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Dyulas
Article connexe : dioula.Les Dyulas (ou Dioula ou Dyoula) sont des commerçants ambulants d'Afrique occidentale, présents dans l'ancienne aire d'influence mandé. Ce sont des Mandingues.
Sommaire
Histoire
À l'époque de l'empire du Ghana, les groupes mandingues, dont font partie, entre autres, les Malinkés, Soninkés, dominaient l'Afrique de l'Ouest. L'aristocratie, les membres de la noblesse, de l'empire du Ghana, ou du Ouagadougou, étaient issus des Soninkés, Malinkés.
Les commerçants arabo-berbères musulmans venus d'Afrique du Nord et de l'Orient par les voies transsahariennes étaient en contact avec cette noblesse du Ouagadougou. C'est ainsi que naquit parmi les membres de la noblesse une élite de commerçants, islamisés par les commerçants arabo-berbères. Cette élite servait d'intermédiaire entre les populations africaines et les arabo-berbères, pour le commerce.
Cette élite de commerçants mandingues portait le nom de Dyula, qui signifie en malinké, commerçant. Petit à petit cette élite de marchands, devint de plus en plus indépendante, car grâce au commerce, ils ont pu s'enrichir de telle façon qu'ils se sont détachés peu à peu de l'aristocratie du Ghana. Devenant puissants économiquement, ils commencèrent à adopter un mode de vie nomade, de riches marchands ambulants. Avec le nomadisme qu'ils ont adopté, ils se répandirent, de l'ouest à l'est, du Sénégal au Niger, et du nord au sud du Sahel africain aux forêts de Côte d'Ivoire.
Étant parmi les premiers musulmans d'Afrique de l'Ouest, ils ont été aussi parmi les premiers propagateurs de cette religion en Afrique, avec les Toucouleurs du royaume du Tekrour, au fleuve Sénégal, et les Malinkés.
Ils établirent plusieurs réseaux commerciaux à travers l'Afrique de l'Ouest, faisant de la langue mandingue, la langue véhiculaire.
Les Dyula établirent leur domination dans plusieurs régions, et ont constitué de puissants États islamiques, tel que le royaume Kong, au XVe siècle, dont le fondateur est Bokar Traoré. Le royaume Kong était situé aux nord de la Côte d'Ivoire, ce royaume vivait presque exclusivement du commerce. Les Dyula du royaume Kong étaient des musulmans tolérants vis-à-vis des populations animistes tels que les Sénoufos. Ils avaient aussi l'empire de Bégho, le royaume dyula du Gondja et du Bobo Dioulasso, où régnait la dynastie dyula de patronyme watara, descendante de Sékou Watara.
Dans le passé, l'islam très tolérant des Dyula vis-à-vis des ethnies telles que les Sénoufos, les Dans, les Baoulés et divers autres groupes Akans, créèrent des tensions avec les Peuls musulmans qui voulaient pratiquer le djihad chez les animistes des terres dyula. Les dyula protégeaient les animistes, donc ceux-ci durent guerroyer plusieurs fois contre les tentatives de djihads peulh.
Samory Touré, d'origine dyula, établit l'empire du Wassoulou, en Afrique de l'Ouest, il portait le titre d'almamy. C'était un empire musulman, remarquable par son organisation territoriale et sociale. Samory Touré fut un grand résistant contre la colonisation. Le Wassoulou s'étendait sur une partie de la Côte d'Ivoire, du Mali et de la Guinée.
Les Dyula étant les plus grands commerçants d'Afrique de l'ouest, ce sont eux qui détenaient la plupart des marchés, ils contrôlaient la vente de produits comme : l'or, le sel, la kola, les armes blanches ainsi que les armes à feu, les divers produits agricoles, des tissus en particulier pour la confection des boubous[1]. Ils contrôlaient également dans certaines parties de l'Afrique, le commerce des esclaves, initié par les Européens et les Arabo-Berberes[2]. Ils étaient les principaux fournisseurs d'esclaves auprès des Maures[3].
La Côte d'Ivoire et le Mali sont des pays où les Dyula sont particulièrement implantés. En Côte d'Ivoire, toute personne mandingue pratiquant le commerce est nommée dyula. Les Dyula ne sont rien d'autre que des commerçants d'origine malinké, soninké ou bambara.
En Afrique de l'Ouest – à part les Dyula – les Wolofs et les Haoussas sont les principaux grands commerçants.
Patronymes
Leurs patronymes sont ceux portés par les Mandingues : Touré, Cissé, Camara, Watara, Savané, Coulibaly, Fofana, Soumaré, Fakoly, Doumbouya, Traoré, Koita, Koné, Sylla.
Notes
- ↑ Bernhard Gardi, « Côte d'Ivoire : les boubous sénoufo et dyoula », in Boubou – c'est chic : les boubous du Mali et d'autres pays de l'Afrique de l'Ouest, Éditions Christoph Merian, Museum der Kulturen, Bâle, 2000, p. 146-153, 192
- ↑ Le Sénégal sous le second Empire, par Yves-Jean Saint-Martin Éditeur KARTHALA Editions, 1989 (ISBN 2865372014 et ISBN 9782865372010) et Esclaves et esclavage dans les anciens pays du Burkina Faso, par Maurice Bazémo Editions L'Harmattan, 2007 (ISBN 2296043933 et ISBN 9782296043930)
- ↑ Abdallah Ould Khalifa, Geneviève Désiré-Vuillemin, La région du Tagant en Mauritanie: L'oasis de Tijigja entre 1660 et 1960, KARTHALA, 1998, 688 p. (ISBN 2865378942), p. 328
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- (en) Robert Launay, Traders without trade : responses to change in two Dyula communities, Cambridge University Press, Cambridge, 1982, 188 p. (ISBN 0521241790)
- (en) Robert Launay, « Spirit media : The electronic media and islam among the Dyula of northern Côte d'Ivoire », Africa, 1997, vol. 67, no 3, p. 441-453
- (en) Lucy Gardner Quimby, Transformation of belief : Islam among the Dyula of Kongbougou from 1880 to 1970, University of Wisconsin, Madison, 1972 (thèse).
- (fr) Jean Derive, Fonctionnement sociologique de la littérature orale. L'exemple des Dioulas de Kong (Côte d'Ivoire), Université de Paris 3, 1986 (thèse)
- (fr) Bernhard Gardi, « Côte d'Ivoire : les boubous sénoufo et dyoula », in Boubou – c'est chic : les boubous du Mali et d'autres pays de l'Afrique de l'Ouest, Éditions Christoph Merian, Museum der Kulturen, Bâle, 2000, p. 146-153, 192
- (fr) N. Ouattara, Les commerçants dyula en Côte d'Ivoire, permanences et ruptures d'un milieu socio-professionnel, École normale supérieure d'Abidjan, Abidjan, 1987
- (fr) Yves Person, Samori. Une révolution dyula, Dakar, IFAN, Université de Dakar, 1968, 3 tomes, t.I, 1-600 ; t.II, 601-1271 (Mémoire IFAN no 80), t.III, 1272-2377 (Mémoire IFAN no 89) parue en 1968 (t.I et II) et 1975 (t.III) (Thèse d’État)
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