- Morimond
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Abbaye de Morimond
L'abbaye de Morimond est une abbaye cistercienne, située à Fresnoy-en-Bassigny, située dans le département de la Haute-Marne, en France. Elle est la quatrième des quatre abbayes filles de Cîteaux, avec La Ferté, Pontigny et Clairvaux. Ces abbayes avaient un rôle de première importance dans l'organisation de l'Ordre de Cîteaux.
Le nom Morimond dérive du latin mori mundo (« mourir au monde »), illustrant l'idéal de renoncement au monde des moines cisterciens.
Sommaire
Histoire
Située dans le diocèse de Langres, Morimond fut fondée en 1115 par le comte Odolric ou Ulric d'Aigremont et sa femme Adeline de Choiseul, avec des moines venus de Cîteaux sous la direction du premier abbé Arnold († 1126).
Morimond se développa rapidement, et essaima largement en France, Allemagne, Pologne, Bohême, Espagne, et Chypre. Aux confins de la Champagne et de la Lorraine, la situation de l’abbaye en faisait un avant-poste de l’ordre pour rayonner sur l’Allemagne et l’Europe orientale : rien qu'entre 1123 (monastère de Kamp) et 1305 (monastère de Stolpe), Morimond et Clairvaux parrainèrent 44 abbayes cisterciennes dans le Saint-Empire et environ 700 en Europe. Parmi les plus anciennes abbayes-sœurs de Morimond, on trouve le monastère de Maulbronn (1147) en Bade-Wurtemberg, un monastère médiéval du Nord des Alpes préservé et même classé au Patrimoine mondial de l'UNESCO.
L'église à trois nefs et un chœur, dont les collatéraux sont occupés par des chapelles desservies par un déambulatoire, a été tracée selon le strict respect du canon cisterciens, sans tours ni ornements d'aucune sorte.
Une partie du réfectoire se trouvant en Lorraine, on disait même jadis que les moines « priaient en France et mangeaient en Lorraine. » Le Morimond subit d'importantes déprédations lors des guerres de religion (1572), puis au cours de la guerre de Trente Ans (1636), et fut finalement vendue comme bien national en 1791. Seule l'église fut conservée, mais tomba graduellement en ruines au long du XIXe siècle. Un fragment du collatéral nord est encore visible, de même que le portail d'entrée duXVIIIe siècle, près du pavillon, des arcades et de la bibliothèque.
Filles de Morimond
Parmi les plus connues de ses filles figurent les abbayes suivantes :
* Abbaye de Bellevaux au diocèse de Besançon (1119) * (en) Kamp en Allemagne (1123) * (en) Ebrach en Allemagne (1126) * Abbaye d'Heiligenkreuz en Autriche (1134) * (it) Morimondo en Italie(1134) * Abbaye Notre-Dame d'Aiguebelle en France (1137) * Abbaye de l'Escaladieu en France (1137) * Abbaye de Sedlec (1142) * Abbaye de Silvacane en France (1147) * (en) Dore en Angleterre (1147) * (en) Belmont au Liban (1157) Morimond continua de participer activement à la fondation de nouveaux monastères cisterciens pendant près de deux siècles, si bien qu'à la fin du XVIIIe siècle, elle compte parmi sa filiation plus de sept cent monastères masculins et féminins.
Des bulles de plusieurs papes placèrent les principaux ordres militaires d'Espagne sous sa juridiction spirituelle, tels que :
- l’ordre de Calatrava (1187),
- l’ordre d'Alcantara (1214),
- l’ordre du Christ au Portugal (1319),
- l’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare en Savoie.
Parmi les moines célèbres de l'abbaye, on compte Othon (Otto) de Freising, fils du margrave Léopold III d'Autriche : il étudia à Paris puis entra à l'abbaye, de laquelle il devint l'abbé. Le pape Benoît XII, troisième des papes d'Avignon, commença sa carrière à Morimond.
Architecture
L'église abbatiale, en croix latine, était construite dans un style sévère et dépouillé, conformément à l'esthétique cistercienne, sans tours ou ornements. En 1572, pendant les guerres de religion, puis de nouveau en 1636 pendant la guerre de Trente Ans, Morimond fut détruite, les bâtiments durent être reconstruits. L'abbaye fut dévastée à la révolution française et vendue comme bien national. Seule l'église survécut, mais tomba en ruine au XIXe siècle.
De nos jours, seul un fragment de l'aile nord de l'église subsiste des structures médiévales. La chapelle Sainte Ursule date du XVe siècle, tandis que la porte d'entrée, la bibliothèque et quelques pavillons témoignent des constructions du XVIIIe siècle. On retrouve également des traces des infrastructures hydrauliques construites pour faire fonctionner les forges et moulins de l'abbaye.Photos
Sources partielles
- Tourisme en Haute-Marne, site du conseil général
- Une histoire de l'abbaye de Morimond par l'abbé Dubois, libre de droits, est téléchargeable sur la page:Histoire de l'abbaye de Morimond
Articles connexes
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