- Elie Cyper
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Elie Cyper (Cyperucha) (12 septembre 1908 - 15 juillet 1944), est un rabbin et résistant français, déporté et tué par les nazis.
Sommaire
Biographie
Né à Emeltchino, en Ukraine, près de Kiev, il immigre en France, le 11 mars 1922, après la mort de ses parents tués, dans un pogrom. Il finit ses études secondaires à l'École Maïmonide à Paris et obtient son baccalauréat en philosophie en juin 1927. De 1927 à 1932, il entame une licence en Lettres et en Histoire-Géographie, suivant parallèlement les cours du Séminaire Israélite de France de Paris. Il fait partie du mouvement sioniste religieux Mizrahi.
Naturalisé français en 1932, il effectue son service militaire à Strasbourg dans les Chasseurs, puis dans les services géographiques de l'armée.
En 1935, il est nommé rabbin de la Communauté de Versailles. Il enseigne en outre l'histoire juive et l'hébreu à l'École Orientale de jeunes filles de l'Alliance Israélite Universelle.
Le 6 juin 1937, il épouse Denise Ebstein, originaire d'Alsace. En mai 1938, naissent leurs deux jumelles.
Il est nommé en janvier 1939 rabbin de la Communauté de Dijon.
Selon Julie Phillipe (2007)[1], Elie Cyper est averti par le chanoine Kir[2], alors conseiller municipal de Dijon du projet des allemands de détruire la synagogue:
"Dans ses mémoires, le chanoine Kir déclare qu'il a sauvé la synagogue [de Dijon] de la destruction. Les allemands voulant détruire la synagogue, celui-ci, membre du conseil municipal, la transforme en entrepôt de vêtements pour les soldats rapatriés. Voyant qu'elle pouvait servir, les allemands renoncent à leurs projets de destruction. Auparavant il avait pris soin de prévenir le Rabbin Élie Cyper afin qu'il sauve les objets de culte avant l'arrivée des allemands."
Elie Cyper est mobilisé en septembre 1939 comme capitaine-aumônier de la VIIIe Région, particulièrement dans la région de Bitche, et du secteur de la Sarre.
Fait prisonnier en mai 1940 à Saint-Florentin dans l'Yonne, il s'évade, et devient aumônier de la VIIe Région à Bourg (Ain) jusqu'à fin août 1940, date de sa démobilisation.
En août 1940, il devient le « rabbin des réfugiés » à Dole, dans le Jura, et est adjoint en décembre de la même année au rabbin de Périgueux, Victor Marx, auquel il succédera en février 1944.
Résistance et déportation
Actif dans le groupe Combat de la Résistance, il parvient à mettre sa famille à l'abri, plaçant, en novembre 1943, ses filles dans une institution tenue par des religieuses catholiques, et trouvant un refuge pour sa femme à la campagne.
Nommé Capitaine des FFI le 7 avril 1944, il est arrêté par la Gestapo, le lendemain, le 8 avril 1944, le premier jour de la fête de Pessah. Son épouse et ses filles échappent à la déportation.
Le rabbin Cyper est interné durant un mois à Périgueux, puis transféré à Limoges, et ensuite à Drancy. Il n'y reste que cinq jours, avant d'être déporté le 15 mai 1944 par le convoi 73. Il est tué par les nazis à Kovno, Lithuanie-Estonie, à l'âge de 35 ans.La Rue du Rabbin Cyper
Le 2 février 2008, le passage piétonnier reliant la rue de la Synagogue à la place Wilson à Dijon devient la Rue du Rabbin Elie Cyper avec l'inscription : Mort en déportation. Médaille de la Résistance et croix de guerre. 1908-1944. Ses deux filles, Arlette Cyper-Fontanini et Claudine Cyper-Treister, sont présentes, ainsi que deux petites filles[3].
Liens externes
- Henri Soïl. Elie Cyperucha dit Cyper
- Carte. Rue du Rabbin Elie Cyper
- Jean Daltroff. La Communauté israélite de Strasbourg repliée à Périgueux à partir de la correspondance privée de son président Léon Levy
- Rabbin Elie Cyper: Une rue pour mémoire
- Inauguration. Rabbin Elie Cyper: Une rue pour mémoire. Le Bien Public. dimanche 2 mars 2008
- Histoire des Juifs Bourguignons
- Cyper, Elie, rabbin 31/2 Biographie dans Archives Juives. Revue d'histoire des Juifs de France
- L'Alsace sous l'occupation. La communauté Juive de Strasbourg
- 24 septembre 1998.page 14579. JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE FRANÇAISE
- Le Convoi 73
- Béatrice et Patrick Reynier. L'absence pour mémoire. Film documentaire sur le convoi 73. Mars 2007
- Association des Familles et Amis des Déportés du Convoi 73. Site Officiel.
- La stèle des Déportés du Convoi 73 au Père-Lachaise
- Laurent Greilsamer. Drancy, 15 mai 1944: la mémoire sauvée du convoi numéro 73. Le Monde, 11 novembre 1999
- Julie Phillipe. Aide et sauvetage de la population Juive dans les départements de la Nièvre et de la Côte d'Or. Mémoire de master en histoire contemporaine. 19/09/2007. Comité Français pour Yad Vashem. Les Justes de France. Publications et travaux universitaires.
- Lucien Mestman. Comment, pourquoi une Synagogue des Juifs à Dijon?
Bibliographie
- Serge Klarsfeld. Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France. Beate et Serge Klarsfeld: Paris, 1978.
- Roger Berg. Histoire du rabbinat français (XVIe-XXe Siècle). Cerf: Paris, 1992. (ISBN 2-204-04252-8 et 9782204042529)
- Renée Poznanski. Être juif en France pendant la Seconde Guerre Mondiale. Hachette, Paris, 1994. (ISBN 2-01-013109-6)
- Paul Lévy. Hommes de Dieu dans la tourmente. L'histoire des rabbins déportés. Safed publications: Saint-Mandé (Val-de-Marne), 2006. (ISBN 2-914585-49-7)
Notes et Références
- Aide et sauvetage de la population juive dans les départements de la Nièvre et la Côte d'Or, p. 111. tiré du site Yad Vashem.
- Voir également Lucien Mestman.
- Voir,Rabbin Elie Cyper: Une rue pour mémoire.
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