- Accident de la route en Europe
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Un suivi de l’évolution des accidents routiers se produisant dans les pays de l’Union Européenne est régulièrement effectué et communiqué annuellement par l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) [1],[2].
Sommaire
Synthèse
On constate une diminution assez régulière du nombre de tués sur la route depuis les années 1970 dans l'ensemble de l’Union européenne - hormis la Grèce et la Pologne. Cette évolution n’est néanmoins pas homogène pour l’ensemble du continent ; les pays d’Europe de l’Est présentent un décalage dans le temps : le nombre de tués a cru jusqu’au début des années 1990, pour décroître ensuite d’environ 4 % chaque année.
Le nombre de morts sur la route dépend fortement des différences structurelles (taille du pays, densité et qualité du réseau routier, population, etc.) et socio-économiques (composition du parc, présence de trafic international et touristique, comportement des usagers, etc.).
Définitions du « tué »
La définition internationale du « tué » a été amendée lors de la Convention de Vienne de 1968 : « Une victime d’un accident de la route est considérée comme tuée si elle décède sur le coup ou dans les trente jours qui suivent l’accident ».
Progressivement, depuis 1968, la définition du tué à trente jours s’est imposée dans la plupart des pays de l’Union européenne.
Jusqu’en 2004, la France comptabilisait ses tués à six jours. Afin de pouvoir se comparer avec ses voisins européens, elle utilisait un coefficient multiplicateur de 1,057 jusqu’en 2004 revu à 1,069 à partir de 2005 pour estimer le nombre de tués à trente jours.
En 2005, la France a adopté la définition internationale.
Principaux indicateurs d’accidentologie
Les différences existantes entre pays s'expliquent par la démographie, le niveau de développement et la densité de l’habitat. Selon les travaux de Siem Oppe de l’Institut de recherche en sécurité routière des Pays-Bas (SWOW), on remarque un phénomène d'apprentissage dans l'évolution du nombre de tués :
- dans les pays les plus pauvres, les déplacements sont peu nombreux et se font en transports collectifs. La circulation automobile est très faible et le taux de tués par million d’habitants est très bas (moins de 30) ;
- le développement de l’usage de la voiture entraîne une forte hausse de la circulation donc du nombre des accidents et le ratio des tués par million d’habitants dans les pays « moins pauvres » peut dépasser les 200 ;
- de leur côté, les pays très riches connaissent beaucoup d’encombrements. Ils ont développé des politiques de transport collectif et de sécurité routière. Les comportements sont plus prudents et le ratio retombe à moins de 80 tués par million d’habitants.
Pays Superficie (milliers de km²)
Population (millions)
Densité (habitants/km2)
Parc en circulation (milliers)
Longueur du réseau (kilomètres)
Circulation (millions de véhicules x km)
Nb de véhic. pour 100 habitants
Tués par million d'habitants
Tués par milliard de km parcourus
