- Abbaye de Maria Laach
-
Abbaye de Maria Laach
L'abbaye de Maria LaachPrésentation Nom local Abtei Maria Laach Culte Catholicisme Type Abbaye Rattaché à Ordre de saint Benoît Début de la construction 1093 Style(s) dominant(s) Architecture romane Site web www.maria-laach.de/ Géographie Pays Allemagne
Région Rhénanie-Palatinat Ville Andernach Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Allemagne
modifier Maria Laach est une abbaye romane, située en Rhénanie-Palatinat en Allemagne à proximité d'un des plus grands lacs de l'Eifel qui est un lac d'origine volcanique que l'on appelle un maar. Elle fait partie de la congrégation de Beuron de l'Ordre de saint Benoît.
Sommaire
Histoire
L'Abbatia Santa Maria ad Lacum devenue Sainte-Marie-du-Lac a pris le nom de Maria Laach au XIXe siècle.
L'abbaye fut fondée en 1093 comme Abbatia ad Lacum grâce au comte palatin Henri II de Luxembourg-Gleiberg qui possédait un château sur l'autre rive du lac, et à son épouse Adelheid (Adélaïde) von Orlamünde.
Le comte mourut deux ans après la fondation et les travaux continuèrent sous la direction de la comtesse Adelheid, mais celle-ci mourut en 1100 lors d'un pèlerinage à Rome. Son fils Siegfried von Ballenstedt, issu d'un premier mariage hérita du monastère, qu'il négligea pendant quelques années. Ce n'est qu'en 1110 qu'il renouvela la fondation et que les travaux purent continuer.
Il plaça le nouveau couvent sous la juridiction de l'abbaye d'Affligem qui y envoya des moines.
Le premier abbé fut dom Gilbert de 1127 à 1152. La construction de l'église se poursuivit sous la direction de Dom Fulbert. En 1156 l'église fut consacrée par l'évêque de Trèves. Le monastère prospéra, il y avait entre autres une école de copistes et d'enlumineurs. L'abbé Fulbert fit également faire des travaux pour abaisser le niveau du lac. De nombreux abbés se succédèrent à la tête de l'abbaye jusqu'au 2 août 1802, jour où le 41e abbé ne put entrer en fonction à la suite de la Révolution française, le monastère resta alors fermé et à l'abandon pendant 90 ans. Cependant en 1862 les Jésuites vinrent s'y établir, y restaurent une vie religieuse et intellectuelle avec la fondation d'un théologat (le Collegium maximum) et le lancement d'une revue de spiritualité, la Stimmen der Maria-Laach. Or ceux-ci sont expulsés d'Allemagne en 1873 par Bismark dans le cadre du Kulturkampf; L'abbaye est nationalisée.En 1892, les Bénédictins de Beuron rachètent l'abbaye et lui rendent sa renommée.Le T.R.P. Fidelis von Stotzingen, osb, (1871-1947) fut abbé de Maria-Laach de 1901 à 1913 et ensuite abbé-primat, jusqu'à sa mort, de tous les Bénédictins, au sein de la Confédération bénédictine dont le siège est à Rome à Saint-Anselme. Son influence sera grande dans la restauration de la grandeur liturgique.
L'abbaye refonde l'abbaye Saint-Matthias de Trèves en 1922.
Historique de la construction
En 1093 le comte Henri fonde le monastère et l'église, à sa mort en 1095, l'ensemble est bien commencé à l'exception du parvis. La comtesse Adelheid (Adelaïde) continue l'œuvre de son époux et veille particulièrement à l'achèvement du transept est qui devint alors l'église provisoire.
Sous l'abbé Gilbert on construisit la nef principale, la tour de la croisée et le chœur ouest. Sous l'abbé Fulbert furent achevées la tour et l'abside est, cette dernière ne vit son achèvement qu'en 1170 soit quatorze ans après la consécration de l'église en 1156.
Sous les abbés Albert (1190-1216) et Gregor (1216-1235), la partie ouest fut définitivement achevée et on commença le parvis.
Au cours de la première moitié du XIIe siècle la voûte fut réalisée (auparavant la nef était recouverte d'un plafond à poutres).
