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Le Meurtre de Roger Ackroyd
Pour l'adaptation télévisée, voir Le Meurtre de Roger Ackroyd (téléfilm).Le Meurtre de Roger Ackroyd Auteur Agatha Christie Genre Roman policier Version originale Titre original The Murder of Roger Ackroyd Éditeur original Collins Langue originale Anglais Pays d'origine Royaume-Uni Date de parution originale 1926 Version française Traducteur Miriam Dou-Desportes (1927)
Françoise Jamoul (1992)Éditeur Librairie des Champs-Élysées Collection Le Masque, n° 1 Date de parution 1927 Nombre de pages 254 p. (1927) Série Hercule Poirot Le Meurtre de Roger Ackroyd (anglais : The Murder of Roger Ackroyd) est un roman policier d'Agatha Christie, écrit en 1926.
Malgré le grand nombre de critiques qu'il suscita à l'époque, ce roman fut le premier succès d'Agatha Christie. De l'avis de nombreux lecteurs, il s'agirait de l'un de ses meilleurs ouvrages.
Sommaire
Les personnages
- Le Dr Sheppard, le narrateur, médecin ;
- Roger Ackroyd, la victime ;
- Le détective Hercule Poirot ;
- Caroline Sheppard, la sœur du Dr Sheppard[1] ;
- Parker, le majordome de Roger Ackroyd ;
- Mrs Ackroyd, la belle-sœur de Roger Ackroyd ;
- Miss Flora Ackoyd, nièce de la victime (et fille de Mrs Ackroyd) ;
- Ralph Paton, Roger Ackroyd est son beau père, qui le considère comme son fils ;
- Ursula Bourne ou Ursula Paton, mariée avec Ralph Paton, est la femme de chambre de Roger Ackroyd ;
- Miss Russel, la gouvernante de Roger Ackroyd, mère de Charles Kent (ce qui ne sera révélé qu'à la fin) ;
- Geoffrey Raymond, le secrétaire de Roger Ackroyd ;
- Major Hector Blunt, ami de Roger Ackroyd.
Le résumé
Le Dr. Sheppard a été appelé par Roger Ackroyd qui habitait Fernly Park, une immense propriété dans la campagne anglaise. C’était un grand industriel mais aussi un ami très proche du docteur Sheppard. Roger Ackroyd venait de recevoir une lettre capitale de la femme qu’il aimait, Mrs Ferrars. Elle lui révélait qu’elle était victime d’un chantage mais également le nom du maître chanteur. Mrs Ferrars avait écrit cette lettre avant de se suicider par remords d’avoir empoisonné son mari.
Avant d'avoir pu lire la lettre, le soir-même, Roger Ackroyd fut poignardé dans la nuque, alors qu’il était dans son cabinet de travail fermé de l’intérieur. La police arriva sur les lieux et commença son enquête en questionnant tous les domestiques et les membres de la famille. Il y avait :
- La gouvernante, miss Elizabeth Russell
- Le secrétaire de Roger Ackroyd, Geoffrey Raymond,
- John Parker, le maître d’hôtel,
- Hector Blunt, un très bon ami des Ackroyd qui venait chaque année,
- La belle-sœur du mort, Mrs. Cyrille Ackroyd et
- Miss Flora Ackroyd, la fille de celle-ci.
Le seul manquant à l’appel était Ralph Paton, le fils adoptif de Roger Ackroyd. Il avait disparu. Le lendemain, peu convaincue par l'enquêteur de la police, miss Ackroyd fit appel à un détective privé de renom, le belge Hercule Poirot, qui venait de prendre sa retraite dans la région, à King’s Abbot. Hercule Poirot les assaillit de questions, et à chaque réponse, une nouvelle énigme ou un nouvel indice apparaissait. Le docteur Sheppard, le narrateur, devint le confident et l'allié de Poirot dans l'enquête ; sa sœur Caroline s'amusa à tenir au courant le détective de toutes les rumeurs du village.
