- Corindon
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Corindon
Catégorie IV : oxydes et hydroxydes[1]
Corindon Général Numéro CAS Classe de Strunz 4.CB.05Classe de Dana 04.03.01.01Formule brute Al2O3 [Polymorphes] Identification Masse formulaire[2] 101,9613 ± 0,0009 uma
Al 52,93 %, O 47,07 %,Couleur variable Classe cristalline et groupe d'espace scalénoèdre - ditrigonal R3c Système cristallin trigonal Réseau de Bravais rhomboédrique Macle fréquentes, sur {10-11} et {0001} Clivage aucun, se casse en 3 directions Cassure conchoïdale à irrégulière Habitus Massifs, grenus, compacts, sableux. Faciès prismatique, en tonnelet, pseudohexagonal, tabulaire (selon {0001}, rhomboédrique, lamellaire. Faces des prismes et pyramides striées parallèlement à {0001} et, sur les faces {0001}, stries parallèles aux faces du prisme. Échelle de Mohs 9 Trait blanc Éclat adamantin, vitreux Propriétés optiques Indice de réfraction ω=1,768-1,772 ε=1,760-1,763 Biréfringence Δ=0,008-0,009 ; biaxe négatif Fluorescence ultraviolet oui Propriétés chimiques Densité 3,9-4,1 Propriétés physiques Magnétisme aucun Radioactivité aucune Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. Le corindon est une espèce minérale composée d'oxyde d'aluminium anhydre cristallisé, de formule Al2O3 et aussi parfois noté α-Al2O3 avec des traces de fer, de titane, de chrome, de manganèse, de nickel, de vanadium et de silicium. Certain cristaux peuvent atteindre un mètre de long[3].
Certaines variétés naturelles de corindon sont des pierres précieuses : le rubis et le saphir sesquioxyde d'aluminium. La roche qui en découle : l'émeri est très utilisée dans l'industrie, essentiellement comme abrasif en raison de sa dureté, et comme réfractaire.
La dureté du corindon est de 9 sur l'échelle de Mohs, que la pierre soit naturelle ou artificielle, ce qui en fait le deuxième minéral naturel le plus dur après le diamant (10). Cette dureté s'explique par la nature covalente des liaisons atomiques du diamant mais pour l'alumine les liaisons sont de nature ionique.
Sommaire
Inventeur et étymologie
L'espèce a été décrite par le minéralogiste Wooward en 1752, le mot vient du nom dravidien du minéral kauruntaka, ou de son nom indien kurund[4].
Cristallographie
Le corindon a une structure notée D51 en notation Strukturbericht. C’est une structure rhomboédrique, de groupe d’espace R3c (nº167). Un motif est composé de deux pentaèdres Al2O3 inversés qui se répètent aux nœuds du rhomboèdre. Ses paramètres de maille sont :
- a = 5,13 Å ;
- α = 55,47° = 55°28'.
Un pentaèdre fait 2,7 Å de haut (distance Al3+-Al3+) et 2,49 Å de côté (distance O2--O2-).
Les ions O2- forment un réseau hexagonal compact, avec donc une alternance de plans A-B ; les ions Al3+ occupent les deux-tiers des sites interstitiels octaédriques, avec trois types de plans a, b et c en alternance. On a donc une alternance A-a-b-B-c-a-A-b-c-B-a-b-A-c-a-B-b-c-A-a… Les paramètres de maille dans cette description hexagonale sont :
- a = 4,76 Å ;
- c = 12,97 Å.
Par rapport à la description précédente, la distance entre les plans de O2- des pentaèdres est c/2.
Cristallochimie
Le corindon est le chef de file d’un groupe avec l'hématite, le groupe du corindon-hématite, contenant des matériaux ayant tous la même structure cristalline et une formule générale du type A2O3 où A peut être un cation tel que le fer, le titane, l'aluminium, le chrome, le vanadium, la magnésium, l'antimoine, le sodium, le zinc et/ou le manganèse.
