Emeutes urbaines francaises

Emeutes urbaines francaises

Émeutes urbaines françaises

Les émeutes urbaines françaises sont des violences urbaines qui sont récurrentes en France depuis le début des années 1980.

Les premières émeutes ont lieu dans les années 1970 à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) dans la cité des 4000, en 1971, et à Vaulx-en-Velin (Rhône)en 1979. C'est à cette occasion qu'ont lieu les premiers affrontements entre les forces de l'ordre et des groupes. Ce sont également les premières voitures brûlées.

Les événements de 1981 dans la cité des Minguettes à Vénissieux, toujours dans la banlieue lyonnaise, connaissent la première couverture médiatique de grande ampleur. Gaston Defferre, alors ministre de l'intérieur, préconise une réponse policière ferme.

En mars 1983, aux Minguettes, de nouveaux affrontements ont lieu avec la police.

Une voiture brûlée en France en 2005.

Sommaire

Années 1990

Après la mort le 6 octobre 1990 de Thomas Claudio, passager d'une moto qui s'était renversée à hauteur d'un barrage de police, de nouvelles émeutes éclatent à Vaulx-en-Velin. Des affrontements ont lieu avec la police, des incendies sont déclenchés et le centre commercial est pillé. Les médias font immédiatement le rapprochement avec les événements de 1981, et constatent le « problème des banlieues ».

Depuis le début des années 1990, le rap français connaît un succès grandissant, en dénonçant la situation sociale et en décrivant la vie au quotidien dans les cités, et un racisme des forces de l'ordre et, plus généralement, de la population française. Ainsi en 1998, le groupe de rap NTM écrit dans « Odeurs de soufre' » : « …qu'est-ce qu'on attend pour foutre le feu ? Juste d'être un peu plus nombreux… » et accuse le gouvernement de passivité face aux problèmes des banlieues.

Ce climat de tension grandissant apparaît au cinéma dans La Haine de Mathieu Kassovitz en 1995, puis dans Ma 6-T va crack-er de Jean-François Richet en 1997.

En novembre 1997, dans la nuit du 2 au 3, de violentes émeutes éclatent dans le quartier de La Duchère à Lyon ; quatre personnes trouvent la mort dans les événements. A Dammarie-les-lys un homme est tué par la police d'une balle dans la tête pour avoir forcé un barrage avec son ami. Le passager sera sorti de la voiture après avoir vu son ami mort devant lui et il sera frappé jusqu'au moment où un automobiliste arrêtera la police. Il s'ensuivra une semaine d'émeutes à Dammarie-les-lys. Cette ville subira cinq ans plus tard deux autres bavures commises sur un jeune français d'origine marocaine de 31 ans et un autre antillais de 20 ans. Aucunes émeutes à la suite de ces affaires mais une organisation politique mise en place par les habitants de Dammarie-les-lys regroupant d'autres réseaux militant comme charivari, le syndicat de la magistrature et Act Up. Ce mouvement ne plaisait ni au ministère de l'intérieur ni au maire en place M.Mignon qui d'un commun accord décidèrent de tout faire pour le faire avorter en portant plainte pour outrage ou tout autre motif contre les militants de l'association. Entre 1990 et 2000 de violentes émeutes ont éclatées à Amiens faisant plusieurs morts forces de l'ordre ou jeunes de banlieue.Bilan: des centaines de voitures brulées et des dizaines de blessés, les émeutes ont durées plusieurs mois.

Le 13 décembre 1998, Habib Ould Mohamed dit « Pipo », meurt des suites d'une bavure, lors d'un flagrant délit de vol de voiture, à Toulouse. S'ensuivent de violents affrontement des émeutiers avec les CRS.

