- Défribillateur
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Défibrillateur automatique
Le défibrillateur automatique est un appareil portable, fonctionnant au moyen d'une batterie, de la taille d'une sacoche, dont le rôle est d'analyser le rythme cardiaque et si nécessaire de permettre la délivrance d'un choc électrique, ou défibrillation. Le premier défibrillateur automatique commercial date de 1994.
La défibrillation précoce associée à la réanimation cardio-pulmonaire augmente fortement les chances de survie d'une personne en arrêt cardiaque par fibrillation ventriculaire, principale cause de mort subite chez l'adulte. Afin que ce geste médical puisse être effectué le plus précocement, des appareils simplifiés nommés défibrillateurs automatiques ou encore défibrillateurs automatiques externes ont été créés. Ces appareils qui procèdent automatiquement au diagnostic de la fibrillation ventriculaire, grâce à un logiciel d'analyse de tracé électrocardiographique ont vocation à être utilisables par tout le monde. Ils permettent au besoin de délivrer un choc électrique pour effectuer la défibrillation.
Sommaire
Description
Le boîtier est relié à deux électrodes collantes (patch) à disposer sur la poitrine de la victime, une en-dessous de la clavicule droite, l'autre sous l'aisselle gauche. Les électrodes ont un double usage : elles permettent à l'appareil de recueillir le rythme cardiaque et servent si nécessaire d'interface de transmission de l'influx électrique vers la victime. Les réglages de l'appareil sont verrouillés, les seules actions possibles sont de l'allumer, de l'éteindre, et de délivrer le choc si l'appareil le demande.
L'appareil dispose d'une carte à mémoire de type mémoire flash enregistrant les paramètres de fonctionnement (les électrocardiogrammes, les séquences de défibrillation, et pour certains modèles les sons ambiants dont la voix des sauveteurs). Les données enregistrées permettront d'effectuer une analyse a posteriori de la situation, donnant à la fois des informations aux service médicaux sur la démarche thérapeutique à entreprendre et dans le cadre du suivi de la matériovigilance et des dispositions médico-légales.
On distingue en France deux types d'appareils :
- le défibrillateur semi-automatique (DSA) : le sauveteur doit appuyer sur un bouton pour que l'appareil délivre le choc (semi-automatique). Le sauveteur peut donc s'assurer que personne ne touche la victime avant d'autoriser l'appareil à délivrer le choc électrique. Si ce courant passe par une personne en contact avec la victime, le risque de blessure pour cette personne est négligeable mais la victime ne bénéficie pas du choc. Les défibrillateurs utilisés par les secouristes sont généralement des DSA.
- le défibrillateur entièrement automatique (DEA) : c'est l'appareil qui décide de délivrer le choc, avec pour seule sécurité des invites vocales pour ne plus toucher la victime avant la délivrance du choc. La procédure s'en trouve simplifiée, c'est pourquoi les défibrillateurs mis à disposition du grand public sont généralement des DEA.
Quel que soit le type d'appareil, l'analyse du rythme cardiaque et le diagnostic sont automatiques, ce qui les différencie des défibrillateurs manuels utilisés par les médecins. La machine ne permet de choquer que si l'activité cardiaque de la victime le justifie, car il faut arrêter de réanimer pour choquer. Si le cœur de la victime ne présente pas un rythme chocable, le défibrillateur indique qu'aucun choc n'est indiqué et le sauveteur continue donc la réanimation, ce qui donne les meilleures chances de survie à la victime.
Principe
C'est en 1956 qu'a lieu la première défibrillation humaine réussie. La défibrillation est le traitement clef de certains types d'arrêt cardiaque rencontrés dans 45% des cas d'arrêt cardio-circulatoire[1]. De la rapidité de l'utilisation de ce système dépendent les chances de survie et l'importance des séquelles.
Le défibrillateur automatique ne doit être posé que sur une personne de plus de un an qui ne respire pas. Bien que le défibrillateur agisse sur le cœur, l'arrêt de la respiration est un critère suffisant pour le grand public car la prise du pouls représente une perte de temps pour un résultat peu fiable. Les personnels formés à la prise du pouls peuvent, quant à eux, constater l'arrêt cardio-circulatoire avant de poser l'appareil. En cas de doute, il vaut mieux installer le défibrillateur automatique car, de toutes façons, il ne choquera que si c'est utile.