Groupe corindon-hématite
- Corindon Al2O3
- Hématite Fe2O3
- Eskolaite Cr2O3
- Karelianite V2O3
- Tistarite Ti2O3
- Sous groupe de l'iménite
- Brizziite
- Ecandrewsite
- Geikielite MgTiO3
- Ilménite FeTiO3
- Melanostibite
- Pyrophanite MnTiO3
Synonymie
- alumine alpha
- ayatite : Terme russe pour un corindon dispersé en granules
- corindon adamantin (Brongniart) [5]
- corindon harmophane (Haüy)
- corundite[6]
- corundum : terme retenu par les anglosaxons pour ce minéral et par l'Association internationale de minéralogie.
- corundumite[7]
- spath adamantin (Delamétherie 1787)[8]
- télésie (Haüy)[9]
- zircolite : Corindon synthétique incolore de qualité gemme[10]
Variétés et mélange
- Rubis
- Saphir
- Émeri : (roche) Mélange de corindon granuleux et d'autres minéraux tels que la magnétite,ou l'hématite, qui tire son nom du gisement topotype : Cape Emeri, île de Naxos en Grèce.
Gîtologie
- Roches magmatiques déficientes en silice : syénites, syénites néphélitiques, et pegmatites associées
- Zones de contact entre des péridotites et les roches environnantes
- Roches métamorphiques : gneiss, micaschistes, calcaires cristallins.
Minéraux associés
- Andésine, néphéline, oligoclase, scapolite (Roches magmatiques)
- Spinelles, rutile, hornblende, phlogopite, calcite (Roches métamorphiques)
- Chlorites, disthène, dumortiérite, sillimanite (dans les schistes)
- Diamant, disthène, phlogopite, pyrope, rutile, spinelles, (éclogite).
Utilité
Pierres précieuses
Les pierre gemmes de couleur rouges sont appelées rubis, toutes les autres couleurs sont appelées saphir. Le saphir et le rubis font partie des quatre pierres précieuses.
Meulage
Abrasif, le corindon (émeri) est utilisé dans certaines pierres à affûter, mais surtout dans toutes sortes de meules. Cet usage semble dater de l'Antiquité, notamment en Crète minoenne et en Chine.
Horlogerie
- Le corindon poly-cristallin
Sous sa forme rubis, il est largement utilisé dans l'horlogerie, pour la fabrication des paliers, qui supportent les pivots des axes du rouage en acier, à cause des frottements extrêmement réduits du métal sur la pierre. D'autre part, vu les pressions relatives très élevées (si l'on compare le couple transmis par les engrenages en rapport avec la surface extrêmement réduite des pivots (15/100e de mm de diamètre pour les plus fins), la platine de montre étant elle-même en métal, le frottement métal sur métal induirait inévitablement à court terme un grippement du palier après que les huiles auront perdu de leur efficacité (état inéluctable pour une montre fonctionnant plusieurs années consécutives).
- Le corindon mono-cristallin
La forme transparente du corindon, principalement issu du procédé Verneuil, et disponible sous la forme de cylindre jusqu'à 8 cm de diamètre, permet grâce à des outils diamantés (meules) de découper de fines tranches utilisées pour fabriquer les glaces de montre inrayables (sauf par le diamant, voir plus haut), qui résistent notamment à l'abrasion d'un grain de sable, qui lui est en quartz, donc d'une dureté inférieure sur l'échelle de Mohs.
- Boîtiers de montres
Certains fabricants horlogers ont même tenté d'utiliser le corindon pour fabriquer des boîtes de montre complètes en deux parties assemblées par exemple par collage, mais la difficulté d'usinage (outils diamantés ou laser) limite la richesse des formes qu'il est possible d'obtenir de cette manière.
Notes et références
- classification des minéraux choisie est celle de Strunz. La
- Atomic weights of the elements 2007 sur www.chem.qmul.ac.uk Masse molaire calculée d’après
- The Handbook of Mineralogy Volume III, 1997 Mineralogical Society of America by Kenneth W. Bladh, Richard A. Bideaux, Elizabeth Anthony-Morton and Barbara G. Nichols
- MINER Database von Jacques Lapaire - Minéraux et étymologie
- Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle Vol.8. 1817 p.74
- The British Museum, historical and descriptive with numerous wood-engravings 1850 p.139
- Bulletin of the United States Geological Survey, Volume 24 1895 p.148
- Delamétherie (1787), Journal phys.: 30: 12.
- Armand Dufrénoy- Traité de minéralogie, Volume 2, 1845 p.335
- Gems and gemology, Volume 3,Numéro 8 1940 p.128
Articles connexes
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