- Abbaye de Silvacane
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Ancienne abbaye
de SilvacanePrésentation Culte Catholique romain
(désaffectée aujourd'hui)Type Abbaye Rattaché à Ordre cistercien
(désaffectée aujourd'hui)Début de la construction XIIe siècle Fin des travaux XIIIe siècle
XVe siècle (réfectoire)Style(s) dominant(s) Roman cistercien
Gothique (réfectoire)Protection Classé MH (1840)
Géographie Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Bouches-du-Rhône (13) Commune La Roque-d'Anthéron
Coordonnées modifier L’abbaye de Silvacane est une abbaye cistercienne située sur la commune de La Roque-d'Anthéron, dans les Bouches-du-Rhône. Elle a été créée en 1144 par Bernard de Clairvaux.
Avec Sénanque et le Thoronet, Silvacane fait partie des trois abbayes cisterciennes de Provence appelées les « trois sœurs provençales » qui témoignent du grand rayonnement de l’ordre cistercien en Provence.
C'est la plus récente des trois et la seule qui n'ait pas retrouvé une activité conventuelle.
Sommaire
Étymologie
L'abbaye doit son nom aux roseaux de la Durance, au bord de laquelle elle est implantée. En effet, ce site marécageux rempli de roseaux lui donna son nom : « Silva Cannorum », la forêt de roseaux[1].
Historique
C'est un groupe de cisterciens de Morimond qui prit en main l'abbaye de Silvacane dès son affiliation à l'ordre de Cîteaux et effectua les travaux de bonification des terres environnantes. Protégée par les grands seigneurs de Provence, l'abbaye prospéra pour fonder à son tour une filiale à Valsainte près d'Apt. Mais le sac de 1358 par le seigneur d'Aubignan et les grandes gelées de 1364 qui anéantirent les récoltes d'olives et de vin entraînèrent le déclin et, en 1450, l'abbaye était annexée au chapitre de la cathédrale Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence. Devenue église paroissiale de la Roque-d'Anthéron au début du XVIe siècle, elle subit des dégradations pendant les guerres de religion. Lorsque la Révolution éclata, les bâtiments étaient à l'abandon ; vendus comme bien national, ils furent transformés en ferme. Depuis le rachat par l'État en 1949, ils ont progressivement restaurés : ainsi sur des fondements découverts en 1989 ont été restitués, à l'Ouest, des bâtiments monastiques, le mur d'enceinte ainsi que l'hôtellerie des moines.
Liste des abbés
- 1144-1151 : Othon
- 1151-1162 : Gislebert
- 1162-1168 : Vivien
- 1168-1177 : Hugues Ier
- 1177-1193 : Raymond Ier
- 1193-1196 : Albéric
- 1196-1200 : Félix
- 1200-1207 : Bertrand Ier
- 1207-1215 : Barthélémy
- 1215-1223 : Pons de Vallis
- 1223-12?? : Michel I
- 12??-1242 : Norbert
- 1242-1269 : Guillaume Ier Arnaudi
- 1269-1285 : Guillaume II Goy
- 1285-1289 : Bernard Fabry
- 1289-1290 : Gautier
- 1290-1293 : Pierre Ier Rostaing
- 1293-1306 : Grimier
- 1306-1317 : Bermond
- 1317-1328 : Raymond II de Jonquières
- 1328-13?? : Guillaume III de Cadenet
- 13??-1348 : Bertrand II de Cadenet
- 1348-1352 : Boniface
- 1352-1359 : Pierre II Samson
- 1359-1367 : Armand de Spolète
- 1367-13?? : Pierre II Giraudi
- 13??-1400 : Girard
- 1400-1415 : Jean Ier Saisine
- 1415-1420 : Bertrand III Sereni
- 1420-1440 : Antoine de Boniface de Carcès
- 1440-1443 : Jean II d’Archimbaud
- 1443-1449 : Jean III du Bouchage
- 1449-1450 : Nicolas de Brancas-Villosc
- 1450-1477 : Roger
- 1477-1483 : Isnard de Grasse
- 1483-1486 : Robert de Naucourt
- 1486-1499 : Accurse de La Pierre
- 1499-1504 : Guillaume IV de Puget
- 1504-1507 : Pierre III Baudouin
- 1507-1516 : Michel II Baudouin
- 1516-1520 : Jean IV Cotteron
- 1520-1526 : Claude Cotteron
- 1526-1552 : Jean V de Coriolis
- 1552-1579 : Michel III de Brun
- 1579-1601 : Gilbert-Charles Desbiès
- 1601-1627 : Joseph I Pellicot
- 1627-1629 : Joseph II Pellicot
- 1629-1632 : Louis I Marchier
- 1632-1638 : Boniface Pellicot
- 1638-1648 : Antoine d’Arbaud de Bargemont
- 1648-1671 : Jean VI de Chazelles
- 1671-1690 : Joseph III Figuière
- 1690-1701 : Gabriel de Cosnac d’Espeyrac
- 1702-1714 : Benjamin de Juliac de La Vergne
- 1714-1724 : François de Fargues
- 1724-1730 : Daniel-Joseph de Cosnac de Linoire
- 1730-1732 : Augustin de Cadenet de de Tamarlet de Charleval
- 1732-1737 : Louis II Lauthier
- 1737-1767 : André I Bernard-Constance de Forbin d’Oppède
- 1767-1778 : André II François de Maurel de Mons de Valbonnette
- 1778-1780 : Jean-Baptiste de Gautier d’Aiguines
- 1780-1785 : Paul de Boyer d’Argens d’Eguilles
- 1786-1790 : Balthazar-Simon-Suzanne de L’Enfant
Source : Gallia Christiana
Architecture
L'église abbatiale est édifiée en pierre de taille assemblée en grand appareil régulier et est couverte de tuiles.
