant son originalité, il va progressivement adopter l’organisation et le système des diplômes de l’Éducation nationale.
  • La promotion sociale en appelant notamment en son sein des spécialistes de l’éducation populaire comme Paul Harvois. Cela permet de renouveler la pédagogie et de constituer des filières de promotion de l’enseignement initial professionnel aux écoles d’enseignement supérieur. L'enseignement agricole joue un rôle de précurseur en créant en 1966 un corps d'enseignants chargés de éducation socioculturelle: celle-ci a pour vocation de « permettre d'introduire dans la formation des élèves des matières visant moins à l'acquisition de connaissances qu'à l'épanouissement de l'être ». L'apprentissage de la démocratie et de la responsabilité est favorisé par la participation à la vie de l'Association sportive et culturelle de l'établissement et aux travaux des différents conseils. L'ouverture à des réalités sociales et culturelles diverses est réalisée lors d'études du milieu naturel et humain et à l'occasion des visites et stages prévus dans les cycles de formation.Enfin, une formation professionnelle continue exemplaire est mise en place surtout à partir de 1972.
  • L’enseignement supérieur est rénové en s’engageant progressivement dans un partenariat avec l’université pour devenir davantage lisible depuis l’étranger et fournir à la société moderne les cadres qu’exigent la croissance économique, la concurrence internationale et l’évolution de la société.

Les lois de 1984 sur l’enseignement agricole

Une nouvelle période de transformations profondes s'engage en 1982, lorsque le Ministre de l’Agriculture, Édith Cresson, annonce une réforme de l'enseignement agricole par les principaux intéressés, en conformité avec le projet politique de décentralisation et de plus grande participation des citoyens à la gestion des affaires les concernant. Comme en 1960, l’objectif est que la réforme de l’enseignement agricole se réalise dans la cohérence à l’égard de l’ensemble de la politique d’éducation du Gouvernement d’une part, et de la politique agricole d’autre part.

La réforme se concrétise par le vote, sans aucune opposition au Parlement, de deux lois dont l'une porte rénovation de l'enseignement agricole public (9 juillet 1984) et l'autre réforme les relations entre l'Etat et les établissements agricoles privés (31 décembre 1984). Parallèlement une vaste consultation des personnels, des élèves, des parents, des organisations professionnelles, est lancée dans les établissements, les régions et au niveau national. Les analyses et propositions ainsi élaborées seront à la base de la rénovation d’ensemble du système de formation agricole.

Les démarches suivies reflètent un très fort consensus de tous les partenaires de l’enseignement agricole, consensus qui demeure encore en 2008 et qui constitue un des atouts de l’enseignement agricole. C’est la réalisation d’un équilibre accepté et défendu par l’ensemble des partenaires après une situation de conflits et de tensions importantes dans la période des années 1960 à 1980. Ce consensus autour de l’enseignement privé a été acquis au moment même où à l'éducation nationale, il y a une rupture, en juillet 1984, conduiant à la démission dun ministre, Alain Savary et à la chute du gouvernement. Des lois de 1984, on retient

  • la prise en compte des agricultures, c'est-à-dire qu’il n’y plus un modèle, mais des modèles d’agriculture et l’appareil de formation doit permettre de préparer des jeunes s’insérant dans ces différents types d’agriculture.
  • l’élargissement beaucoup plus net aux métiers ruraux, en affirmant que l’enseignement agricole a vocation à former pour ces métiers.
  • la rénovation d’ensemble de tout l’enseignement technique, de l’apprentissage et de la formation professionnelle continue, par le changement des contenus, des méthodes pédagogiques, des méthodes d’évaluation, des diplômes. Cette importante rénovation a été menée à bien grâce à l’engagement des personnels de l’ensemble de l’enseignement agricole qui a permis de gérer sans problèmes majeurs ces transformations.

Enfin, les procédures d’élaboration des schémas régionaux des formations agricoles et du schéma national contribuent à une meilleure prise en compte des besoins et une plus grande transparence dans les débats sur les orientations et l’affectation de moyens. Au total, les réformes engagées en application des lois de 1984 ont assuré un développement sans précédent des ses effectifs, une amélioration du taux de réussite des élèves et une insertion professionnelle satisfaisante malgré la crise.

Avenir de l'enseignement agricole

Évoquée depuis plusieurs décennies, l'intégration de l'enseignement agricole à l'Éducation Nationale demeure sujet de débats. En 2008, le Syndicat National de l'Enseignement Agricole Public (SNETAP), composante de la FSU, a adopté à la majorité, un mandat pour le rattachement de l'enseignement agricole à un ministère unique de l'Éducation. Mais cette position relative au rattachement de l'Enseignement agricole à un " Grand Ministère de l'Education" ne fait, néanmoins, pas consensus. Les enseignants comme les élèves et les étudiants demeurant attachés aux spécificités des dispositifs pédagogiques singuliers de l'Enseignement agricole ( Éducation socioculturelle, interdisciplinarité, moindres effectifs, implantation territoriale, coopération internationale...)

Bibliographie

  • DUBY, Georges et WALLON, Armand (dir.), Histoire de la France rurale tomes 3 et 4, Paris, éditons du Seuil, 1975.
  • BOULET, Michel ; LELORRAIN, Anne-Marie et VIVIER, Nadine - "1848, le printemps de l'enseignement agricole" - Dijon : Educagri éditions, 1998.
  • BOULET, Michel et MABIT, René - "De l’enseignement agricole au savoir vert" - Paris : Editions de l’Harmattan, 1991, 172 p.
  • CHARMASSON,Thérèse (dir.), LELORRAIN, Anne-Marie, RIPA, Yannick, L'Enseignement agricole de la Révolution à la Libération, textes officiels avec introduction, notes et annexes, Paris, INRP/Publications de la Sorbonne, 1992.
  • DUVIGNEAU, Michel, LELORRAIN, Anne-Marie Lelorrain et LE NAOU,Henri, L’Enseignement agricole. 150 ans d’histoire, Dijon, éditions Éducagri, 1999.
  • BOULET, Michel (dir.) - "Les enjeux de la formation des acteurs de l’agriculture, 1760-1945 - Actes du colloque ENESAD 19-21 janvier 1999" - Dijon : Éducagri éditions, 2000.
  • BOULET, Michel, dir. - "La formation des acteurs de l’agriculture. Continuités et ruptures 1945-1985 - Actes du colloque ENESAD, 27-29 novembre 2001" - Dijon, Éducagri éditions, 2003.
  • RADIOYES, Joseph – "L'enseignement agricole privé catholique en France, une longue histoire" - Paris, l'Harmattan, 2005.
  • CHARTIER, Daniel – "A l'aube des formations par alternance. Histoire d'une pédagogie associative dans le monde agricole et rural".Paris,l'Harmattan,2003.
  • Observatoire national de l'enseignement agricole - "Rapport bilan 1996-2004" - Ministère de l'agriculture,Educagri éditions, 2004.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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