- Deuxième période intermédiaire égyptienne
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La deuxième période intermédiaire, caractérisée par une période d'instabilité dans l'histoire de l'Égypte antique, se situe entre le Moyen Empire et le Nouvel Empire.
Bien que la tradition véhiculée par Manéthon établisse une coupure nette avec le Moyen Empire, en raison de l'invasion de la Basse-Égypte par les Hyksôs, les études tendent à montrer qu'il n'en est rien. En effet, le passage entre les règnes de la reine-pharaon Néférousébek, dernière souveraine de la XIIe dynastie, et Ougaf, premier pharaon de la XIIIe dynastie, semble se faire sans heurt. De plus, jusqu'au roi Sekhemrê Khoutaoui, les pharaons de cette dynastie semblent régner sur l'ensemble du territoire, delta du Nil et Nubie compris. Ce n'est que progressivement, avec l'affaiblissement du pouvoir central, que les pharaons perdront de leur influence.
C'est sous le règne de Néferhotep Ier qu'apparaît dans le delta la XIVe dynastie qui prend naissance dans le sixième nome de Basse-Égypte, dont la capitale est Xoïs. Peu de temps après, une autre dynastie prendra naissance à Avaris, à l'est du delta. Cette dynastie, la XVe dynastie, est formée vers -1660 par les Hyksôs, qui signifie « chefs des pays étrangers » ; on ignore leur origine exacte mais ils devaient être, soit un peuple du moyen orient, soit une coalition des peuples qui avaient immigré dans le delta depuis le Moyen Empire. Les pharaons de la XIIIe dynastie gouvernent le reste du pays jusqu'à Dédoumésiou Ier (ou Didoumès). À cette époque, le souverain Hyksôs Salitis s'empare d'une grande partie du pays, grâce à l'appui de leur avance technologique en matière d'armement, que représentent la cavalerie, l'utilisation des chars, des cuirasses et cimeterres.
Toutes les provinces font allégeance aux souverains Hyksôs. Même Thèbes, qui sera plus tard le foyer de la rébellion, semble s'y plier. Les XIIIe et XIVe dynasties ne s'éteignent pas pour autant, mais perdent une part de leur autonomie. C'est à cette époque que naît à Thèbes la XVIIe dynastie, issue d'une branche locale de la XIIIe dynastie, et dont le premier représentant est le roi Antef V[1]. La dynastie régnera sur les huit premiers nomes de Haute-Égypte. Sous Sobekemsaf II (XVIIe dynastie), Nédjeh fonde un royaume nubien entre Éléphantine et la deuxième cataracte du Nil, dont la capitale est Bouhen. La XIVe dynastie de Xoïs s'éteint vers -1650 et la XIIIe dynastie se prolonge un peu après cette date, jusqu'à semble-t-il vers -1634 ; il n'y a pas de consensus sur cette date.
La situation restera figée jusqu'au règne de Sénakhtenrê Taâ Ier, de la (XVIIe dynastie), et de son concurrent Hyksôs, Apophis Ier. C'est en effet au cours de leurs règnes qu'une longue guerre de libération sera engagée par les thébains. Elle sera poursuivie par Séqénenrê Taâ II, puis Kamosé qui repoussera la frontière Nord de son royaume jusqu'au delta du Nil. Elle sera achevée par Ahmosé qui en plus de chasser les Hyksôs jusqu'en Asie Mineure, se rendra également maître de la Nubie, mettant fin à la XVe dynastie Hyksôs, et au royaume Kouchite de Bouhen, où il installera une importante garnison. Avec lui s'ouvre la XVIIIe dynastie et le Nouvel Empire.
L'histoire de la reconquête du pays par les rois thébains nous est connue par deux sources littéraires : un conte du Nouvel Empire, la Querelle d'Apophis et de Séqénenrê (Papyrus Sallier I, British Museum) et le récit funéraire d'un vétéran de cette guerre, Ahmès fils d'Abana.
Succession des dynasties
Xoïs Avaris Basse-Égypte Moyenne-Égypte Haute-Égypte Basse-Nubie XIIIe dynastie XIVe dynastie XVe dynastie Domination Hyksôs XVIe dynastie Domination Hyksôs Dynastie Kouchite XVIIe dynastie Note : Il ne s'agit ici que de montrer la succession des dynasties et non une chronologie homogène. La durée de chaque phase n'est pas représentée dans ce tableau.
Notes
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