- Vol 708 West Caribbean
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Vol 708 West Caribbean
Site du crashCaractéristiques de l'accident Date 16 août 2005 Phase Vol Type Givrage moteur - Surcharge Site serranía de Perijá,Venezuela Passagers 152 au total Membres d’équipage 8 au total Morts 160 Caractéristiques de l'appareil Type d’appareil MD-82 Compagnie West Caribbean no d'identification HK-4374X Localisation Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Amérique du Sud
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Le vol 708 West Caribbean Airways (code : YH 708), un avion de la compagnie aérienne colombienne West Caribbean a décollé de l'aéroport international de Tocumen (PTY) de la ville de Panama. Il était en route pour Fort-de-France quand il s'est écrasé dans une région montagneuse, dans l'ouest du Venezuela, appelée serranía de Perijá, le mardi matin le 16 août 2005, tuant les 152 passagers et les 8 membres d'équipage. Cet accident fait partie de la "série noire" de l'été 2005. Ainsi, un crash majeur avait eu lieu le 14 août en Grèce.C'était un vol charter organisé par l'agence de voyages martiniquaise Globe Trotters de Rivière-Salée. La plupart des passagers étaient des touristes de retour d'une semaine de vacances au Panamá.
Sommaire
Avion
L'avion concerné était un McDonnell Douglas MD-82 enregistré sous le numéro HK-4374X. Il est sorti d'usine en 1986. Son premier propriétaire a été la compagnie aérienne Continental Airlines. Après les attentats du 11 septembre 2001, suite à la crise traversée par le transport aérien, il a été parqué dans le désert de l'Arizona, comme de nombreux appareils de compagnies américaines. Remis en état et modernisé fin 2004, la société West Caribbean en a pris possession le 10 janvier 2005. En juillet 2005, il subit une immobilisation d'une semaine pour réparer une partie du fuselage qui s'était détachée lors d'un atterrissage.
Chronologie
Les heures sont en UTC (- 5 h en heure locale, - 4h pour le Venezuela et la Martinique)
- 06:00 : décollage de Panamá City et ascension à l'altitude de croisière de 30 000 pieds. L'avion met 4 minutes de plus que prévu pour atteindre cette altitude, sans doute du fait d'une surcharge. Peu après, le commandant décide de passer à une altitude 33000 pieds, probablement pour limiter la consommation de carburant[1]
- 06:51 : appel de détresse ; un réacteur signalé comme défaillant
- 06:58 : L'équipage contacte la tour de contrôle de Caracas, demandant l'autorisation de descendre de 31 000 pieds à 14 000 pieds. Autorisation accordée. Le pilote automatique est désactivé.
- 07:02 : Dernier contact radio, au moment où le pilote signale une défaillance des deux réacteurs, précisant que l'avion est incontrôlable.
Circonstances de l'accident
Le BEA (bureau d'enquête français), s'appuyant sur l'analyse des boîtes noires, affirme que l'avion était surchargé (155.000 livres au lieu de 149.000 maximum) et que les poids étaient mal répartis dans l'appareil, ce qui soulève la responsabilité de la compagnie. Sous l'effet de cette surcharge, l'avion aurait pris une incidence excessive qui s'est tout d'abord manifestée par des tremblements de l'appareil, signalés par le copilote, mais analysés comme de simples turbulences par le commandant[1]. Le pilote aurait ensuite choisi le trajet le plus court, durant lequel l'appareil serait entré dans une zone orageuse. Concentré sur les problèmes météo, l'équipage ne s'aperçoit pas que l'avion perd de la vitesse jusqu'à atteindre le point de décrochage, phénomène rare en vol de croisière. L'activation du système de dégivrage avait conduit à réduire encore la puissance des moteurs, accélérant la perte de vitesse[1]. L'avion commence de perdre de l'altitude, puis l'équipage débranche le pilote automatique, espérant le récupérer manuellement mais sans application d'aucune procédure prévue à cet effet[1]. Si le pilote automatique a réussi à gérer la mauvaise répartition des charges dans l'avion, les pilotes n'y sont pas parvenus[2].
Selon le NTSB (bureau d’enquête américain), le crash de l’appareil serait dû à un givrage des bords d'attaque des ailes (provoquant une perturbation du flux d’air, donc une perte de la portance) et des entrées d'air des moteurs (provoquant donc une diminution de la puissance des moteurs). Par ailleurs, selon les enquêteurs, les moteurs étaient encore en fonctionnement au moment du crash alors que l'équipage pensait avoir affaire à une panne moteur.
