- Commemoration
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Commémoration
Une commémoration est une cérémonie officielle organisée pour conserver la conscience nationale d'un événement de l'histoire collective et servir d'exemple et de modèle. Autrement dit, une commémoration engage tout l'Etat : les hauts fonctionnaires doivent y assister et doivent rassembler les citoyens afin de conforter la mémoire collectif. Elle donne lieu à des événements culturels en dehors de la cérémonie.
Les commémorations portent toujours sur des évènements heureux, comme la fin d'une guerre, l'abolition du duel ou de l'esclavage, les prouesses d'un inventeur ou d'un héro. Les commémorations peuvent être nationales (comme celle de l'Armistice de 1918) ou locale, régulière soit des dates de commémoration ou occasionnelle (comme le bicentenaire du Code civil).
La tradition politique des commémorations et des fêtes joyeuses tend à être supplantée par celle du Devoir de mémoire qui porte sur des événements malheureux. On assiste récemment à une multiplication des commémorations, notamment les commémorations communautaires, qui diminuent l'effet de chacune d'entre elles[1].
Sommaire
Modalité des commémorations
Les commémorations font partie des cérémonies officielles et donnent lieu à des lois, des décrêts et des arrêtés pris par les autorités.
Jour de fête
Chaque pays, chaque ville a son acte ou son évènement fondateur qui est fêté, et c'est souvent la Fête nationale:
- Pour Rome,
- Aux USA la fête du Thanksgiving (arrivée des passagers du Mayflower ) et l'Independance day (date du traité accordant l'indépendance à la colonie américaine),
- En France, la date reprend celle de la Fête de la fédération, qui elle-même reprenait celle de la Prise de la bastille. On a aussi fêté le 1500ème anniversaire du baptême de Clovis qui scellait l'alliance des Francs, des Burgondes et de l'administration épiscopale gallo-romaine.
Evènements religieux
Les commémorations politiques ont souvent pris la suite des commémorations religieuses, qu'elles soit joyeuses ou tristes, elles sont toujours tournées vers l'espérance, par exemple la Commémoration des fidèles défunts.[réf. nécessaire]
Médailles et monnaies
- Abolition du duel sous Louis XIV par l'application de l'Édit sur le duel;
- Abolition du (mariage par enlèvement et) rapt, sous Louis XIV
Monuments
- Arcs de triomphe, églises, temples, pyramides.
Noms de bâtiments publics
- Comme les gares de Waterloo à Londres et celle d'Austerlitz à Paris
Noms de rues, d'avenues de places
- Place de la Concorde, de la Libération, etc.
Liste de commémorations
Révolutions
- Le 14 juillet, commémoration de la fête de la fédération du 14 juillet 1790.
- Bicentenaire de la Révolution
Victoires
Les grandes Guerres, comme la première et la seconde Guerre mondiale, font l’objet de commémorations.
- Dans toute l'Europe, le 11 novembre, armistice marquant la fin de la première Guerre mondiale entre les alliés et l'Allemagne en 1918.
- En Angleterre, bicentenaire de la bataille de Trafalgar à la quelle la marine nationale française s'est associée.
- En Tchécoslovaquie, bicentenaire de la bataille d'Austerlitz auquel la France ne s'est pas officiellement associé;
Lois
- Un certain nombre de dates commémorent la loi d'abolition de l'esclavage telle la Commémorations de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions en France[2],
- 10 mai, commémoration nationale,
- 27 mai en Guadeloupe,
- 10 juin en Guyane,
- 22 mai en Martinique,
- 20 décembre à La Réunion,
- 27 avril à Mayotte.
- 23 août, Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition, lancé en 1998 par l’UNESCO, en commémoration du soulèvement d’esclaves de la nuit du 22 au 23 août 1791 à Saint-Domingue.
Politiques officielles de commémoration
La commémoration peut prendre la forme de déclarations officielles aussi bien que de textes de loi. Elle peut aussi s'appliquer dans le cadre des programmes d'enseignement.
France
La politique française de commémoration s'est greffée sur une longue tradition nationale de cérémonie du souvenir des martyrs (qu'il s'agisse de saints ou de héros), et invoque depuis les années 1990 la notion floue de « devoir de mémoire ».
Ce dernier a d'abord été invoqué pour demander à la nation de reconnaître la responsabilité de l’État français dans les persécutions et la déportation des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. C'est en 1993 que le président Mitterrand a instauré une Journée nationale de commémoration des persécutions racistes et antisémites. Deux ans plus tard, le 16 juillet 1995, le président Chirac reconnaissait la responsabilité de l'État dans les persécutions anti-juives de la période 1940-1944. Jusqu'alors, la théorie gaullienne, en refusant d'admettre la légalité du régime du maréchal Pétain, considérait que la France n'était pas responsable de ses actes. Cette reconnaissance a été confirmée par les Premiers ministres Lionel Jospin et Jean-Pierre Raffarin.
