- Danièle Sallenave
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Danièle Sallenave est un écrivain français née le 28 octobre 1940 à Angers, élue à l’Académie française.
Normalienne, agrégée de lettres, traductrice de l'italien (La Divine Mimesis de Pier Paolo Pasolini), elle a également collaboré au journal Le Monde, à la revue Le Messager européen et aux Temps modernes.
Elle a enseigné la littérature et l'histoire du cinéma à l'université Paris-X Nanterre de 1968 à 2001.
Elle tient depuis septembre 2009 une chronique hebdomadaire sur France Culture. Le 7 avril 2011, elle a été élue à l'Académie française au fauteuil (n° 30) de Maurice Druon.
Sommaire
Penser la singularité
Dans ses essais, elle affirme contre le fanatisme religieux et le communautarisme la nécessité d’une pensée renouvelée de la singularité.
« Il serait extrêmement dangereux d'importer en France la thèse d'un « choc de civilisations » entre le monde musulman et nous. Ne faisons pas de l'Islam le miroir où toutes nos difformités s'effacent. Ne renouvelons pas l’erreur de nous forger un ennemi pour éviter de nous interroger sur nous-mêmes. Il nous faut retrouver une parole libre. Désigner haut et fort la menace que font peser les communautés, les identités collectives, les religions — toutes les religions — sur la paix civile et la liberté individuelle. Refuser le scandale d'une pensée asservie à des dogmes. » (à l’occasion de la parution de son livre Dieu.com)[réf. nécessaire].
Opinions diverses et critiques
Son article « Fin du communisme : l'hiver des âmes » paru en mars 1992 dans Les Temps modernes a été critiqué par l'essayiste Jean-François Revel dans La grande parade (2000). Il reproche à Mme Sallenave de prendre la défense de ceux qui ont cru au communisme et se retrouvent face à l'effondrement de leur idéologie, alors que « les vraies victimes de l'idéologie communisme sont les dizaines de millions de morts qu'il a laissés derrière lui », et il estime que son propos est cynique vis-à-vis des victimes des régimes communistes[1].
Lors de l'étude de la signature de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, Danièle Sallenave a publié dans le journal Le Monde du 3 juillet 1999 un article attaquant ce projet, qui selon elle menaçait l'unité républicaine française :
« Notre vision des “langues” et des “cultures” régionales, aseptisée, baigne dans la niaise brume des bons sentiments écolo-folkloriques et se nourrit d’images d’un passé revisité… Ce ne peut être un objectif national. En proposant aux jeunes générations un retour à des langues qui n’ont survécu que dans les formes parlées, pour l’essentiel privées de l’indispensable passage à la maturité que donne la forme écrite, littéraire, philosophique, croit-on sérieusement leur offrir un avenir de travail, d’insertion sociale, de pensée[2]? ».
Cet article a suscité de nombreuses réactions, notamment de la part de Henri Giordan qui lui a répondu dans le même journal le 7 juillet 1999[3].
Œuvres
- Chez P.O.L.
- Adieu (1988)
- Conversations conjugales (1987)
- La vie fantôme (1986)
- Un printemps froid (1983)
- Chez d'autres éditeurs
- Paysages de ruines avec personnages, Flammarion, 1975
- Le voyage d'Amsterdam ou les règles de la conversation, Flammarion, 1977
- Un printemps froid, Seuil, 1985
- Rome, Autrement, 1986
- La vie fantôme, Seuil, 1988
- Le don des morts, Gallimard, 1991
- Le théâtre des idées, Gallimard, 1991
- Passages de l'Est, Gallimard, 1991
- Villes et villes, Des femmes, 1991
- Le principe de ruine, Gallimard, 1991
- Lettres mortes, Michalon, 1995
- Les Portes de Gubbio, Hachette, 1980/Gallimard, 1995
- Les trois minutes du diable, Gallimard, 1994/1996
- Viol, Gallimard, 1997
- L'Amazone du grand Dieu, Bayard, 1997 A quoi sert la littérature?, Textuel, 1997
- Carnets de route en Palestine occupée : Gaza-Cisjordanie, novembre 1997, Stock, 1998
- D'amour, Gallimard, 2002
- Nos amours de la France - République, identités, régions, en collaboration avec Perico Legasse, Textuel, 2002
- dieu.com, Gallimard, 2003
- La Fraga, Gallimard, 2004
- Quand même, Gallimard, 2006
- Castor de guerre, Gallimard, 2008
- « Nous, on n'aime pas lire », Gallimard, 2009
- La vie éclaircie : Réponses à Madeleine Gobeil, Gallimard, 2010
Prix littéraires
- 1980 - Prix Renaudot pour Les Portes de Gubbio
- 2005 - Grand prix de littérature de l'Académie française
- 2005 - Grand Prix Jean Giono pour La Fraga
- 2006 - Prix Marguerite Duras pour Quand-même
- 2008 - Prix Jean Monnet de littérature européenne du département de Charente, pour Castor de guerre[4]
Festivals
Article connexe
Notes et références
- Jean-François Revel, La grande parade, Plon, 2000, p.25 et suivantes.
- Danièle Sallenave, « Partez, briseurs d’unité ! », Le Monde, 3 juillet 1999.
- PRG-2b.org
- Prix Jean Monnet de littérature européenne du département de la Charente, sur le site du Département de la Charente
Liens externes
- Fonds Danièle Sallenave de la BU de l'Université d'Angers.
- La chronique de Danièle Sallenave sur France Culture (Dernières chroniques en podcast).
Précédé par
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