L'arc électrique doit passer dans le corps au travers du cœur et non pas à l'extérieur, il faut donc :
- s'assurer que l'on n'est pas dans une atmosphère explosive (fuite de gaz...) ;
- mettre la victime sur une surface sèche, non métallique ;
- dénuder le torse de la victime ;
- sécher rapidement, en cas de besoin, le torse de la victime ;
- si nécessaire, raser les poils à l'endroit où l'on va poser les électrodes, pour permettre un bon contact ;
- poser les électrodes auto collantes en suivant les dessins et allumer l'appareil : une au niveau de la clavicule droite, l'autre sous l'aisselle gauche.
Il faut pratiquer la réanimation cardio-pulmonaire (bouche-à-bouche et massage cardiaque) avant et pendant la pose du défibrillateur automatique. Lorsque le défibrillateur automatique est allumé, l'appareil émet des invites vocales donnant des instructions. Il faut notamment que personne ne touche la victime pendant l'analyse du rythme cardiaque et la délivrance des chocs (la réanimation est provisoirement interrompue).
Arrêt cardiaque par fibrillation ventriculaire
L'arrêt cardiaque peut avoir trois mécanismes :
- une tachycardie ventriculaire (cœur battant à 200 pulsations par minute, voire plus) ou une fibrillation ventriculaire (battement extrêmement rapide et désordonné à 300 ou 400 pulsations par minute) se traduisant par une inefficacité quasi-totale de la fonction pompe ;
- une asystolie correspondant à une pause prolongée ;
- une dissociation électromécanique (DEM), ou activité électrique sans pouls : le cœur conserve une activité électrique rythmique quasi-normale mais n'a plus aucune efficacité mécanique. C'est le cas lors d'hémorragies importantes, de ruptures cardiaques, d'un hématome comprimant le cœur...
La défibrillation n'est efficace que dans le premier cas. Il faut donc diagnostiquer la fibrillation pendant les manœuvres de réanimation cardiopulmonaire ; ce diagnostic peut être fait par un médecin avec un électrocardiogramme, ou bien de manière automatique par un défibrillateur semi-automatique (DSA) ou un défibrillateur entièrement automatique (DEA).
Conditions de réussite
La défibrillation consiste à délivrer un choc électrique bien calibré (puissance, phase) et passant au bon endroit, afin de synchroniser à nouveau les contractions des fibres du myocarde et à permettre au cœur de battre normalement à nouveau ; elle doit se produire avant l'asystolie.
Le fait de pratiquer la réanimation cardio-pulmonaire (RCP : bouche-à-bouche associé aux compressions thoraciques) permet de faire circuler le sang oxygéné, donc d'alimenter le cerveau et le myocarde en oxygène, et augmente les chance de réussite de la défibrillation : le cœur étant oxygéné, il reste plus longtemps en fibrillation (cela retarde l'asystolie), on a donc plus de chances de récupérer la victime.
Différentes publications récentes[2] ont mis en lumière que la manœuvre du bouche à bouche retarde et complique le massage cardiaque surtout si le sauveteur est seul ; il introduit en outre de l'air supplémentaire dans les voies aériennes et digestives supérieures, ce qui contrarie la circulation sanguine. Cependant, le bouche à bouche reste nécessaire dans de nombreux cas. Dissocier les situations dans lesquelles il est indiqué de celles où il ne l'est pas rendrait la formation à la réanimation plus complexe, alors que la simplicité est un critère essentiel d'efficacité. Il reste donc recommandé dans tous les cas de pratiquer la réanimation classique, en alternant compressions thoraciques et ventilation artificielle.
En général, la victime ne reprend pas connaissance au cours de la réanimation, avec ou sans défibrillation. Il est donc nécessaire de poursuivre ces manœuvres jusqu'à l'arrivée des secours. La poursuite de la réanimation doit se faire par une équipe médicale. Selon les pays, celle-ci va se déplacer jusqu'à la victime (Stay and play, cas de la France) ou les prompts secours vont transporter la victime le plus vite possible vers l'hôpital (Scoop and run, cas des États-Unis).