Allemagne 357 82,5 231,1 54 520 626 981 684 283 66,1 64,8 7,8 Autriche 84 8,2 97,7 5 279 107 143 82 221 64,5 93,8 9,3 Belgique 33 10,4 320,3 6 159 151 372 94 677 59,1 104,5 11,5 Danemark 43 5,4 126 2 570 72 074 47 940 47,3 61 6,9 Espagne 505 43,4 86 27 657 666 204 ND 63,7 103,1 ND Finlande 338 5,2 15,5 2 871 79 150 51 675 54,7 72,2 7,3 France 551 60,5 109,7 37 168 1 002 486 552 800 61,4 87,9 9,6 Grèce 132 11,1 84 6 641 40 164 81 635 59,9 149,1 20,3 Hongrie 93 10,1 108,5 3 370 180 994 ND 33,4 126,6 ND Irlande 71 4,1 58,6 1 937 95 752 37 840 46,7 96,2 10,5 Italie 301 58,1 192,8 43 141 305 388 654 197 74,3 94 8,3 Luxembourg 3 0,5 179,8 358 2 876 2 875 77 98,9 16 Pays-Bas 42 16,3 392,5 8 627 117 430 133 800 52,9 46 5,6 Pologne 323 38,5 119,4 16 815 381 462 377 289 43,6 141,3 14,4 Portugal 93 10,5 113,3 5 481 81 739 ND 52,2 118,8 ND Royaume-Uni 244 60,2 246,7 33 717 413 120 499 396 56 55,9 6,7 Slovaquie 49 5,4 110,1 1 834 17 755 13 402 34 112,6 45,4 Slovénie 20 2 97 1 150 20 196 15 519 58,5 131,2 16,6 Suède 450 9 20,1 5 131 214 000 75 196 56,8 48,7 5,9 République tchèque 79 10,2 129,6 4 732 55 495 50 262 46,3 125,8 27,2 Total partiel UE (20 pays) 3809 451,1 118,4 269 158 4 631 781 3 451 938 59,7 88,5 11,6 Islande 103 0,3 2,9 236 91 916 2 006 80,3 64,6 9,5 Norvège 324 4,6 14,3 2 938 92 511 36 550 63,6 48,5 6,1 Suisse 41 7,4 179,6 5 043 71 027 62 685 68 55,2 6,5 Source IRTAD pour les données suivantes :
Parc automobile : 2005 sauf Irlande 2003 ; Luxembourg 2004 ; Slovaquie 2002.
Longueur du réseau : 2005 sauf Hongrie et Luxembourg 2004 ; Allemagne et Danemark 2003 ; Slovaquie 2002 ; Islande 2000 ; Irlande 2001 ; Pays-Bas 1999 ; Grèce et Royaume-Uni 1998 ; Portugal 1993 ; Italie 1992. Kilométrage : 2005 sauf Danemark 2004 ; Italie et Pays-Bas 2003 ; Irlande 2001 ; Islande et Slovaquie 2000 ; Royaume-Uni et Grèce 1998.
Population : source IRTAD sauf pour l’Irlande, le Luxembourg, la Slovaquie, la Suède, l’Islande et la Norvège : source INED.Evolution du nombre de tués entre 1970 et 2005
La plupart des pays de l’Union ont connu une baisse très importante du nombre de leurs tués entre 1970 et 2005.
Par exemple, l’Allemagne et les Pays-Bas qui ont divisé par quatre leur nombre de tués en trente-cinq ans.
Pour les pays d’Europe du Nord ou de l’Ouest, cette baisse s’est effectuée en deux étapes :
- entre 1970 et 1995, on observe une baisse très importante et régulière du nombre de tués dans la plupart des pays de l’Europe de l’Ouest. Cette baisse quasi générale s’explique par la mise en place d’une réglementation complète[réf. nécessaire] ;
- entre 1995 et 2005, la tendance s’est infléchie, toujours marquée à la baisse, mais de façon moins importante. En effet, la majeure partie des gains des mesures réglementaires ayant été obtenue sur la période précédente, la mesure ne produit plus que des effets marginaux au fur et à mesure que son application s’impose à l’ensemble des usagers[réf. nécessaire].
En trente-cinq ans, le nombre de tués à trente jours en France a été divisé par 3, passant de 16 445 en 1970 à 5 318 en 2005. De 1996 à 2000, le nombre de tués à trente jours baissait lentement avant de connaître depuis 2002 de très fortes baisses.