Années 2000

  • À Montauban une émeute éclate en décembre après la mort d'un cambrioleur abattu par le propriétaire des lieux ;
  • À Montbéliard, c'est le 12 juillet 2000, après l'arrestation d'un braqueur de banque de 25 ans.
  • À Strasbourg, c'est le 18 octobre 2002, après la mort par noyade d'un jeune homme de 17 ans poursuivit par la police pour un cambriolage. Les émeutes d'une extrême violence dureront une semaine.
  • Le 3 mars 2003, la Zone à urbaniser en priorité (ZUP) de Valdegour à Nîmes connaît elle aussi des émeutes après la mort d'un cambrioleur qui tentait d'échapper aux gendarmes.
  • L'incendie de voiture est devenu une « tradition » du nouvel an dans certaines villes de France depuis 1995, surtout dans l'Est (Strasbourg qui connait l'incendie de 200 à 300 véhicules à chaque nouvel an) ;
  • 25 décembre 2003, centre pénitencier du Pontet, près d'Avignon : un jeune majeur de 18 ans, Sofiane, est retrouvé mort pendu dans sa cellule individuelle. Emprisonné depuis 10 jours pour une histoire de viol collectif sur une jeune femme de 27 ans dans une cave d'une cité sensible d'Avignon (Monclar), sa famille et ses amis réfutent la thèse du suicide et crient au meurtre. Les cités d'Avignon s'embrasent, des violences urbaines éclatent, 70 CRS sont alors appelés en renfort.

Alors que dans les années 1995, l'immobilier était dans un creux de vague, l'immobilier est fin 2005 à son plus haut niveau, ce qui détériore surtout le pouvoir d'achat des plus petites ressources, bien que les cités étant des HLM, la hausse est plus faible pour leurs habitants.

L'absence dans certains quartiers de moyens de développement a exacerbée les problèmes d'intégration à la ville des quartiers difficiles.

Lors des dix premiers mois de 2005 en France, plus de 28 000 véhicules ont été incendiés, surtout dans l'une des 750 zones urbaines « sensibles » (à statut spécial).

Le 20 juin 2005, un enfant est tué par une balle lors d'une fusillade entre deux bandes rivales à la Cité des 4 000 à La Courneuve. Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, déclare lors de son déplacement sur place vouloir « nettoyer la cité au Kärcher ». Le 25 octobre, lors d'un déplacement à Argenteuil, Nicolas Sarkozy reprend le mot « racaille » prononcé à propos de personnes qui jetaient des projectiles à destination de son groupe, mot prononcé par une femme du quartier qui lui aurait dit : "Monsieur Sarkozy, il faut nous débarrasser de cette racaille". Ce qui est ressenti par certains habitants des quartiers sensibles comme une insulte humiliante, l'impression que l'on assimile tous les habitants aux quelques délinquants et criminels, une provocation et une incitation à la violence et à l'exclusion. Pour d'autres habitants il s'agit d'une promesse de prendre en compte leur souffrance.

Violences
urbaines 2005

En octobre 2005, à la suite de la mort dans un transformateur d'EDF de deux adolescents qui avaient été poursuivis par la police alors qu'ils erraient sur un chantier, éclatent des émeutes dans les banlieues de villes de toute la France. Cet évènement replace les banlieues au cœur du débat (voir l'article dédié). Cet évènement remet en question la politique sociale, la politique de la ville, et la politique d'éducation et d'intégration menée en France.

Le 10 novembre 2005, quatorze jours après le début des émeutes,Nicolas Sarkozy déclare dans l'émission A vous de juger « Quand je dis ce sont des voyous ou des racailles, je persiste et je signe ».

Durant les 3 nuits qui ont suivi l'élection de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République le 6 mai 2007, 1400 voitures ont été incendiées dans un certain nombre de villes de France, des vitrines de magasins détruites, et du mobilier urbain détérioré.

Le 25 novembre 2007, ont lieu les émeutes à Villiers-le-Bel : suite à la mort de deux jeunes ayant percuté une voiture de police dans cette commune, une nouvelle flambée de violences urbaines voit le jour, avec notamment 40 policiers et pompiers blessés le 25 novembre, et au moins 60 le 26.

De plus, on estime qu'en France, près de 350 voitures sont incendiées chaque nuit.

Voir aussi

Liens externes

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