Le fait que la défibrillation fasse repartir le cœur ne signifie pas que la personne va survivre ; par ailleurs, si elle survit, elle peut garder des séquelles neurologiques irréversibles. Cependant, la réanimation cardio-pulmonaire est la seule technique connue qui donne de bonnes chances de survie à la victime, et l'utilisation d'un défibrillateur augmente ces chances.
Scénario idéal
Le scénario idéal d'une réanimation à l'aide d'un défibrillateur automatique est[3] :
- Le sauveteur est présent lorsque la personne s'effondre et reconnaît une situation d'arrêt cardio-circulatoire : la personne ne répond pas, ne respire pas et ne réagit pas aux insufflations ;
- Si aucun témoin n'est disponible, il appelle les secours (112 dans l'Union européenne, ou autres numéros suivant sa localisation géographique) immédiatement en spécifiant qu'il est en présence d'une personne en arrêt respiratoire ;
- Si un témoin est disponible, le sauveteur le charge d'appeler les secours et, si possible, d'apporter un défibrillateur ;
- Le sauveteur pratique la réanimation cardio-pulmonaire ;
- Si le témoin rapporte un défibrillateur, le secouriste arrête immédiatement la réanimation et le met en place ;
- une équipe de secouristes arrive et prend le relais, installant un défibrillateur s'il n'y en avait pas déjà un. Dans les deux cas, il est souhaitable que le défibrillateur soit placé dans les 5 minutes suivant l'arrêt cardiaque ;
- Une équipe médicale (comme le SMUR en France) ou paramédicale est présente dans les 20 minutes, selon la localisation, pour poursuivre la réanimation.
En milieu proche d'un centre hospitalier, on peut avoir directement l'arrivée d'une équipe médicale munie d'un défibrillateur manuel. Dans un tel cas, on estime avoir environ 20 % de chances de faire repartir le cœur (1 chance sur 5).
Cas des enfants
Dans le cas des enfants, l'arrêt cardiaque n'est qu'exceptionnellement dû à une fibrillation ventriculaire (seulement 1 ‰ des interventions au smur pédiatrique de l'hôpital Necker-Enfants Malades, Paris[4], environ 20 % des cas d'arrêts cardiaques chez l'enfant hors mort subite du nourrisson, environ 8% des arrêts cardiaques en incluant la mort subite du nourrisson[5]). Dans la plupart des cas, l'arrêt est consécutif à un manque de dioxygène (hypoxie, ou anoxie : noyade, étouffement, intoxication, apnée spontanée) : en effet, le tissu cardiaque est jeune et sain, il n'y a pas de risque d'infarctus. Donc la défibrillation est inutile et la pose de l'appareil retarde inutilement les manœuvres de réanimation qui elles ont une très grande efficacité : le fait d'apporter du dioxygène aux cellules va pouvoir faire repartir le cœur dans la plupart des cas si ceci est fait suffisamment tôt.
Il existe toutefois de rares cas où le cœur sera en fibrillation ventriculaire, notamment en cas de malformation cardiaque ou si l'arrêt cardiaque est dû à un choc électrique. La procédure d'intervention sur un enfant entre un et huit ans est la suivante[3] :
- si un témoin est disponible, faire alerter les secours et demander un défibrillateur ;
- effectuer 5 insufflations (bouche à bouche ou bouche à nez) ;
- si la respiration n'a pas repris, commencer la réanimation cardio-pulmonaire. Si aucun témoin n'est disponible, le sauveteur arrête la réanimation au bout de cinq cycles de 30 compressions et deux insufflations pour aller alerter les secours, il revient ensuite pour réanimer la victime ;
- continuer la réanimation jusqu'à l'arrivée des secours ou d'une personne apportant un défibrillateur. Dès qu'un défibrillateur est disponible, le poser.
Si disponible, il faut utiliser des électrodes spécifiques pour enfant, et les poser conformément aux indications du constructeur. À défaut, on utilisera des électrodes « adulte » en faisant attention à ce qu'elles ne se chevauchent pas. Si, en raison de la taille du thorax et des électrodes, on ne peut pas les poser toutes les deux sur la face avant du thorax, alors on en posera une sur la face avant du thorax et une dans le milieu du dos, entre les deux omoplates ; dans ce cas, le sauveteur peut être amené à réaliser les compressions en appuyant directement sur l'électrode antérieure.