La jeunesse du copilote (21 ans et 800 heures de vol), induisant un fort « gradient d'autorité » dans le cockpit, et les difficultés financières de la West Caribbean qui ont pesé sur les choix de l'équipage, ont probablement été des facteurs aggravants[1].
Secours
Un aspect particulier de cette catastrophe est le dispositif de prise en charge médico-psychologique des familles des passagers, déployé à l' aéroport du Lamentin en Martinique par le Samu de Fort de France, alors que le crash n'avait pas encore été rendu public.
7h30 (UTC-4h) le Samu de Fort de France est avisé de l'inquiétude manifestée par les centaines de proches des passagers les attendant à l'aéroport du Lamentin (Martinique). À 8h30, 2 équipes du Samu et 2 psychiatres de la CUMP de Martinique sont sur place. En fin de matinée, le dispositif d'accueil médico psychologique comprend 4 médecins Samu, une quarantaine de psychologues et psychiatres de la CUMP de Martinique, 3 médecins pompiers et quelques secouristes... répartis entre 5 unités de consultations et 1 poste médical avancé ; près de 200 consultations seront enregistrées. Également, dès le début des opérations de secours, le Samu a détaché un médecin légiste du CHU de Fort de France pour aider à la mise en place d'une cellule d'identification ante mortem des victimes et a débuté les premiers recueils.
Sous la pression du président du conseil régional de la Martinique Alfred Marie-Jeanne et malgré la réprobation de l'autorité préfectorale, le député Philippe Edmond-Mariette eut la maladresse d'annoncer aux familles se trouvant à l'aéroport le nom des victimes une à une, devant les médias.
Ce dispositif sera renouvelé le lendemain pour encadrer une cérémonie religieuse dans l'aérogare, puis, sous forme allégée, le 20 août pour accompagner 300 proches des victimes lors d'un voyage de recueillement à Maracaibo (Venezuela).
Bibliographie
- RAPPORT FINAL WEST CARIBBEAN AIRWAYS DC-9-82 (MD-82) IMMATRICULE HK4374X MACHIQUES, VENEZUELA 16 AOÛT 2005,
- Cochennec Y. 26 août 2005. Aviation civile : série noire pendant le mois d’août. Air & Cosmos, no 1994, p. 36-39.
- Colette Ranély Vergé-Dépré, « La sécurité aérienne dans les D.O.M. antillais (Guadeloupe, Martinique) », Études caribéennes, 4/2006, Varia, [En ligne], mis en ligne le 15 avril 2008. Consulté le 23 avril 2010.Lire en ligne
Filmographie
- Panamá-Fort-de-France : autopsie d'un crash, documentaire-fiction de Stéphane Gabet et Luc David, France, 2010, 50'
Liens externes
- Junta Investigadora de Accidentes de Aviación Civil
- (fr) RAPPORT FINAL WEST CARIBBEAN AIRWAYS DC-9-82 (MD-82) IMMATRICULE HK4374X MACHIQUES, VENEZUELA 16 AOÛT 2005." - Traduction du Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile
- (es) RAPPORT FINAL WEST CARIBBEAN AIRWAYS DC-9-82 (MD-82) IMMATRICULE HK4374X MACHIQUES, VENEZUELA 16 AOÛT 2005 (Archif)
- (fr) "Accident survenu au Venezuela le 16 août 2005." Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile
- (es) "Junta liderada por Minfra sigue el caso INVESTIGACION DEL SINIESTRO AEREO DE WEST CARIBBEAN TIENE 75% DE AVANCE." Ministerio para la Infraestructura de Venezuela. 21 Août 2006.
- (es) "MTC entregó informe final sobre accidente aéreo en Machiques de 2005." Ministerio del Poder Popular para Transporte y Comunicaciones. Lundi 16 Août 2010.
- (en) Factual report - Conseil national de la sécurité des transports
- (fr) Site consacré à la catastrophe
- (fr) L'enquête sur le crash, photos, et une explication succincte du phénomène de givrage d'un avion
- (en) Informations sur l'appareil.
- (fr) Fiche sur l'accident
- (fr) Interview du représentant en France métropolitaine de l'AVCA.
- (fr) Article dans Flightglobal.com.
- (fr) Aspects juridiques
- (fr) Analyses et photographies sur le site du journaliste Jean-Claude Boetsch
Notes
- Documentaire Panama - Fort-de-France : autopsie d'un crash. Réalisateur Stéphane Gabet. Diffusé sur France 5 le 16 août 2010
- Le Figaro, 18 mai 2006
Voir aussi
- Autre catastrophe aérienne ayant marqué l'histoire de la Martinique le 1er août 1948 : latécoère 631
Catégories :- Accident et incident aériens
- Accident et incident aériens par compagnie
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