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Affaire Alègre
L'affaire Alègre est une affaire criminelle française concernant Patrice Alègre (né en 1968), un tueur en série français arrêté à Paris en septembre 1997 et condamné le 21 février 2002 à la réclusion criminelle à perpétuité pour cinq meurtres. Il a par la suite obtenu des non-lieu dans quatre dossiers le 3 juillet 2008[réf. nécessaire].
L'affaire, à proprement parler, débute en mai 2003 par la réouverture du dossier par les gendarmes de la cellule « Homicide 31 » (cellule chargée, sous la direction de Michel Roussel de 2000 à 2003, d'enquêter sur les victimes de Patrice Alègre).
Sommaire
Chronologie
- Septembre 1997 : Arrestation de Patrice Alègre, soupçonné de meurtres.
- 21 février 2002 : Patrice Alègre est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de vingt-deux ans.
- Début mai 2003, l’affaire Alègre n’est qu’un fait divers parmi d’autres, relégué loin à l’intérieur des journaux parisiens. Patrice Alègre est un tueur condamné en 2002 à vingt-deux ans de réclusion pour plusieurs homicides et viols. Mais, en Haute-Garonne, des gendarmes de la cellule « Homicide 31 », persuadés que toute la lumière n’a pas été faite sur son parcours criminel, ont rouvert le dossier.
- Le 12 mai 2003, l'hebdomadaire Marianne présente les résultats de leurs investigations, en particulier de récentes « révélations » faites par une prostituée. Elle met en cause des policiers toulousains, et un gendarme qui « serait au courant de leurs agissements : le système de corruption, mais aussi des parties “fines” organisées en présence d’au moins deux avocats toulousains et autres notables [...] dans l’emballement, le nom du maire de Toulouse est même cité ».
- Dimanche 18 mai 2003 au journal télévisé de 20h de TF1, l'ancien maire de Toulouse, Dominique Baudis, président à cette date du Conseil supérieur de l'audiovisuel, donne à l’affaire un retentissement maximum en révélant que son nom est cité dans l'enquête, et dénonce une « effarante machination », qui serait selon lui à rattacher « aux milieux liés à l'industrie pornographique ».
- Lundi 19 mai 2003, Dominique Baudis charge son avocat des poursuites en diffamation.
- Jeudi 22 mai 2003, deux prostituées confirment leurs propos devant les juges, et un prostitué, sous le pseudonyme de « Djamel » affirme qu'il y a eu des « morts ».
- Mardi 27 mai 2003, le procureur de Toulouse, annonce qu'il est mis en cause dans l'affaire. Il est remplacé le 28.
- Vendredi 13 juin 2003, Dominique Baudis met en cause Jean-Michel Baylet, patron de La Dépêche du Midi et dénonce à nouveau une machination.
- Mercredi 17 septembre 2003, l'ancienne prostituée « Fanny » revient sur l'accusation de viol qu'elle avait formulée contre l'ancien maire de Toulouse, Dominique Baudis.
- Samedi 20 septembre 2003, le travesti « Djamel », impliqué comme témoin dans un des aspects de l'affaire est retrouvé mort dans la chambre d'une clinique de Toulouse.
- Lundi 11 juillet 2005, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse confirme le non-lieu général dans le volet « viols et proxénétisme » dans lequel Dominique Baudis avait été mis en cause.
- Décembre 2005, Florence Khélifi, surnommée Fanny, 32 ans, est mise en examen pour dénonciation calomnieuse envers M. Baudis et l'ex adjoint de gendarmerie.
- Septembre 2006, Christelle Bourre, alias Patricia, est mise en examen à la mi-septembre pour dénonciation calomnieuse envers Dominique Baudis.
- 2006, Émilie Espès, seule survivante d'un agression de Patrice Alègre décède suite à une tentative de suicide [1].