Formation et entraînement
Il existe des appareils de formation, beaucoup moins chers que les appareils opérationnels, ne délivrant pas de choc réel, et permettant de simuler plusieurs situations : reprise de l'activité cardiaque après un ou plusieurs chocs, pas de reprise de l'activité cardiaque, choc conseillé ou non conseillé, ou encore défaut de fonctionnement.
Ces appareils peuvent s'utiliser sur des mannequins d'entraînement à la réanimation cardio-pulmonaire classiques.
Certains appareils opérationnels peuvent fonctionner en mode formation. Il existe aussi des mannequins d'entraînement spéciaux, encaissant les chocs électriques, pouvant s'utiliser avec des appareils opérationnels.
La formation comprend typiquement une formation (ou un rappel) sur la réanimation cardio-pulmonaire et une formation à l'utilisation de l'appareil avec les consignes de sécurité et est enseignée durant les sessions de formation aux prompts secours.
En France
L'utilisation du défibrillateur est comprise dans la formation aux premiers secours du grand public (PSC1), d'une durée de dix heures environ. Elle est aussi au programme du PSE1, la formation de base des secouristes qualifiés, indispensable pour devenir secouriste associatif, pompier ou nageur-sauveteur, ainsi que de l'AFGSU, la formation de secourisme des personnels médicaux.
La formation continue est obligatoire pour les titulaires du PSE1 et recommandée pour les autres.
En Belgique
Le BRC (Conseil Belge de réanimation ou Belgian Resuscitation Council) est une association scientifique qui s’occupe de la promotion et de l'amélioration de la réanimation en Belgique. Le BRC se doit d’améliorer la réanimation en Belgique. Le moyen principal est la propagation des cours de réanimation de base chez l’adulte (BLS), de l'utilisation de la Défibrillation Externe Automatisée (DEA) et de réanimation avancée chez l’adulte (ALS et ILS), l’enfant et le bébé (EPLS, EPILS et NLS). Le BRC soutient la base scientifique de ces cours. La Croix-Rouge de Belgique dispense des cours de BLS/AED (8h de formation) suivant les recommandation du BRC. Dans les formations grand public au premiers secours, l'utilisation du DEA est aussi abordée. Le BEPS (Brevet Européen de Premiers Secours)(5 séances de 3h de formation) intègre une démonstration de l'utilisation du DEA dans la séance de réanimation. Le Brevet de secourisme (18h de formation + révisions et examen) quant à lui forme les secouristes à l'utilisation du DEA. D'autres organismes privés proposent également des formations.
Applications
En France
Depuis le Décret n° 2007-705 du 4 mai 2007 relatif à l'utilisation des défibrillateurs automatisés externes par des personnes non médecins et modifiant le code de la santé publique, « Toute personne, même non médecin, est habilitée à utiliser un défibrillateur automatisé externe répondant aux caractéristiques définies à l'article R. 6311-14 ». (Art. R. 6311-15). L'article R. 6311-14 faisant partie du même décret, spécifiant « Les défibrillateurs automatisés externes, qui sont au sens de la présente section les défibrillateurs externes entièrement automatiques et les défibrillateurs externes semi-automatiques, sont un dispositif médical dont la mise sur le marché est autorisée suivant les dispositions du titre Ier du livre II de la partie V du présent code ».
Depuis le 4 mai 2007, tout citoyen français est donc autorisé à utiliser un défibrillateur automatisé externe, que ce soit un DEA ou un DSA, sans précisions concernant la formation initiale et/ou continue. Il faut préciser que la date de signature de ce décret, le 4 mai 2007, n'est pas le fruit du hasard ; en effet un membre de l'association Jean-Sébastien Garde du Cœur a fait une marche de Marseille à Paris pour rencontrer des élus, les sensibiliser à ce problème et pour les convaincre de l'utilité de l'installation de ces appareils. Le 4 mai était, le dernier jour de la marche et le premier anniversaire de la disparition de Jean-Sébastien à l'âge de 12 ans et demi (suite à un arrêt cardiaque subit).
