- Culture d'Andronovo
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La culture d’Andronovo s’étend sur un large territoire en Sibérie méridionale, jusqu’au bassin de l’Amou-Daria au sud, et d’est en ouest entre les chaînes de l’Altaï et de l’Oural. Cette culture, qui s'étend essentiellement au cours du second millénaire avant JC, est passée par trois périodes différentes : la phase ancienne (XVIIe-XVIe siècle), la phase développée (XVe-XIVe siècle) et la phase récente (XIIIe-IXe siècle).
Les porteurs de cette culture pratiquaient l’agriculture céréalière (blé et orge) et un élevage sédentaire, qui devint transhumant dans les phases récentes. Le cheval était très répandu, et les tribus d’Andronovo étaient des spécialistes dans son élevage. Ils l’utilisaient notamment pour tracter des chars à deux roues dont on a retrouvé des exemples dans des nécropoles (ils constituent les plus anciens exemplaires de chars retrouvés). La métallurgie était très développée. Les Andronoviens habitaient un territoire riche en minerais divers, qu’ils exportaient, notamment chez les populations proto-urbaines de Turkménie (culture de Namazga) et de Bactriane (Complexe archéologique bactro-margien). Ils pratiquaient beaucoup la métallurgie du bronze. La poterie était assez élaborée aux XVe-XIIIe siècle, autour de deux styles différents, émanant de deux centres artisanaux, Alakul et Fedorovo. Aux phases anciennes, l’habitat était constitué de petits villages fortifiés. Avec le temps, ces fortifications disparurent, l’habitat s’organisa, et les villages devinrent circulaires. Les pasteurs de cette culture furent les premiers à employer la yourte.
La culture d’Andronovo est surtout connue par ses sépultures. Les morts étaient enterrés dans des nécropoles composées de kurganes (des tumuli), dont la taille varie selon l’importance du mort (jusqu’à 60 m de diamètre pour les plus massifs). La culture d’Alakul pratique surtout l’inhumation alors que celle de Fedorovo privilégie la crémation. La société semble être divisée en plusieurs classes, et était dominée par des guerriers-conducteurs de chars.
Les pratiques religieuses sont connues par l’archéologie. On pratiquait beaucoup de sacrifices, au cours de rituels dont l’archéologie a retrouvé la trace. Le feu et l’eau semblent aussi avoir été l’objet d’un culte important. Des sanctuaires des tribus d’Andronovo ont été retrouvés, notamment à Saimaly-Tach et Tamgaly. Ils sont situés dans des régions montagneuses. De nombreux pétroglyphes ont été gravés sur la roche. Ils représentent des scènes de guerre, de chasse, mais aussi des rituels. On y a retrouvé les traces d’un culte du soleil, représenté par anthropomorphisme. Il a été identifié à Mithra, le dieu-soleil des indo-iraniens, particulièrement important pour les peuples des steppes.
La culture d’Andronovo est très probablement indo-européenne. Elle présente par de nombreux aspects les traits qu’auront ultérieurement les civilisations iraniennes : importance du cheval, de l’élevage, culte du feu, du soleil (Mithra), rituels funéraires associant inhumation et crémation.
Voir aussi
Catégories :- Peuple indo-européen
- Âge du bronze
- Culture archéologique
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