- Le 27 mars 2008, le parquet annonce que les ex-prostituées "Patricia" et "Fanny" seront jugées en correctionnelle pour « dénonciation calomnieuse » envers l'ancien maire de Toulouse Dominique Baudis et le magistrat Jean Volf.
- Le 3 juillet 2008, les juges d'instruction du tribunal de grande instance de Toulouse, Serge Lemoine et Fabrice Rives, rendent une ordonnance de non-lieu concernant trois homicides volontaires et un viol avec arme.[2]
Origine de l'Affaire Baudis
Le 5 septembre 1997, Patrice Alègre est arrêté en banlieue parisienne. Le soir même, Michel Roussel, enquêteur à la Section de recherche de la gendarmerie de Haute-Garonne, le rencontre pour la première fois. Premier face-à-face d'une longue série.
L'obstination démesurée de l'adjudant Michel Roussel, redoutant que Patrice Alègre ait débuté sa carrière de tueur bien avant les meurtres pour lesquels il a été jugé, est à l'origine de la création, en 2000, de la cellule Homicide 31. Apprivoisé peu à peu par Patrice Alègre et exhumant des dossiers oubliées, Michel Roussel ne parvient pas à recueillir suffisamment d'éléments nouveaux pour qu'il soit mis en examen dans de nouvelles affaires de meurtre ou de viol.
Au printemps 2003, tout bascule. Le travail d'investigation des gendarmes est mis à mal par une tempête médiatique : des notables toulousains sont accusés par des prostituées d'avoir un lien avec les activités de Patrice Alègre. Si le soufflé médiatique est largement retombé depuis, les dégâts sur les enquêtes concernant des meurtres et des disparitions non résolus sont considérables. Devant le souci d'un « recadrage » valant apaisement général, Michel Roussel, plutôt que de lutter seul contre Alègre, a décidé de quitter la gendarmerie[3].
Au-delà des noms jetés en pâture, cette affaire révèle les dysfonctionnements des services d'investigation et de la justice, qui n'ont pu empêcher un tueur en série de sévir pendant plus d'une dizaine d'années.
Complément d'information
L'affaire Alègre, qui ne se résume pas à l'affaire Baudis, conserve des zones d'ombre : plusieurs témoins déclarent que le tueur a été longtemps protégé par des policiers ainsi que par un gendarme. L'ex-gendarme Roussel dénombre 191 assassinats non élucidés. L’organisation « Stop à l’oubli » réunit des familles de victimes, qui continuent de réclamer la vérité sur l’affaire, et livre un état des lieux en énumérant « ces disparitions, ces assassinats camouflés en suicide et ces enquêtes tronquées, déformées, bâclées, etc. »[4]
Autres points de vue, témoignage vidéo
Diane et Charles Roche, juristes de formation, livrent le récit détaillé des exactions perpétrées lors de « soirées très spéciales » entre notables qui se déroulaient dans la région toulousaine auxquelles leur père (le magistrat Pierre Roche, président de Chambre à la Cour d'Appel de Montpellier mort le 22 février 2003 à l'âge de 60 ans, dans des circonstances suspectes et son corps incinéré rapidement et avant même que ses enfants n'apprennent sa mort fortuitement le 25 février 2003) participait[5].
Bibliographie
Contes cruels, Toulouse, G.M. Bon, Ed. L'Écailler du Sud, 2004 : roman noir inspiré par l'affaire Alègre.
Notes et références
- ↑ Emission Affaires criminelles - L'affaire Patrice Allègre, NT1, 10/01/2009 à 22h20
- ↑ http://actualite.free.fr/france/3_2008-07-27T1623_FAP4750.html
- ↑ Actualités en temps réel - Forums en archive
- ↑ Le Figaro – Actualité en direct et informations en continu
- ↑ Video Affaire allègre le scandale ROCHE - Dailymotion
Liens externes
- Notes biographiques
- L'affaire Patrice Alègre à Toulouse
- Affaire Alègre dans L'investigateur
- Affaire Alègre dans La Dépêche.fr
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