En Belgique
12 JUIN 2006. — Loi autorisant l’utilisation des défibrillateurs automatiques « externes » Depuis cette date, chacun est autorisé à utiliser un défibrillateur automatique externe dans le cadre d’une réanimation aux conditions définies par le Roi.
21 AVRIL 2007. — Arrêté royal fixant les normes de sécurité et les autres normes applicables au défibrillateur externe automatique utilisé dans le cadre d’une réanimation
Autres parties du monde
Dans certains pays, notamment aux États-Unis, des DEA sont en « libre service » dans les lieux recevant du public (par exemple les super-marchés, les aéroports) au même titre que les extincteurs.
Comme en France, on en trouve maintenant dans les avions, mais une diffusion plus large est bloquée d'une part par les exigences de formation, que certains jugent disproportionnée par rapport à la simplicité d'utilisation de l'appareil, d'autre part en raison de l'absence d'obligation pour les gérants de lieux recevant du public.
Études
En France
Selon le Guide national de référence de formation à l'utilisation du DSA[1], en France :
- 45 % des victimes en arrêt cardio-circulatoire sont en fibrillation ventriculaire lorsque les sapeurs-pompiers arrivent sur les lieux, seuls 12 % le sont lorsque le Smur arrive (le délai moyen d'intervention du Smur est plus long, 33 % des victimes passent en asystolie) ;
- si une défibrillation précoce est faite, 21 % des victimes reprendront une activité cardiaque spontanée et seront hospitalisées, et au final 7 % des victimes survivront ; si la défibrillation est tardive, seules 6 % récupèreront une activité spontanée et seront hospitalisées, et seules 2 % survivront au final.
La Fédération française des secouristes et formateurs policiers (FFSFP) a lancé deux opérations en 2004 :
- la formation (AFCPSAM) et l'équipement en DSA des policiers municipaux du Plessis-Trévise ;
- la formation du grand public et la mise à disposition de défibrillateurs semi-automatiques dans des lieux publics à Hyères (Var)[6]'[7].
- Montbard, petite ville de Côte-d'Or, après avoir formé plus de 30 % de sa population en partenariat avec la Croix-Rouge française, a obtenu un taux de survie sans séquelle de 16 % après un arrêt cardiaque. Montbard est la première ville française à mettre à disposition du public des défibrillateurs entièrement automatiques de marque Medtronic (22 au total). Le Docteur Rifler, initiateur du projet Montbard[8], a d'ailleurs travaillé avec le député de la circonscription François Sauvadet qui a déposé une proposition de loi en ce sens de l'obligation à l'école d'une formation.
- La ville de Pau a mis à disposition une quinzaine de défibrillateurs semi-automatiques dans des lieux stratégiques du centre ville dès le début 2007. La ville de Saint-Quentin a procédé également dans le courant de l'automne 2007 à l'acquisition de 42 défibrillateurs de ce type pour couvrir l'ensemble de son territoire.
- La ville de Provins, avec l'aide du Lion's Club s'est dotée de 7 défibrillateurs HS1 Laerdal. Plusieurs projets sont en cours et tout semble bien parti pour que les municipalités françaises rattrapent le retard qu'elles ont sur certains autres pays.
- Le Conseil général des Pyrénées-Orientales a lancé le 2 avril 2007 une campagne d'équipement de 400 défibrillateurs automatiques sur les 226 communes, et les 22 sites de Conseil général[9].
Par ailleurs, beaucoup d'entreprises s'équipent spontanément de défibrillateurs depuis la publication du décret du 4 mai 2007 autorisant toute personne à utiliser un défibrillateur.
Les machines mises à disposition du public peuvent être entièrement automatiques ou semi-automatiques étant donné que la formation couvre les deux cas.
À Monaco
La Principauté de Monaco s'est équipée de défibrillateurs automatisés externes de marque Laerdal. Il s'agit d'une grande opération menée sous l'impulsion de l'Association de lutte contre la mort subite, du Centre hospitalier Princesse Grace et de la Croix-Rouge monégasque[10]. Vingt huit défibrillateurs automatisés externes ont été placés dans des bornes, réparties dans la ville, permettant ainsi un maillage afin de sauver le plus de vies possible. La Croix-Rouge monégasque forme qui le souhaite à l'utilisation des défibrillateurs. Depuis cela, plusieurs sociétés monégasques se sont aussi pourvues de Défibrillateurs automatisés et plusieurs villes autour de la Principauté souhaitent s'équiper. Depuis cette opération, un grand nombre d'entreprises monégasques et de consortium immobiliers se sont équipés. Aujourd'hui, on recense 87 défibrillateurs automatisés externes HS1 de marque Laerdal.
