- Amou-Daria
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Amou-Daria (Oxus)
Le delta de l'Amou-Daria.
L'Amou-Daria se jetant au sud de la mer d'Aral.Caractéristiques Longueur 2 580 km Bassin 534 739 km2 Débit moyen 1 400 m3⋅s-1 Régime nivo-glaciaire Cours Se jette dans la mer d'Aral Géographie Pays traversés Afghanistan
Tadjikistan
Ouzbékistan
TurkménistanL'Amou-Daria (Daria signifie « mer » ou « très grande rivière »), anciennement appelé Oxus et appelé Jihoun (arabe : jīḥūn, جيحون) dans la géographie du Moyen Âge arabo-musulman, est un fleuve d'Asie centrale du bassin endoréique de la mer d'Aral.
Sommaire
Géographie
L'Amou-Daria naît dans les montagnes du Pamir, traverse l'Hindou Kouch puis le désert du Karakoum, avant de former un delta qui se jette dans la mer d'Aral.
L'Amou-Daria est formé de la jonction de deux puissants cours d'eau, le Vakhch (qui a donné le nom Oxus) venu du nord-est (Kyrgyzistan et Tadjikistan) et le Piandj venu du plateau du Pamir (à l'est). Ce dernier, plus puissant, est considéré comme étant le cours supérieur du fleuve.
Sa surface de d'irrigation ou bassin versant est de 534 739 km², et son débit annuel moyen est de 55 kilomètres cubes d'eau (c'est-à-dire un peu plus de 1 850 m³/s - autant que le Rhône en Camargue), compte non tenu des importants prélèvements effectués dans son cours inférieur pour l'irrigation. Cette énorme quantité d'eau provient quasi totalement des hautes montagnes de l'Hindou Kouch, du Tian Shan et du Pamir, où les précipitations peuvent dépasser 1 500 millimètres annuellement, et où la lame d'eau écoulée peut atteindre 1000 millimètres par an.
Long de 2 580 km, mais navigable sur 1 450 km uniquement, il est très utilisé pour l'irrigation (notamment pour la culture du coton), ce qui a causé en grande partie l'assèchement de la mer d'Aral.
L'Amou-Daria sert de frontière entre l'Afghanistan et le Tadjikistan, et entre l'Ouzbékistan et le Turkménistan. Le canal du Karakoum, long de 1 375 km part de l'Amou-Daria en direction de la mer Caspienne, qu'il atteint au niveau de la ville de Türkmenbaşy (ex Krasnovodsk), et passe notamment par Ashgabad, la capitale du Turkménistan.
Histoire
Dans l'Antiquité, l'Oxus a joué un rôle important dans l'histoire de la Perse et dans la campagne d'Alexandre le Grand. Le premier explorateur qui en ramena des informations en Occident fut le géographe français Thibaut Viné en 1856. Il fit de nombreuses expéditions autour du tronçon du fleuve allant de Türkmenabat à Guneshoba (à la frontière entre le Turkménistan et l'Afghanistan).
On présume que le cours du fleuve a changé par l'effet d'un tremblement de terre et qu'il se jetait autrefois dans la mer Caspienne. Son ancienne basse vallée est l'Ouzboï.
Hydrologie
Production d'eau dans le bassin
En moyenne quelque 79,4 km³ d'eau sont produits annuellement dans les limites du bassin de l'Amou-Daria, soit 2 516 m³/s[1]. Ceci ne signifie nullement que la totalité de cette masse d'eau atteigne le delta du fleuve et la mer d'Aral. Une énorme quantité se perd en cours de route. Jadis c'était par évaporation avant tout, une grande partie des cours d'eau du bassin coulant dans des zones désertiques où l'évaporation est intense en saison chaude. Ainsi dans la période historique se terminant dans les années 1960, le débit final du fleuve se montait à près de 2 000 m³/s.
Aujourd'hui, à ces pertes par évaporation se sont ajoutées des pertes beaucoup plus lourdes du fait de l'activité humaine, surtout à la suite du détournement d'importantes quantités d'eau (canal du Karakoum) et de la multiplication des prises d'eau pour assurer l'irrigation de larges parties de territoire du bassin, occupées par des cultures intensives très gourmandes en eau (coton), et en expansion continuelle.
Cours d'eau Production d'eau dans le bassin de
l'Amou-Daria au sein des différents paysProduction
annuelle en km³ par anProduction
en m³ par secondeAfghanistan 11,6 368 Tadjikistan 59,9 1900 Kirghizistan 1,6 51 Ouzbékistan 4,7 149 Turkménistan 1,5 48 Total 79,4 2516 Le château d'eau du bassin de l'Amou-Daria - (et de toute l'Asie centrale) - est incontestablement le Tadjikistan. Le tableau suivant résume les débits principaux observés au sortir de ce pays. D'après les observations faites de 1961 à 1990[2].
Cours d'eau Écoulement vers l'Amou-Daria au sortir du Tadjikistan Écoulement
annuel en km³ par anÉcoulement
en m³ par secondeNotes Piandj 31,82 1010 dont un tiers en provenance de l'Afghanistan Vakhch 19,62 622 dont 8 % en provenance du Kirghizistan Kafirnigan 5,11 162 Sourkhan Daria 1,06 34 Zeravchan 5,10 162 Total 62,71 1990 Hydrométrie - Les débits à Chatly
Le régime de l'Amou Daria, comme ses deux plus importantes composantes, le Piandj et le Vakhch, est de type franchement nivo-glaciaire, avec crues d'été, c’est-à-dire de juin à août inclus, avec un maximum en juillet, et résulte avant tout de la fonte des neiges et des glaciers. L'étiage a lieu en hiver, de janvier à mars, avec un minimum en mars.
Le débit du fleuve a été observé pendant 43 ans (1931-1973) à Chatly, localité située dans la région ouzbèke de Khorezm, près de la ville d'Ourguentch, en pleine zone aride, à 331 kilomètres de la mer d'Aral [3].
À Chatly, le débit inter annuel moyen ou module observé sur cette période était de 1 376 m³/s pour un bassin versant de 450 000 km².
La lame d'eau écoulée dans le bassin versant du fleuve se monte ainsi à 96 millimètres par an.
Débits moyens mensuels de l'Amou Daria (en m³/s) mesurés à la station hydrométrique de Chatly
Données calculées sur 43 ansL'Amou Daria est navigable sur 1 450 kilomètres, depuis la ville de Termez, en Ouzbékistan, jusqu'à la mer d'Aral.
Annexes
Notes et références
Voir aussi
- Liste de fleuves dans le monde classés par continents
- Gihon
- La mer d'Aral
- Le Syr Daria
- Le canal du Karakoum
Liens externes
Catégories :- Cours d'eau d'Afghanistan
- Cours d'eau du Tadjikistan
- Cours d'eau d'Ouzbékistan
- Cours d'eau du Turkménistan
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