- Crash De Quiberon
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Crash de Quiberon
Crash de Quiberon {{{légende}}} Caractéristiques de l’accident Date 30 juillet 1998 Phase approche Type erreur humaine Site baie de Quiberon Passagers 12 Membres d’équipage {{{équipage}}} Morts 16 Blessés 0 Survivants 0 Caractéristiques de l’appareil Type d’appareil Beechcraft 1900D + Cessna 177 Compagnie Proteus Airlines No d’identification F-GSJM + F-GAJE Le crash de Quiberon est une collision entre deux avions qui s’est produite près de Quiberon le 30 juillet 1998 à 13 h 58(UTC), provoquant la mort de 16 personnes.
Sommaire
Proteus Airlines
Cette compagnie est créée en décembre 1986. Elle obtient son premier certificat de transport aérien en 1988 pour l’exploitation d’un Beech 90. En 1990, trois autres lignes sont ouvertes au départ de Dijon. En 1996, Air France confie à Proteus Airlines l’exploitation de lignes nationales et internationales avec deux Dornier 328. Une ligne Lyon-Lorient est ouverte pour Beech 1900. En 1997, Proteus Airlines regroupe l’ensemble de ses activités opérationnelles et techniques à Satolas et crée une direction des opérations aériennes afin d’encadrer les services d’exploitation. De février 1997 à juillet 1998 le nombre de vols quotidiens s’accroit, passant de 14 à plus de 120. Le 10 juin 1997, la restructuration de la DAC Centre-Est entraîne cet organisme à faire un audit de la compagnie, qui donne un résultat satisfaisant. Le 30 juillet 1998, au moment de l’accident, la compagnie exploite 4 Beech 1900 C, 9 Beech 1900 D, et 5 Dornier 328. Elle a le certificat de transporteur aérien n°F-CE 023 délivré par la DAC Centre-Est le 30 juin 1998, ainsi qu’une licence d’exploitation accordée par la DGAC le 29 mars 1996[1].
L’avion
L’appareil le plus gros est un Beechcraft 1900D immatriculé F-GSJM appartenant à la compagnie Proteus Airlines, mis en service le 8 novembre 1996. L’autre avion est un Cessna 177 immatriculé F-GAJE[2].
Passagers
L’avion de Proteus Airlines emportait 12 passagers ainsi que 3 membres d’équipage. Le Cessna ne transportait que son pilote[2].
Déroulement des vols
L’avion de Proteus Airlines, qui assure une liaison régulière de Lyon à l’aéroport de Lorient Lann Bihoué, décolle le 30 juillet 1998 à 12h21(UTC) de l’aéroport de Lyon-Satolas. Le déroutement de l’appareil vers le Norway est demandé par un passager à 13h34.35[3]. L’enregistrement du CVR permet de savoir que les pilotes sont excités et peu concentrés sur leur travail. À 13h41.44, l’équipage demande au contrôle de Brest de descendre, ainsi que de se dérouter pour voir le paquebot Norway. À 13h45, les pilotes échangent des propos obscènes et semblent peu concentrés. La demande de déroutement est réitérée à 13h49.40(UTC). Au même moment, le Cessna décolle de l’aérodrome de Vannes. À 13h53.21(UTC)? l’équipage décide de décrire un cercle autour du paquebot. Il décide d’abord de descendre à 2500 pieds, puis prend la décision d’aller à 2000 pieds. Vers 13h56, le Cessna contacte le service d’information de vol d’aérodrome de Quiberon pour lui dire qu’il passe de 3000 à 1500 pieds. À 13h57.10, le Beech 1900 annonce au contrôleur de Lorient qu’il arrive en fin de son 360° autour du navire. À 13h58, alors que le Beech 1900 termine son 360°, les deux appareils se heurtent presque à angle droit à 2000 pieds[4].
Suites judiciaires
Début 1999, une expertise est remise au juge d’instruction de Lorient, qui conclut que Proteus Airlines remplissait les conditions de sérieux pour une compagnie de cette taille. Le 9 août 1999 le BEA publie son rapport. En mars 2000, le juge d’instruction de Lorient met en examen sept cadres dirigeants de la compagnie aérienne, dont le PDG[5]. Le 31 décembre 2001, le procès aboutit à un non-lieu en faveur des accusés, le juge considérant que les pilotes sont seuls responsables de la collision[6]. La responsabilité des pilotes ne fait pas de doute, tant leur manque de concentration est patent, et, d’autre part, ils volent à vue, sans radar, alors que ce type de vol est interdit depuis le 1er avril 1998[7].
Responsabilités
En plus de celle des pilotes, la responsabilité de la compagnie est mise en avant par les familles des victimes, car elle a fourni le manuel d’exploitation de l’appareil avec deux mois de retard (soit un mois avant le crash). D’autre part, le manuel d’exploitation évoque le rôle commercial du commandant de bord. De plus, 6 pilotes de la compagnie ignoraient que le vol à vue était prohibé, et l’avion ne comportait pas assez de membres d’équipage (2 au lieu de 3)[8]. Le pilote du Cessna, quant à lui, pilotait avec le soleil de face, et ne pouvait donc repérer le Beech 1900 D. De plus, il n’avait pas mis son transpondeur en marche, empêchant que le contrôle puisse le repérer (ce qui aurait permis au contrôle de prévenir la collision)[9].
Bibliographie
- François Nénin, Henri Marnet-Cornus, Transport aérien : le dossier noir, Paris, éditions Privé, 2006.
Liens
- Site de l’association Crash Quiberon Action et Vérité
- Page sur la catastrophe aérienne
- Rapport du BEA en PDF ; en HTML.
- Extrait de la préface du livre Transport aérien, Le dossier noir.
Références
- ↑ Rapport du BEA, p. 35-36.
- ↑ a et b Rapport du BEA, p. 8.
- ↑ Rapport du BEA, p. 67.
- ↑ Rapport du BEA, p. 9-10 ; Le Parisien, 30 juillet 1999 ; Dauphiné libéré, 7 mars 2000
- ↑ Le Figaro, 3 mars 2000 ; Le Monde, 3 mars 2000 ; Ouest France, 2 mars 2000.
- ↑ Le Figaro, 30 juillet 2002.
- ↑ Dauphiné Libéré, 7 mars 2000.
- ↑ Aujourd’hui en France, 2 mars 2000
- ↑ Rapport du BEA, p. 47.
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