Au Royaume Uni
Afin d'avoir un meilleur temps de réponse sur une urgence cardiaque, la ville de Londres a fait une expérience de trois ans [1] consistant à équiper les véhicules de la police londonienne (CPOL) de DSA. 147 policiers ont été formés, ils ont répondu à 1 103 appels sur 1 232,ce qui a permis de faire descendre le temps de réponse à 9 minutes environ. Seules 25 victimes étaient en état de mort apparente, et sur ces 25 victimes, seules 13 étaient en fibrillation ventriculaire (le DSA n’a autorisé la délivrance du choc que sur ces 13 victimes là). Si l'on ne prend en compte que ces 13 victimes, le temps d'intervention moyen était de 5 minutes, et la durée de mise en œuvre du DSA était en moyenne de 24 secondes, soit un premier choc délivré environ 6 minutes après l'appel.
Dans ces conditions, seules 2 personnes ont survécu, soit 8 % des arrêts cardiaques (2 sur 25) contre 2 à 3 % actuellement, et 15 % des fibrillations ventriculaires (2 sur 13).
Le Royaume-Uni a également implanté 681 DAE dans 110 lieux très fréquentés. Entre avril 2000 et novembre 2002, ils ont été mis en œuvre dans 250 cas, dont 182 arrêts cardiaques réels. Dans 82 % des arrêts cardiaques, la victime était en fibrillation ventriculaire et le DAE a délivré un choc, avec un taux de survie en sortie de l’hôpital de 25 % au lieu de 5 % dans ces endroits (mais il ne s’agit pas d’une étude randomisée en double aveugle)[11],[12].
Au Pays Bas
La ville d'Amsterdam a également fait une étude similaire[13] : les zones couvertes étaient alternativement
- zone d'expérimentation : les sapeurs-pompiers et les policiers étaient équipés de DSA (1 063 policiers et 586 sapeurs-pompiers formés), et étaient déclenchés une minute après l'ambulance paramédicale (en raison du temps de transmission des informations) ;
- zone de contrôle : procédure d'intervention normale, seule une ambulance paramédicalisée était envoyée.
Dans environ 66 % des cas d'arrêt cardiaque survenus devant témoins (469 cas au total), la victime était en fibrillation ventriculaire à l'arrivée du DSA. L'intégration de DSA dans des véhicules de sapeurs-pompiers et de police a permis de raccourcir le temps de réponse de 1 minute 40 secondes (temps entre l'arrêt cardiaque et la délivrance du choc). Le temps de mise en œuvre du DSA était d'environ 2 minutes et demie pour les deux groupes (délais entre l'arrivée et la délivrance du premier choc). Dans les deux groupes, 44 % des patients qui ont reçu le choc en moins de 5 minutes ont survécu, ce qui montre l'intérêt d'une défibrillation précoce.
Cependant, si le taux de reprise d'une activité cardiaque spontanée était meilleur dans le groupe d'expérimentation, le taux de survie après séjour à l'hôpital était quasiment le même. Ceci est essentiellement attribué au faible gain de temps enregistré, notamment en raison du temps de transmission de l'information.
Aux États-Unis
Une étude américaine sur la mise à disposition de DAE dans des centres commerciaux et les lieux d'habitation (avec 1 600 DAE répartis sur 500 sites, 500 sites sans DSA, s'appuyant sur 19 000 volontaires formés à la réanimation cardio-pulmonaire) montre quant à elle que la mise à disposition de DAE dans les lieux publics double les chances de survie, mais que l'implantation dans les lieux d'habitation est peu efficace en raison des délais d'arrivée de l'appareil jusqu'au domicile. L'étude conclut cependant : « La question se résume en fait à savoir si pour sauver une vie en deux ans, le coût de 100 DAE nous semble acceptable… »[14].