Poirot constata que le meurtre eut lieu aux environs de neuf heures et demi. Le lendemain, il retourna sur le lieu du crime. Le Dr. Sheppard et Poirot surprirent une conversation entre miss Ackroyd et le major Blunt. Miss Ackroyd informait ce dernier que Roger Ackroyd lui léguait une somme de 20 000 livres. Une fois Miss Ackroyd et le major Blunt partis, Poirot et Sheppard s’approchèrent du bassin à poisson. Poirot y remarqua une alliance de femme où il était inscrit : Donné par R., le 13 mars. En continuant leur ballade et poussés par la curiosité, ils allèrent visiter le pavillon d’été. Poirot y trouva un tuyau de plume, ustensile souvent utilisé pour inhaler de la drogue, ainsi qu’un bout de tissu blanc.
Poirot avait le don d’imaginer et de formuler des hypothèses plausibles avant tout le monde. Intrigué par les comportements des domestiques, il demanda à Mr. Raymond de lui signaler toute action suspecte survenue ces derniers jours. Dans ce contexte, une femme de chambre, Ursula Bourne, avait été renvoyée par Roger Ackroyd très peu de temps avant le meurtre. Il semblerait qu’elle ait manipulé des papiers importants se trouvant sur le bureau d’Ackroyd.
Ralph Paton ne se montrait toujours pas. Sa fiancée, miss Ackroyd, était désespérée. Tous les soupçons convergeaient alors sur lui. Elle continuait cependant de clamer son innocence malgré le fait que les empreintes des chaussures de son fiancé aient été retrouvées devant la fenêtre où avait eu lieu le meurtre. C’était alors un coupable tout trouvé. Deux jours passèrent sans que Poirot ne révèle de nouveaux indices.
Il avait interrogé tout le monde, y compris Caroline. Le lendemain, il invita tout le monde à une petite réunion chez lui. Il leur dit avec un air accusateur que chacun d’entre eux avait quelque chose à dissimuler et que malgré les difficultés il finirait par découvrir le vrai coupable.
Le premier à avouer ses fautes fut Geoffrey Raymond. Il avait des dettes et il savait que Roger Ackroyd léguerait cinq cents livres à chaque domestique, 10 000 livres à Mrs. Ackroyd et toute sa société, spécialisée dans les roues automobiles et sa demeure à Ralph Paton. Puis, Poirot réussit à extorquer le secret de Parker. Celui-ci avait fait chanter son précédent employeur ; il avait donc peur qu’on l’accuse du chantage de Mrs. Ferrars. Le lendemain, ce fut au tour de miss Russell, qui avait un fils caché qui se droguait. Il s’appelait Charles Kent, était majeur, mais vivait dans la rue, et était sans emploi.
Poirot se faisait une idée de plus en plus précise du meurtrier. Mrs Ackroyd dit finalement à Poirot qu’elle avait volé de l’argent. Ursula Bourne, la femme de chambre, décida de tout avouer aussi. Elle et Ralph s’étaient mariés il y a quelques mois dans le dos de miss Flora. Seul Roger Ackroyd était au courant, et c’est pour cette raison qu’elle avait été renvoyée. Cela expliquait aussi la présence de l’alliance retrouvée dans le bassin.
Le lendemain, tout le monde fut invité chez Hercule Poirot. Il allait leur dévoiler le nom de l’assassin. La famille et les domestiques s’installèrent, y compris Ursula Bourne. Il commença à leur expliquer toute l'affaire depuis le début. Il leur expliqua que miss Russell rencontra son fils dans le pavillon, que Ralph Paton et Ursula Bourne se rencontraient aussi dans le pavillon d’été ce qui expliquait les traces des chaussures de Ralph Paton et la présence du bout de chiffon appartenant à l’uniforme d’Ursula Bourne. Par la même occasion, il les avertit que le meurtrier était dans la salle.
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Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.À cet instant-là Poirot fit entrer Ralph Paton. On aboutit au dénouement de l’histoire lorsque le docteur Sheppard passa aux aveux. C’était lui aussi qui avait caché Ralph Paton dans une clinique. Après l’aveu de Sheppard, Poirot demanda à ce dernier de rester, alors que les autres participants de la réunion se retiraient. Poirot dit alors qu’il avait tout découvert et qu’il savait qu’il faisait chanter Mme Ferras. C'était lui, Sheppard, qui avait tué Roger Ackroyd pour qu’il ne découvre pas qu’il était le maître chanteur. Bien que le docteur soit un assassin, Poirot voulait protéger sa réputation, afin d'épargner à sa sœur Caroline le choc de la nouvelle. Il lui laissa donc deux alternatives : aller en prison ou se suicider en faisant croire à une overdose. Sheppard choisit la mort.