Vers 1270 l'abbé Théodéric II de Lehem fit percer dans le chœur, des fenêtres de style gothique primitif, et élever les toits et la tour de croisée. À l'époque baroque de nouvelles transformations furent entreprises, mais là où la valeur fut reconnue contestables ils furent éliminés lors de restaurations ultérieures. De nos jours à part les deux fenêtres gothiques, le visiteur peut admirer un édifice en pure style roman : basilique à trois nefs et à deux chœurs avec deux transepts, surmontée de six tours, que dominent la tour de la croisée à l'est et la tour du milieu à l'ouest.Les différentes parties du bâtiment
Le parvis
De trois côtés s'ouvrent des arcades sur la cour intérieure appelée Paradis ornée par la fontaine des Lions qui est inspirée d'une fontaine à Grenade.(XXe siècle)
L'intérieur de l'église abbatiale du XIIe siècle
On pénètre dans l'abbatiale dans l'axe des nefs latérales, il faut se diriger vers le milieu pour profiter pleinement de l'impression de solennité que dégage le bâtiment. On parvient alors au hall royal, on peut admirer la pureté de la ligne des arcades qui séparent la nef centrale des bas-côtés.
- le mausolée du comte Henri, fondateur de l'abbaye : c'est un sarcophage en pierre dont le couvercle est orné d'une sculpture sur bois. Le comte y est représenté très jeune, revêtu d'ornements princiers. Il a été réalisé au XIIe siècle sous l'abbé Théorich II.
- les fresques des piliers : elles datent du XVIe siècle et représentent :
- à gauche saint Christophe
- à droite saint Nicolas aux pieds duquel l'abbé Simon von der Leyen s'est fait représenter.
- La Pietà du début du XVe siècle se trouve dans une petite chapelle de la nef latérale droite.
- le maître-autel et ses mosaïques : dans la conque du chœur on peut admirer des mosaïques du XIXe siècle, dans un style qui se rattache aux modèles byzantins. Le Christ y est représenté entouré des douze signes du Zodiaque, il tient dans sa main gauche le livre des Évangiles ouvert sur ces mots : "Je suis la Voie, la Vérité et la Vie"
Le Baldaquin du maître-autel date du XIIe siècle, c'est une coiffe gothique ouverte, reposant sur six colonnes.
La vie de l'abbaye aujourd'hui
L'effectif actuel est d'environ 56 religieux dont 30 prêtres, la vie est réglée suivant la règle de saint Benoît qui date de l'an 529, l'abbé est élu pour douze ans. Conformément à leur devise "Ora et labora", la vie des moines bénédictins est tout entière consacrée à la prière et au travail.
Maria Laach et l'art campanaire
Depuis sa refondation, le nom de l'abbaye de Maria Laach est étroitement lié à l'art campanaire européen. L'un des moines d'alors, le Père Johannes Blessing (mort en 1913) fut le plus éminent expert campanologue allemand de son temps et travailla notamment en étroite collaboration avec les fonderies de cloches Causard de Colmar et Tellin.
Lorsqu'en 1991, la sonnerie de l'église abbatiale fut complétée par six nouvelles cloches, l'un des frères, Michael Reuter OSB, commença à s'intéresser à l'art de la fonte. En 1999, il crée au sein de l'abbaye une fonderie de cloches dont la renommée dépassera bien vite les frontières, notamment grâce à sa collaboration avec la maison Voegelé de Strasbourg. La fonderie de Maria Laach a notamment réalisé le carillon de la basilique d'Echternach, une cloche pour la cathédrale de Mayence, une cloche pour la cathédrale d'Erfurt et a également participé à la réalisation des nouvelles cloches des cathédrales d'Albi et de Strasbourg.
Liens internes
- Mouvement liturgique
- Emmanuel von Severus
- Abbaye Saint-Matthias de Trèves
- Willibrord Benzler
- Fidelis von Stotzingen
Liens externes
Catégories :- Architecture romane en Allemagne
- Abbaye romane
- Abbaye de Rhénanie-Palatinat
- Abbaye du Moyen Âge
Wikimedia Foundation. 2010.