Annexes
Articles connexes
Ressources externes
- (fr) L’impédance en défibrillation : une affaire de courant
- (be) Belgian Resuscitation Council - BRC
- (en) European resuscitation council (ERC)
- [pdf] (fr) Les défibrillateurs semi-automatiques dans les Services départementaux d'incendie et de secours de France en Janvier 2004, V. Audfray (médecin SSSM-79)
Bibliographie
- Référenciel national du PSC1 : [pdf] RNC PSC1. Consulté le 28 janvier 2009
- circulaire du 24 juin 2004 de la Direction des défense et sécurité civiles relative à la formation des secouristes à l'utilisation d'un défibrillateur semi-automatique
- The Public Access Defibrillation Trial Investigators: “Public-Access Defibrillation and Survival after Out-of-Hospital Cardiac Arrest.” N Engl J Med 2004 351:637-646
- Dupin C., Les défibrillateurs automatiques externes envahissent l’Europe…sans encore convaincre les irréductibles gaulois, [ http://www.jim.fr/ Journal international médical], 21 mars 2005
- Whitfield R et coll.: The department of Health National Defibrillator Programme: analysis of downloads from 250 deployments of public access defibrillators. Resucitation n°64, pp 269-277, 2005
- Décret n° 98-239 du 27 mars 1998 (JO du 3 avril 1998) fixant les catégories de personnes non médecins habilitées à utiliser un défibrillateur semi-automatique, modifié par le décret n° 2000-648 du 3 juillet 2000
- Arrêté du 4 février 1999 relatif à la formation des personnes non médecins habilitées à utiliser un défibrillateur semi-automatique (JO du 12 décembre 1999)
- Arrêté du 10 septembre 2001 relatif à la formation des secouristes à l'utilisation d'un défibrillateur semi-automatique (JO du 25 septembre 2001)
- Circulaire du 24 octobre 2001, prise pour l'application de l'arrêté du 10 septembre 2001 relatif à la formation des secouristes à l'utilisation d'un défibrillateur semi-automatique (NOR : INT/E/01/00279/C)
- Use of Automated External Defibrillators for Children: An Update — An Advisory Statement From the Pediatric Advanced Life Support Task Force, International liaison committee on resuscitation, R.A. Samson et coll. (ILCOR), Circulation 2003, n°107, p3250 [2]
- Question au Sénat français : Équipement de certains lieux publics de défibrillateurs semi-automatiques (3 février 2005)
Références
- ↑ a et b Guide national de référence - Formation à l'utilisation du défibrillateur semi-automatique (GNRFUDSA), Direction de la défense et de la sécurité civiles, Bureau de la formation et des associations de sécurité civile, éd. ministère de l'Intérieur (France), 2002, téléchargeable sur le site de Secourisme.net (PDF, 133 pages, 2,9 Mo)
- ↑ Le quotidien du médecin - avril / mai 2007
- ↑ a et b Référenciel national du PSC1 : [pdf] RNC PSC1. Consulté le 28 janvier 2009
- ↑ Article urgences pédiatriques sur urgence-pratique.com
- ↑ (en) Use of Automated External Defibrillators for Children: An Update
- ↑ Le quotidien du médecin
- ↑ Jim.fr
- ↑ REANIMATION CARDIO-PULMONAIRE : C’EST L’ACCES AU DEFIBRILLATEUR QUI COMPTE. OU LE PUBLIC ACCESS DEFIBRILLATION A MONTBARD
- ↑ http://www.lindependant.com/articles/2009/03/31/20090331-INDEPENDANT-Les-P-O-departement-pilote.php5
- ↑ Croix Rouge monégasque
- ↑ Dupin C., Les défibrillateurs automatiques externes envahissent l’Europe…sans encore convaincre les irréductibles gaulois, [ http://www.jim.fr/ Journal international médical], 21 mars 2005
- ↑ Whitfield R et coll.: The department of Health National Defibrillator Programme: analysis of downloads from 250 deployments of public access defibrillators. Resucitation n°64, pp 269-277, 2005
- ↑ (en) + (nl)Use of automated external defibrillator by first responders in out of hospital cardiac arrest: prospective controlled trial
- ↑ The Public Access Defibrillation Trial Investigators: “Public-Access Defibrillation and Survival after Out-of-Hospital Cardiac Arrest.” N Engl J Med 2004 351:637-646
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