Entre temps, la loi du 13 juillet 1990, dite loi Gayssot, a fait un délit de la contestation de l'existence des crimes contre l'humanité. Puis la loi du 29 janvier 2001 a reconnu officiellement le génocide des Arméniens par les forces turques en 1915 [3]. Enfin, par la loi Taubira du 21 mai 2001, la France a reconnu comme crimes contre l'humanité la traite négrière et l'esclavage. Elle impose aux programmes scolaires et aux programmes de recherche d'accorder à ces sujets « la place conséquente (sic) qu'ils méritent », point contesté par des chercheurs qui estiment que la loi ne peut définir le cadre des recherches historiques. Enfin, la loi Taubira a mené à l'institution en 2006 d'une journée commémorant l'esclavage et son abolition. Cette journée est fixée au 10 mai, date d'adoption de la loi.
La SNCF était directement concernée par la déportation des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, et a demandé qu'un livre soit écrit pour éclaircir le rôle de l'entreprise pendant l'occupation (voir bibliographie de l'histoire de la SNCF pendant l'occupation).
En juin 2008, le président de la République a voulu renforcer et généraliser le « devoir de mémoire » à tous les Français en faisant « adopter par chaque enfant du Cours élémentaire un enfant juif du même âge, mort en déportation ». Cette mesure, qui a été jugée inutilement traumatisante pour des enfants, semble avoir été abandonnée.
L'évolution de la Société, dans le sens d'intégration des communautés et face au raisonnement économique auquel nous sommes confronté, la question des jours fériés liés aux jours de commémoration est relancée comme elle le fut avec la journée de solidarité peut on dire en souvenir des morts de la canicule de 2003 à Paris. [4]
États-Unis
Les politiques de commémoration sont très développées aux États-Unis d'amérique.
Autriche
Le Service autrichien en mémoire de l'holocauste, créé en 1991-1992, est une alternative au service militaire.
La Recherche des Racines (ou Spurensuche en allemand) est un projet d'échange qui a été initié par la République d'Autriche en 1994. 15 jeunes Israéliens ayant des ancêtres autrichiens sont donc invités à rester en Autriche pendant 10 jours pour y mener un projet avec 15 jeunes Autrichiens. Ils essaient donc d'apprendre ce qui est arrivé à leurs ancêtres, visitant les endroits où ils habitaient et cherchant à retrouver leurs traces.
Bien que l'accent du projet soit mis sur la recherche des racines familiales, l'aspect de créer des amitiés austro-israéliennes est important aussi, car les jeunes visitent des villes autrichiennes typiques et ont aussi assez de temps libre à leur propre emploi.
Le but de ce projet est d'établir des meilleures relations entre les deux pays et de découvrir l`Autriche par la vue des autres. (Articles dans Wikipedia sur ce service, en allemand, en anglais et en espagnol)
Commémoratif
Description
Adjectif signifiant "fait appel à la mémoire" , qui qualifie divers témoignages laissés lors d'une manifestation de commémoration en souvenir d'un fait ou d'un personnage, généralement d'une création humaine à une date donnée, en direction des civilisations futures.
Souvent objet d'une participation publique pour son financement généralement par une souscription, elle peut en France être associée au financement du 1 % artistique.
Liste de témoignages commémoratifs: Monuments, statues, places, arbres, poèmes, timbres, peintures, médailles, monnaies, batiments, nom de rue, etc...
Exemples
- Monuments aux morts pour la fin de la guerre de 1914-1918, 1939-1945, ...
- Monument de la Paix, contre les guerres et conflits...
- arc de triomphe de l'Étoile
- place du World Trade Center avec le sous sol dévasté conservé.
- Les mentions commémoratives des grands faits d'armes sont mentionnées sur les drapeaux.
- Les jours de mémoire.
- Statues des hommes célèbres: statue de Louis Braille, créée par souscription internationale en 1885-1887
- en matériaux choisis pour leur résistance au temps ( pierre taillée: marbre, granit ou moulée: béton, résine ou bronze)
- Arbres du bicentenaire: Ginkgo biloba en 1989 Révolution française dans les communes de seine-et-marne.
- espèces généralement choisies pour leur durée comme le séquoia ou leur identification remarquable le Paulownia tomentosa odorant comme celui semé au Collège de France par le professeur Jacques Le Magnen devenu aveugle.
Liens externes
Notes et références
- ↑ André Kaspi, La multiplication des commémorations diminue l'effet de chacune d'entre elles, LeMonde
- ↑ (fr) Circulaire du 29 avril 2008 relative aux commémorations de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions sur Légifrance.
- ↑ (fr) Dossier sur la loi reconnaissant le génocide arménien (Sénat).
- ↑ [1]
Catégorie : Mémoire collective
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