Pays 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Évolution 1970-2005 [3]
Allemagne[4] 21 653 17 332 15 050 10 070 11 046 9 454 7 503 6 977 6 842 6 613 5 842 5 361 - 3,9 % Autriche 2 574 2 533 2 003 1 524 1 558 1 210 976 958 956 931 878 768 - 3,4 % Belgique 3 070 2 346 2 396 1 801 1 976 1 449 1 470 1 486 1 315 1 353 ND 1 089 - 2,9 % Danemark 1 208 827 690 772 634 582 498 431 463 432 369 331 - 3,6 % Espagne 5 456 5 833 6 522 6 374 9 032 5 751 5 776 5 517 5 347 5 399 4 741 4 442 - 0,6 % Finlande 1 055 910 551 541 649 441 396 433 415 379 375 379 - 2,9 % France 16 445 14 355 13 672 11 387 11 215 8 891 8 079 8 160 7 655 6 058 5 530 5 318 - 3,2 % Grèce 1 099 1 251 1 446 2 011 2 050 2 411 2 037 1 895 1 654 1 615 1 619 1 658 + 1,2 % Hongrie 1 627 1 678 1 630 1 756 2 432 1 589 1 200 1 239 1 429 1 326 1 296 1 278 - 0,7 % Irlande 540 586 564 410 478 437 415 411 376 335 379 399 - 1 % Islande 20 33 25 24 24 24 32 24 29 23 ND 19 - 0,1 % Italie 11 025 10 272 9 220 7 700 7 151 7 033 6 649 6 682 6 736 6 015 5 625 5 462 - 1,9 % Luxembourg 132 124 98 79 70 70 76 70 62 53 50 46 - 2,8 % Norvège 560 539 362 402 332 305 341 275 312 280 259 224 - 2,6 % Pays-Bas 3 181 2 321 1 996 1 438 1 376 1 334 1 082 993 987 1 028 804 750 - 4 % Pologne 3 446 5 633 6 002 4 688 7 333 6 900 6 294 5 534 5 827 5 640 5 712 5 444 + 1,3 % Portugal 1 615 3 051 2 579 2 138 2 646 2 377 1 860 1 671 1 675 1 546 1 294 1 247 - 0,7 % Royaume-Uni 7 499 6 366 6 010 5 165 5 217 3 621 3 409 3 450 3 431 3 508 3 368 3 336 - 2,3 % Slovaquie [5]. ND ND ND ND 662 660 628 614 610 645 603 560 - 0,3 % Slovénie 620 596 558 464 517 415 313 278 269 242 274 258 - 2,5 % Suède 1 307 1 172 848 808 772 572 591 554 532 529 480 440 - 3,1 % Suisse 1 643 1 206 1 209 881 925 692 592 544 513 546 510 409 - 3,9 % Tchéquie[6] 1 983 1 632 1 261 987 1 291 1 588 1 486 1334 1 431 1 447 1 382 1 286 - 1,2 % ND : non disponible.
Source : IRTAD – International Road Traffic and Accident Database.Statistiques en 2007
En 2007, dans l'Union européenne, 62,04 % des tués dans des accidents étaient les conducteurs des véhicules impliqués, 19,86 % étaient des passagers et 18,09 % des piétons [7].
Par ordre décroissant, voici la répartition des décès selon le mode de transport[8]:
- Voiture et taxi : 50,05 %
- Piéton : 18,46 %
- Moto : 13,99 %
- Vélo : 6,21 %
- Cyclomoteur :4,71 %
- Camion de moins de 3,5 t : 3,04 %
- Poids-lourd : 2,01 %
- Engins agricole : 0,78 %
- Bus et transport en commun : 0,65 %
Notes et références
- comparaisons européennes de l’accidentologie (ONISR 2005)
- comparaisons européennes de l’accidentologie (ONISR 2004)
- En moyenne annuelle selon disponibilité des données.
- Jusqu’à l’année 1991, République Fédérale d’Allemagne; évolution calculée sur la totalité des tués des deux Allemagne.
- À partir de 1990 pour la Slovaquie.
- Jusqu’en 1990, Tchécoslovaquie.
- (en)[PDF] Fatalities by person class in EU countries included in CARE, octobre 2008
- (en) [PDF] Fatalities by transport mode in EU countries included in CARE
Voir aussi
- Articles connexes
- Accident de la route
- Accident de la route en France
- Catastrophe de Los Alfaques, 11 juillet 1978, Espagne
- Prévention et sécurité routières
- Traumatologie routière
- Documentation externe
- Base de données européenne CARE (Community database on Accidents on the Roads in Europe)
- Base de données américaine FARS (U.S. DOT Fatality Analysis Reporting System)
Catégories :- Accident de la route
- Transport routier dans l'Union européenne
- Protection et sécurité civiles dans l'Union européenne
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