- Cyrénaïque
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La Cyrénaïque (en grec ancien Κυρηναία / Kyrênaía, en latin Cyrenaica) était une province romaine d'Afrique du Nord, située entre les provinces d'Égypte et de Numidie. Ce territoire fait aujourd'hui partie de la Libye. Son nom provient de la ville grecque de Cyrène.
Colonisée par les Grecs à partir du Ve siècle avant notre ère, elle a longtemps appartenu à l'Égypte hellénistique. Ptolémée VIII la légua à titre personnel à son fils Ptolémée Apion qui, sans héritier, la légua à son tour à la République romaine en 96 av. J.-C.. Celle-ci en fit une province avec l'île grecque de Crète.
Lorsque les Arabes musulmans s'en emparèrent au VIIe siècle, le dessèchement du climat et la baisse des réserves en eau avaient déjà beaucoup dépeuplé le pays, dont la prospérité n'était plus qu'un souvenir. Les roumis furent chassés vers la Sicile ou la Crète, et le pays resta désert plusieurs siècles. Au XIVe siècle, une amélioration climatique permet une recolonisation humaine : le pays, nommé en arabe Barqah برقه), fait partie de l'Egypte avant de devenir une province de l'Empire ottoman, qui finit par le rattacher à la Tripolitaine.
En 1911, le Royaume d'Italie s'empare du Fezzan, de la Tripolitaine et donc de la Cyrénaïque dans une guerre qui l'oppose à l'empire ottoman, qui dès lors suit le destin politique de la Libye.
Par le Traité de Lausanne (1912) , les Italiens reçoivent officiellement l'autorité sur les territoires libyens.
Après des tentatives de pacification avant et après la première Guerre Mondiale, l'Italie victorieuse au côté des Alliés veut transformer les fragiles trêves en accords de paix dont le plus prometteur; l'Accord d’Ar-Rajmah (1919-1920). La Cyrénaïque est divisé en deux : "le nord - comprenant les côtes et une partie d’Al-Jabal Al-Akhdar - passe sous domination italienne, tandis que le sud - comprenant Jaghbûb, Ûjîlah, Jâlû et Koufra - est indépendant et devient l’Émirat de Cyrénaïque de la dynastie Sanussi[1].
Idrîs, futur Roi de Libye, devient émir de Cyrénaïque et garde quelques droits comme celui de se déplacer dans toute la région mais surtout celui d'intervenir dans l’administration de la partie italienne pour protéger les intérêts des Libyens autochtones. La contrepartie est la sécurité intérieure dans la colonie italienne, l'Emir promet de dissoudre ses forces militaires et de diminuer ses hommes à un millier pour gouverner son territoire. Le pacte est rompu en 1920 et l'Italie soumet, avec 2000 hommes accompagnés d'automobiles et d'avions, l'oasis de Djarboub, siège de la Conférie senoussi[2].
Le 6 décembre 1925, le traité italo-égyptien fixe la frontière orientale ; il fut signé par l'ambassadeur italien au Caire et par le Président du Conseil et Ministre des Affaires Étrangères d'Égypte, Ziwer Pacha[3].
Avec la victoire des Alliés, Idrîs réfugié en Égypte revient au gouvernement et promulgue une constitution moderne qui garantissait notamment la liberté de conscience et de pensée, l’égalité des citoyens et un gouvernement constitutionnel[4]. Son drapeau traditionnel est dérivé de celui de l'empire ottoman[5].
En 1946, il est reconnu Emir de Cyrénaïque et continue à militer pour l'unification et la souveraineté de la Libye.
En 1951, Idrîs accepte la couronne du Royaume-Uni de Libye qui regroupe la Cyrénaïque, la Tripolitaine et le Fezzan.
En 1980, un soulèvement militaire à Toubrouk est violemment réprimé par les forces de Kadhafi[6]
Le 23 février 2011, la Cyrénaïque est le premier secteur de Libye à se déclarer en rupture de ban du pouvoir du colonel Kadhafi, lors de la révolte libyenne de 2011[7]. L’est du pays devient ainsi rapidement le foyer de ralliement des militaires de l’armée libyenne décidant de ne pas suivre leur «Guide». La région est aussi le lieu de transit de nombreux Égyptiens vivant en Libye et regagnant leur pays pour échapper à la violente répression menée par le régime.
Notes et références
- ISLAMOPHILE - Idrîs As-Sunûsî, Roi Soufi
- Colin Elicio, "Les Italiens en Afrique (Somalie et Cyrénaïque)". In: Annales de Géographie, t. 35, n°197, 1926, p 478.
- Colin Elicio, "Les Italiens en Afrique (Somalie et Cyrénaïque)". In: Annales de Géographie, t. 35, n°197, 1926, pp. 477-478.
- Dr A. Blonk, "Drapeaux et timbres-poste", édition Veen Frères, Berchem-Anvers, s.d. (circa 1950), p 11.
- FOTW - Flag of the World
- "La Cyrénaïque, bastion historique des rébellions" in : Le Figaro.fr, 25/02/2011
- FRANCE 24 Le régime de Kadhafi en proie à une insurrection sans précédent
Voir aussi
Articles connexes
Catégories :- Géographie de la Libye
- Ancien pays d'Afrique
- Province romaine
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