Éditions
- 1926 : The Murder of Roger Ackroyd – Collins, Londres
- 1926 : The Murder of Roger Ackroyd – Dodd Mead, New York
- 1927 : Le Meurtre de Roger Ackroyd – Librairie des Champs-Élysées, coll. « Le Masque » n° 1, Paris, dans une traduction de Miriam Dou-Desportes
- 1992 : Le Meurtre de Roger Ackroyd – Librairie des Champs-Élysées, coll. « Intégrale » volume 2 (Les années 1926-1930), Paris, dans une nouvelle traduction de Françoise Jamoul
- 2008 : Le Meurtre de Roger Ackroyd - Le Livre de poche junior.
Adaptations
Le Meurtre de Roger Ackroyd connut une adaptation théâtrale sous le nom d’Alibi par Michael Morton en 1928, mais celle-ci n'était vraiment pas fidèle à l'œuvre originale. Charles Laughton, qui créa le rôle de Hercule Poirot, a tourné avec cette pièce pendant plusieurs années. En 1931 un film en a été tiré.
Le roman a fait l'objet, en 2000, d'une adaptation télévisée sous le même titre, dans le cadre de la série télévisée Hercule Poirot avec David Suchet dans le rôle d'Hercule Poirot.
En 2004, Le Meurtre de Roger Ackroyd a été adapté en bande dessinée par Bruno Lachard (scénario et dessin) et Ongalro (coloriste) dans la collection Agatha Christie des éditions Emmanuel Proust (tome 8).
Une solution controversée
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Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
Le livre se termine sur une pirouette narrative dont beaucoup de lecteurs, surtout à l'époque de la sortie du livre, se sont plaints, disant que le procédé frustrait le lecteur, qui n'avait aucune chance de trouver la solution par lui-même. D'autres au contraire ont trouvé le procédé nouveau et ingénieux. Toujours est-il qu'Agatha Christie a donné là une première du genre.
Le meurtrier et maître-chanteur n'est en effet autre que le narrateur, médecin du village et « assistant » d'Hercule Poirot dans cette histoire. Comme on suit ses pérégrinations durant toute l'affaire, seules les minutes durant lesquelles le meurtre a été commis ont été omises du journal intime. Hercule Poirot, par pitié pour Caroline Sheppard, donnera la possibilité au docteur Sheppard d'éviter le procès en se suicidant.
À cause du sentiment d'avoir été floués que le livre provoqua chez certains lecteurs, Agatha Christie manqua de peu de se faire renvoyer du Detection Club, un groupe d'auteurs anglais de romans policiers, qui comprenait, entre autres, G.K. Chesterton, Freeman Wills Crofts et Ronald Knox. Un vote ne permit pas de départager les avis favorables des autres, elle n'échappa au renvoi que grâce au vote décisif de la présidente, Dorothy L. Sayers.
Le livre a, avec le temps, acquis une meilleure réputation.
L'auteur Pierre Bayard a publié en 1997 sa propre contre-enquête sur le meurtre de Roger Ackroyd dans l'essai Qui a tué Roger Ackroyd ?, aux éditions de Minuit. Dans ce livre original, Pierre Bayard accuse Hercule Poirot d'avoir commis une erreur judiciaire. En reprenant les différents éléments de l'ouvrage, il donne une autre interprétation, très convaincante, du déroulement des évènements et démontre que le meurtrier n'est pas le narrateur, le docteur Sheppard, mais bien sa sœur : Caroline Sheppard.
Au-delà de cet exercice, ce qui apparaît, c'est une méthode qui permet de contester les solutions proclamées par les auteurs de romans policiers. Dans ces derniers (du moins dans la quasi totalité d'entre eux), la fin coïncide toujours avec le dévoilement de la vérité une et indubitable. Ce que dit Bayard, c'est que cette vérité est contestable et que le lecteur est en droit d'avancer une autre solution.
Notes et références
- ↑ Par certains aspects, Caroline Sheppard n'est pas sans préfigurer Miss Marple, qui sera plus tard l'une des héroïnes favorites de la romancière.
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