- Conférence de paix de Paris (1919)
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La conférence de paix de Paris de 1919 est une conférence internationale, organisée par les vainqueurs de la Première Guerre mondiale afin de négocier les traités de paix entre les Alliés et les vaincus. La conférence débute le 18 janvier 1919[1] et se termine en août 1920, avec entre temps quelques interruptions.
Elle consacre la disparition de trois empires, l'empire allemand, l'Empire austro-hongrois et l'empire ottoman et la création de nouveaux États en Europe : renaissance de la Pologne, création de la Tchécoslovaquie et de la Yougoslavie.
Les colonies allemandes sont partagées entre le Royaume-Uni, la France, la Belgique, l’Afrique du sud, les États-Unis et le Japon tandis que le Proche-Orient anciennement possession turque est divisé en mandats attribués par la Société des Nations à la France et à l'Angleterre.
Des réparations de guerre sont exigées de l'Allemagne, qui voit son territoire à l'est amputé du couloir de Dantzig administré par la Pologne.
Sommaire
Les différents conseils
Le conseil supérieur des Alliés est créé dès le début de la conférence et se déroule à huit clos. Ce conseil est composé des États-Unis, de la France, de l'Angleterre, de l'Italie et du Japon[2].
Pour chacun de ces pays, le premier ministre ainsi que celui des Affaires étrangères participent au Conseil des Dix. Ce dernier siégera du 13 janvier au 25 mars[3]. Après une quinzaine de jours, le conseil reconnut qu'il était débordé et décida de créer des commissions spéciales, 52 au total. Peu après, le Conseil des Dix s'est vu supplanté à partir du 14 mars par le Conseil des Quatre, où siégeaient Woodrow Wilson, David Lloyd George, Georges Clemenceau et Vittorio Emanuele Orlando[4].
Les réparations
La France et la Belgique sont persuadées que l'Allemagne va payer les dégâts résultants de la guerre[5]. On légitime cette réparation par la culpabilité allemande, comme il l'est inscrit dans le Traité de Versailles[6].
De plus, les États-Unis avaient décidé de rompre les relations économiques avec les Alliés dès la fin de la guerre. Pour parer à ce trou financier, l'Angleterre et la France demandent des réparations énormes. Les américains demandent alors d'exclure le remboursement des frais de guerre, excepté pour la Belgique dont la neutralité a été violée. L'Angleterre a riposté en soulignant que c'est cette neutralité qui l'avait fait entrer en guerre[7]. Le conseil des Quatre publia deux rapports le 31 mars 1919 et le 7 avril 1919 obligeant l'Allemagne à verser 20 milliards de marks-or dans les deux ans suivant de la signature du traité de paix. L'Allemagne ne possède pas cette somme[8].
En ce qui concerne le montant exact des réparations, aucune évaluation rapide ne voit le jour. Les Alliés n'arrivent d'ailleurs pas à tomber d'accord sur la somme à demander à l'Allemagne. Suite à ces soucis, on crée une commission spéciale, la Commission des Réparations[9]. Cette commission débute le 3 février 1919 avec trois sous-commissions. La première s'occupait des catégories, la seconde de la capacité financière de l'Allemagne à payer ainsi que des modalités de paiement, et la dernière des sanctions et garanties envers l'Allemagne. Les américains proposèrent alors de fixer une somme mais suite aux pressions françaises et anglaises, cette proposition fut avortée[10].Le montant exact que l'Allemagne était capable de payer fut difficile à évaluer. On avança le chiffre de 30 milliards, puis de 40 milliards. C'est finalement la somme de 56 milliards de dollars payable sur une quarantaine d'année, qui est choisie au mois de février 1921. Suite à cela, germe l'idée d'un Commission permanente des réparations. Cette dernière fixe le montant des dommages matériels de la guerre, causés par l'Allemagne. Elle est composée de cinq membres, représentant le Conseil des Quatre, ainsi que la Belgique. Cependant, le Sénat américain, ayant refusé de ratifier le traité, annula par la même occasion la participation de son pays.
La Société des Nations
Article détaillé : Société des Nations.Le 28 avril 1919, l'Assemblée plénière de la Conférence de la Paix ratifia la Société des Nations. Le Sénat américain s'oppose clairement à la SDN dès le 16 janvier 1920. Cette dernière débute alors sans un de ses membres fondateurs. Le siège sera à Genève[11].
Liste des Traités à l'issue de la conférence de Paris
- Le traité de Versailles le 28 juin 1919 entre les alliés et l'Allemagne,
- Le traité de Saint-Germain-en-Laye le 10 septembre 1919 entre les alliés et l'Autriche,
- Le traité de Neuilly le 27 novembre 1919 entre les alliés et la Bulgarie,
- Le traité de Trianon le 4 juin 1920 entre les alliés et la Hongrie,
- Le traité de Sèvres le 10 août 1920 entre les alliés et la Turquie (remplacé par le traité de Lausanne le 24 juillet 1923),
- Le traité de Rapallo le 12 novembre 1920 entre l'Italie et la Yougoslavie.
Article connexe
Références
- HYMANS Paul, Mémoires, t. 1, Bruxelles, Institut de sociologie Solvay, 1958, p. 310.
- Belgique contemporaine 1914-1970, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1975, p. 189. BAUDHUIN Fernand (dir.), Histoire de la
- HOUSE Edward Mandell (Colonel) & SEYMOUR Charles, Ce qui se passa réellement à Paris en 1918-1919 : histoire de la Conférence de la Paix par les délégués américains, Paris, Payot, 1923, p. 26.
- Ibidem, p. 32-35
- HYMANS Paul, Mémoires, t. 1, Bruxelles, Institut de sociologie Solvay, 1958, p. 312.
- Belgique libérée », dans AUDOIN-ROUZEAU Stéphane & PROCHASSON Christophe (dir.), Sortir de la grande guerre : le monde et l'après-1918, Paris, Tallandier, 2008, p.227 VAN YPERSELE Laurence, « Héros, martyrs et traîtres : les fractures de la
- Belgique contemporaine 1914-1970, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1975, p. 191. BAUDHUIN Fernand (dir.), Histoire de la
- Belgique après la Première Guerre mondiale 1919-1925, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 1999, p. 32. DEPOORTERE Rolande, La question des réparations allemandes dans la politique étrangère de la
- Belgique libérée », dans AUDOIN-ROUZEAU Stéphane & PROCHASSON Christophe (dir.), Sortir de la grande guerre : le monde et l'après-1918, Paris, Tallandier, 2008, p.228 VAN YPERSELE Laurence, « Héros, martyrs et traîtres : les fractures de la
- HOUSE Edward Mandell (Colonel) & SEYMOUR Charles, Ce qui se passa réellement à Paris en 1918-1919 : histoire de la Conférence de la Paix par les délégués américains, Paris, Payot, 1923, p. 203-206.
- Belgique, t. 2, Bruxelles, Complexe, 2005, p. 40. DUMOULIN Michel (dir.), Nouvelle histoire de
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