Elle constitue un excellent exemple de l'architecture cistercienne de transition roman-gothique puisqu'elle combine des éléments stylistiques romans et gothiques:
- baies en plein cintre caractéristiques de l'architecture romane
- voûte en berceau brisé caractéristique de l'architecture de transition roman-gothique
- croisée d'ogives caractéristique de l'architecture gothique
L'église abbatiale
Le chevet
L'église abbatiale présente un chevet carré très sobre, percé d'une grande rosace et d'un triplet constitué de deux baies en plein cintre encadrant une baie plus haute, symbole de la Trinité.
Ce chevet est soutenu par deux puissants contreforts situés aux angles.
Le clocher
La croisée du transept est surmontée par un petit clocher carré sans toit percé sur chaque face de baies géminées en plein cintre séparées par une colonnette à chapiteau et logées sous un arc de décharge.
La façade principale
La façade principale, tripartite, est segmentée par deux puissants contreforts.
La partie centrale de la façade est percée d'un portail en plein cintre à triple voussures dont l'archivolte est ornée de deux arcs toriques (boudins) reposant sur des chapiteaux encadrés de chapiteaux à feuilles d'eau, motif typique de l'architecture cistercienne que l'on retrouve à l'intérieur de l'abbatiale. Le tympan aveugle repose sur un puissant linteau.
Ce portail est surmonté d'un triplet de baies en plein cintre similaire à celui du chevet surmontées d'un grand oculus à moulures.
Les parties latérales de la façade sont chacune percée d'une fenêtre en plein cintre à simple ébrasement et d'une porte en plein cintre surmontée d'un linteau et d'un tympan aveugle.
L'intérieur
L’église abbatiale fut construite de 1175 à 1230.
La nef principale est couverte d'une voûte en berceau brisé soutenue par de puissants arcs-doubleaux prenant appui sur d'imposants piliers cruciformes.
La croisée du transept est couverte d'une croisée d'ogives mais on retrouve la voûte en berceau brisé au niveau du chœur.
Il faut remarquer également les motifs d'une très grande précision qui composent ses chapiteaux carrés à feuilles d'eau, motif typique de l'architecture cistercienne.
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Chapiteaux à feuilles d'eau
Le cloître
Le cloître, aux murs très épais, a été édifié au XIIIe siècle.
Comme l'église, il combine des éléments stylistiques romans et gothiques. Les galeries présentent une voûte en berceau et sont percées de baies en plein cintre. Chacune de ces baies abritait initialement une paire de baies ogivales séparées par d'élégantes colonnettes et surmontées d'un oculus mais ces baies ogivales ont été détruites presque partout : il en subsiste un exemple (restauré ?) au niveau de la galerie nord. Les autres baies présentent encore, telles des cicatrices, le départ des arcs ogivaux et, dans certains cas, les pieds des colonnettes.
Le lavabo se dresse devant la porte menant à l'aile nord du cloître et au réfectoire, afin que les moines se purifient les mains avant de toucher le pain, symbole sacré. Ce lavabo en pierre, nettement plus modeste que celui de l'abbaye de Valmagne, est orné d'anneaux et de colonnettes supportant des arcatures trilobées.
Les bâtiments annexes
La salle du chapitre et la salle des moines sont du XIIIe siècle.
À l'est du cloître, la salle des moines est dotée d’élégantes voûtes gothiques du XIIIe siècle. Au nord du cloître, le grand réfectoire, reconstruit en 1423, est plus richement orné que le reste du monastère car il a été bâti à un moment où la règle de saint Bernard était respectée avec bien moins de rigueur et d'austérité.
Le but de l'austérité des bâtiments au Moyen-âge était de ne pas détourner l'attention des moines qui devaient rester concentrés dans leurs prières.
L'abbaye aujourd'hui
Rachetée par l'État en 1846, elle a conservé en grande partie son aspect d’origine grâce à l’intervention au travail des architectes des monuments historiques, qui l’ont restaurée durant près d’un siècle. Elle accueille chaque année quelques prestigieux concerts du célèbre Festival de Piano de la Roque-d'Anthéron et du Festival International de Quatuors à Cordes du Luberon.
Liens internes
Autres abbayes de Provence :
- Abbaye de Sénanque cistercienne
- Abbaye du Thoronet cistercienne
- Abbaye Reillanne chartreuse
Liens externes
- Visite de l'abbaye
- L'Abbaye de Silvacane sur Abbayes en Provence
- L'architecture de Silvacane
- Location du monument
- Concerts à l'abbaye de Silvacane
Références
- Guy Barruol et Jean-Maurice Rouquette, Promenades en Provence romane, Zodiaque, 2002, p.59
Catégories :- Abbaye des Bouches-du-Rhône
- Abbaye cistercienne française
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- Monument historique des Bouches-du-Rhône
- Monument historique classé en 1840
- Patrimoine du XIIIe siècle
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